cherchant à excuferce retardement ; f i votre Majeflé
&voi( tout l’argent quelle & fesprédéceffeurs ont donné
aux Siiijjss., elle fournît paver d’argent une chauffée
de Paris à Baie ; mais aujjî, répliqua Stuppa , f i
votre Majeflé aveu tout le fang que les Suiffes ont
répandu pour le fervice de la France , elle pourroit
faire un fleuve de fang de Paris à Bâle.
Un autre Stuppa., compatriote & parent de Pierre ,
fut tué à la bataille de Steinkerque. Pendant que les
François étoient maîtres de la Hollande en 1673 ,
il avoit publié à Utrecht contre les Holîandois, un
écrit intitulé : la Religion des Holîandois, auquel un
profeffeur de Groningue , Jean Braun, répondit par
un autre, ayant pour titre : la véritable Religion des
Holîandois.
STURMIUS, ( Hiß. litt. mod. ) c’eft le nom de
6eux favants , tous deux aufli nommés Jean, l’un
Allemand, auteur d’un livre intitulé : linguot latinee
refolvendat ratio , & de. notes fur la rhétorique
d’Arifiote, fur Hermogène, & mort en 1589. L’autre,
Flamand, auteur du premier yolume du recueil intitulé:
Infldutio litterata.
SUANTE NILSON STURE, (HIß. de Suède)
adminiftrateur en Suede. Jean , roi de Danemarck,
prétendoit à la couronne de Suede en vertu du traité
de Calmar & foutenoit fes droiis les armes à la
main» L’adminiftrateur Steeofture lui fermoit l’entrée
du foyaume. Jean excita fecrètemënt les RuiTes à fe
jetter fur la Finlande ; on leur oppofa une armée
commandée par Suante Nilfon Sture. Ce général defe
cendoit d’une des plus anciennes familles du Nord &
dont le fang fe mêloit avec celui des rois: fier de
la noblefle, il refufa d’obéir à Steenflure : cet ad-
mmifträteur pouvoit l’acculer d’indocilité , mais il l’ac-
enfa de lâcheté ôe de trahifon; Suante Nilfon comparut
devant le fénat l’an 1497 , le juftifia , & fie
dépoter Steénfhrre ( voye^ ce mot ). Celui-ci fut cependant
remonter au faîte des grandeurs dont il étoit
tombé; maïs il mourut l’an 1503 , & la nation lui
nomma pour fuccoffenr dans l’adminiftration , ce
même Suante Nilfon Sture. Celui-ci fiiivit le plan
que fon ennemi lut avoit tracé, s’oppofa au réta-
blïffement de Vunion de Calmar, fit la guerre au roi
Jean., & l’empêcha de régner, pour régner lui-même
fous les -titres modeffes de prjteâleur &L d'adminlflra-
teur. Le peuple le regarda comme le défenfeur de
la liberté publique ; il montra en effet des vues plus
droites , un patriotifme plus véritable ., que l’ambition
déguifée dé Steenihire. Mais s’il avoit plus de
vertus que fon prédéceffenr, il avoit moins, de ta- 2ens , la Suede , fous fon adminiffration, éprouva
de plus grands ravages que fous celle de Steenfture.
Il mourut l’an 1512. ( jM. d e S a c y .)
SUARÈS, (François) ( Hifl. lit. mod. ) Jéfuite
Efpagnol, connu par Ton fyfiême du C.ngruifiire ,
qui 11’eft qu’une modification du mclinifine. Sa fécond
té s’efl étendue jùlqu’à vingt-trois volumes in-
folio , de théologié & de morale. Son traité des lo:x
ß été réimprimé j même en Angleterre; fa défenfe
de là foi catholique , ÔCc, y a été bru'ce aufli bien
qu’en France , & Jacques I écrivit au roi d’Elpagne
Philippe i l l , pour fe pla.ndre du -ivre & de l’auteur,
Philippe lui répondit par une apologie du livre ,
choie louable fi le livre n’étoit pas coupable , & par
une exhortation à rentrer dans la voie de la vérité.
