
mérite , & jJai d’autant plus de Joie qu’elle m’ait
donné ordre de vous le faire favoir, que je puis
me fervir de cette occafion pour vous aflurer que
je fuis , monfîeur , votre très - humble & très-
àffèdionné ferviteur , Colbert, A Paris , ce 21
juin 16 6 $ .
Ifaac V o jjiu s , né à Leyde en 1618 , a voit paffe
èn Angleterre, où il étoit devenu chanoine de
Windfor.il étoit fort zélé pour la chronologie des
fèptante 3 & il avoir entrepris une édit'on nouvelle
de leur fameufè verfîon. Il aimoit le merveilleux ,
& il étoit naturellement enclin à y croire ; mais il
n’avoit pas la même docilité pour les objets de la
foi. Le roi d’Angleterre , Charles II , difoic avec
etonnement : Ce théologien c ro it a to u t 3 excepté a
l a bible. Quand on y a regardé de plus près , on
à trouvé les exemples de 'cette inconféqnencc II
frequ-ens , que ce n’eft plus même matière à étonnement.
On a d’Ifaac VoJJlus des notes fur Scylax &
Pomponius Mêla, -des’commentaires fur Catulle 3
dans lefquels il a fait entrer une partie du traité
de Ion ami Beverland de p rofiibulis veterum ; ( Voy.
^article Beverland) , des obfervations fur l’origine
du Nil & d’autres fleuves ; un traité fur les
oracles des Sibylles & les autres oracles qui ont
précédé la naiflànce du chrift ; un traité du chant
des poèmes & de la vertu du rythme ; des obfervations
diverfes, des difTertations philologiques &
philofbphiques de toute efpèce & fur toute forte de
fujets. C’étoit la même variété , la même abondance
que chez fon père. Il y a aufïi* de lui des
ouvrages polémiques contre ce Richard Simon, qui
éçrivoit contre tout le monde & contre lequel tout
lé monde écrivoic. ( Voyeç l’article Simon ,
(Richard.) Ifaac Vojfius mourut en i68p ; on j
lui doit encore une édition des lettres de S t. Ignace,
martyr. On n’a pas befoin de dire que tous les ouvrages
d’Ifaac Voflius font en latin, ainfi que ceux
de fon père & de fes fières.
V OÜLTE ( kifi. l i t t . mod. ) poète latin de
Reims au feizierfie fîècle, qui ne pouvoit manquer
de fe nommer V u lte ïu s 3 puifque ce nom eft latin
& qu’il eft dans Horace, a célébré l’établiflèment
du collège royal. François I , ne mit que la première
main à cet érablilfement. L’inftrudion étoit j
ce qui préfîcric le plus 5 ilVempreffa d’abord de j
nommer des profefleurs & de leur affiner des ap-
pointemens , fe propofant d’exécuter à loifîr le
refte du plan.
Ce plan étoit digne de François I , le plus magnifique
des rois de France avant Louis XlV, il
dfevoic faire conftruîre fur le terrein de l’hôtel de
Nefle, c’eft à-dire à l’endroit où depuis on a bâti
le collège Mazarin , un édifce qui pût contenir
gel très-grand nombre de maîtres, non-feulement
jour les langues, nuis encore pour toutcs'les fciences,
& fix cent jeunes écoliers dont le cours S i *
tude fous tous les profefleurs auroit été en tout de
quatorze ans; le roi devoit affigner pour l’entretien
de ce collège cinquante mille écus de rente , fomme
I énorme pour le temps & proportionnée à de fi
! grandes charges; il devoit eonftruire une chapelle
| dont la magnificence eût répondu à celle d^s autres
bâtimens , & fonder quatre chanoines & quatre
chapelains pour le fervice de cette chapelle. Deÿ
i le z2 Janvier 152.1 , le roi avoit envoyé à la chambre
des comptes, Guillaume Petit fon confeffeur ,
pour faire part de fon projet à cette compagnie,
& la charger d’indiquer quelques chapelles de fondation
royale tombées en ruine dont il pût réunit
les revenus à la chapelle de Ion collège. Le 1 9 Décembre
IÇ39 le roi adrèlfe, de Villers-Cotterets,
a Guillaume Prud’homme, tréforier dé l’épargne,
des lettres qui contiennent tous les arrangeraens
néceffaires pour la conftrudion du collège dès trois
la n g u e s , à l’hôtel de Nefle. D’après ces lettres où.
rout efl prévu & ordonné , il femble qu’il n’y
avoir plus qua jetter les fondemens du collège,
cependant François I eft mort huit ans après , fans
que l’exécution de ce projet fut même commencée,
i en faut faits doute accufer la guerre & le defaut
d’argent. Gafiand. en acc.ufe beaucoup plus
encore la malignité du chancelier Poyet & fa baffe
envie contre les gens de lettres;~il foutient que
ce magiftrat ne ceffa de mettre des obftacles à la
bonne volonté dû roi.
