peint une douleur hypocrite ou une fauîle retenue ,
elle 'laifle éclater en * liberté fa ciimindie joie,
tandis que {.a patrie .étoit en deuil.
M. T urgôt rentra dans la condition privée , &fës I
tekns & tes vertus ne furent- plus ut-iks !qâfà lui, ’les
lettres qu il n’a voit jamais abandonnées Furent la rel-
foiircë & la confolarion, chesSuffirent à- fbn bonheur,
il continua de s’exercer & de s’amufei dans tous les
genres , & on a trouvé dans fes papiers les brouillons,
corrigés de fa main , des pièces de vers , que l’opinion
publique aveit attribuées à Mi de Voltaire.
Quelques-unesde; ces pièces , pour toutdire-, ét oient
fstyriqu.es , ma.s la faryre n’y étoit ni injuftè , ni
outrée , elle n’attaquoit d’ail?cnrs que dés’ ennemis
déclarés de la liberté , de la railoa Sc du bien public.
Nous ne f. rions que panégy liftes & nous violerions
les devoir s d’hifroriçnsl, fi nous négligions
d avouer que M. Turgot don no t prife fur lui à
fes ennemis en un point 5 c’écoit le mépris profond. I
&. féchetiient exprimé , qu’il montroit pour tout ce
qui lui parciifoit ccntrahe à la railon & à la jufbce.
Ii y avoir alors dans le miniilère un digne coopérât
e s , un digue ami de M. Turgoc, qui avec moins
de fermeté peut-être , moins de raideur du moins ,
mais avec autant de vertus & plus de connailfançes &
de lumières encore , auroir pu lui fervir de modèle
pour cette i; dulgence aimable ,• quLnedédaigae rien,
qui ménage & pardonne tout.
..m ; Turgot mourut environné d’amis .fiiiçères , le 1
8 mars 1781.
Ifavôit vécu dans le célibat. Si. quelque femme
rut digne de l’à.111er comme ii mé'itôit d’êcce aimé,
ce dont on ne peut guètés'raTbhi.àblemcnt dcüféï ,
elle a pu dire comme Ariciê :
Non que par les ÿeùx feuls lâéhëmentenchantée ,
J’aime en lui fa beauté a fa grâce tant vantée , ' ;
Préfens dont la nature a voulu l’hcnorer ,
Qu’il dédaigné lui-même, & qu’il Pemble ignorer 5
•J’aime , je prife en lui de plus nobles richefles,
Les vertus de fon père ,
Et fes vertus propres, & fes taie ns, & fes connoif-
far.ces , & les lumières, & cet amour du bien public
dont il fut tourmenté & dévoré toute fa vie.
Il avoir été reçu honoraire à f académie des inf-
çriptions & belles-lettres , à la place de M. le duc de
Saint-Aignan fon beau-fière > en 177p.
TURNF.BE (Adrien) , ( m o t ' ) , (
prcfdfear royal en langik grecque, avoir eu qtieî-
que temps la direction dé f imprimerie royale 3 fur—
r>>; t pour les ouvrages.grecs» C ’étoit qn favaht aima- •
bie par la douceur de,: fes traits con me par celle de
fes moeurs. Herri Etienne a dit de lui :
Hic plaçait cunttts , qUodJibi non plaçait.
Il étoit né en -i j-1 z à . And élis , près de Rouen :
il mourut à Paris en T 5:6 y . Ces f iv rns- du {ëizi'ème
fiètle cdneeypient fi peu qu/o'n pi\t' vivre fans” travailler
, que le jour même de fes noces , Turnèb'e
paflà plufiéurs heures dans fon cabinet. On a dé
lui un recueil, important intitulé •:- 'A d y e r fa n â -,* dès
porfies grecques' & latines y 'des fibres fur' PiAcofi i
fur Thucydide , fur Cicéron , fur Varrcin •, dès tra-
du&ions de Platon , d’Aïiftote , de Théo} lrraftë, de
Plutarque. Il a écrit contre le célèbre Pvamus.
Turnèhe eut un fils , nommé Odet y premier pré-
fideac de la cour des monooies ,- mort à vingt-huit
ans , en i 5 S1. On a de lui aine comédie intitulée :
Les Cor.tens.