Il s’agifîbit principalement dans cette difpute théologique
du ferment et allégeance, fubftitué par le roi
Jacques au ferment de fuprîmaàc : aucun catholiqi e
ne peut prêier celui-ci , il paroît qu’aucun fujet ne
peut refufer de prêter celui-là. Dans le ferment de
fuprématie , on reconnoifloit le roi pour chef de
FEglife; dans le ferment d’allégeance, on reconnoifloit
feulement que le pape n’a aucun droit fur la vie ni
fur le temporel des rois, & qu’il ne peut en aucun
cas délier les fujets du ferment de fidélité. Mais ce
dernier ferment ne plaifoit pas beaucoup plus que
l’autre aux papes ; Paul V fit écrire contre par Sucirésr
Ôe le remercia de fon écrit par un bref du 9 fep-
tembre 1613. Urbain VIII défendit, fous peine de
damnation, de prêter ce ferment, fans qu’on puifle
trouver d’autre motif de cette défenfe que les grande»
prétentions des Grégoires VII & des Bonifaces VIII
a la monarchie univerfelle. Le cardinal 'Beîlarmin
écrivit aufli contre ce ferment qu’il jugeoit contraire
à l’unité, Jacques daigna répondre au cardinal Bellar-
min , comme autrefois Henri VIII à Luther, ÔC
avec le même avantage. Sucres apprenant le fort de
fon livre en Angleterre & en France , témoigna qu’il-
auroit voulu être brûlé lui-même comme fon livre,
ou du moins fceller de fon fang les vérités qu’il avcit
défendues avec fa plume. 11 mourut i Lisbonne en
16 17 ; f°iï dernier mot fut 2 je ne croyois pas qu’ il
fût f i doux de mourir. Le P. Defchamps a écrit fa
vie.
Un autre Suarés ( Jofeph-Marie ) Evêque de Vaifon ,
mort cnT670,eft auteur d’une defeription latine ufe
la ville etAvignon & du Comtat Vénal(fin. lia donné
aufli une tradu&icn latine des opufeuies de Saint Nil
avec des notes.
SUBLET DESNOYERS, ( François) r Hifi. de
Fr. ) baron de Dangu, fecrétaire d’Eta: fous Louis
XIII, étoit fils d’un intendant du cardinal de Joyeufe :
après la mort du cardinal de Richelieu , dont il avoit
eu à quelques égards la confiance, *1 efpérà jouer un
rôle principal dans le miniflère, & comme il avoit
remarqué que l’offre que le cardinal de R-chelieu
faifbit quelquefois de fa démiflïon , finiffoit toujours
par accroître fa faveur & fortifier fon autorité , il
crut devoir tenter ce moyen ; mais Louis XIII, oui
s’apperçut de 'l’imitation & qui ne jugeoit pas Defe
noyers aiifli néceflaire à conferver que Richelieu,
le prit au mot fur la première offre de fa dé million.
( Voye^ l’art cle T ellier (le ) Defnoyers , dupe de
fa politique , fe retira dans fa maifon de Dangu, où
fl mourut en 1645. Ce miniftre ai moi t comme Richelieu,
les talens & les arts; il ne manquoi nï de
grandeur ni de lumières. Ce fut lui qui, fous R chelieu,
établit l’imprimerie Royale dans les galeries du Louvre,
& en fut le furrintendaut.
SUBLIGNY, ( Hifi. litt.-mod. ) bel efprit du
dïx-feplième ftècle , qui écrivit contre Racine 6c en-
fuite pour lui , fe croyant d’abord fon rivai & enfuite
fon ami , indigne de l’un 6c de l’autre titre.
Indigne également de vivre 8c de mourir.
Ce fut lui qui enfeigna les règles de la vérification
à la comtefle de la Suze. C’tft lui qui a traduit
les fameufes lettres Portugaifes dont le maréchal de
ChamiUy avoit rapporté les originaux du Portugal.
Sa comédie de la Folle Querelle, étoit dans fon intention
une critique de t A ndromaque de Racine; il
eft auteur aufli du roman de la fraffe Clèlie. Tel étoit -
fon amour pour le théâtre, qu’il- permit à fa fille
d’entrer à .l’opéra parmi les danfeufes. Il exerçoit ou
étoit cenfé exercer la profefiion d’avocat.
SUDATSES , les, terme de relation , nom des
Tartares méridionaux , tributaires du grand cham
de Tartarie, & voifins des Tartares Zagatai, ÔC du
royaume de Turkeftan. ( D. J.)
SUENON , ( Hifi. de Danemarck. ) roi de Danemark
, il étoit fils de Harald 8c d’Efo. Ce prince
avoit introduit le chriftianifme dans fes états , Suenen
impatient de régner , ne laiflà pas échapper cette
occafion de prendre les armes contre fon père ; la
défenfe de l’ancien culte fut le prétexte de fa révolte.