V o u l té , au contraire en célébrant François I
& les profeffeurs du collège royal , s’exprime dans
des termes qui pourroient faire croire que le grand
projet de ce prince pour le bâtiment de l’hôtel de
Nefle, auroit été exécuté.
N o bile Gymnafium extruxit Francifeus ,■ Athenis
Majus. . . . . .
Stant vivi lapides operis JlruSæque columnce
Régis Francifci munere crefcït opus.
Ces vers, comme on voit, parlent de collège
bâti, de pierres pofées, de colonnes élevées; mais
tous ces termes ou font relatifs au fimple projet,
que le poëte envifagé déjà comme exécuté, ou font
purement métaphoriques & n’exprim'ent que la nomination
des profeffeurs.
Ce n’eft pas non plus du mot propre que Vouïté.
fe feft, lorfqu’il dit de François I.
Quo ml mitius orbis habet:
L’univers n’a rien de plus doux.
On reC >nnoit moins à ce petit éloge un roi tel
que Françns I, qu’un enfant tel que Charles VIII,
dont Philippe de Comines a dit : i l ne fu t jamais
que petit homme de corps & peu entendu, mais H
t io i t f i bon qu*il r i t f i p o in t pojfible de v o i r meilleure
c ré a tu re .
Mais c’étoit du coeur du poëte & de celui de
tons les gens de lettres que partoit ce cri naturel ;
O nos Jelices tali fu b rege coortosl
Quàm benè confultum ejl, do3a M inerva, tibil
« Quel bonheur d’être né fous un tel roi ! Dode
W Minerve ! à qui vos intérêts pouvoient-ils être
0 mieux confiés l
VOUTES, ( hifl. d? Allemagne ) on appelle voûtes
en Allemagne, des endroits particuliers où fe font
les dépôts publics. Il y a communément deux voûtes :
dans la première, on dëpofe les pièces des affaires
qui n’ont pas été portées par appel à la chancellerie
de la chambre de Spire, mais qui lui font dévolues
par d’autres voies. Tels font les ades du fife , ceux
qui conftatent ou qui renferment les mandats, les
infradions de la paix, les violences, & c . La deuxième
voûte contient les ades des caufes pendantes par appel,
des attentats contre l’appel, des défauts, des
compulfoires, des défenfes. ( D . J . )
• VOYANS-FRÈRES , ( quiwçe-yingts ) dans la
communauté des quinze-vingts , on appelle f rè re s
voy an s " ce ux de cette communauté qui voient
clair, & qui font mariés à une femme aveugle ;
& femmes v o y an te s , les femmes qui voienfSfëlair
& qui font mariées à des aveugles, ( D . J . )
VOYER de Paulmy d’Argenfon ( voyez Ar-j
geKtson ) ( d’).
VRYGRAVES, ouFREYGRAVES 3{hifi. mod.
& droit politique') mots allemands qui lignifient comtes
libres ; c’eft ainfi que l’on nommoit les afleffeurs ,
échevins ou les juges qui compofoient fe tribunal
fecr.et de Wefiphalie:. .Dans les terris d'ignorance 8c
de fuperftition, les plus grands feigneurs d’Allemagne
fe faifoient un honneur d’être aggrégés à ce
tribunal infâme. Semblables aux familiers de l’in-
quifîtion d’Efpagne ou de Portugal, ils croyoient
fe faire un mérite devant Dieu, en fe rendant, les
délateurs, les efpîons & les accusateurs, & fouvent
en devenant les aflaflins & les bourreaux fecrets de
ceux de leurs concitoyens, açcufcs ou coupables
d’avoir violé les'commandemens de Dieu & de l’E-
glife. Leurs fondions fublimes furent abolies en
. 1512, par l’empereur Maximilien I , ainfi que le
tribunal affreux auquel ils nè rougifloient pas dé
prêter leur miniftère. ( A . R , )
VÜLCANIUS, (Bonavemure) ( kifi, litt. mod.)
luthérien, né à Bruges, profefleurde grec à Leyde,
a traduit Callimaque , Bion et Mofchus , a donné
une édition d’Airien, corrigée depuis 8?augmentée
par d’autres & qui. efl: devenue i’édition connue
fous le titre de variorum. On a encore de Vulca-
nius une édition d’Agathias. Ce lavant mourut à
Leyde en 1614, à 77 ans,
VULSON. { V o y e t C olombiers ( Marc Vuk
fon, fieur de la ).