injure. Grand exemple bien rare alors, 6C que ro\1s
obfervtms par cette raifon.
TITO N du T îL L E T , (Evrard ) ( HtyJïtt. mod.)
auteur du Parnafle François fi connu , âèvé à la
gloire dé Lou s XIV , &r des poètes" & muficiers
qui ont illuffré ion règne. On a auflî de M. Titon
du Tillet, un ouvrage qui a' du rapport àvec fon
Parnaß« François, c’eft un eff'ai fur lès honneurs
accordés aux favüns. Le Pamaffe François, imaginé
e n .1708., fut achevé en 1718. L’auteift- en donna
la defcription en 1727. Il étoit né à Paris, en 1677.
Il mourut le 26 décembre 1762. Il avoit eu, à
läge de quinze ans, une compagnie de fufiliersqui'
portoit fon nom ; il fut enfuke capitaine de dragons.
Ayant été réformé après la paix de Rifwick, il fut
maître d’hôtel de la ducheffe de Bourgogne , mère
de Louis XV.
T IT R E , f. m. ( HIß, mod. ) infeription qui fe
met au-deflus de quelque chofe pour la faire con-
noî re.
Ce mot fe dit plus particulièrement de Tinfcription
jque l’on met à la prem ère page d’un livre , qui
en exprime lefujet, le nom de l’auteur, &c.
Ce- qui, embar rafle un grand -nombre d’auteurs,
c’eft de trouver, des- titres. fpécieux pour mettre à
la tête de leurs livres. Il faut, que lè /i/nrfoit Ample
& clair : ce font là les deux caraélères véritables
de cette , forte de compofitiom Les titres faftueux &
affcCtès forment des préjugés contre les auteurs. Les
François donnent,, plus que.. Jes . autres nations,
dan,s la fanfaronnade des /irr« ; témoin, celui de M.
le Pays: Amitiés, Amours, Amourettes ÿ ^limitation
duquel on a fait cet autre, Fleurs, Fleurons, Fleurettes
, &C.1
T itre eft auflî un nom de dignité , de diftinâion
où de prééminence j qui fe donne à ceux qui en font
décorés.
Loyseau obferve que les titres àe rang oh 'de. dignité
doivent toujours -venir- immédiatement après le
nom de famille, & avant-le titre de la chargé;
Le roi d’Efpaghe emplit une page entière .de titres
pour faire rémunération de plufieurs royaumes 6çSeigneuries
dont il eft fouverain. Le roi d’Angïeterre
prend le. / 'tre de roi de la Grande-Bretagne, d:
France & d blande*, le rpi, de France, c^lui.ds roi
de France 6*de Navarrerle roi.de Suède, s’intitule :
roi de^ Suède &t des. Qoths. , celui de Danemarck, rA
de Dahemarck & de Norwêge : celui de Sardaigne,
entr’autres titres , prend celui de roi de Cnypre & de
Jérufaltm \ le duc de Lorraine porte lé titre de roi A*
Jîrufalem , de Sicile , &c. Les cardinaux prennent
pour leurs titres les noms dë quelqués- églifes de
Rome , comme de Sainte-Cécile , de Sainte-Sabine ,
&c. On les appelle- cardinaux , du titre de Ste.-
' Cécile , &c.
L empereur peut cqnférer le titre, de prince, pu de
comtf/de i^mpire ; mais le droit cfe fuffrage; dans tes
aflemblées 4e l’Empire dépend du confentement des
états.
Les Romains donnèrent aux Scipion les titres d’Africain,
d'Afiatique, &c. à d’autres,ceux de Macédoniensk.
Nurnidiens, Créticns , Parthiens, Diicims , &c. pour
faire' conferver le fouvenir des viéfoires remportéës
fur ces peuples. Le roi d’Efpagne imite cet exemple
en donnant des titrés honorables aux villes de fon-,
royaume, en récompense de llurs fervices & de
leur fidélité.
T itre , eft auflî une certaine qualité que Ton;
donne à certains princes r par forme .de refpeéf, &c,.
Le pape porte le titre de fainteïé : un cardinal’
prince du fang,. celui à'ait efie loyale,. ou d'altejfe
férénijjjme, fuivant qu’ils font plus ou moins éloignés
du trôné : les .autres cardinaux princes, celui 4’altejfe
èminehtijfme : les fimples cardinaux , celui d'é/nj--
nence : un archevêque celui de grandeur. [ En
Angleterre , celui de grâce : & de très-révérend : J
les évêques, celui de fort révérend îles abbésprêtres,
religieux , &c. celui de révérend.
