vemements, &.la charge de capitainê - lieütènant des
gendarmes Ecoffois ; ü étoit duc & grand en Portugal ;
en Allemagne , gouverneur de la Pruffe , miniftre
d’Etat de l’éleéfeur de Brandebourg , lieutenant-
colonel de fes Moufquetaires & Grenadiers à cheval,
& généraliflime de fes armées ; en Angleterre , lord
& duc, & chevalier de la Jarretière. De cinq fils
qu’il laiffa, trois moururent à la guerre : Othon fut
tué aufiége de Valenciennes en 1656 ; Henri mourut
à Bruxelles, de bleffures reçues dans un combat en
Flandre, ou il fut pris après avoir percé trois efca-
drons ; Charles mourut prifonnier des François , des
bleflures qu’il avoit reçues à la bataille de'la Marfaille,
en 1693 , cil il commandoit lés protestans françois..
SCHONÆUS, (Corneille) ( Hiß. Litt, mod.)
poète latin , né à Goude en Hollande, mort en 16 1 1 ,
auteur d’un recueil de comédies intitulées : Terentius
Chnßianus , feu Comedia facrce, & de quelques au--
ares poëfies.
SCHONER, ( Jean) (Hiß. Litt, mod.) profef-
feur de mathématiques à Nuremberg, né à Carlfladt
en Franconie en 14 7 7, niort en 1547. On a de lui
des tables aftronomiques qui furent appellées refolutcz
à caufe de leur clarté ; on a encore de lui un recueil
d’oeuvres mathématiques.
SCHOOUBIAK, f. m. ( Hiß. mod. ) feéte qui
s’eft élevée parmi les Mufolmans ; ceux qui la pro-
feffent difent qü’il ne faut faire aucune acception des
orthodoxes aux hétérodoxes ; qu’il faut en ufer également
bien avec tous, & qu’il n’appartient qu a Dieu
de fcruter les reins & les efprits. Ainfi l’on voit que
fi la folie eft de tout pays , la raifon eft aufli de tout
pays. Voi'à des hommes autant &. plus entêtés de
leur religion qu’aucun peuple de la terre, prêchant
la tolérance à leurs femblables ; on les accule , comme
de raifon, d’incrédulité , d’indifférence, & d’a-
îhéifme ; ils font obligés de fe cacher de leur doârine ;
on les perfécute ; & cela parce que les prêtres étant
les mêmes par-tout, il faut que la tolérance loit dé-
teftée par-tout. (A . R .)
SCHOT ou S C O T , (Reginald) ( Hiß. cf An?.)
Gentilhomme Anglois, fut condamné au feu en 1384,
pour avoir traité de fable ce que le peuple raconte
des magiciens & des lorciers.
Deux autres Schott^ Schot, ou S cot, ( André &
Gafpard ) tous deux jéfoites , l’un d’Anvers, l’autre
Allemand , font connus : favoir, André , par fon humeur
obligeante & communicative , qui lui a procuré
l’amitié & les éloges des proteftans, aufli bien que
des catholiques, & par de favantes notes fur pîu-
fieurs auteurs , tant grecs que làtin£, par des traductions
de Photius; des éditions de différens écrivains
entr’autres d’Ifidore de Pelufe, des vies de S. François
de Borgia, de Ferdinand Nunriez, & de Pierre Cia-
conius ,& l’ouvrage intitulé Hifpama illufirata. André
Schott, né à Anvers en 1552 , jéfuite en 1586,
mourut en 1629; François Schott , fon frère, membre
de la régence d Anvers, mort en 1622,, eft auteur
de XItinerarium Italict, Germania, Gallice, Hifpania.
Safyard Schott eft connu par fa Phyfica curiofa J
five mirabilia naturat & artis, & par quelques autres
ouvrages à-peu-près du même genre:né en 1608,
mort en 1606.
SCHOTTELIUS, ( Jufte George ) ( Hi(l. Litt,
mod. ) allemand , auteur d’une grammaire allemande
& d’autres écrits fur fà langue , né en 16 12, mort
en 1676.
SCHREVELIUS, ( Corneille) ( Hiß. Litt. mod.
auteur Hollandois très-connu par fon Lexicon, & un
peu moins par fes éditions d’Homère, d’Héfiode, &c.