TURPIN. (Hifi. de Fr. ) Le -roman -publié
feus le nom de Turpin , archevêque de Rhcims *
& qui , comme tout le monde le fait aujourd’hui i
n’elfc point de ce prélat, eft te premier )&"le pènè
de tous les romans de chevalerie. Il eft vrai qu’il
y avoir du temps de Pépin le Bref & de' Charlemagne
, un archevêque Turpin , célèbre pour
avoir gouverné l’églife de Rhcirns perdant plus
de quarante ans, & pour avoir mis eu 786 ’des
bén*îdi<Sins dans Péglifc de Saint - Rémi , au lieu
des chanoines qui y létoietir1; mais nous o’àvous
de lui aucun ouvr rgë.J C ’e'ft lé: rioiil & lé titre - dé
ce prélat qu’a jugé a propos de prendre le faulFairé
qui félon l'opinion’ la: plus commune parmi les
tavans , ne'compofa le roman de Charlemagne',
connu fous le nom de Chronique de f archevêque
Turpin , »que fur la fin du onzième fiée le , un peu
moins de trois fiëclés après la mott dfe Chaëîe-
magne & de Turpin. On; croit qu’un moine', liemmé
Robert , en auteur dé cette fabulëufe'Ghro-dque ,
moitié légende, moitié roman , & qu’elle fût fabriquée
pendant le concile:d ë Ç 1er ni ont, tenu en
io^5 & 611 la première croifade fut réfolue. Lés
Uns croient que cet auteur 'étoir efpagno! , parce
que fa chronique femble avoir pour objet d’exalter
l’F.f’agne : d’autres coiTjeéturent qu’il ‘étoit moine
de Saint-Denis-,' pàrèë qu’il fé cotnplaît à. rapporter
& à exegé er les concédions faites à certe abbaye p&t
Charlemagne.
L ’archevêque. Turpin fuivoit , dit-on , Charlemagne
dans toutes fes conquêtes : il le fuivic fur-
tout à celle; d’Efpagne , & on montre encore à
Roncev iux d’énormes pantoufles qu’on aflurc avoir
été les fi en nés , car il faut que tout ait écé gigantef-
l que du temps de. Charlemagne.
: T Ù R Q U E T . Ifoye^ M a yern e.
TURRET.N. ( H i f i . du Calvin». ) Nom d’une
ancienne .famille de Luques. qui,, ayent embr^flê
les opirions de Calvin , alla s’établir à Genève , cù
.1 elle a produit plufieurs favans.
T Y R
1®. Benoît Turrerin, dont le père s’étoit retiré à
Genève , y naquit en ï 5 M & y fût pâftcur & profef-
feuren théologie ; on a de lui une défenfe dés verfions
de Genève cofitre k père CottOn , & dés (brmëtos
en françoisfùr 1 ‘- u t ilité d e s c h â t im e n s t mOtt ca ié yi.
i°. François, fils de Béfioît, né en 1 •£3, auflî ptô-
fefleur en théologie à Genève , fut député en 1661
en Hollande , ou il obtint des kolfehdôis là fomrtie
de 75,000 florins , qui fervirent à la conlbuélion du
baftion de la ville de Genève, qu’on appelle encore
aujourd’hui le B a f l io n de Hollande J on a de lui des
fermons & des ouvrages de théologie 5 mort en 16 87. ;
3 °. Jean-Alphonfe , fils de François, né en 16-j 1,
mort en 1737 , eft célèbre par fon abrégé de l'hif-
toire eccléfiajiique. Il a d’ailleurs laifle comme fon
père & fon aïeul des fermons & d’autres ouvrages
théologique s.
40. Michel , parent des précédens,. pafteur &
profe-fleur en langues orientales à Genève , a laifle
aufli des fermons. Né en 1646 j mort en 17x1.
50. Samuel , fils de Michel, aufli profe-fleur en
hébreu à Genève , né en 1688 mort en. 17x7., a
donné des thèfcs fier lefquelles' a été G om p o fë le
traité intitulé : Préfervntif :ontre le fa n a t i fm e & les.
prétendus infpirés du dernier/iécle.1’ ‘ '
TURSELIN (Horace) , (H i f i . l i t t . moi.) Jéfuite
romain mort à Rome en 1599 5 on a de lui une
vie latine de Saint-François Xavier , H i f io r ia la u - .
retdna, mais fur-tout un traité des particules de
la langue latine & un abrégé en latin de i’hiftoire
univerlelle , depuis le commencement du monde
jufqu’cn 1598 , continué jufqu’en 1 6 6 6 , par le père
Philippe Briet, & traduit en françois par M. l’abbé
Lagneau.
TUSIN (l’ordre de) , (Hifi. des ordres.) Ordre
d’Allemagne , dont l’abbé Juftiniani attribue la
fondation aux archiducs d’Autriche , vers l’an 15 £2.3
il dit que ces chevaliers faifoient voeu de chafteté
& d’obëiflance au faint-fiège & à leur fouverain.
