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rhiftoïr® publie que ce fut Galles qui I'euipoî-
fonna ; on ne fait fi ce fut alors feulement & comme
pour remplacer HoftiKyi, qu’il fit Céfar j puis
Augufte V o lu fe n Ton fils, ou s’il lui a voit conféré
ces titres des le moment où il avoit été lui-même
nommé emperlur ; fuivant une conjeâure affèz
^vraifemblablc , c étoit Hoftilien qu’il avoit d’abord
fait déclarer Augufte , parceque c’étoit vers lui
comme vers le fils du dernier empereur, que les
Voeux des romains fe tournoient naturellement ;
le bas âge de ce prince lui avoit fait donner pour
tuteur Gallus , un des capitaine* les plus diftingués
06 armee ou Dece avoit péri ; on ignoroit encore
alors la trahi Ton de Gallus ; en qualité de tuteur il
le fit revêtir de tous les titres de la puilTance
louverame, & ayant fait périr Voluften l’année
/,Y?lîte* ^ Pri£ pour lui & pour fon fils toute là
réalité du pouvoir. Ils prirent enfemble le con-
iulat pour 1 an i ^ . Les goths, avec lefquels Gai- .
us avoit conclu un traiee allez honteux après leur
avoir livre 1 empereur *Déce , firent de nouvelles
incurnons dans quelques provinces de l’empire ;
Emilien, qui commandoit dans ces provinces
batt:t & chatfa lès goths, & paroiffant alors plus
djgne de 1 empire qu’un traître tel que Gallus, &
qu un enfant tel que V o lu fen , il fet proclamé
empereur par fon armée vidorieufe ; Gallus &
v o lu jie n marchèrent contre lui ; les deux armées
le rencontrèrent près d’Interramna (Terni) en
ce^ e de Gallus fe trouvant trop
inferieure & étant trop peu attachée à un chef
trop peu eftimable , -prit le parti de terminer la
querelle, en tuant elle même Gallus & V o lu jie n .
8c en reconnoifiant fîmüi'en pour empereur.
VONDEL, ( Jute ou Jolie du) ( h i f i . l i a .
mod. ) poète ;hollandois & marchand de bas à
Amfterdam , commerce qu’il abandon noit à fa
femme pour fe livrer tout entier à la poéfîe. Il fit
fur-tout des tragédies & fut le Shakefpea-:e de la
Mo J ande. Une de ces tragédies entre autres eut
un prodigieux fuccès.& lui attira une violente per-
fe'cution. C'eil celle qui a pour titre: Valamédc
ou / Innocence opprimée. C’étoit l'hifloire du vénérable
& infortuné Barneveld , & c’étoit le pr'nce
Maur:ce qui étoit Ulyffe, accufateur & calomnia-
teür de Palamede. L’allégorie ne pouvoit être plus
jufre a tous égards d’après ces vers de Virgile :
Belidoe nomen Palamedis, & in c ly ta f am i
Gloria :quem f a l f â fu bproditione Pelafgi
Infontem, infandoindicio, q u iab e lla v e tab a t,
Demi fe r s nect : nunc cajfum lumine lugent :
. . . Invidid pojlquam peïlacis Ulyjfei
. . . . . . Superis concejjit ab oris.
Ef du Vondel pouvoit dire comme Sinon :
V O R
Promiß ultorem &. verbis odia afpefa moyh
Hinc mihi prima malt labes : hinc fémper Uly f e s
Criminibus terrere novis : hinc f p ärgert voces
I n vulgum ambiguas & queerere confcius arma.
Nec requievit enim.
Le prince Maurice ne parvint à le faire condamner
qu’à une amende de trois cens livres , mais
il vouloit lui faire éprouver le fort de Barneveld.
On a de du Vondel plufîeurs autres pièces de
théâtre & d’autres poéfies qui ont toutes été recueillies
en neuf volumes in -40. Il étoit né çn 15:87
de parens anabapfiftes ; il fe fit catholique & catholique
fi zélé, qu’il y a de lui un poëme en faveur
de la religion catholique fous ce titre : les
Myfléres ou les Secrets de V A u te l , & fur-tout de
violentes fatytes contre les miaiftres de la religion
prétendue réformée. Long-temps abandonné
à toute l’irrégularité d’un génie brut & fauvage, il
fe mit à trente ans à apprendre le latin & à étudier
les bons modèles, (oit des romains, foit des français.
