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affernfffoiènt de plus en plus la liberté du peuple
/Juif, 8c l’exercice de la religion : après avoir fervi,
.- comme fes frères , Dieu 8c 'ion peuple , il devoit
éprouver le même fort qu’eux ; il y étoit préparé
depuis long-temps par la vive exhortation , que
; Maihatiasau lit de Ja mort , fit. à fes. enfans. (f).
SIMON, ( Richard. ) ( Hiß.Hin, mod.•) favant
- critique le fendit habile dans les langues orientales,
,• & redoutable., dans les difputes littéraires, y II entra
. dans la congrégation de l'Oratoire , il en Sortit, il
y rentra, il en refortit ; il écrivit contre elle , il écrivit
îur-tout. contre les Bénédi&ins, qu’il ne .Jaiflbit en paix
». dans prefque aucun de fes écrits polémiques. Il en a
, beaucoup , de pfeudcnymes ; telle eft fon hifloire.de
Horigine.& du progrès des revenvs ecclcfiiifliques, qui
parut fous le nom de Jérôme Acofta ; h bibliothèque
.critique , fous celui deSainjore ; Ion hifloire critique de
- la croyance & des coutumes des Nations du Levant,
-fous celui.de Moni. Il écrivit. contie la bibliothèque
. eccléfiaftique de M. Dupin , contre M. Bcffuet, contre
; Spanheim , ..Leclerc , Jurieu, Levaffor.j contre des
gens de tout.état, de tout parti., de tout mérite. :
.en général , .la critique étoit un de fes .befoins.. Sa
traduâion françoife du nouveau Teftament, fut condamnée
par le cardinal de. Noailles & par M. Bcffuet.
•Ses lettres critiques, fa nouvelle bibliothèque choifie ,
v fuite de fa. bibliothèque chojfie, font fort connues des "i
-fàvans. Il nous, a fait connoître' par fes traduélions , l
: des ouvrages de ...Gabriel de Philadelphie," de Léon'
j jde Modène, &c.
Loi fqu’il fortit pour la fécondé & dernière fois de
l’Oratoire , il prit pour fa devife;ce .vers penta-
j. mètre.:
jAltérius ne fit qui fuus efle potefl,
»11 naquit t& il mourut à Dieppe ., (1638-1712,.)
SIMON,, ( Jean-François ) ( Hifl. litt. mod. ) de
jl’Académie des dnferiprions 8c Belles-Lettres, né à
Paris en KÎ54 , fils .d’un Chirurgien, Fut inftituteur
;de M. le Pektier des Forts., & foc rétaire de M.
,1e Peletier de Souzy^ fon père. Il entra .dans l’académie
en 1701 , & le recueil .de cette compagnie,
. ^contient plqfieurs mémoires. de .lui fur divers ufages
.des anciens en général, & en particulier des Romains.
Fl traduçfit en latin l’hjftoire de JLouis X IV , par médailles;
il mit en vers latins .& en -vers François.,
le cantique de Débora, Il avoit du talent pour les
•médailles, les inferiptions, les dêvdès,, il fut
fait en 1712 , garde des médailles du cabinet du Roi,
à la place de M. Oudinet. 11 mourut le 10 décembre
171c.
SIMON de Montfort. ( Voyc^ Montfort. )
SIMONEL , ( Dominique ) ( Hifl. litt. mod. )
Avocat au Parlement de Paris , mort en 175,5. On
;.a de lui un traité des droits du Roi fur les bénéfices
de fes états, une differtation fur les Pairs de
France ; un traité du refus de la »communion à la
ÿainîe Xablg.
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SIMONETTA, (Louis ) ( Hiß. Eed. } Mitanois?
Cardinal, Légat du Pape Pie l v , au Concile de
T rente. A la mort de ce cardinal arrivée en 15 68-,
un voleur qui lui reflembloit beaucoup , prit fon nom,
fes habits , fon équipage, fe fit paffer pour lui. Parmi
lès complices, les uns puroHïbient être fes donieftiques,
les autres fes amis , tous le traitoient d’Eminence,
8c l’aidoient à tromper. Il vendoit des bénéfices 8c
.des difpenfes, prodiguoit les excommunications , &
fe rendoit très-facile à les lever pour de l’argent.
La fraude enfin fut découverte, le faux cardinal, le
faux légat fut arrêté , on lui fit. fon procès, il fut
pendu avec une : corder d’or filé , *une bourfe vuide
attachée à fon cou & un écriteau portant-ces mots.,
.fine monctâ, par lefquels on prétendoit exprimer par
un jeu de mots, qu’il n’étoit pas le cardinal Simonetta,
mais un gueux làns argent rfine monctâ , 8c qui
-vouloit envahir celui des autres..
