
« Tribuns ! la méchanceté d’un vil calomniateur, ou l’erreur d’un ministre
» trompé, pourront-ils disposer arbitrairement de la liberté et des propriétés
» des citoyens? »
« Le peuple français continuera-t-il de célébrer l’anniversaire du 14 juillet,
» alors que le château de Ham redevient une Bastille? »
Les résultats de cette réclamation furent, d'une part, la suppression du
tribunal, de l’autre l’arrestation de Mr Rouppe et sa translation dans les
prisons du Temple, à Paris, sous la prévention de manoeuvres contre le
gouvernement.
Revenu dans ses foyers, après une détention de près de deux mois, la
place de maire ayant été donnée à Mr de Mérodc, Mr Rouppe fût ele juge
de paix par ses concitoyens, inhabiles, à cette époque, a lui donner une
marque plus éclatante de leur satisfaction générale. 11 exerça gratuitement,
et même à ses frais, pendant huit ans, entre autres fonctions faiblement
rétribuées, celles d’inspecteur de la maison de détention de Vilvorde, oii il
parvint à réduire, des neuf dixièmes, la mortalité effrayante qui, à cette
époque, y exerçait ses ravages.
Sous le Roi Guillaume, il se renferma dans un travail de cabinet. A la
révolution, il s’empressa de payer à ses concitoyens le tribut de sa vieille
expérience. Il fut un des notables qui se réunirent a l’bôtel—de—ville de
Bruxelles, le 28 août 1830, et qui rédigèrent une adresse au Roi Guillaume,
dans laquelle ils demandèrent instamment le redressement des griefs nationaux.
Deux jours plus tard, le 31 août, il fit partie de la députation qui
fut envoyée à Vilvorde, auprès du Prince d’Orange et du Prince Frédéric,
pour les engager à ne pas employer la force contre la ville de Bruxelles.
Attaché à i’état-major de la garde urbaine, membre de la commission de
sûreté publique, bourgmestre de Bruxelles le 22 octobre 1830, membre de
la chambre des représentants en septembre 1831 , il s’abstint de voter sur
le traité des 24 articles. « L’homme, a-t-il dit, qui se trouve sous le poids
» d’une condamnation injuste, s’il est doué d’une certaine force d’âme,
» ne se débat pas eontre l’exécuteur. Protestant contre l’arrêt inique, il pose
» la tête sur le billot et succombe noblement. Comme représentant de la
» nation, je me soumets aux 24 articles, mais ne saurais les accepter. »
Son enterrement a eu lieu le 7 août 1838. Il a été digne de celui qui,
pendant toute sa vie n’a eu d’autre ambition que le bien-être de ses semblables;
il s’est fait avec une grande pompe, et le nombre de personnes
qui l’ont accompagné à son dernier asile était considérable.
N» CCLX1I. Pn. 3 6 . — Médaille.
JUBILÉ DE 8 5 0 ANS. Les armes de la ville de Malines surmontées d’une
couronne; pour supports, deux guirlandes de fleurs. A l’exergue : MALINES.
R evers. NOTRE DAME D’HANSWYCK. Dans le champ, la Sainte
Vierge tenant l’Enfant Jésus, le sceptre et une clef. A l’exergue : LE
1 5 AOUT 1 8 3 8 .
./. B. Gramaye dit, dans son histoire des antiquités de la ville et
de la province de Malines, l. 3. sect. 1 2 , que l’image de la Sle Vierge
fut conduite d’une manière miraculeuse à Ilanswyck, endroit situé alors
hors de la ville de Malines. Ce fait, s’il faut en croire la tradition, eut lieu
en 988. Une chapelle y fut bâtie, et l’image de la S19 Vierge déposée. Un
couvent y fut adjoint en 1288.
La description qu’en donne le père Croon pourrait bien ne pas se rapporter
à la chapelle dans laquelle la Sto image avait été déposée, mais à une
construction qui y avait été ajoutée. Cette supposition se confirme par des
lettres de Pileus, cardinal de S‘ Praxcde, du 6 juin 1 3 8 1 , l’an III de la
papauté d’Urbain VI, accordant, sur la demande de Jean Wonder, des
indulgences de 100 ans, et engageant les fidèles à faire des aumônes pour
la construction d’une église et d’un couvent. Son premier prieur s’appelait
Henri. Il vivait en 1292.