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;• 'réppùie1 eût pft,!irô'mfér fdutj!
âieïiiéiè fur
p,JeWfâge'&rdahsîes diïçdûïs.dSAiïfifomà’qiié^plus'd’iri- j
quiétude , plusdecrainte que de doulerir ; il félicité 1
1 cette mère malheûfeufe d’avoir perdu un fils deftiné
~ à uri.fupplîce dont il lyî ppint éuergiquemèni i’effra-
• yante riguéür ; il s’apperçoit que ccne'defcHptlôn redouble
la terreur d’Àndromàqùè. « Attaqüon's-laj dit- j
il,-' d’e ce coté. » Volezj foldàts, cherchez Aftÿanax de j
» ioôtfes parts, &‘qiiand vous l’aurez trouvé, faififfez- j
!^> FeJaux■ chevèüX ', V& tràinèz-Ie jufquà mes pieds, j
Vîfitez toutes cès ruines , les antrés , ‘ les torri- 1
beaux. Tu détournes les yeux & tu tremblés ! :
» De quoi trémblesMu ? Ton Aftÿanax efl mort ».
Andromaqüe fô troublé de plus en plus. UlyfTe-
' js’appetçôit qu’elle ne. ceffë de régarder le tombeau
' â’Hôéfor^VSoldats j s’eerie-t-il > abattez ce ■ tom-
* beau, jettez au vent ces cendres odieufes, qu’elles
» foient éparfes. fur! la terres». , . v
‘ An d romàquë s’écrie eftvain avec toutes les marques
du défefpoir > que les tombeaux font encore pîuVfa-
crés que lés temples. UlyfTe n’en eft que plus ar-
' délit à pr.efler' l'exécution de .'fou. ordre : cc La’liez ,
' » m i l , cette Femme pôiiffer d’inutiles . cris. Frap-
'» pez, déffüi^éz'j' Tenÿerfèz.».’.. Enfin , An.drô-r
maque accablée*de tant dë cou psi natehcîûs, 8t déjà!
prefque trahje par Tes frayeurs & par fes larmes,!
' éft forcée de'faiiiç lbrrir Toii fils du tonibeau, de peur
qui! ne fort écràfé' lous fes ruines.
4°. L’Androniaque de M. Zén o reffèmbïe à celle
de,Racjne. Elle eft aimée de Pyrrhus & n’aime que j
lamçmôïrë de' Ton'époux ; Orëfte aime Hermione ,
qui yeût''le faire Tinftfume«t de fa rage cçntre
; Pyrrhus; dont elle eft mépriféë. Mais M. Zénb n a
' point réuni dans là perfonpe d’Orëfte le contrafte ;
dü c'àfàéteré d’ambàfTadëur, chargé de prëfier l’u-
fiion'de fa rhaîtrefie & de fon rival, avec le caractère
d’amant & de vengeur de cette maîtrefte,
c'eftUlyfTe qui eft l'ambaftadeur de la Grèce, &
'qui dit. a Pyrrhus les mêmes chofes. à peu près que
lui dit " Greffe dans 1? An dromaqu e françpife, il en
ïCtoit aulft a-peu-près les mêmes rçp.onfes; il y a
cneore' dans le cours de là pièce plufieurs. autres
détails où M. Zé/zo n s i fait que traduire le poète
français.
5 . Enfin VAndromaqtie italienne, refièmbïe à
ŸHérdclius- de Corneille. C’eft peut être ici l'imitation
la plus brillante dont on trouve l’exemple
dans M. Z é p o y elle répond un grand intérêt fur
'la pièce, &“ prépare le dénouement, qui , fui vaut
la loi que ‘M. Zéno paroît s’être impofée, .doit tou,- ;
jcurs^êVre.heureux dans c è$ drames lyriques. Mal- !
'fceuréqiémcnt cette imî|a£iipn nç .porte pas fut .d$s j
faits al^iz vràifemblables ; M.. ^ é n o fe in t qu’An-
dromâcjüë a fu dérober à lâr vigilance du fidèle. Eu-
mée,,' lé fils d’Ulyfie, même da!ns fa plus tendre
'Gnfâhcé', ‘qu’elle a f levé Télémaque' avec Aftla1- .
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hax, qu'elle feule fait le feeret de leuf naifîance,
qu’elfê les-cachè.toüe deux dans le tombeau d’Hedor,
que quànd èlle y 'eft forcée par les violences d’Ulyfie,
elle les en tire tous deux; qu’elle apprend à
ulyfie qu un de ces deux enfanç eft Télémaque,
• & qu'elle enchaîné ainfi fa cruauté ; mais Eùmée r^-
'côhnoft Télémaque à une m'arque particulière, &
;Aiiiahax eft porté au haut de la tour d’ôii. il doit
être précipité; Ulyfie va dorner le lignai de fa
mort lôrfqu’il voit tout-à-coup arriver Pytrlius
avec Télémaque , qui , pour fauver la vie à celui
qu’il âÿoic ' jufqu’alors' cru fon frère , à voit èu la
générofité d’aller Ce rè nettre entre les mains de
Pyrrhus pour lut répondre de la vie d’Aftianax,.
