TA B. XXVIII.
S P H I N X PA MP I N A TRIX.
L E S P H IN X D E LA V IG N E SA U V A G E .
V IT IS L A B R US CA. L IN N.
L A V IG N E SA U V A GE .
S. alisfubangulatis: prinioribus fufcis ftrigis fub tribus punétoque olivaceis: pofticis teftaceis
immaculatis.
Sphinx Myron. Gram. Paj>. t. 247. f C?
V i t fur les différentes efpèces de raifin fauyage. Elle fe fila fur les feuilles une
coque mince le 9 de Juillet, e t quitta fon fourreau le 26; une au tre chenille qui fila
le 8 Septembre ne p a ru t avec des ailes que le 12 d’Avril. Cette efpèce n ’eft pas
commune.
Il eft poffible que ce papillon foit le même que le Myron de Cramer, qu’il dit originaire de
Virginie, mais les proportions de fa figure font très différentes de celles de la nôtre, et il n’a
pas rèpréfenté le point que l’on remarque fur les ailes fupérieures. Soit que ce papillon et
le précédent foient les mêmes que les infeétes de cet auteur auxquels nous les avons rapportés
ou non, ce qu’il y a de certain, c’eft qu’ils leur font alliés de très près, et nous profitons avéc
plaifir de l’idée judicieufe qui les lui a fait placer dans la première divifion Linnéene de leur
genre, après les efpèces qui ont de ces taches en forme d ’yeux, auxquelles, quoique leurs ailes
ne foient pas dentelées, mais feulement légèrement échancrées, elles font plus naturellement
alliées. Elles ont le corps fait de la même manière, il eft gros, court ainfi que le tronc ;
et la refîemblance des chenilles, qui ne pouvoit être connue à Cramer, vient à l’appui de fon
opinion. Dans l’étude de la nature l’efprit devroit toujours avoir en vue les affinités naturelles,
et leur fubordonner tout arrangement artificiel, autant toutefois qu’on peut le faire convenablement
; jufqu’à ce qu’enfin un plus grand aftemblage d’objets vraiment alliés les uns
aux autres, et confidérés d’après une plus grande échelle, pût nous aider à découvrir des ca-
raétères artificiels plus certains et plus étendus. Ceci n’eft pas très difficile à éxécuter, fi on
fe tient renfermé dans des limites étroites telles que celles d’une efpèce dans un genre, quoique
trop d’habiles naturaliftes modernes, et tous les compilateurs, placent les efpèces, comme fi
jamais aucune idée d’affinité naturelle n’avoit eu d’accès dans leur efprit.