Pour ce qui eft des pu ‘fiances féculière 5 , on donne
à l’empereur , le titre de majeflé impériale 1 aux rois
celui 4e majeflé : au rois, de France , celui de majefié-
très chrétienne : au roi d Efpagne , celui de majeflé catholique
: au roi d’Angleterre, celui de difenfeur delà
foi : au turc, celui de grand- feigneur & de haaitefie 1
au prince de Galles, celui d'altejfe royale : aux princes
du fang 4e France, celui d'altejfe férénijjime taux
électeurs, celui#altejfe électorale', au grand-duc, celui
d’altejfe férénijjime : aux autres princes d’Italie & d’Allemagne,
celui $ altejfe : ail doge de Yenife , celui
de férénijjime prince : à la république & au fénat de
Venise, celui de feigneurie : au grand-maître de mal-
the, celui d éminence : aux nonces & aux ambaiïadeurs
des têtes couronnées , celui tH excellence.
L ’empereur de la Chine, parmi fes titres, prend
celui de tien-fu, c’eft-à-dire , fils du ciel. On obferve
que les Orientaux aiment les titres à l’excès. Un Ample
gouverneur de Sehiras, par exemple , après une
pompèufe énumération de qualités, feigneuries, &c.
ajoute les titres de fleur de politejfe , nmfca.de de confo-
lation & de délices , &c.
Ee grand-feigneur , dans iès patentes & dans tes
. lettres qu’il envoie , foit aux princes étrangers , foit
à fes bachas 6c autres officiers, prend les titres pompeux;
d’'agent & d'image de Dieu. T an tôt il s’appelle
Ktuteur dw monde, gardien de f univers , empereur des-
empereurs , diflributeur des couronnesy rejuge & afyk
des rois, princes , républiques & feigneuries affligées z
libérateur de ceux qui gémijfent fous Poppreffon des Infidèles
à unique favori. , du ciel, chéri 6* redouté 'partout.
Tantôt il fe qualifie, propriétaire des, cèle fies cités de
. la .Mecque 6* de Médine , gardien perpétuel de la Jointe
Jérufaletn. Souvent auflî il' fe dit, poffeffeur des empires
de Grèce &, de frébi^onde, de foixantezdix royaumes*
aW nothbre infini: de peuples, -ter,re$r & pdyrs conquis. j
en Europe, en Afie Cf en Afrique parfépéé'extehninante. j
des Mufulmans ; & maître abfolu de plufieurs millions !;
de guerriers victorieux des plus grands fleuves du monde,
des mers 'Blanche , Noire & Rouge, des palus-méotides,
&c. Ils en donnent auflî de finguliers aux princes'
chrétiens: tels font ceux qui étaient â là lettre , que'
Sbliman Âga préferta à Louis X IV , en 1669 , dë la
part de Mahomet IV : Gloire des princes màjeflueux. de
la croyance de Jsfus-Chrifl, choifi entre, les grands
lumineux dans ' la religion chrétiennearbitre & pa'ei-.
feateur des affaires qui naijfent dans la communauté
des Nazaréens , dépqfitaire de la gravité , tfe l'éminence^
& de la douceur ; pàjfejfeur de la voie qui conduit à
l'honneur & à la gloire; l'empereur de France, notre
ami , Louis , que la fin de fes deffeins foit couronnée de
bonheur & de profpérité.
Parmi les Européens, les Efpagnbls fur-tcut, affeélen
d’étaler auflî des titres longs & faftueux. On fait que
Chartes-Quint ayant ainfi rempli de tous fes titres la .
première page d'une lettre qu’il adreffoit a François
premier, ce prince ne crut pouvoir mieux en faire
fentir le -ridicule , queti fe qualifiant^ François, par
la grâce de Dieu, bourgeois de Paris, feigneur de
Vanvtes 6* de Gmtilly ÿ qui font deux petits villages
au voifinage de Paris. (A. R.j
TIXIER , ( Jean) ( Hifi. Tut. mod.) plus connu
fous le nom de Ravïfius Textor, qui fignifie 7'ixier,
feigneur de Ravifi , terre qu’il pofledoit dans le
Nive mois, fut reéleur de 1-Üniverfité, & motirut,
dit-on, à l’hôpital en 1 522.C’étoit ce qu’on appelle
un bon humanifte. On a de lui des lettîçs. , des
dialogues, des épigrammes , le tout en latin. Il a !
donne auflî une édition des écrivains qui ont fait j
l’hiftoire ou l’éloge des femmes célèbres : opéra
fcnptotutn de clarïs Mulieribus.