Ulyfie ,; apres un long combat qui entretient lés
Terreurs d'Andromaque , fc détermine enfin à faù-
>er Affia"riaxr pour (àuver Télémaque . Pyrrhus fe
fait i ’efibrt d!’epôufer’ Hcrmîpné, & cédé à Andro-
'njaque." & a Fîélèiius la p&rtié de l’Epire y npm-
mée Molbfiîie.
M. Zeno a aufiî un M i t k r i d a t e mais il ne
refitmblc au Mithridate franco 1s que- par fa h a: ne
.contre Rome : cette haine qui n\ft qu’un t ait
fùbal re nne , & pour ainfi: - dire accid u tel de fon
caraétère , eft: même foutenue p«r'de petits
moyens; mais la Jituation principal« d'e cette, pièce
eft celle dTnès de Caftro. Laodicë, veuve de Ti-
granne I , roi d’Arménie, mèr.e' de Tigrane II ,
bellë-mère de Pharnace , fils de -Mithri ’ate ,
a une fiile nommée Apamée , dont les intérêts- po--
iPiques du Pont & de l’Arménie, exigent l’ir Lui
avec Pharna'e ; ce prince léfifte à ce-ice alliance ,
| parce qu’il eft marié fecié'uement à une fille dont
; la naifiance .& la- de-ftince font inconnues ; elle fe
nomme Ariftie. Mithridate fait examinent le rôle
d’Alphonfe le Jufticier, Laodice celui de la reine,
époùfè d’Alphonfe, Pharnace de Dom Pèdre, Apamée
'de Confiance, Ariftie d’Inès. Pour que le dénouement
foit heureux , Ariftie eft reconnue dans
la fuite pour une fécondé fille de Laodice dont cette
reine pleuroitTa perte- depuis long-tems. On voit
que M. Zéno , ainfi que M. Métaftafe peut-être ,
s’eft plus piqué d’imiter heuiedfement de grands
modèles que d’imaginer lui-même’ ; mais s'il n’eft
pas toujours Créateur • dés fixations les p'ùs frappantes
ni*de l'intérêt principal qui règne dans fes
pièces , : il eft toujours original dans la maniéré
d'employer, de fondre, de lier, de rapprocher des
traits épars, des fituations étrangères, & d’en tirée
des réfülrats nouveaux'.
, ZE^OBE (Saint ) ZEMOBIUS , ( l i f t . , eccléf)
çyêque de Florence , du temps, des ariens & énfuite
dju. temps.de- Jnlien., fignala. fon ,zèje contre les
erreur^,de cet empereur & de ces ficrétîques,.. Au
feftpFqn nom .eft.piu§ çonnq que foq h ivoire. Les
' la vans’ ne s’accordent pas fur ce/qui le concerne.
.C’eft Paulin, qui a parlé lè premiet-.de lui..dans, la
vie de ^atn; Ambroiïp(; il .vivo# »encore daps les
coramencemens du cinquième ftecle.
ZÉNOBIE
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ZÉNOBIE. ( H if t. rom. ) Il y a deux femmes de
Ce nom, célèbres dans l’hiftoire romaine, car c'eft
à 1 hiftoire romaine que vient fe rapporter l’hiftoire
de tous les peuples contemporains des romains , &
qui ont été connus d’eux. 11 n’y a d’hiftoire ancienne
que par les grecs & les romains & tout ce que
des auteurs de ces deux nations ont écrit, eft ceufé
appartenir à leur hiftoire.
- I^. La première Zénobie eft la femme de Rhadamifte,
c’eft la Zénobie de Crébillon. Les principaux
faits rapportés dans l’expofition de la pièce
font conformes à l’hiftoxre, telle que Tacite l’a
écrite au douzième livre des annales, depuis le cha-
p'tre 44 jufques & compris le j i c. Rhadamifte ,
fils dé Pharafmane, roi d’Ibérie , époufe Zénobie ,
fille de Mithridate, roi d’Arménie, & frère de
Pharafmane. Il dépouille Mithridate, fon oncle &
fon beau-père, de les états, & le fait périr. Il eft
çhafle lui-même de l’Arinénie.par un foulèvement
général des peuples, &il ne dut fon falut, dans cette
occafion, qu’à la vîteffe de fes chevaux. Il emme-
noxt avec lui Z é n o b ie , fa femme , dont il étoit éper-
düement amoureux & jaloux, quoiqu’il eût fait périr
fon pere , & dont, malgré ce même parricide, il
etoit tendrement aimé. Elle étoit groffe, 8c malgré
la foibiejje & la langueur, fuites de cet état, la
crainte des rebelles & fa tendrefie pour fon mari,
femblèrent d’abord lui donner des forces pour fou-
tënir les fatigues de cette fuitépiécipitée : mais elle
fentit bientôt de tiiftes effets de cette courfe forcée,
U.bi q u a ti utérus & v ife e ra v ib r a n tu r , elle fentit
qu’elle ne pouvoit aller plus loin , & pria fon mari
de la délivrer des dangers & des outrages de la
captivité dont elle étoit menacée: o rare u t morte
honeftâ contumeliis c a p tiv ita ti s eximeretur ; on fait
combien ce fentiment étoit puiflant chez lesanciçns.
