montrer un danger imminent, & faire fcntif la
11 eceffité d’éteindre jufqu’au nom de. Warwick ; en
avoit produit fous ce nom un nouvel aventurier ,
connu fous le nom de Wilford-, fils d’un cordonnier.
Un moine auguftin, nommé Patrick avoit prêché
publiquement pour lui ; le moine & fon pupille
fîirent pris j Wilford fut pendu,■ on fit grâce au
moine, donr on pouvoit encore employer l ’éloquence
a de pareils ufages. Tel efl du moins le récit
des hittoriens contraires à Henri V I I , il faut avouet
qu’il fuppofe bien des crimes. On aura rendu Perkin
& Wanvick coupables, pour les punir, on aura fa-
crifie deux dojnefliques innocens du lord Digby, ou,
fî l ’on veut qu’ils fe l'oient réellement laiffés féduire,
on les aura du moins mis dans le cas, en leur ordonnant
de feindre d’abord qu’ils étoient féduits. Enfin
on aura fàcrifié Wilford non moins inhumainement.
D ’autres auteurs plus favorables à Henri Y I I , en
convenant cependant qu il peut avoir defîréde perdre
Warbeck & Warwjck pour diffiper les inquiétudes
de Ferdinand & d’Ifabelle t du les fîennes, ne voient
d’ailleurs aucune liaifon entre l ’affaire de Wilford &
celle de Warwick; ils regardent Wilford comme un
impofteur que Henri crut devoir envoyer au fup^
plice, parce que ces tentatives > devenues trop fréquentes,
a voient befoin d’être réprimées par un
exemple j il pardonna, difent-ils, au moine Patrick,
parce qu’étant naturellement porté à la clémence, il
ne fe détermfnoitpour la rigueur, que dans le cas
d’une néceffité indifpen fable. Il eft affreux , difent
ces auteurs, de tourner contre lui fa bonté en preuve
de perfidie. Quant aux deux domeftiques envoyés
au fupplice, pourquoi voudro:t-on les cro:re innocens,
pendant que ce fùppf ce même prouve qu’ils
étoient coupables ? Pourquoi fuppofer qu’ils avoient
été apodes pour attirer les deux prifonniers dans le
piège, -au hafârd d’y tomber eux-mêmes? Où font
les preuves de ces horreurs?
Warbeck, difent les mêmes auteurs, étoit très-
coupable; la grâce qu’on lui avoit accordée, étoit
conditionnelle & relative à fa déclaration; on avoit
ftfppofé qu’il n’exciteroit plus de troubles ; il avoit
déjà eflayé d’en exciter dans une autre occafîon, il
s ctoit fauve de fa prifon, & prêt a être repris, il
s’étoît réfugié dans le monaftere deShyne. Le prieur,
homme refpeCté, lui avoit obtenu encore une fois fa
grâce; le roi s’étoit contenté d’exiger qu’il confirmât
fa déclaration. A près tant d’indulgence, il forme
de nouveaux complot , il y entraîne le fîmple
Warwick , il gagne des domeftiques étrangers, qui
doivent forcer fa prifon, en alMinant leur maître ;
il méricoit le fupplice.
Celui du corme de Warwick n’eft pas fi aifé à
juftifier. Le tradu<ftcur deM.Smollett, écrivain jaffe
& fage, mais qu’un efprit conciliateur porte un peu
trop à 1 apologie, dit: Qu'il eft bien peu de princes
^îii, en pareille occafîon ne facpifiajfent leur concUr-
U pouvant faire avec iuftiçe. Mais quelle juftice
y a-t-i! à faire périr fon concurrent, parce qu*il a
des droits & qu’on le tient en fa puifiance.î Quelle
juftice y avoir-il à impurer au malheureux Warwick
la crédulité à laquelle on l ’avoir difpofé par l ’ignorance?
Henri, fur ce point, efl inexcufàble : qu’importe
ce que d’autres machiaveiiflcs auroient fait
en fa place? Si l ’on vouloit juftifier'les crimes des
prih^lS: par 1 exemple, il n’y a rien qui ne devînt
légitime ; appelions crime ce qui efl crime, la politique
fe chargera trop de le commettre, ne nous
chargeons jamais de l’cxçufer.