SCHOUT, f. m. ( Hiß. mod. ) c’eft ainfi que l’on
nomme en Hollande un magiftrat ou officier public ,
dont l’emploi eft de veiller à l’obièrvation de la,
police , & de punir, foit par la prifon , foit par une
amende pécuniaire, ceux qui troublent le bon ordre
& la tranquillité publique. ( A . R. )
SCHULEMBERG, ( Jean de Schulemberg , mar-|
quis de Montdejeu, ) Hiß. de Fr. ) Maréchal de
France, fut fait en 1652 Gouverneur d’Arras, dont
il fit lever le fiége, en 1654, au grand Condé, à
T Archiduc Léopold, & au comte de Fuenfaldagne 9
c’eft-à-dire, que par fa belle défenfe, il concourut à la
viéloire pariaquelle le vicomte de Turenne força le
prince & les Efpagnols à lever le liège. Le marquis
de Montdejeu fut fait maréchal de France en 1658 ,
chevalier des ordres du roi en 1661. Il mourut en 1671*
SCHULEMBOURG,. (Matthias Jean, Comte de)
( Hiß. mod. ) célèbre général du commencement de ce
fiècle. Il commandoit en 1704 , les troupes Saxones du
roi de Pologne Augufte contre Charles XII ; il eut
l’honneur de fè mefurer avec l’Alexandre du Nord ,
& on connoît ce mot de Charles X I I , qui fiiffit à
la gloire de Schulembourg : aujourd'hui Schulembourg
nous a vaincus. Cette viéloire n’étoit cependant que
le choix d’un bon pofte qui garantit les Saxons d’une
défaite, infaillible fous tout autre général ; il corn-;
mandoit encore des troupes auxiliaires du roi de Pologne
à la bataille de Malplaquet , où le prince
Eugène conçut pour lui autant d’eftime que Charles XIL
Ce fut par l’entremife du prince Eugène qu’il paffa ,
en 1711 , aufervice de la république de Venifo; il
fut pendant plus de vingt-huit ans général des troupes
de cette république ; il combattit les Turcs avec
avantage, en 1716 ; il .défendit contre eux l’ifle de
Corfou,& les Vénitiens lui dr efférent une ftatue dans
cette ifle qu’il leur avoit confervée. Nul autre géné-,
ral ne fervit aufli utilement les Vénitiens, & n’eut
aufli conftamment & dans ûn fi haut degré l’approbation
du fénat & du peuple. 11 mourut à Venife en 1743;
SCHULLENSj ( Albert ) ( Hiß. Litt, mod.)
Savant hollandois , enfeignoit à. Leyde l’hébreu & les
langues orientales. On a de lui beaucoup d’ouvrages
remarquables par l’érudition & la critique , des commentaires
for la Bible ; vêtus & regia via hebraiçandi ;
un traité des Origines Hébraïques ; une vie de Salar
din traduite de l’Arabe, & quelques autres traductions
de l’Arabe, &c. mort en 1750.
SCHURMAN (Aiyie Marie de ) ( Hiß. l.itt.mod. )
BUe extrêmement fingulière, & par fes talens oc
par fes écarts. Dès l’entance , elle avoit montré
une fi heuieufe difpofttion pour les arts , qu’elle
les apprenoit tous en très-peu de temps & pref-
que lans maître ; elle les cultiva 'tous & en exerça
quelques-uns avec la plus grande diftinélion ; elle
favoit toutes les langues & anciennes & modernes, le
latin , le grec, l’hebreu, le françois, l’italien, l’anglois,
elle étoit favante en géographie. Labadie, ( Voye^
fon article ) la rendit quiet ifte, & elle fit à fon tour
un grand nombre de profélytes. Cette folie l’occupa
toute entière , & affoiblit en elle l’amour des arts.
Née à Cologne en 1606 , elle mourut en 1678. On
a d’elle dès opufoules , des lettres, des poëfies latines,
une differtation aufli latine,où elle examine f i les femmes
doivent étudier. On a remarqué d’elle une Angularité
fort indifférente-, mais rare dans fon efpèce, les araignées
étoient pour elle un des mets les plus agréables.
SCHWARTZ, ( Berthold ) Hiß. Mod. ) Rien de
plus incertain que l’époque de l’invention de la poudre
à canon ; cette découverte a vraifèmblablement
été faite à plufieurs reprifes. Le Cordelier Anglois,
Roger Bacon , qui écrivoit vers le milieu du treizième
fiécle, expofe nettement & la compofition &
les effets de la poudre ; mais Roger Bacon indique
plutôt des expériences,-qu’il nè fait des découvertes.
Il a plutôt deviné qu’il n’a vu ; Ducange,
dans fon gloflaire au mot Bombarde, rapporte un
compte de Barthelemi de Drach , tréforier des guer-,
res. Ce compte rendu en 1328 , prouve qu’au moins
l’ufage des armes à feu n’étoit pas entièrement inconnu
en France à Cette époque, & il n’y a pas moyen
de croire qu’il s’agiffe là d’ancienne artillerie & d’anciennes
machines de guerre ; les termes du compte
font fans équivoque: pour avoir poudre & autres cho~
fes néceffaires aux canons qui étoient devant Puy
Guillaume.
