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vrir la porte à toutes les dépiéd irions & à tous les
abus 3 fi dans le? finances publiques , remploi de
tous .les deniers ne doit pas être public & prouvé, par
des pièces asthenùques , fi c’eft fur des'éloges
de gazetiers Sc d auteurs vendus qu'un miniftre doit
içndér la réputation 3 fi les deniers püb'ics doivent
«tre. employés a faire flatter la vanité par tic ul ère,
D eloges on regorge, à la tête on les jette,
Et mon valet de chambre eft mis dans la gazette.
compofé par ordre du pape Jean XXII, & dirigé
contre Orkam qui étoit, l’écrivain de l’empereur
Louis de Bavière,ennemi de Jean XXII.
i°. De Thomas Walfingh am, hiftoriographe du
roi d Angleterre., connu par fon hiftoire de Hen 1
V I , & par quelques autres ouvrages hiftoriques ,
qui annoncent de la connoiflance des antiquités de
Ion pays. Walfingham étoit bénédiétin an g lois
du monaftere de laint Alban. Il écrivoit vers l’4Q
1440.
dit le milantrope3 c’ eft du moins pour un grand
miniftre, pour un grand homme une raifon de dé- >
daigner ces moyens defe procurer une fâulle gloire
& un faujr crédit. Les paitilans des dépenfés fecrettes
dilent qu il y a dans tous les gouVernemens des reflorts
qui doivent refter cachés, mais qu’un homme d'état
eft quelquefois obligé de faiie mouvoir pour le maintien
même de Tordre & de la tranquillité publique
, qu il ne faut pas fe priver de ces moyens ,
m prétendre tout mettre au grand jour 5 que cette
niaai.eftation de tous les reflorts du gouvernement
elt une idee fpéculative& ph lofiophique de quelqu’un
qui n a pas gouverné, & qui ne fait pas comment on
g°^erne. Tout ce que nous croyons pouvoir dire ,
c eft qu en général le fecret a beaucoup de danger.,
que.pqur une occafion où il peut fervir , il y en a
miLe ou 1 peut nuise, qu’en finances fur-tout il en-
traine trop d’inconvéniens & paraît trop tendre à
l arbit aire 3 que s’il faut des dépenfes fecrèttes, il faut
quelles ioient très-bornées & très - rigoureufement
circonlciicés 3 que ces voiles & ces nuages, dont le
gouvernêniei.r a tant aimé à s’envelopper, ne fervent
ie.plus Ic'ûvcnc qu’à faire naître ce à entretenir des
défiances-j6g des foupçons.
Le rdl d Angleterre regarda comme une infulte
quon lui raifo’r à - lui-même -cette difcL’ifion rigou-
reufe des dépenfes fecrèresj pour l’éluder il prorogea
le parlement, c’dlvà-di é qü’il liifpendit fes féances, 1
ce qui mit Walpole à l'abri de l’o.age , il palTa, en
paix les "derniers teins, de fa vie, jouiffant d’une
conficferàtîôn mé: fite*, & laiffa en mourant des regrets
fineèrés à beaucoup d’àm-'s. On a écrit lon°--
tems aprèsrla mort l’Hiftoire de fon miniftère. ' °
WA-LSH, ( Guillaume ) ( h ifiT n t . mod. ) poëte
anglo^-^db^on vanté la grâce & la douceur , &
qui eut le célèbre Pbpc pour difciple dans l'ait de
la yiifi'fîcëHon. L’abbé Yart, dans fon idée de la
poeffe anglpifé, a donné deux oefes de* Walsh,
trainites-en!ftàn’çôiS. Ce poète mourut en 1708 , à
quarante1-ritdfr ans.' '
WALSINGHAM. ( hifi. dyAngletene.)nom. . b ' C’eft le
çs 1, ° ’ Plun géologie n anglois du quatorzième
iiecle, ( Jean) mo t à Avignon-en 1330, auteur
un traite en ccio de la puijjdnce eccléfiafiique,
3^. Mais 1 homme le plus; ce’lèbre de ce nom eft
François Walfingham , miniftre & fecrétaire d’état
fous la reine Elifabeth t que quelqu’un a nommé
le cardinal de Richelieu de cette reine 3 il avoir
en effet une partie & de la. dureté & des talens de
ce fameux cardinal 5 il avoit beaucoup voyagé1 8c
connoiil’oit bien l’Europe .5 il avoit , comme, le
cardinal de Richelieu , une multitude d’ageps 5c
