
©n ignore le temps & le genre de fa mort ; on fait ;•
feulement qu’il vivoit dans le huitième fiècle.
( M. DE SACY. )
SIGISMOND {Hiß- de Fr.) Gondebaud, Roi
de Bourgogne , du temps de Clovis , avoit laifle •
deux fils , Sigifmond & Gondemar. Sigifmond avoit
eu d’une première femme, nommée Oftrogothe,
fille de Théodoric , roi des Oftrogoths en Italie ,
un fils , nommé Sigeric. Il époulà dans la fuite
une fervante , qui , fuivant l’ufage des marâtres dans
les fiècles barbares, irrita tellement Sigifmond contre
Sigeric par fes intrigues' & fes calomnies, qu’il le fit
étrangler dans fon l i t , en 62 z ; il alla enfui te le
pleurer quelque temps dans un couvent , & crut
avoir fatisfait à la religion & à la nature , par quelques
largeffes qu’il fit à des moines , & qui l’ont
fait mettre au nombre des faints. Sur le reue de la
vie & fur la mort de Sigifmond , voye[ l’article
C lodomir; il y eff dit que Sigifmond étoit frère
de ClotUde. C ’eft une erreur, ils étoient enfants de
deux frères , Sigifmond de Gondebaud , & Ctotilde
de Chilpéric, frère de ce Gondebaud, qui fut
moins fon frère que fon bourreau.
Sigismond ( empereur d’Allemagne ) , fils de
l’empereur Charles I V , frère puîné de l’empereur "
Wenceflas, étoit de la maifon de Luxembourg. - Il
naquit en 1368. Rcî de Bohême comme Ion ayeul,
fon père & fon frère , il fut élu roi de Hongrie
en 1 38Ö , Empereur en 1410. Il s’occupa-beaucoup
de l’affaire du grand fchifme d’Occident , fit convoquer
le Concile de Confiance pour terminer ce '
fchifme , & vint en 14id à Paris & à. Londres
pour concerter avec les Rois de France & d’An -
gleterre , les moyens de rendre la paix à l’églife ;
mais ces moyens n’étoient pas de violer la foi de ,
fon fauf-conduit , en faifant brûler au Concile Jean
Hus 6c Jérôme de Prague , fous le. prétexte honteux
& impie que la foi n’eft pas due aux Hérétiques..
Voye^ à l’article Ziska comment Sigifmond fut
jkftement puni de cette infidélité. Cet Empereur ,
dont le règne eut d’ailleurs quelque chofe de glo-
jâeux y. mourut en 1437 * ayant enfin triomphé des
ennemis implacables que fon crime lui avoit faits ,
& ayant fait reconnaître Albert d’Autriche fon
gendre , pour héritier de fon Royaume de Bohême.
Cette même année 143^- vit , par ce même Albert
, la maifon d’Autriche remonter fur le trône
Impérialpour ne le plus quitter..
SIGISMOND L ( Hiß. de Pologne ) roi de Pologne
, fut fucceffeur d’Alexandre , il fut élu l’an
1,307 :• des,foins pacifiques, & fur-tout le rétabliffe-
ment des finances.,. occupèrent les premières années
de fon. règne ; il trouva dans Jean Bonner-, le plus
Ëaré préfënt qu?un roi puiffe demander aux cieux ,
un minière défintéreffé ; mais bientôt Bafile , grand
duc de Mofcovie, vint troubler fon repos & facea- fer- la, Pologne : Sigifmond s’avance,. les Mofcovites
l i e n t i l les pourfuit ; la? bonté de leurs chevaux les
dérobe à fa vengeance, mais leurs villes devinrent
le. théâtre de tous lés maux: que la Pologne avoit..
foufferts. Les Mofcovites ofent enfin lui préfenter le
combat, ils font vaincus fur les bords du Borifthène,'
Albert, marquis de Brandebourg, grand-maître de
l’ordre Teutonique , voyant Sigifmond occupé à cette
guerre , lui refufai’hommage qu’il lui devoit ; le roi
tourna fes armes /outre lui, & la Pruffe fut- con-
quife. Le marquis de Brandebourg , devenu luthérien,
confentit à partager la Pruffe avec la Pologne ; partage
qui dans la fuite fut également funefte aux deux
‘nations. Une viéloire remportée fur les Valaques ,
de nouvelles conquêtes en Mofcovie , illuftrèrent la
vieillefle de Sigifmond : fon 1 ègne ne fut qu’une fuite
. de triomphes , & fa fortune ne le démentit pas un
moment; il mourut l’an 1548, âgé de 82 ans : il fut
un des plus grands rois dont la Pologne s’honore ;
. brave fans imprudence, clément fans fôibleffe devenu
par fes bienfaits defpote au milieu cfun peuple
libre , il aima l’humanité autant qu’un conquérant
peut l’aimer en travaillant à la détruire. (Ai. d e SAcy)
Sigismond- A uguste 0« Sigismond I I , avoit
été reconnu roi de Pologne , du vivant de Sigifmond
I , fon père; ce prince, avant de former tes
yeux , lui donna d’importantes leçons fur la manière
de gouverner un peup’e libre. L’hiftoire de fa vie
| lui effroit des exemples plus frappants encore , trois
batailles gagnées, le refus de trois couronnes , là
renaiffance des arts, l’ordre remis-dans les finances,
les campagnes défrichées, lés villes enrichies.' &
embellies , ne lailfoient à Sigifmond-Augufle que la
gloire de conferver l’ouvrage ae fon père ; il étoit
violent dans fes pafEons , & lent dans les affaires.