Il mourut à quatre-vingt*onze ans en 1679*
VOPISCUS, ( Flavius') ( h iß . l i a . r o m . ) l’un
des écrivains de l’Hifloire-Augufie , & l’un des
moins mauvais de ces écrivains fans être bon, car
il relie encore bien des places entre ces auteurs &
un bon hiftorien. Vopifcus étoit né à Syracufe fous
l’empire de Dioclétien ; il vint à Rome vers l'an
304.^ Il a écrit les vies des empereurs romains
depuis Aurélien jufqu’à Dioclétien. Il obtient quelquefois
l’honneur d’être cité.
VQRAGINE * ( Jacques de ) tvoye% à J acques y
dernier article. Nous ajouterons feulement ici que la
Sorbonne fit. au feizième fîècle une querelle
.un peu gratuite au fameux Claude d'£f-
pence jv o y e ^ Espence , ) en l’accufant de méprifer
les fair.ts , parce qu’il avoit donné à l a Légende
dorée de Jacques de V o r a g m e le nom de Légende
f e r ré e . Veis le même temps Melchior Canus,. ( v o y .
Canus, ) évêque des Canaries, faifeit la même
plaifànterie, fans qu’on foupçonnâfr fa foi.
VORSTIUS. ( h iß . l i a . m o d .) C’eft Je nom de
plufîeurs favans d’Allemagne & des Pays-Bac.
i°. Conrad V o r f iiu s , né à Cologne en i fép ,
fuccefleur d’Arminius en 1610, dans l’univerfité
de Leyde. Les Gomarifîes le perfécutèrent ; le
fynode de Dordrecht le déclara incapable d’enfei-
gn.r la théologie. Il fut obligé de fe cacher comme
un malfaiteur; il avoit demeuré depuis 1612 juf—
qu’en 1615» , à Goude ou Tergow ville de la Hollande
méridionale ; enfin après avoir erré de ville
en vil'e , fans pouvoir échapper à la perfécution
dms un pays libre, il alla en i6zz chercher uo
afyle dans le ITolfiein ;N m ta+ui démens. il n’en jouit pas longtemps,
il y mourut le 1 9 feptembre de la même
année. On a de lui une multitude d’ouvrages pref-
que tous polémiques, Le roi Jacques I fit brûler par
la main du bourreau fon traité de D e o .
2 ° . Guillaume V o r jliu s , fon fils, a traduit plu-
fieurs ouvrages des Rabbins, entre autres le livre
des Fondemens de l a F o i de Maimonides .
30. Nous ignorons fi CElius-Everhard Vorjlius ,
flé à Ruremonde en 1 y6? , mort en 1 6 2 4 . à Leyde ,
où il profelToit la médecine, étoit parent des précédent.
On a de lui un voyage hiftorique & phy-
fîque de la grande Grèce , un traicé des poiffons
de la Hollande, des remarques fur le fameux livre
de Celfe de re M e d ic â .
40. Adolphe V o r jliu s , fon fils, aufli profefleur
én médecine à Leyde, a donné un catalogue des
plantes du jardin botanique de Leyde & de celles
<jui naiffent aux environs de cette ville. Mort an
1 6 6 3,
. Un autre V o r jliu s , (Jean) né dans le
Dithmarfen, contrée du Holftein fur la mer Baltique,
fut bibliothécaire de l’éledeur de Biande-
bourg. Il mourut en 1676. Ses nombreux ouvrages
qui roulent pour la plupart fur l’écriture-fainte ,
prouvent une vafte érudition tant ïàcrëe que profane,
une grande connoifîance des langues, fur-
tout de l ’hébreu.
VOSSIUS. ( H iß . l i t t . mod. ) Nom illufiré par
plufîeurs favans d’une même famille.
