
et plures fpecies e Patagonia fretoque Magellanico allatae a Dillenio defcriptae
funt, quae ab Europaeis omnino difcrepare videntur; cum e contrario in Americae
parte feptentrionali, omnes fere noftrates liofpitantur. Sic illud Buffoni fummo-
rumque naturae obferuatorum effatum confirmatur, nempe vtriusque terrarum
orbis id eft veteris et noui plagas auftrales omnino diuerfis animalibus vegetali-
busque frequentari, feptemtrionales contra easdem plerumque fpecies profer re;
haud leue profecto argumentum pro eorum opinione, qui vtrumque orbis terrarum
continentem Borcam verfus olim cohaefiffe et terrae motibus , feu magna alioquin
reuolutione diuulfos fuiffe oontenduht, infulis innumeris magni continentis frag-
mentis atque*veftigiis antiquam cohaefionem adhuc teftantibus. Sed ad plantas
noftras redeamus.
Non tantum omnes zonae fuos habent muscos, fed omne fere folum, quaecumque
fit illius natura, vni vel alteri producendo et nutriendo idoneura inuenitur.
Imo omnia corpora, quae fuperficie fcabrà vel iaciinofà praedita funt, in cuius rimìs
et foraminibus terra volitans colligi et retineri p o ffit, fedes cornmodas illis praeb
en t, fi tamen humore quodam non prorfus careant. Hinc nulla eft plantarum
familia, cui tam vaftus ad vitam degendam fobolemque procreandam campus patea
t* ). Si a fummo montium cacumine ad ftagnorum lacuumque ripas defcenderis,
vbique
*) Eadem fere quae hic de varià muscorum fede dico, in paruà differtatione inuenies
quam anno 1791. de Vegetaiìone hyemali confcripfi, et in ephemeridibus Geneueniì-
bus'eiusdem anni, inCerendam curaui. NonnulU ex hàc differtatione excerpta, hic
lectoribus noftris tradimus---------------------------------- „La Naturane s’epulfe et ne fe
repofe jamais ; jamais elle ne ceffe de tendre a fon grand but, qui eft la reproduction
des êtres. H eft vrai, que pendant l’hiver elle travaille plus en petit et plus à la dérobée
à cet important ouvrage; mais fi un action échappe à nos fens, fommes nous
en droit d’en condurre, que cette action n’éxifte pas ? Loin que la force productive
foit engourdie’ dans cette faifon, fon énergie n’eft peut-être jamais plus grande;
car fans parler de la vie animale, qui dans les quadrupèdes, dans les poiffons, dans
la plupart des oifeaux et dans une partie des infectes et des reptiles eft à l’épreuve
du froid le plus rigoureux; fans parler de'la vie chymique, qui dans les entrailles de
la terre mettant les éléments de la inatiere continuellement aux prifes les uns aveo
les
« 3
vbique musei vel terram nudam veftieutes vel aliis corporibus parafitice in h ^ itan -
te s t ib i occurrent, et miraberis hanc unam claffem totam fere naturam fua dittone
complecti. In altifhrnorum montium iugis, faepe non procul a oacumtmbus aetern
«
les autres, pour en former des combinaifons nouvelles, paraît entièrement indépen.
dante des changemens de température auxquels la furfaoe du globe eft oum. e,
combien le regne végétal ne nous o ffre -t-il pas à cette époque d’un depertHemen^
apparent de preuves de l’activité infatigable et de Vé.onnante fécondité de la nature
Il eft vrai que ce ne fout plus ces grandes maffes de verdure, ces garons, ces feuillages,
qui dans d’autres faiffons repofent fi agréablement notre vue; mais n cette
pompe paffagere a difparu, fi un oeil ordinaire ne voit plus dans les campagnes
„„■un vafte defert, celui de l’Obfervateur y découvre un nouveau parterre, moins
L illa n t, moins varié fans doute, que celui qu’il à remplacé, mais plus riche en individus,
et plus intéreffant pour le Bolauifte. Ce font d’autres for,nes,-d autres pro
portions, d’autres nuances. La nature femble alors travailler fur un — ^
s affujettir i de nouvelles loix, et couvrir d’un voile plus épais encore le myftere
la reproduction des plantes. A peine l’Automne a - 1- it dépouillé les arbres de eurs
feuilles que le peuple paratite des chainpiguons s’élève fur les debrrt es u ,
végétales décompofées par la putréfaction et peut-être même a leurs epeu
E ià tô t après les licheai viennent revêter les troncs des arbres et les rochers de leurs
incruftations bigarrées. Enfin la nombreufe famille des monffes, qui par fa lecon-
aité prodigieufe peut feule réparer toutes les partes, que la végétation vient e aire,
s’étend depuis le fommet des montagnes jusqu’au fond des marais et des lacs, et em-
braffe toute la nature dans fon domaine. Elle garnit les murs et les rochers de les
touffes fatinées ; elle couvre d’un tapis élaftique ces lieux âpres et battus des ven s
où le printemps même n’avait fait éclorre ahcune fleur; elle décore les forets une
riante verdure auffi riche eu nuances, que celle dont au printemps nous ^mirons
les différentes teintes dans les bois et dans les prairies; elle ferpente eu feftons fou-
pies et gracieux autour des troncs, dont elle fe plait 4 cacher l’aridrte et a parer la
■vieilleffe; elle bortîè d'un gazon toujours frais les fontaines et les courants eau,
dans les montagnes élevées il y a une foule de fources et de petits ruiffeaux, qui ne
doivent leur origine qrr’à l’humidi.é de l’air, que les mouffes attirent avec beaucoup
d’energie et qui découle en rofée de leur feuilles et de leurs rameaux ; dans les pays