Ce qu’il y a de plus vrai, c’eft que cet ordre n’a
pas fait grand figure ; car non-feulement on ignore
fon origine & celle de fon nom , mais même fi un
tel ordre a jamais ex fté. ( D . J . ÿ
TUTIA. ( Hifi. rom. ) C’eft le nom de la veftale
d.e qui on a conté que pour prouver fon innocence ,
elle avoit porté du Tibre au temple de la vertu , de
l’eau dans un crible fans la répandre.
! TYRANNION (Hifi. rom.) eft le nom ou plutôt \
le fin nom de deux grammairiens , l’un du royaume i
de Pont, l’autre’de Phénicie , qui tenoient école à
Rome. Le premier qui fe nemmoit Tbéophrr.fte &
à qui Cicéron, dont il avoit arrangé la bibiio-
T Y R
■
4 1 ;
chèque & inftruit le neveu 8c vräifeffeblfibkment le
fils , permit de tenir Ica écële dans là propre -wvai-
fon , fut üoftvmé Tyrann ion , parce qu’il écoit un
petit tÿraé aflel dur à l’égard de fes difcipkf. :
le Lcor.d qui le n< mmoit Diodes , eut le n-éirc
fur nom de Tyrannioa , parée qu’il avoit etc dii-
ciplë du premier. C ’eft à ce premier qui ; ipnoit
& connoifl’ it les livres & qui en fàifôit lui-même
de bons (mais qui font perdus), qu’on ;:tr-bre
pr:ncipalen>ent la coi nervation d<s ouvrages d'Ar.l-
tote. Ou a perdu les ouvrages du lecond 7yrannion ,
comme ceux du premier.
TYRCONEL. ( Vcyei T albot, )
TYPxTHÉE. (Hifi. anc. )Un de ces po'étes utiles
qui rclevoient les courages abattus , & qui ranimant
l’amour de la patrie & l’ardeur guerrière, fournificie.’.t
dé grandes reflources dans le malheur, & rendoient
la Y-iétoire aux vaincus. '
Tyrtoeujque mares animos in martia bella
Verficus evticuit.
Ho R. Art poétique.
Le fond de fon hifioire eft vrai , mais elle
nous ramène aux oracles aux fables. Les fpar-
tfates , dans la fcconde guerre de Mefsèue , aftoibl's
par piufi:urs échecs, au lic-u de tonfuker leur cou-
ra?e , confulrèrent l’oracle de Delphes , qui leur
dit de demander aux athéniens l’homme dont ils
avoieut befoin , c’étoit les renvoyer à leurs ennemis
& à leurs envieux : les athéniens leur envoyèrent
un pcëte boiteux. La confiance des lacédérnoniers
dans les oracles fut •mile a une forte épreuve j
ils furent encore battus trois fois depuis l'arrivée
de Tyrthée, & les rois de Sparte découragés
vouloient retourner dans cette v lie 8c y ramener
les troupes , bornent déformais toure leur espérance
à la défendre. Tytthéc s’oppofa ferrement
à cette réfolutlon ; il chanta aux foldats Les vers
qui faifoient braver la mort & chercher les d ancrer.
s. Les foldats tra'fportés , élevés au-de fi us d’tcx
mêmes demandent qu’en les mène à l’ennemi :
la bataille fut fa. glante & la viéloire d.fputée ,
mais elle fe dév ire a pour les fpa.rtiates d'me mani
»«- b Pleine c, fi entière que i.; guerre de jMeftène
fut ,eenfée -:e- minée par certe ..fEire , les méfiéniens
s’étarît reti.rés les uns <1;ms les me>ntagnes
j cù ils fe défitidirent encore quclclues années
j avec peine :, l s ;;i•crcr cr. Sic le , CU il;>. s’étlabihent
j à t a ncle , c]ui d .1îs la fuite fut :iupclié du nom de
i leur pays, Mçffime ou Mc fil H'e. Cette fécondé
guerre des me fié ni en s fur terminée l’an 6yo avant
J. C . . Les lacédémoniens accordèrent à Tyrtlu
le droit de bourgeoifie , honneur qu’ils 1ne prodigucipnt
pas. !Les fragmetîx qui refrène de Tyrrhse
dans le recueil des pcë:es grecs de Pla-'t:in , jultifiercnt
en pai tic ce que ks anckis onit dît du
caractère de f<i pcéfie , pleine de feu , <:k force
J H