d efpions dans les cours, étrangères., 8c il en étoit
bien 1ervi. Il avertit Elifabeth des préparatifs & de
la deftination de la Flotte invincible, deux ans avant
que cette entreprife éclatât 3 il avoit trouvé moyen
par fes efpions , de tirer du cabinet du pape la copie
de la lettre par laquelle Phi ippell. faifoit part à ce
pontife de fes defleins fur l’Angleterre. Il ne con-
j tribua pas peu à faire naître 8c à entretenir la guerre
f des Pays-bas contre l’Elpagne, & fervir beaucoup à
i affermillement 5c au triomphe de la religion p ote£>
tante. Deux fois ambaffadeiir en,{France , il -y avoit
ec4 ■» a fa première ambaffade , témoin du maffacre
de la Saint - Barthe'emi, 8c il avoit-penfé ,y ê;re
enveloppé. Un pareil fpeétacle & un pareil danger
i Peuvent également. & allez natur llement. produire
deux effets absolument contraires , l’un de fiire
renoncer pour jamais à l’eiprit deperlécurion3 i’autro
d irriter contre'les auteurs d’un tel attentat, 5c de
tourner la perfécuiion contre eux 3 ce fut ce dernier
effet que la Suint-Banhélemi prodnifit fur l’ame de
Walfingham 3 il jura une haine éternelle aux catholiques,
8c les. perfécuta en toute occafion 3 il fut
l’mftrument le plus a&if de- la jaloufie -ôc de la fureur
de la reine Elifabeth contre l’innocente Marie
Stuart, car l’innocence de cette malheureufe prin-
eefle neft plus, aujourd’hui un problème. Amyas
Pawlet, puritain rigide , homme brutal 5c féroce ,
qui la gardoit au chateau de Fotheringai, l’ayant
mife dans le cas d’écr.re à Elifabeth pour fe pl lindre
des traitemens rigoureux qu’il lui faifoit efluyer,
cette plainte fut un titre de recommandation pour
Pavdec auprès d’Elifabeth 5c de Walfingham La
prem ère lui écrivit I3 lettre la plus flatteufe, pour
le remercier du zèle avec lequel il s’aquittoit de
-fon pénible emploi3 die ne reconnoiffoit point de
récompenfe proportionnée à une telle fidélité 3 elle
fe regarderoit comme coupable de la plus horrible
ingratitude, fi par d’immen.fes libéralités elle ne s’ac-
qnitcoit pas envers lui autant qu’il étoit en elle.
Pawler, qui n’avoit fait que fuivre naturellement la
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brutalité de.fon’ caradère 8c l-’infolcrtce du purita-;
nifraè , ne concevoir pas en quoi il avoit li bien
mérité 4e fa fouvetaine 3 le miniftre Walfingham
fat chargé de le lui expliquer 5 c’étoit bien moins
de fes fervices palfés qu’on lui promettoit la récom-
penfe, que du fervicé plus important qu’on atten-
doit de lui. Elifabeth vouloir que fa rivale pérît.3
mais , toujours occupée de fa renommée , feul frein
qui l’arretoit fur bien des crimes, elle eut voulu
s’épargner la honte4 e celui-ci 3 elle cherthoit donc
un bourreau officieux qui fe.chargeât du crime d’unè
exécution fccrette qu’e.lc pût défavôuer : d’après les
lainccs de Marie, elle crut l’avoir trouvé flans
awlet . Voici ce ‘que Walfingham écrivit de fa part à
cet homme :
! <»i Dans un entretien que j’ai eu dernièrement
kvqc la majefté , elle m’a donné à entendre qu’elLe
n’avoit point encore reçu de vous les preuves de
zèle pour fon 1er vice qu’elle attendoit.... Vous n’avez
pas trouvé de vous même , 6c fans le confeil deper-
fonne , le moyen d’abréger la vie de la reine
d’Ecolfe , fachant à quels dangers votre fouveraine
fera expolée aiifïi long-tems que Maria Sruàrt exif-:
fera....I Je vous prie de brûler ma lettre 5c celle de la
reine. 3»-
Peu de tems après, il récrit encore pour prelTer
Pawlet de brûler ces deux lettres.
Elifabeth 8c Walfingham s’étoient trompés fur le
caractère de Pawlec 3 il étoit féroce , mais honnête.