SIMONIDES, ( Hifl. anc. ) Poète Grec célébré
, étoit de f ille de Céos , une des Cyclades dans
la mer Egée. Il vivoit au temps de l’expédition de
. Xerxès,, environ 480 ans avant J. C. H réufliffoit
principalement dans l’élégie ; c’eft lui que défigne
Horace, quand il parle des mules de Céos.
:Non f i priores Mceonius tenet
: Se des Homerus, pindariccc latent,
- Cææ.-ue , & Alcoti minaces.
\Stefichoriquegraves carnx/us.
Et ailleurs ::
Sed ne reliÈtis , Mu fa proenx, jocis-,
Coeæ retractes munera ncenioe. •
Catulle le défigne aufîi par les larmes de l’Elégie:?
Paulum quidlibet allocutionis-,
tMceflius lucrymis Simoriideis.
Prtzcipua ejus in commovendâ miferatione virtus,,
dit Quintilien.
Plutarque rapporte qu’à l’âge de quatre-vingts ans,,’
Simonide remporta le prix de poëfie ; Cicéron, dans
le traité delà nature des Dieux ,■ raconte qu’Hiéron ,
Roi de Syracufe, pria Simonide de lui -dire' ce que
c’eft que .Dieu,;
Four dire ce qu’il e ft, il faut ctre ïiii-même,
A dit un moderne : Le poëte qui penfoit apparemment
ainfi, demanda d’abord un jour pour examiner
■ cette grande quefrion.-Le lendemain il en demanda
deux, 8c à melure.qu’on le preffoit de répondre, il
doubloit toujours le temps : plus j’examine cette .matière
, dit-il enfin .à Hiéron qui s’étonnoit de ces
délais, plus elle me femble obfcure , 8c.il finit par
ne point donner la définition demandée.
Ceft de lui qufoft ce mot fi connu mecum m a
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fitni’ cüncta : je porte avec moi tout ce qui efl a moi,
il reveiioit dans l’Ifle de Ceos, fa patrie , emportant
beaucoup d’argent , gagné dans les opule îtcs villes
de l’Afie , qu’il avoit parcourues en célébrant dans
fes vers des hommes puiffants- & riches. Le vaiffeau.
fit naufrage ; chacun en fe fauvant emportoit ce qu’il
pquvoit, Simonide. feul ne fe chargea de rien , difant
qu’il portoit avec lui tout ce qu’il poffédoit. On
aborda comme on put à Clazomène, mais parmi fes
compagnons de naufrage, quelques-uns furent noyés,
étant entraînés par . le poids des chofes, qu’ils vou-
loient fauver, d’autres furent pillés par les voleurs.
Simonide trouva un habitant de Clazomène qui ai—
tnoit les lettres , & qui admirant fesPoëfies , fe fit un
plaifir 8c un honneur de le recevoir & de fournir
a .tous fes befoins , pendant que les, autres étoient
réduits à mendier dans la ville. Le poëæ les. rencontrant
, leur* expliqua ce qu’il leur avoit dit, 8c leur
en. fit. voir la jufteffe.dans l’accueil fait à lès takns.
Dix't, inquit mea , ..
Mecum efifè cuncta, vos quod rapuiflis péritV
On connoit dans l’auteur. de ces vers ( Phèdre ) ,
dans- la Fontaine , la fable de Sitnonide préfervè
par les Dieux.. Ce fait eft-il hifrorique ? Eft-il fabuleux
? Il 'tient au, moins, de la nature du merveilleux.
Tout ce.qu’on .en peut dire.,, c’eft quxl eff rapporté
par Cicéron, par Phèdre , par Quiaiïïien. On voit
comment Pindare mêle par-tout les louanges des
Dieux & des héros, à celles, des Athlètes, dont il
célébré les victoires remportées aux jeux olympiques,
pythiques,- ifthmiques , 8cc. Simonide ,• avant lui ,
s’étoit exercé dans le même genre. ÏI avoit, difrorr,
fait •marché iavec un athlète, nommé Scopas, vainqueur
,au- pugilat, pour chanter là viéloire. Dans la
pièce qu’il fit- fur ce. fiijet, les épisodes l’emportèrent
fur le fond;, le poëte s’étendit plus fur les louanges
de^ Caftor & de Pollux, que fnr celles de Scopas.
