ei*aux & fans fable , couvert de rofeaux fur lefquels
Qn avoit mis de la terre. Son entrée étoit tournée
.vers l'orient ; & les deux morts encore entiers,
etoient affis au fond du tombeau, tournant leiir face
vers Tentrée. Cette feule attitude fait voir que ces
peuples adoroient le foleil, & que ces morts étoient
enfevelis avant la conquête du Pérou par les Efpa-
gnois, puifque le foleil n’avoit été adoré dans ce
vaûe empire » que depuis le gouvernement des Incas.
Les deux morts , ajoute-t-il , que je trouvai au fond
du fépulcre, avoient encore leurs cheveux nattés à.
U façon de ces peuples ; leurs habits d’une grolYe étoffe
d’un minime-clair, n’avoient perdu que leur poil ; la
corde paroifloit, & marquoit que' la laine dont les
Indiens fe fervoient , étoit extrêmement fine. Ces
morts avoient fur leur tête une calotte de la même
étoffe , laquelle étoit encore toute entière ; ils avoient
aufïi un petit fàc pendu au col, dans lequel il y avoit
des feujlîes de çuca. (. D. J.
TOMYRIS , ( Hifl. anc. ) il n’eft guères fait mention
de cette reine des Scythes ou des Maffagetes,
que dans un conte d’Hérpdote affez fofpeél aux
favans : Cyrus voulant ajouter le royaume des
ÏÜaffag etes à fes autres états, demanda Tomyrls en
mariage, effuya un refus ôç lui fit la guerre , moins
iPôur s’en venger , que parce qu*il ne lui reftoit pas
d'autre moyen d’acquérir çe royaume. Par un ftra-
tagême qui lui réumt, il laiffa les Scythes lui enlever
wn dç les quartiers, ils y trouvèrent des vins dont
ils burent avec excès ; Cyrus alors fondit fur eux
& les tailla en pièces, ou les fit prifbnniers dans l’état
d’ivreffe où il les trouva. Spargapifes, fils de Tomyris,
honteux de fon ivrefle ôt de fa captivité, fè donna
la mort. Tomyris , pour le venger ayant à fbn
'tour dreffé des embûches aux Pertes, les défit entièrement
, Cyrus fut tué dans le combat ; elle lui fit
couper la tête , la mit dans une outre pleine de fang.,
en lui difant, avec infulte : « raffafie-toi enfin du
« fang dont tu as toujours été infatiable. » Satia te ,
inquit , fanguine quem fiîiflï , cujufque infatiabilis femper
fûifti, :■ Ce font les termes de Juftia f qui n’a écrit
que d’après Hérodote.
T onnage 6» pond âge, ( Hifl. mod. cCAnglet. )
impôt qui eft mis fur chaque tonneau de toutes lès
marchandifes qui entrent dans le royaume & qui en
Portent. Cet impôt eft d’un tehelling par livre fter-
ling. Lè, parlement aç-orde ordinairement au roi le
produit de cette imposition fur Fentréë & fur lafof-
ïie .des marchandifës, pour le mettre en état de bien
garder la mer & de protéger le commerce Charles I.
voùly:, après là mort du roi Jacques \ lever çe droit,
fens l’autorité d’un aéle du parlement ; cette préièri-
;tion nouvelle fut le fojeî des plus grandes feroujlle-
ries, qui éclatèrent dans la fuite entre le parlement
,& ce monarque; § l l’onfait combien elles lui furent
foneftçs, ( D. J., )
TONO-SAMA , -f. m. ( Hifl. mod. ) c ’eft lé nom
qu’on donné'au Japon aux gouverneurs des villes1
impériales • chaque ville a deux gouverneurs qui .comman*
tîent altérnativement pendant une année ; celui qin
eft en exercice ne peut fortir de fon gouvernement,
I autre eft obligé de réfider auprès de l’empereur.
Lorfque quelqu’un eft nommé à un gouvernement,
- fi part pour sy rendre, mais il laiffe fa femme &
tes enfans à la çqur pour répondre de fa fidélité :
pendant qu’ il eft en- place, il lui eft défendu, fous
peine de mort, de recevoir aucune femme dans fon
patais ; la punition la plus douce dans ce cas feroit
un banniffement perpétuel, &. la ruine de toute fa
fa mille. La cour des tono-famas eft très-brillante, 8c
compofée d’un grand nombre d’officiers , que l’on
nomme jorikis, qui doivent être nobles, & qui font
nommés par l’empereur lui-même ; les gouverneurs
exercent un pouvoir prefqu’abfolu dans leur gouvernement
y mais l’empereur tient, dans chaque Ville un
agent qui éclaire la conduite des gouverneurs ; on
l’appelle dai-quen : il eft lui-même obfervé par des
efpions qui lui font inconnus. Les tono-famas ont
fous eux des officiers ou magiftrats municipaux, qui
les fou'agent des détails de l’adminiftration ; on les
nomme te-Jfù-jori.