D’ailleurs un homme encore moins fin eût fenti
■ aifément un tel piège. Ordonner, un meurtre, 8c
quel meurtre 1 5c exiger l’anéantiflement du feultitte
qui pût fervir à la jullification du meurtrier , c’étoit
annoncer hautement à celui-ci le défaveu de fon crime
Sc le facrificc de fa perfonne. Voici la réponfe de
Pawiet :
» Je vous réponds,.... avec l’amertume dans Je
coeur. Faut-il que j’aie été affez malheureux pour
compter au nombre de mes jours celui où ma fouveraine
m’ordonne de commettre une aétion défendue
par les lois divines & humaines ? Ma vie 5c ma
fortune lont à fa majefté , 8c je fqis prêt à les lui
facrificr dès .demain, fi ce facrificc peut lui être
agréable 3 mais Dieu roc garde de répandre le fan g
innocent, de fouiller mon ame par un pareil forfait
, 8c"d’imprimer à mes defeendans une tache
éternelle.
Il fdlU t recourir à d’autres moyens pour perdre
Marie ,\Sc ce fur alors qu’on l’accufa d’avoir trempé
dans la conjuration de Savage Sc dcBabington, la
dernière de celles qui éclatèrent contre Elifabeth
pendant la vie de Marie. Walfingham, dont les
précautions dans cette affaire paroilTent prifes de
bien loin , avoit tellement entouré d’cfpicns les
conjurés, qu’il les fuivoic dans toutes les démarches
, afltfto.t à tous leurs confeils, 5c bien ffir
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qu’ils ne pourroient lui échapper, les laiflbit agir
5c conférer tant qu’ils vouloient.
Après l’exécution des conjurés, convaincus ou non,
l’on prétendit que Marie étoit leur complice j fes deux
fecrétaires , Nau & Curie , furent arrêtés. Le grand .
chef d*accufation contre elle à étoit qu'elle avoit lu
8c approuvé le deflein formé par Babington d’ailafiir
ner la reine d’Angleterre. Marie nia conftammenc
toute correfpondance de fa part avec cethomm;, 8ç
déclara qu’il lui étoit entièrement inconnu. On pro-
dffifîc les lettres que Babington lui avoit écrires-, Sc
celles qu’il avoit reçues d’elle, lefquciks écoicnc toutes
en chiffres , 8c eontenoient, outre l’approbatiojn
la plus formelle de i’aflaflinat , de»; déta is 5c des inf-
truétions fur Ile refte du complot. On y joignoit l’aveu
qu’a voit fait Babington d’avoir écrit les unes 5c reçu
les autres , la déclaration quavoient faite jNau 5c
Curie , fecrétaires dé Marie , quelle avoit reçu ces
lettres.de Babington, 5c qu’ils avoient écrit ces ré-
ponfes par fon ordre.
Marie répondit qu’elle n’avoit point reçu les le-
tres de Babington, que conféquemment elle n’avoît
point fit écrire le; réponfts, que l’aveu de Babington
pouvoir avoir été arraché par les tortures ,
( ce qui étoit vrai ) qu’ii pouvoit en être de même
de la dépofition de fes fecrétaires-, ( ce que les jugés
nioir nt, 5c qui n’en étoit peut-être pas moins vrai )
ou au’ils aYoient peut-être été gagnés à prix d’argent
, ou enfin qu’ils avoient été déterminés, fo.'t
par promeffes, loit par-menaces , à faire une dépofition
fi contraire à la vérité. En effet , Candem
rapporte que .Curie demanda dans la fuite à Walfingham
la récompense qui lui avoit étépromife,
5c que Walfingham , qui n’avoit plus befoin de lui ,
la refufa , fous prétexte que fa dépofîticn n’avoit
rien appris qu’on ne Içût d’ailleurs. Marié ajouta qu’il
étoit facile de contrefaire le chiffre d’un autre
qu’on avoit fouvent contrefait Jle fien , ainfi que
fon éciiturc 5 qu’elle c aignoic que Cet artifice rie
fut affez familier à Walfingham, quelle avoir mêm’e
entendu dire qu’il i’avoit déjà employé contre elle
5c centre fon fils. U1 alfingkam qui étoit du nombre
des commiflaires, & qui n’auroit pas dû en être»,
tant parce qu’il étoit miniftre d’Elifabeth , que
parce qu’il avoit pouffé la fureur contre Marie ,
.jufqa'à vouloir la faire périr dam fa prifon , Walfingham
prit la parole pour fe juftifier 3 il convint
cependant que fon zèle pour fa fouveraine ne lui
permettrait - jamais de négliger aucun des moyens
pofllbles de découvrir ou de prévenir les complots
qui pourroient être formés contre elle. Marie parut
contente de la réponfe 6c perfuadée de l’innocence
de Walfingham. Je ne parlois , dit-elle avec
douceur , que d’après des oui-diie 3 je fouhaite
« feulement que vous n’ajoutiez pas plus defoi aux
3» calomnies dont on s’efforce de me noircir , que
33 je ne crois moi même à celles qu’on peut répandrç
33 contre moi »ji
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