Rhadamifte l’embrafte , la confoie^ tache de la ranimer,
admire fon courage & fa vertu ; mais voyanc
les forces épuifées, voyanFqu’elle va tomber dans
les mains des ennemis , ’1 lui accorde la funefte
grâce qu’elle imploroit, il la frappe, la blefie &
la jette dans l’Araxe. Tacite avoue que pour frapper
ce coup terrible , il eut befoin & de la violence
de l'amour jaloux qui le tranfportoit, & de
1 habitude qu'il avoit prife du crime: modo timoré
é.ger, ne quis re littâ p o t ir e tu r ; p oftremb, v io le n d â
am o r i s , & fa c in o rum non ru d is , deftringit a c in a -
cem. M. de Crébillon , qui vouioit, avec raifon,
que Rhadamifte fût coupable , mais qu’il eût des
remords & qu’il ne fût pas odieux , a fuppofé que ,
dans çette horrible extrémité , il voulut fe tuer lui-
même :
Peins-toi mon défefpoir dans ce fatal moment;
Je voulus m’immoler ; mais Zénobie en larmes,
Arrofant de fes pleur* mes parricides armes ,
Vingt fois pour me fléchir, embraflànt mes genoux,
Me dit ce que l’amour infpire de plus doux*
H if to ire , Tome V%
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Hiéron, quel objet pour mon a me éperdue !
damais rien de.fi beau ne s’offrit à ma vue.
Tant d’attraits cependant, loin d’attendrir mon coeur,
Nq firent qu’augmenter ma jaloule fûr'eur.
Quoi ! dis-je en frémiflant, la mort que je m’apprête
Va donc à Tiridate afturer fa conquête! :
Les pleurs de Zénobie irritant ce tranfpôrt ,
Pouf prix de tant d’amour je lui donnai la mort,
<Ét n’écoutant plus rien que ma fure^ extrême,
Dans l’Araxe aùfii-tôt je la traînai moi-même.
Ces fentimens ne font que trop naturels dans un
caraélère violent & un peu féroeç, tel que c^lui de
Rhadamifte, & ce récit a du pathétique; mais il
feinble que, dans le projet d’ôter à l'adîon de Rha-
damifte une partie de çè qu’elle a d’odieux, M. de '
Crébillon aurôit dû faire dire, au- moins,par Zénobie,
dont la générofité tend toujours à exeufer fon
mari, qu’il n'avoit fait que céder à fes inftanecs
& que lui accorde ’ la g1 ace qu’ell« imploroit à
genoux. Il auroit pu aulfi employer tous les traits
d’amour que Tacite lui fourniflbit, & parlefqucls
il adoucit ce que l’aéb’on de Rhadamifte a de cruel :
IUe p r im o amplcdli , adlev a re , a d h o r t a r i , modb v ir*
tutem a dm iran s , modb timoré Ager, &c'.
Des bergers trouvent Zénobie refpirante encore,
ils la fecourent, ils bandent ïes plaies , arrêtent fon
fang , emploient efficacement des-fimples & des mé-
dicamens, us la rendent à la vie, & , inftruits de
ion nom & de fe? malheurs , ils la mènent à Ar-
caxate, d’où elle fut conduite à Tiridate, qui la
traita en reine , 3c. lui rendit toutes forte? d’honneurs
dans les états qu’il lui avoic enievés. Cette aventure
arriva fous le règne de Néron , vers l’an 5 4 de J. C
z°. La féconde Zénobie eft rilluftre femme
d’Odénat, l’illuftre rlVale de Tempereür Aurélien ,
Z é n o b ie , reine de Palmyre. Dans le tems que, lous
le foible Gallien, il s’élevoit de toutes parts des
tyrans qui déchiroient l’empire, Odénat, ( voyeç
fon article ) fidèle à Gallien, fut élevé à la dignité
d’Augufte j, & eut le commandement général
des troupes romaines dans l’Orienr. Zénobie n’étoit
qu’une fécondé femme d’Oclénaz. Il avoit eu d’une
première femme un fils nommé Hérôde, objet de
toute fa prédilection , & Zénobie voyoit avec peine
la préférence que donnoît Odénat à ce fils aîné
fur les enfans qu’il avoit- eus d’elle. Dans cette
difpofîtion des efprits, il arriva qu’un neveu d’Odér.
nat, nommé Meonius , manqua fenfiblement de
refpeâ: à fon oncle dans diverfes parties de chafle,
qui, en Orient , ne font pas réputées de fimples
leux: malgré làdéfenfeexprefF d’Odénat, plufieurs
fois réitérée, il affeda de tirer toujours le premier
fur la bête. Odénat j irrité, lui fit ôter fbn
cheval, affront fanglant chez «es nations 5 Méonius
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