Harald périt dans un combat ; mais fon armée fut
viélorieufe ; & avant de couronner Suenon , lui un-
pola les conditions les plus dures. Il lut bient: t s’en
affranchir 3 ce fut vers l’an 980 qu’il monta fur le
trône. Politique aufli rufé que général habile , il
rompit l’alliance projettée entre la Norwege & la
Suede en promettant fa foeur au roi de Norwege à
qui il la refufa enfuite avec mépris. Celui-ci voulut
venger les armes à la main l’affront qu’il avoit reçu ;
mais fon armée fut taillée en pièces. Vainqueur des
Norvégiens, ^tte/zo/isdefcendit en Angleterre, força
le roi Etheirede à lui payer tribut, revint en Danemarck,
reparut dans la Grande-Bretagne , con*
quit des provinces, gagna des batailles , vendit à fon
ennemi une paix qu’il viola dès qu’elle fut lignée ,
&. ne diflimula- plus le projet qu’il avoit formé de
ranger toute l’Angleterre fous fes loix. Etheirede , par
des fourni fiions humiliantes , par des contributions
énormes , crut détourner l’orage : il fe trompa. Suenon
reçut fes préfens 8c lui arracha fa couronne. Ce prince
avoit fait alliance avec Richard, duc de Normandie
: i! tenta le liège de Londres*, mais en vain: il
pénétra dans l’Leone, fournit quelques provinces,
& fut reconnu roi d’Angleterre par une faél on puif-
fante ; mais il ne jégna jamais fur toute la Grande
Bretagne. I! mourut vers l’an 1014 ( M. DE Sa c y )
Suenon I I , roi de Danemarck & d’Angleterre ,
étoit fils d’Ul; h & d’Eürite , foeur de Canut , premier
du nom.. A p r è s U mort- de fon oncle il fe rit
r e c o n n o î t r e roi de la G r a n d e - B r e t a g n e , que les Danois
avoient conquife d e p u i s î ong-temps , Edouard f e
reconnut fon tributaire ; mai.1, tandis que Suenon éto.t
occupé à foumettre le Danemarck dont Magnus, ro1
de Norwege , s’étoit emparéEdouard lit égorger
toutes les garnifons Danoifes t’an 1043. ^-,a ru^e P?:ut
à Suenon une voie plus fûre que celle des armes :
pour arriver à fon but, il gagna d’abord la^confiance
de Magnus qui le fit régent du royaume , puis celle _
du peuple qui le proclama roi de Danemarck, l’aa
1044. La fortune ne le feconda pas aufli bien que
la nation: Magnus leva des troupes ôc remporta fur
lui une viéloire fignalée ; Suenyn fut contraint de
pafler cjuelque temps dans l’obfcurité ; mais Magnus
étant mort l’an 1047, Suenon remonta fur le trône.
Harald , fùccëfleur de Magnus en Norwege , ne tarda
pas à le lui cifputer ; le Danemarck fe vit de nouveau
en proie à toutes les horreurs de la guerre. Le
peuple ne cefloit de crier qu’il étoit la victime des
débats des deux rois , & qu’il falloit que Suenon les
terminât par une victoire déciflve ou qu’il renonçât
au trône ; un rendez-vous fut indiqué pour les deux
flottes ; mais au jour -marqué Suenon ne parut .point,
Harald éclata en reproches & le peuple en murmures
, on fe donna un nouveau rendez-vous ; ce fut
l’an 1051, & à l’embouchure du Gothelbe , que fe
donna cette bataille navale, l’une des plus fanglantes
dont l’hrftoire ait parlé ; Suenon fut vaincu v& s’enfuit
en Zélande. Mais comme les vainqueurs n’avoient
tiré de leur triomphe d’autre avantagé que celui de
demeurer maîtres de l'embouchure du fleuve ; il fallut
en venir à "un accommodement ; & Suenon demeura
fur le trône de Danemarck, On prétend que dans un
accès de colère , il fit égorger au milieu de l’églife
de Rofchild des courrifans qui l’avoient infülte ; qué
lorfqu’il fe préfenta pour entrer dans l’églife , l’évêque.
Guillaume lui donna dans la poitrine un coup, de
Ion bâton pafloral en lui difant : Arrête , bourreau ,
l’entrée de ce . temple t’elt interdite oh. ajoute que le
roi fit une pénitence publique , remercia L’évêque de
la clémence avec laquelle il l’avoit traité , lui rendit
fes bonnes grac^ ou plutôt lui demanda le:-Tiennes , &-
qu’ils vécurentenfuitedans la plusgraede intimité. Suenon ■
voulut en 1069 tenter la conque:e de l’Angleterre:
il fit. partir le général Osbern fûivi d’une flotte nombreux
; mais celui-ci fe laifla gagner par les largefîe»
de Guillaume , roi d’Angleterre, &■ rentra dans, les
- ports de Danemarck. Suenon mourut l’an 1074 apres
avoir afluré la couronne à Harald , l’aine de fes
enfin s naturels , & réglé l’ordre de* la facceflion
entr’eux. Il ne laifla point d'enfans légitimas; mais les
grands fervices que Harald 6c Canut avoient rendus
à l’état fembloi nt effacer la tache de leur naif-
fance. ( M. de Sa c y . )
Suenon Ï1I fm nommé Gratcnhede , roi de-Danemarck.
Eric ayant abdiqué la couronne en 1147»
elle devint la proie de plufleurs concurrens ; mais
Suenen , fils naturel d’Eric Emund , fut préféré à fes
rivaux ; Canut, fils -de Magnus , leva ur.e armée ,
la guerre civile s’alluma; le jeun? Waldemar I
embrafla la défenfe de Su non. Celui-ci ayant fait
enfermer l’archevêque, de Lunden , fut cçntraint
de lui rendre la libellé, ôc donna de grands bien^
Y I