JY! Gérard Vojjius. C e nom de VoJJius n’étoit
originairement que celui de V o s , que lufage fa-
vant de rapporter tout jufqu’aux noms, à la littérature
ou grecque ou latine , a transformé en
Vojjius par une terminaifon latine. Cette famille
des V o s ou Vojfîus étoit confîdérable dans les
Pays-Bas & l’eft devenu dans là littérature. Gérard
étoit prévôt de Tongres. Son goût pour la littera—
turë ancienne l’ayant conduit à Rome, s’y augmenta
confîdérablement. Il vifîta & connut à fond
les principales bibliothèques de l'Italie. Il y découvrit
plufîeurs anciens ouvrages inconnus , des
peres Grecs, il les fit connoitre , il les traduifit
le premier en lat n. C’eft à lui que nous devons
la traduâion des oeuvres de fâint Grégoire Thaumaturge
& de faint Ephram. Mort à Liège fa
patrie, en 160p.
— »«inl cumjlc oc iu i perre a u n e m u i t i tu
«e favans. Belles-lettres , hiftoirè, antiquité faci
& profane , tout ce qui conftitue un favant,
fut familier. Il eut fuccefllvement la dirédion
Collège de Dordrecht , une chaire d'éloquence
de chronologie à Leyde, une chaire de profeïîc
eu hiftolre a Atti’ftcrJam, C’eft un dès plus graf
philologue^ qui ayent exifté. Il a écrit fur le s
hiftoriéns & les poètes tant grecs que latins i fur
les mathématiques, la théologie, la chronologie
la grammaire , la rhétorique, la poétique , les
vices du difeours , les étymologies de la langue
latine; il a écrit 1 hiftoirè Pélagienne. Son traité'
de l’origine de l’idolâtrie , eft peut-être le plus
connu & le plus éfiimé de fes ouvr.iges. Ils font
tous en latin. Ils ont été recueillis à Amfterdam ,
en fîx volumes, in - fo lio . Gérard-Jean VoJJius étoit
né en 1*77, dans le Palatinat, auprès d’Heidel^
berg. Il mourut en 16 4 9 , ayant eu cinq fils favans
comme lui, dont un feul lui a furvécu. t
3P. Deny;s VoJJius , fils aine de Gérard-Jean J
mourut à vingt-deux ans en 1633 , regardé déjà^
comme un prodige d’érudirion. On peut le regarder
aulîî comriié ayant été la vièrinie de ce favoir
precocé & du travail opiniâtre qui le lui avoit,
procure. On a de lui délavantes notes fur le livre
de 1 idolâtrie du rabbin Moyfe-Ben Maimon , elles
font inférées dans le traité de l ’idolâtrie de Gérard-
Jean, fon père.
^ 4e. Françoîs VoJJlus, mort en 1 6 4 ^ après avoir
célébré dans uii poëme une viétoire navale remportée
par l’amiral Tromp.
y . Gérard, mort en 1640, prefque aufli jeune
queDenys, & ayant cependant mérité la réputation
d’un des plus favans critiques du dix-fèprième
fiècle, a donné une édition de Velleïus-Paterculus ,
. avec des notes.
6 ° . On a de Matthieu, frère des trois précédons ,
mort en 1646, une bonde chronique de Hollande
& de Zélande.
Voilà les quatre fils, dignes de lui, que Gérard-
Jean Vojjius eut le malheur de voir périr avant lui.
Il pouvoit dire :
J’ai perdu, dans la fleur de leur jeune faifon,
Quatre fils ; quel efpoir d’une illuftre maifon !
7e. Il ne lui en refta qu’un, le dernier de tous ,
mais c’étoit Ifaac VoJ/ius, cet Ifaac VoJJius à qui
Colbert écrivit au nom de Louis XIV, ce billet
fi glorieux à tous les trois, que rapporte Je président
Hénault:
f r f Quoique le roi ne foit pas votre fouverain ,
il veut néanmoins être votre bienfaiteur, & m’a:
commandé de vous envoyer la lettre de change ci-
jointe comme une marque de fon eftime & un
gage de fa protedion : chacun fait que vous fuivez
dignement l’exemple du fameux VoJJius votre pere,'
& qu’ayant reçu de lui un nom qu’il avoit rendu
iüufire par fes écrits , vous en cenfirvez la gloire
P,-1 r i es vôtres: ces çhqfes étant connues de fa
majefté', elfç fc porte' avec pîaïfîr à gratifier votre
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