Elifabeth , fille de Ferdinand , roi des Romains ,
1 ayant laiffé veuf à là fleur de fon âge,.il avoit époufé
la fille de Georges de Radzmil ; ee mariage contracté
à. I infçu du fenat, de la nation 6c de fon père même,
| n’étoit pas encore cOnfbmmé lorfqu’on. lui apprit que
la Pologne venoit de perdre, dans Sigiffnond I , un
de fes plus grands rois. Le jeune prince monta donc
au trône en 1348 , & y plaça près de lui fa jeune
époufè , belle ,. mais dont les charmes n’avoient aucun
empire fur. un peuple libre & farouche , qui
vouloit difpofer du coeur de fon maître & diriger les
penchants. Le peu de refpedt que ce prince avoit
témoigné pour tes coutumes de l’églife ,. avoit déjà
aigri les efprits r cette alliance acheva- de les foule-
ver; les nonces échauffèrent cette première fermentation
: les ennemis du roi élevèrent la- voix avec
audace, & le menacèrent- de le dépofer, pour avoir
oïé faire fon propre bonheur,, comme fi un prince ,
né pour rendre fon peuple heureux, n’àvoit pas le
droit de l’être lui-même. Augufle étoit amoureux , il
brava ces menaces ; & l’irruption dés Tartares fit
fëntir a- la nation qu’elle avoit Befoin d’un prince
courageux & verfé dans l’art de la- guerre *; on lui
pardonna-fon amour en faveur de fes viéloires. La
conquête de la Livonie ,. la foumiffion forcée des
chevaliers porte-glaive , les duchés de Couriandè
& de Semigalle , devenus feudataires dé la eourorr-
ne; tant de- fuecès remportés dans l’efpace de trois
. années,, firent aifément oublier, en faveur de- Sigif-
Jkond , les égarements excufables d’une jeuneffe trop
bouillante.
Il reçut en 1368 l’hommage d’Albert-Frédéric ,
duc de Pruffe , qui fuccédoh à fon père Albert. La
réunion de la Lithuanie à la Pologne, fut le chef-
d’oeuvre de fon règne 6c la dernière de fes allions :
il mourut en 1571 ; en lui s’éteignit la race des Ja-
gellons , qui pendant près de deux fiècles avoit donné
des rois à la Pologne. Le peuple qui l’avoit perfécuté
le pleura ; fon génie étoit lent, mais vafte; fon jugement
fain, fon efprit orné , fon coeur bienfaifant ,
il ouvrit a l’héréfie l’entrée de fes états. Les foins de
l’amour ne le détournoient point de ceux du gouvernement
;. efclave de fes maîtreffes , il fut maître de
l’état , de fes voifins 6c de fes ennemis. ( AI. de
Sa c y . )
Sigismond I I I , roi de Pologne & de Suède ;
[ iLéioit fils de Jean, roi dé Suède : un parti puîflànt
: l’appella au .trône de Pologne , après la mort d’Etienne
Battori ; Maximilien le lui difputa , mais une
yicfloire termina le différend ; 6c Sigifmond triom-
; phant, par les foins d Zamoski, fut couronné fan
13.87. L’archiduc fut pris les armes à la main; Sigif-
■ biond lui rendit la liberté , & n’exigea pour fa rançon •
: qu’une renonciation formelle à la couronne de Palo-
I gne. Les premières années du règne de Sigifmond
,■ furent paifibles , il affoupit les querelles des catholiques
6c des proteftants, en. accordant aux uns & aux
' autres le libre exercice de leur religion , & laifîa aux
! Çofaques. le foin, de repouffer les Tartares 6c les
Turcs. Jean, roi de Suède ,. mourut for ces entre-
' faites , 6c laiffa le feeptre à Ton fils Sigifmond, qui
[alla en prendre poffeflion. Il fut couronné à Upfai,
l’an 1394 ; il étoit catholique , 6c on exigea de lu i,
à fon facre y le ferment de protéger la eonfeffion
d’Ausbourg ; il ne regardoit cette promeffe que
■ comme un moyen plus sûr de rétablir un jour le
catholicifme dans fa patrie : il eut l’imprudence de
Iaiffer appercevoir fes. défis ins ; il en commit une
glus grande encore en confiant la régence du royaume
à Charles-, duc de Sudermanie , fon oncle, prince
rempli de talents , dévoré d’ambition , & qui avoit
l’art de fe faire adorer des hommes qu’il airaoit peu.