T LACHTLI, f. m. ( Hift. mod ) efpèce de jeu '
d’adrefle, affez -femblable au jeu de là paume v lqui ;
étoit fort en ufage chez les Mexicains loxfqüef les
Efpagnôls en firent la conquête. Les balles ou pelottes
dont ils fe fer voient pour ce jeu , i étaient faites
d’une efpèce de gomme qui fe durciffoit très-promp-
tement ( peut-être étoit-ce celle qui eft connue
fous le nom de gomme élafiique ) ; on poufloit cètte
pelotte vers un mur, c’étoit l’affaire.des. adversaires
d’empêcher qu’elle n’y. touchât. On ne poufloit .ou
ne repoùflbit la ps'otte qu’avec les hanches ou .avec
les fefles.., qui pour cet effet étoient garnies1 d’un
cuir fortetnent tendu. Dans les, murailles on àflujé-
tifloit-dës pierres qui a voient la forme d’une meule,
& qui■ étoient percées dans le milieu, d’un trou qui
ri’avoit que le diamètre pour recevoir la pelotte;
celui qui avoit l’adrefle de l’y faire entrer, gagnoit
la partie'& étoit le'maître des habits de rtous les autres
joueurs. Ces tripots étoient. auflî; refpeélés que
des temples; aüflî^y placoit-oh deux idoles, ou «dieux
tut .; .ir.es, auxquels oq -étoit obligé, de. fair.e des
pffjandes.
TOIRAS , .( H jfiAe F r .) Jean,du Cayhr f ie
S. Bonnet , màfquis de f maréchal de France , né
eh 1585 , était d’une -anciënrie maifon du Languedoc ,
i l fut d ’ab’^ d page du Vroifième prince de Confie ,
il fervit àvec grande dilinélion fous Henri IV. SC
fous Louis XHI ;- principalement aux fièges de
Moiïtaaban, & de Montpellier. ( 1621 & 1622 )
Pendant le fiège de là’ Rochelle, les; Ànglois defeen-
ditent, dans l’ifle de Rké , ils y inveftirent le'fort
de Saint-Martin ; ofi les François, commandés par
Toira.s , firent une vigoureufe réfï'ftance : l’eau douce
vint à manquer aux âflxègés ; là famine fe fit fentir
dans le fort ; les' paflaees étroitement 'gardés , ôteient
à Toîras les moyens d’irftruire la coür de l’extrémité
Où il. étoit réduit. Trois- foldats du régiment de Champagne^
offrent, d'êpafler à, la nâge le bras de mer
de deux lieues'd’étendue ^ qui féparè l ’Illé de Rhé 4u ' continent. Le premier fe noya, le fécond épuifé
dé. fatigue , 'fé rendit àux Anglois, qui, après avoir
étç^ les' témoins' de fon courage , eurent la barbarie
•honteufe de le maffacrer ; le troifième , long-temps
pourfuivi -par une barque" Argloife, expofé à un feu
continuel, toutes les fois qu’il elevoit la tête'au-diffus
de l’eau ,po,ur refpireri •, plus, cruellement. ..tourmenté
par les morlùres; des poiflbns , toutes fes. fois qu’il
plongeoit pour échapper à la moufqueterie ; couvert
de plaies & foutenu par fon feul courage, atteignit
enfin la terre à travers tant de fatigues, de douleurs
ÔC de périls.
Aufli-tôt qu’on fut inftruit par fon récit de l’état
où étoient les François , afliègés dans le fort de
Saint-Martin ; Céfar de Choifeul , qui fut depuis
le maiéchal du Pleflis-Praflin , ( vqyrç l’articfe
C hoiseul , ) s’empreffa de porter du feeburs' à Tairas ,
qui chafla entièrement les Anglois.de l’Iile de R h é ,
6c les envoya fe faire battre encore par Fraftin dans
leur retraite. Il alla enfuite commander én Italie. Ce
fut Tairas, qui én 1630, eut la gloire de défendre
Cafal, contre le -marquis Spinola, & d’en faire lever
le fiège à ce grand général ; ce fut l’exploit de
guerre le plus brillant de ce temps-là il valut à
Toiras' la dignité de maréchal-de France ; il-lui valut
les âpplaudiffemens de l’etirope. Quatre ans après,
ce même Toiras étant à Rome , le peuple / dès qu’il
j l’appercevoit, fé mettoit à crier : vive Toiras lvive
le libérateur de tItalie '; mais le plus grand de les
admirateurs étoit Spincla lui-même: qu on me donne ,
m m * cinquante mille -hommes formés <$* dijciplinés
par Toiras , & je promets ‘de. faire la conquête de
P Europe entière. On ne lut pas en France tirer parti
dé ces avantagés ; on fe priva des fervices de Toiras
pour de vaines intrigues de cour. Ses frères ëta:*
entrés dans les querelles de Morfieur , contre le
cardinal de Richelieu, Toiras devint fufpeél ^non-
feulement ,on ne l’employa -point , mais on lui ôta
fes penfions. on le: dépouiUa de fon gouvernement
de rifle .de Rhé il fut et» pleine difgrace. Les
| ennemis de: la France cherchèrent à fe l’attacher , fl
I ne voulut point fervir contre fa patrie! Après avoir
1 .yoyagé ;dans l ’halie ; il prit le conniiandement