TONSTAL ou TÜNSTAL , f Cutbert i*
Cuttebert ) ( Hifl. du Luthéranifme j évêque de
Londres du temps de Henri VIII. Lorfque Luther fit
paraître fa verfion du nouveau teftament, le eardinal
d’Yorcl; ( Volfey ) & l’évêque de Rochefter ( Jean-
Filcher ) , donnèrent des ordres pour empêcher
Pentrée de ie livre dans leur 111:. Cependant il en
tomba un exemplaire entre les mains de l’évêque de
Londres Cuttebert T un f l il y qui te crut obligé d ’annoncer
en chaire, qu’il avoit trouvé plus de deux
mille endroits falfifies dans ce nouveau teftament ,
ce qui vraitemblablement ne rallentit guères la
curiofiié de fes auditeurs, j, auxquels il valo.t m eux
peut-être laiffer ignorer l’exiftence d’un tel livre.
Ce même Tunjlal, ami d’Erafme , ne contribua
pas peu au parti que prit ce favant , de réfuter les
offres d: François I , pour un établiffément en
France. Tunflal étoit ambaffadeur d’Angleterre à
Bruxelles ; Erafme l’aimoit , &; n’avoit point à
Bruxelles d’ autre table que- la fienne , il le confulta.
Tunjlal te fouvint alors de fon caraâère d’ambafla-
deur pour le moins autant que de fon amitié pour
Erafme, il te rappella combien Henri VIII étoit
jaloux de François I ; combien il défiroit, ainfique
•le cardinal Volfey , d’attirer Erafme’ en Angleterre;
il efpérg. l’arracher plus aifément à l’indifférence de
Charles-Quint qu’au zèle paffionné de François I.
pour les ^ayans, il employa toutes les considérations
propres à le dégoûter de la France , il lui fit peur
des Théologiens François, qu’il représenta comme
les ennemis nés du favoir , ÔC il faut avouer qu’alors
ils mçritoient un peu ce reproche.
Tunjlal, nommé à l’évêché de Londres en 1512,"
fut nommé à celuj de Durham en 1530. Il écrivit
d’abord, en faveur du divorce, il s’eri repentit ensuite
, condamna fon ouvrage , & mourut en prifon
pour la défunte de .la foi catholique en 15 59 au
commencement
Çonftttâncëftlént du règne d’Eüfabeth à l’âgé de . 84
ans, étant né en 1476. Il a écrit en faveur de
l’euchariftie & de la prédeftination ; il a biffé d’ailleurs
un traité de Fart de compter , & un abrégé de la
morale d’Ariftote.
TONTONG , f. m. -( Hiß. mod. ) infiniment ûfi-é
îèiez les nègres qui habitent la cote du Sénégal. Oeft
un tambour d’une grandeur déinefurée, dont le bruit
s’entend à plus de deux lieues. Chaque -village' en
poffede un fur lequel on frappe à l’approche de l’en-
nemh(^. R.)
TOPASSES, ( Hiß. mod. ) c’éft ainfi eue l’on nom-
Ine dans l’Indoftan des foîdats mulâtres, provenus
des mariages des Portugais avec des femmes indiennes.
Ces troupes portent des chapeaux. {A. R )
TOPIGIS , f. m. ( Hifl. mod. ) termes de relation ;
c’e ft, le nom que les Turcs donnent à leurs canonniers
& en général à tous ceux qui font occupés au
fer vie: de l’artillerie. Leur chef fe nomme topigi b.i-
chi, charge qui, pour l’autorité, ne répond pas à celle
de l’officter que nous appelions grand maître de t artillerie
, parce que le capitan bacha a la principale
autorité dans l’arfenal de. Conftantiiiople.
( A . R . )
TOPILZIN , f m; ( Hifl. mod. fuperflition') c’eft b
nom que les Mexicains donnoient à leur graaçl-préu&-
ou chef des facrificateurs. Cette éminente dignité étoit
héréditaire, &. paffoit toujours au fils aîné. Sa robe
étoit une tunique rouge, bordé : de franges on de flocons
de coton ; il portoit fur fa tête une couronne de
plumes vertes ou jaunes ; il‘ avoit aux oreilles des
anneaux d’or enrichis de pierres verres ; & fur tes
levres il portoit un tuyau de pierre dun bleu
d’azur. Son vifage étoit peint d’un noir très-épais.
Le topilfin avoit le privilège d’ égorger les viélimes
humaines que les barbares Mexicains immoloient à
leurs dieux ; il s’acquittoit de cette horrible cérémonie
avec un couteau de caillovr fort tranchant. Il étoit
aflifté dans cette odieufe fonélion par cinq autres prêtres
fubaltemes , qui tenoient les malheureux que l’on
facrifioit ; ces derniers étoient vêtus de tuniques blanches
&i noires ; ils avoient une chevelure artificielle qui étoit
retenue par des bandes de cuir.