Le comte de Warwick fut la dernière victime
royale immolée pour la querelle des deuxRofes. Par
fa mort cette poflérité mafculine d’Edouard, fi nom«
breufe dans l ’origine, fut entièrement éteinte 8c
les races de Lancaflre & d’Ÿorck ne fubfiflèrent plus
que dans des branches féminines, telles que la
maifon de Tudor, pour Lancaflre, & de la Poole-
Suffolck, pour Yorck ; & ces deux Rofes indirectes
s’entre-déchirèrent encore. II y avoit auffi diverfes
maifôns étrangères, iflues des maifons de Lancaflre
& d’Yorck.
WASER, (Gafparfi) (HIß. Litt. Mo J.) antiquaire
allemand, mort en l6z j , auteur de plufîeurs
ouvrages, dont le moins in.onnu a pour titre :
De Antiquis numeris hebraorum , chaleUonim & fy-
rorum, quorum fanSa Biblia & Rabbinorum firipta.
memincrunt.
W ASSüBOURG, (Richard) (Hiß. Litt, MgdJ)
hifloriographe francois du 16 e. fiècle, avpit fait une
étude profonde de notre hiftoire, & en avoit recherché
tous les monumens , non feulement dans
les différentes provinces du royaume qu’il avoit parcourues
avec la plus grande attention, mais encore
dans tous les pays circonvoifins ; • le réfultat & ip
fruit de fes voyages fe trouvent dans les antiquités,
de la Gaule Belgique y ouvrage imprimé à Paris
ën iy4p.
WAST, (Saint) Vedaftus (Hift. Eccléf.J évêque
d Arras, natif de l ’ouï, eut part, avec Saint-Remi -
à i’infirudion & à la converfîon de Clovis, après la
bataille de Tolbiac. Il mourut en fan ^40 , fans
doute âgé, caria bataille de Tolbiac efl de l ’an 4 96.
W A TER L AN D , (Daniel Hiß. Litt. Mod. )
Chanoine-de Saint-Paul, archidiacre du comté de
Middlefex , chapeilam ordinaire du roi d’Angleterre,
grand défenfeur de la confybflantialité du vgibe
auteur de divers écrits polémiques fur cette matière,
entr autres d’une Dêfenfe de 1‘écriture contre le
Chr.'ßianjfrne de Tyndal. Mjrt en 174'»,
W A TTE AU, (Anto ne) (Hiß. Mod.) peintre ce?
lehre dans fon genre. Nous le renvoyons, pour ce qui
concerne fes ta le ns & les progrès de fon art, audiCtioa-
rô/M ?e d^.s arts N -us obft rvei on s feulement cj ue cet ar.
tiûe, dont prefque tous les tableaux préCenteut des
fcènes fi gâîes , étoit mifantrhope 8c mélancolique.
Ce contraire n’eft pas d’ailleurs fans exemple. Leplus
plaifant de tous les écrivains, Mol ère, émit férieux
& réfléchi, il parloit toujours raifon. Dans le monde
il avoit la gravité attentive d’un obfèrvateur philofo-
phe, 8c ne rioit point de fis tableaux, quifaifoient &
qui font rire tout le monde. Onraconte qu’un homme
en proie à des vapeurs noires qui l’accab'loient de
trifleffe, alla confulter un grand médecin, qui lui
indiqua tous les remèdes convenables à fon mal, il
les avoit tous faits fans en éprouver de foulacrement ;
enfin le médecin ne fachanrplus que lui ordonner,
lui dit: «diflipez-vous, allez à la comédie italienne,
»» voyez beaucoup arlequin, c’eft le feul médecin
33 qui puiffe vous guérir. » Ah ! reprit triftement le
malade , f i je nai pas £ autre refiource, je fuis un
homme mon » c’eft moi qui fuis arlequin,
Watteau étoit né à V a’enciennes en 1684. Il avoit
pris l ’habitude dans fa jeunefle d’aller deffiner fur la
place les fpe&aeles que les charlatans donnent au
peuple , & que le peuple par fa curiofîté avide & fa
crédulité incurable, donne aux gens d’efprit & aux .
Nfages : j
SpcSaret populum ludis attentiüs ipfis.
Il fut reçu à l ’académie de peinture, fous le titre
de peintre des fêtes galantes, M. de Voltaire, dans
le T tmple du Goût, fait parler un curieux fans goûr, j
qui dit:
Sur ma parole achetez ce tableau, j
C’eft Dieu le père, en fa gloire éternelle,
Peint galamment dans le goût de Wateau.
Ce peintre pafToit pour réuffir très-Men dans les
petites figures 3 mais il n’a jamais rien fait de grand.