Celui -ci en conféquence ne lxi paya que le tiers de
la fomme .promife, 8c le renvoya pour le refie aux
héros qu’il avoit mieux ou plus célébrés que lui. Cette.inr
fidelité les ayant refroidis fans les brouiller , 8c Simonide
étant à table citez. Scopas , on. vint avertir Simonide
que deux -jeunes hommes couverts de pouffière 8c
i'empés de foeur le^demandoient à la porte avec
empre'ffement ; il fortit pour les aller trouver, & à
peine, avoit- il .le pied hors de la mai fon, que le
plancher; de la falle du . feftin tombant tout à coup
accabla .fous fes ruines l’Athlète &. tous les convives.
On comprit -que. les deux jeunes hommes qui étoient
venus demander Sitnonide , étoient Caftor 8c Pollux ,
difeendusi tout exprès des Cieux pour le fauver, 8c
fuivant cette explication, l’aventure eft en effet très—
merveilleufe 8c très-femblable à nos Légendes , mais
on-conçoit auffi . que • cette circonftance merveilleufe •
de-Caftor & Pollux, venant venger & fauver Simonide,
n’eft pas effentielie à Thiftoire. Quelqu’un qui n’étoit
î^LCaftor. ni Pollux , ,fçra venu demmder Simonide,
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le plancher fera tombé, pendant ce téitfps, Simonide
feul aura été fauvé , voilà un hazard heureux, mais
il n’y a rien là dë merveilleux ni d’incroyable : la
fuperftition fe fera - chargée d’achever Thiftoire , 8c
de la rendre merveilleufe-à la - fois & morale, en
y introduifant Caftor & Pollux, dédommageant leur
poëte de l’infidélité de l’Athlète.
Quoi qu’il en foit, cette hiftoirê eft affez d’accord
avec le reproche qu’on a fait -à -Sitnonide , d’avoij? •
rendu fa" plume vénale. -
Mercede parta laudem ' victorem ' canens , • f
Dit Phèdre. On raconte qu’un autre Athlète ,
vainqueur à la courfe, voulut l’engager à célébrer fa
, viéloire, mais comme la courfe s’étoir faite avec des 1
mules, ou plutôt comme lés offres n étoient pas affea
avantageufés au gré du Poëte , il trouva le fujet trop
peu noble , 8c dans la généalogie des mules ,; il ne •
vit que la m è r e c ’eft-â-dire, une aneffe, & ne voulut
point-voir le père, c’e ft-à-d ire , le cheval.
L’Athlète, qui avoit à coeur d’être chanté par. Simonidey
augmenta“ les offres, alors la matière s’ennoblit 8c Ie.s
mules furent les nobles filles des courfiers rapides.
SIMPLICIUS, (Hifi. îitt.') PMfofophè Péripatétiden
du cinquième fiecle , auteur de commentaires fur
Ariftote 8c furEpiclète , étoit cle Phrygie.
SIMPSON ) THOMAS )($ ifl. lut:moi. ) de la
fociété Royale de Londres & de l’Académie des
fciences de Paris , favant. Mathématicien Anglois. Son
livre fur les annuités fut lé fujet d’une difpute célèbre
entre lui 8c M. Moivre , fon traité 'des fluxions efl
auffi très connu ; on a encore de lui des élémens de
j Géométrie qui ont été traduits en François , & il
y a de lui dans le recueil dè la fociété royale dé
Londres , plufi îurs mémoires fur le calcul intégral :
né le ao Août 1710 à Bofworth dans la province de
Leicefter , mort en 1760 , profeffeùr de Mathét
matiques , à l’école militaire de Woolwieh. •
SIMSON ( EDOUARD ) Mft^ # ' mod. )
Théologien Anglois', auteur d’un chronique univerfelle
depuis lé commencement .du monde jufqu’à JC .
ouvrage fouvent cité par les favants. 11 éccivois
vers le milieu du derniei fiècîe.
SIMULACRE , A Hifl y de fidolât* ) vieux
mot confacré , qui fignifie idole , . image ,
repréferitaûon. Il en eu fi fouvent parlé dans l’Ecriture
fainte 5 ru’il importe de rechercher la four ce de ce-
, genre d’idolâtrie, •
L’origine des fimitlacfes-. vient de ce oue les hommes
fe perfuadèrent que lè ib tô ilJa lune 8c -les-étoiles
étoient la demeure d’autant d’inteirgcrvces oui ani-
moient ces corps céieftes , & en regloient tous les
1 mouvements. Comme les planètes é:oîent dé tous cës
corps céleftës les plué proches de la terre , 8c
, ceux qui a voie rît le plus d’influence'for elle , ils en
firent I2 -premier objet defleur culîevTdfe a été
J. l’origine de- toute l’idolâtrie qui.a eu Cours dans