L’ufàge des canons étoit donc certainement connu
huit ans-avant la bataille de Crécy, dont l’époque
eft le 2 Ç Août 1346, & où on croit que les Anglois
avoient du canon ; cet ufàge étoit même connu
long-temps auparavant ; car on fait aujourd’hui qu’il
y eut une pièce d’artillerie fondue en 1301 ; cependant
beaucoup d’auteurs attribuent l’invention de
cet art à un cordelier allemand , nommé Berçold
Schwanç , (fojet de cet article) , & ils fixent l’époque
de cette découverte à l’an 1380. Ces diverfes
opinions peuvent fe concilier. M. Hume obfèrve que
l’ignorance des arts méchaniques dut ralleritir confidé-
rablement les progrès de ces nouvelles machines ;
que l’artillerie fut a’abord fi mal faite, &. d’un ufage
ii difficile , que produifant. peu d’effet, elle fut fou-
vent négligée; il préfume que les François avoient
du canon à Crécy aufli bien que les Anglois,,mais
que dans la précipitation de leurs mouvemens, ils
t’avoient laiffé derrière eux comme un embarras
inutile. Cette idée peut fatisfaire à tout. Roger
Bacon avoit apperçu ce que la poudre à canon pouvoir
être; des expériences groflières en auront ébauché l’ufage
d’après les lueurs préfentées par ce phyficien ; on
connoît la marche lente-des arts & l’intervalle im-
menfe qui fépare fouvent l’invention d’un art & fa
perfeéfion. Un fiècle entier aura foffi à peine pour
rendre commun & facile l’ufage des armes à feu.
Le grand effet des canons Anglois à . Crécy , eft
peut-être l’époque d’un progrès confidérabîe dans cet
ar t, & Berthold Schwârt£ peut encore, trente-quatre
ans après ( en 1380 ) l’avoir tellemenr perfectionné ,
qu’il en aura fait un art nouveau, & aura mérité
d’en être regardé comme le véritable inventeur.
SCHWERIN , ( le Comte de) ( Hijî. mod. ) général
du feu roi de Pruffe, Si digne de l’être ; il gagna ,
le 10 Avril 1741 , la bataille de Molwhz, & fut
tué en 1757 à celle de Poftchernitz ou de Prague.
SCIOPPIUS , ( Gafpar ) (Hifi. Litt. mod.) C cd
de tous ces favans grofîïers du fèizième & du dix-
feptième fiécles , celui qui a le plus déshonoré la.
littérature par la baffeffe des injures, par l’atrocité des
fatyres , par la violence d’un emportement le plus
fouvent fans objet1, par l’infolence & l’indécence ;
c’eft l’homme qui a fait & fait faire le plus de
mal aux lettres par l’aéfion & la réaétio'n de fon indigne
caraélère fur les autres, & du reffentiment
des autres for lui; il ne refpeéloit aucune perfonne
ni aucune chofe. Le roi d’Angleterre Jacques I l’ayant
contredit for un point d’érudition indifférent, il traita
le roi d’Angleterre dans fon livre intitulé, Ecclefiaf*
ticus, avec un mépris dont ce prince crut ne pouvoir
fe venger que par des voies de fait ; il lui fit, dir-
o n , donner des coups de bâton par le moyen de
fon Ambaffadeur en Èfpagne ; le libelle de Scioppius ,
fut brûlé à Londres, & on crut bien divertir le roï
en repréfentant devant lui une comédie où Scioppius
étoit pendu en effigie. C ’étoit un peu trop fe rapprocher
de Scioppius. Ce furieux écrivain avoit été
proteftant, & fe fit catholique ; mauvaife acquifiticn
pour quelque parti que ce pût être : cependant, corn-,
me la politique de l’efprit de parti eft de louer toujours
ceux qui penfent ou qui parlent comme nous ,
le Cardinal Bellarmin, jéfuite , avoit loué en lui
peniiam fcripturarum facrarum , %clum conveifionis hct-
reticorum , libertatem in Thuano reprehendendo, fapien-
tiam in rege angllcano exagitando. Ainfi, parce que
Je roi d’Angleterre étoit proteftant, Scioppius avoit
fignalé fa fageffe , en lui manquant de refpeéf d’une
manière indigne. Les Jéfoites furent mal récompenfés
de ces éloges dans la faite. Scioppius , né Allemand,
avoit préfenté à la diète de Ratisbonne en 1630 ,
une requête par laquelle il demandoit une penfion ;
les jefoites confoltes for cette requête par l’empereur
& les électeurs, n’y furent pas-favorables; dès-lors ,
la guerre leur fut déclarée , Scioppius vomit contre
eux plus de trente libelles, il publia entr’autres, en
1641 , fous le nom d’Alphonfe de Vargas , un écrit
où il les dénonçoit aux ' rois & aux princes de l’uni-
vers, comme des ennemis publics, relatio ad reges &
principes de Stratagematibus , &c. focietatis Jefu. Il
termine un de fes plus violens libelles par cette fouf^