Charles- prit bientôt fe titre de vice-roi Sigifmond
à qui des réflexions trop lentes avoient fait reconnoî.-
tre fa faute r voulut lui ôter les rênes du gouvernement
; la nation s’y oppofa. Le vice-roi lut divifer
Tes deux nations au foj.et de la Livonie , la guerre
s’alluma r quelque parti que prît Sigifmond, il làlloit
qu’il combattît contre fes fujets , 6c qu’il exposât y
qu la couronne de Suède,, ou celle de Pologne; il
voyoit les efprits des Suédois déjà, aliénés par les
intrigues de Charles, 6c tout fe royaume' conquis,
©u par fés bienfaits ,. ou par fès armés il fe déclara
en faveur des Polonois , mais le trône "qui lui refloit
n’étoit pas mieux affermi fur fes fondements : i! avoit
prétendu ' régner en maître fur un peuple libre ;; en.
voulant accroître fon autorité , il la hafarda toute entière..
Deux partis fe formèrent, 1 un pour faire va-
Xoir fes, prétentions du. roi y l’autre pour défendre j
l’antique liberté : on en vint aux mains y les royaliffes-
furent vaincus ; Sigifmond qui avoit déjà perdu 1a
couronne de Suède , alloit perdre encore celle de
Pologne ,. lorfqu’une viéloire remportée par fès parti-
fa..s , rétablit 1e calme & l’obéiffance , en 1-608.
Une chofe prefque inconcevable , c’efl qu’au lieu
de reconquérir la Suède , ou de défendre au moins-
la Livonie y il entra fans fajet en Mofcovie, s’arrêta
deux ans devant Smolensko, y fit périr inutilement
deux cents mille Mofcovites, y perdit lui-même la
moitié de fon armée, entra dans Mofcou dont ou
lui ouvrit les.portes , y fit mettre le feu , n’en for-'
tit quaprès avoir vu la dernière maifon réduite en?
cendres , & ramena en Pologne fes débris de fes*
troupes délabrées : il prétendoit difpofer de ?a‘ couronne
de Mofcovie en faveur d’Uladiflas , fon fils ,,
lui qui n’avoit pu conferver pour Kii-même celle de
Suède. Guftave - Adolphe avoit été proclamé en
1611 ; 6c les hautes qualités de ce prince, les foc«*'
cès qu’il avoit déjà eiis dans la guerre, ne lailfoient:
à Sigifmond aucune efpérance de rentrer dans fos;-
états. Sigifmond en 162.0 * fournit à l’empereur des-
iroupes auxiliaires contre fes Turcs ; fon indifere-tte.
arnitié lui attira, fur- les bras toutes les forces de
l’empire Ottoman';' cependant le génie, i’expérien-
ce, le courage des généraux Polonois , arrêtèrent
tout-à -coup ces rapides conquérants. ; on fit la-'paîx ,.
6c elle -né coûta pas cher à la Pologne ; Sigifmond'
reûitua Choczim , & l’empereur, fe^réfarva le droiC'
de nommer le vaivode de Moldavie. Pendant cette:
-expédition, Guftave avoit conquis toute la Livonie
6c la Pologne ne put obtenir de lui qu’une trêve der
cinq ans en 1624^: elle expira en 1629 » & Sigifmond
qui cragnoit d’être forcé de reprendre les armes-
contre le Lion du. nord , obtint par la- médiation;
de la France une nouvelle trêve de fix ans mais il
fut contraint de céder à Guftave toutes-fes conquêtes?
en L.vonie. Tant de revers foeceffifs accablèrent,
enfin Sigifmond, 6c le chagrin éteignit peu-à-peu
le principe de fa vie ;• il mourut l’an 1632 r on ne
lui reprochera point les maux qu’ils s’eft.. faits à lui-
même t ce font des fautes 6c non pas des crimes £
mais de quel oeil la poftérité peut-elle- voir les;
maux quil a faits à l’humanité y deux cents mi Ho
Mofcovites matlacrés dans un fiège ,. cent mille-
maifons. &. des. rieheffes immenfes devenues la-
proie des flammes dans- Mofcou L ( A?., d e Sa c y . )
> SIGNET ( Guillaume ) ,. ( Hiß. de Fr. %lorfque'
rEmpereur S gifmond. vint en. France, en 1416 ,! i f
eut la curiofité d’aller entendre plaider au parlement;;
deux concurrents fe difputoient une- grande place-
qui avoit. toujours, été remplie par des Chevaliers _
Signet ne .l’eto t pas & fon adverfaire lui oppo-
l'oit avec fuccès- ce défaut de titre. L’Empereur prit;
plaifir à. changer l’état dé la caufe , en faifant un
effai de fa puiffance;. il arma Signet chevalier
lui fit ainfi gagner fon procès. Cette conduite, & de:
la part dé celui qui« la. tint 6c de la part: de ceux.,
qui la fouffrirent , eft d’une irrégularité à laquelle-
on ne comprend: rien ; qviand. par une. politeflè x.