Il fut ac’cueilli en Angleterre & négligé en France,
ou fe trouvant fans occupation, fa refiource fut de
peindre pour le fieur Gerfaint, fon ami, marchand
fur le pont Notre-Dame, le plafond de fà b outique. j
Il mourut au village de Nogent, près Paris, en
1721. Ses tableaux ont été recherchés après £à mort.
WATS. (H iß . litt, mod.) C’eflle wom de deux
favans anglcis.
2°. Guillaumme eft principalement connu par la
belle édition qu’il a donnée en 1(340 à Londres , en
deux volumes in-foL , de l hifloire de Mathieu
Paris , avec une continuation des variantes & un
glofl'airc, pour fixer la lignification des mots barbares
employés par Madueu Paris. Il a laiffé auffi
quelques ouvrages de philologie, bien moins célèbres.
Tout ce qu’on lait de Guillaume Wats, eft qu’il vi-
voit dans le 17e fiède,
2Q. Ifaac, pafleur ordinaire dans l’égKfe pref-
•ytériemie de Üéryftrect à Londres, auteur de car. I
tiques & d’hymhes, dont l’ufàge a été introduit daas
1 office public de plufîeurs églifes presbytériennes.
Scs oeuvres ont été publiées en fix volumes in~\o,%
qui contiennent des traités de morale, de grammaire,
de géographie , d’aflronotnie, de logique, de méta-
phyfîque, mais il.eft principalement connu en France
par un ouvrage qui a pour titre : La culture de
l ’efprit y & qui a été traduit en françois en 17 6z , mais
l’ouvrage eft incomplet, la mort n’ayant pas permis
à fauteur d’achever la fécondé partie. Il avoit publié
la première en 1741.
WAUVERMANS , ( Philippe, Pierre & Jean)
( Hift. mod. ) peintres , trois frères qui travailloient
dans le même genre, celui des payïàge-. Le plus
célébré & le modèle des autres eft Philippe. On lui
reproche trop de fini. Renvoyé pour le jugement au
di&ionnaire des arts. Il éroit né à Harlem en 162.0;
il mourut dans la- même ville en 1668 , laiflant
une grande réputation & bien peu de fortune. II
ne voulut jamais que fon fils s’attachât à la peinture,
U aima mieux en faire un moine ; nous ignorons fi
ce fut par le même motif qu’avouoit fi naïvement
un autre peintre célèbre. « C ’eft que fi mon fils étoit
» indigne de moi, j’en ferois humilié, & que s’il
» m’effàçoit, j’en ferois bien plus humilié encore ».
Nous ignorons auffi par quel motif, foie de dégoût
pour fon art, foit d’humilité chrétienne & de ré»-
nonciation volontaire à la gloire, foie peut-être au
contraire de foin recherché de cette même gloire ,
& de crainte d’y nuire par des produdions trop
imparfaites , & comme Virgile vouloit qu’on brûlât
l’Enéide, il fit brûler en fa préfence, au lit de la
mort, une caffette remplie de>fes études & de fes
deffins. On a beaucoup gravé d’après Wauvermans,
& il a auffi lui-même gravé à l’eau-forte.
^ WECHEL, (Chrétien & Anèré)(Hift. typograph.)
père & fils, célèbres imprimeurs de Paris & de
Francfort. La feule fiîfcription Typis Vechelianis ,
eft un titre de recommandation & un certificat
d’exaéàitude & de correction ; ils avoient pour correcteur
de leur imprimerie le favant Frédéric SyJburg,
& ce fut à lui principalement qu’ils durent la perfection
de leur ait. Chrétien vivoit encore en 1552 ,
André fon fils mourut en 1581. On a imprimé à
Francfort, en iy^ o , le catalogue des livres forcis
de llurs prelfes.
W E D E L , (George-Wolfgang) (Hiß.litt.mod.)
favant médecin allemand, ne à Goltzen dans la Lu-
fàce en 1645 » ^ut profefieur en médecine à Jene en
167z, puis premier médecin des ducs de Saxe. ïlfu t de
l ’académie de Berlin & de celle des curieux de la nature.
Il a beaucoup écrit fur fon art. Ses principaux
ouvrages ont pour titres : Ve fait volatili plantarum.
Theoremata medica. Theoria faporum medica. De
morbis infantum. Opiqlogia. Exercitationum medico-'
philologicarum décades 20. Phyfiologia reformata>
Pharmacia in ajtisformam réduit a. De médicament
&