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tribuat. Ni etenim aliquid tale admittitur, nuHo modo concipi poterit trunrum
difciferinn in capfiiligerum immutar], quod Hedwigius ipfe aliquoties in Polytri-
eho vndulato (B ) vidit, aut plantas apud nos hermaphroditas, fi fub coelo calidiore
ferentnr, n o n - ra ro , notante Adanfonio , monoicas vel dioicas fieri. Nec minus
inextricabiJibus di ffi cui tati bus anfam praebebit phaenomenon, quod ego in Eryf.-
7H0 ofiicinali cum celeberrimo fagaciffimoque Senebiero obferuaui, et cuius hiftoriam
in Gsneuenfibus Ephemeridibus anni 1 7 9 1 confcripfi; quam cum hucusque parum
cognita fit, et tamen facta quaedam contineat, quae vegetabilium phyfiologiae chh
toribus haud leuia videri poffunt, hic notae forma inferere lu b e t, veniam, vt fp e r
o , dante Jectore. *)
Irritabi-
*) ,-,Un faitifole dans î’ hiftoire des hommes eft rarement d’une grande importance,
parcequc les îoix, qui gouvernent le monde moral fout trop abftraites, trop peu
connues, et trop modifiées par une foule d'acceffoires, pour qu’il foit pofilble de
tirer avec certitude des conféquences générales d’un evenement détaché de la chaîne,
dont ilfa it partie. Il n’en eft pas de même de rhiftoire de la nature. Quelque
ifolé que foit un fait, quelque extraordinaire que pflraiffe un phénomène dans
cet ordre de choies, comme les loix, auxquelles il eft fournis font invariables, et que
la nature les obferve même dans ce que nous appelions improprement, fes écarts et
Tes jeux, on peut en parlant d’un fait unique arriver à des réfultats tout à la fois
fatis - faifants et nouveaux. Voilà pourquoi toutes les obfervations font précieufes
dans rhiftoire de la nature; auffi doit-on recueillir avec foin toutes celles, qui pré-
fentent quelque chofe d’extraordinaire et de fingulier. Celle, dont ie vais parler
mérite de fixer l’attention de tous ceux, qui étudient l’organifation des végétaux et
les loîx de leur reproduction. Elle offre une fuite fi curieufe de métamorphofes,
quelle parâitra peut- etre un jeu de l ’imagination plutôt, qu’un jeu de la nature.“
„Me promenant au mois de Septembre de l’anneé I790. au deffous de faint
Antoine le long des Cafemattes, j’apperçus une plante, qui piqua ma curiofité par
la fingularité de fon port. Je m’approche, je l’examine avec attention, et je reconnais
à ma grande furprife le velar officinal {Eryfimum officinale L . ) , mais tellement
altéré par une foliation extraordinaire, qu’un oeil plus exercé que le mien, aurait encore
pu f ’y méprendre. Cettelplante a, comme l ’on fait, les fleurs dîfpofeés en épis
longs et ferrés, et la filiqu# ou enveloppe de la graine eft de forme pyramidale e t .
fappliirritabìlitai
proprio fenfu, nempe motus fpontaneus in fibris corporis organici
cum con tremifcn tia quadam alius corporis tactu excitatus, et quamuis ceffante caufa
diutius
s’applique affez exactement contre la tige. Dans l’indiuitlii, que fobfervais les fleurs
du bas de la tige, ne pièfentaient rien que de naturel; le calyce était comme a
rordinaire fort petit, les petales jaunes, et le piftll élevé en. forme de pyramide.
Mais plus haut tout prenait par degré une lace différente; le calyce [ ’aggrandjtfait ;
les petales décolorés s’allongaient et leur onglet devenait un petiole; les ela.nmes
offraient à peine quelque veftige d’antbere, et le piftil avait pris la forme d un fac,
affez femblahle à ces bourfoufllures, que la piqûre de certains infectes produit lur
les feuilles desfaules, des peupliers et d’autres arbres. J’attribuai dabord ce renflement
du piftil à une caufe pareille ; mais ayant ouvert pluHenrs de ces tacs avec
precaution, je n’y découvris rien, qui m’ânnonçat la piqûre d’un infecte; je remar
quai même dans le premier quelques femences imparfaites partant alternali«ment
de chacune des futures de cette finguliere filique. Vers le haut de la tige 1 alteration
de toutes les parties de la fructification était encore plus frappante. Les folioles
du calyce étaient au moins dix fois plus grandes, que dans leur état naturel; les pétales
avaient lubi une metamorphofe bien nlus furprenante encore; ils étaient devenus
de véritables feuilles, diuifées en plufieurs lobes comme celles de la tige; les
étamines n’etaient plus que des filaments verdâtres; le fac qui répréfentait le piftil
r ’ou-rrait par le haut et laiffait voir dans fon intérieur le rejeton, auquel il avait fcrvi
d’ei*eloppe et de berceau. 11 y a plus; le piftil finiffait par perdre cette forme
de fac, et l’on ne voyait à fa place à l’extrémité des branches que deux feuilles
parfaitement femblables à celles de la tige. Ce changement extréme dans des paru
fies, que ie croyais d’autant plus inalterables, que la nature leur a üffigné des fone-
tions plus déterminées, me caufa la plus grande furprife. Je crus voir tomes les
metamorphofes de la fable réalifées fous mes yeux, et au travers de mille idées
confufes que ce fpectaclc faifait naître en moi, j’entrevis une grande vérité, c ’eft que
nos connailfances relativement à l ’organifation végétale, font extrêmement limitées,
et que les reffources de la nature dans le grand ouvrage de la reproduction des êtres
organifés, font beaucoup plus étendues que nous ne le .penfons. Je ne borna! point
là mes obfervations. J’examinai avec Coin plufieurs Individus de la même efpece
cueillis à la même place, et tons m’ôffrlrent des phénomènes pareils avec quelques
leaéres differences, dont les détails feraient également inutiles et faftidîeux. 1! eft
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