Lorfque le topiifin avoit arraché le coeur de la victime,
il l’offroit au foleil, & en frottoit le vifage de
l ’idole, avec des prièresmyftérieutes, & l’on précipitoit
le corps du facrifié le long des degrés de l’efcalier ; il
étoit mangé par ceux qui i’avoient fait prifonnier à la
guerre, &. qui l’avoient livré à la cruauté des prêtres.
<pans de certaines folemnités on immoioit jufqu a vingt
mille de ces viétimes à Mexico.
Lorfque la paix durait trop long-temps au gré des
prêtres , le topilfin alloit trouvér l’empereur , & lui
difoit, U dieu a faim ; auffi-tôt toute la nation prenoit
les armes, & l’on alloit faire des captifs pour affou-
vir la prétendue faim du dieu & la barbarie réelle de
fes miniftres.■ ■ (•Ai R. ) 5TQPTCHI, C m. terme dé relation, canQnifier ture ;
$difloinl. Tome fa
lôIdptchi-bachi eft', en Perte, le grand toaître de l’artillerie
, & la cinquième perfonne de l’état. ( D. J. )
T o que , terme !de relation , certain nombre de bouges
ou cauris cfont on fe. tert comme'de monnoie
dans le royaumé de Juda, & en quelques autres endroits
de la côte d’Afrique, où les bouges ou cauris
j font reçus dans Ja traite des Nègres: une tpquè de
î boi/ges eft/compofeè de 40 de ces coquillages : cinq
bouges^ font une .gallifte, ( D. J. )
T Q R C Y , ( voye^ C olbert. )
TORFÉE , ( Tormor d ) Hifl. litt, mod., ) favant
de /Mifnie , connu .par une hifloire des Orcades ÔC
unie de Norvège:,Mort vers l’an 1720.
TORNA DGI-BÀCHI, f. m. terme die relation, officier
de çhaffe dans la maifen du grand-teigneur. Il
a l’intendance for les gens.qui ont foin des lévriers de fa
hauteffe. ( D. J. )
TO RN IE L , ( Philippe ) ( Hifl. de Fr. ) Dans
la première guerre entre Charles-Quint & François!..
Montmorenci ( Anne ) faifoit, en 1522 , fous le
maréchal de Foix , le fiège de Novare.. Le gouverneur
de cette place étoit le comte "Philippe Torniel
ou Tormdlo , fameux par les cruautés qu’il exerçoit,
dit-on , for les François qui tomboient entre tes
mains; on prétend qu’après avo';r jette les prifonnters
François dans des cachots, il leur ouvrait le ventre,
leur dévorait le coeur, & faifoit manger Tavoine a
fes chevaux dans leurs entrailles fumantes. Novare foî
prife Sc pillée. Plusieurs des habitans qui paffoient
pour avoir éte les miniftres des cruautés de Tomidlo,
forent .pendué . Toriîiello lui-même fut pris. On eut
la généralité de ne le pas faire fervir à fon tour de
râtelier aux chevaux , on ne lui fit même aucun
mal, ce qui pourroit faire croire qu’il avoit été
reconnu innocent des cruautés qu’on lui avoit attribuées.
Dupleix. par.oit en effet ne pas croire à
ces cruautés, mais, du Bellai en aceufe formellement
le comte Torniello.
Torniel, eft aiifti le nom d’un' Barnabite , ( Augufttn
Torniel). ni à Novare i en 1543 > mort en 1622 ,
connu par fes annales ficri & profani.
T O R O , f. m. ( terme de relation ) c’eft le mets le
plus délicieux des Iffinois. Il fe fait du fruit du pabr.a
prunifera, lequel fruit eft gros comme une prune.
Après l’avoir mis en monceau pour le laiffer mûrir ,
ils le eoncafient dans un mortier de bois , l’arrofenj
d’eau chaude, le preffent, & en tirent une liqueur
gra’ffe dans laquelle ils font cuire leur poiffon avec
du tel- & du piment. ( D. J. )
TORQUATO-TASSO, ( voyez T asse ( le )
T ORQUATUS; (yoye^ Manlius-T c ^quatus.)
TORQUEMADA , ( Jean de ) ( Hifl. litt, mod.)
autrement de turre cremata , dominicain Efpagnol ,
, aflifta & fe diftingua aux conciles de Confiance &
de Bâle, par fon zèle:contre les hérétiques, & poulies
prétentions ultramontaines. Le pape Eugène IV ,
I le fit cardinal en '1439. Ii s’oppefa au célébré Gerfoa
i l