T A B. y.
P A P I L I O E 17 B t / L E .
L E SO U F R E D ’A M É R IQ U E .
C A S S IA CH AM Æ -C R IS T A . L IN N.
LA CASSE C R E TE L L E .
3. D A N A I C A N D T D I.
P . D. alis integerrimis rotundatis luteis margine punétis nigris: fubtùs punéto gemino fer-
. rugineo argenteo.
Papîlio Eubule. Lirm. Sjfi. Nat. 764. Fabr. Entom. entend. V. 4. 209. Cram. Paj>. t. 120. f. E. F. '
L a chenille v it fur ce tte efpèce de cafle. Une d’elles fila fit coque le 30 d’Août, fê
métamorphofa le lendemain, et l’infeéte p a ru t dans fon état parfait le 10 de Septembre.
Une au tre fila le 23 de Septembre, fe transforma le 24, e t fo rtit de fon
.enveloppe le 6 d’Oétobre. Celle-ci n ’eft pas une chenille commune, quoiqu’on la
trouve aufli en Virginie.
C’eft une chofe curieufe que d’obferver la conformité de couleurs entre les fleurs de cette
plante et la mouche qui s’en nourrit. Nous aurons occafion de remarquer d’autres exemples de
la même efpèce, et il y en a beaucoup dans la nature. Quelquefois ces refiemblances paroif-
fent n’avoir d’autre but que de protéger l’infeéte ; comme quand une chryfalidc refîembleà
l’écorce à laquelle elle eft fixée ou une chenille à la fleur ou à la feuille qui la nourrit; mais ici
un pareil but paroît avoir été manqué. De telles refiemblances, en fervant à exercer l’attention
et le difcemement foit des animaux deftinés à dévorer la mouche, ou de ceux qui fe nourrik
fent de la.fleur, augmentent-elles la fomme générale de leur bonheur, en conféquence de l’ufage
qu’ils ont fait de leur intelligence et du fuccès qui la fuivi ? ou bien peut-être ces papillons,
célébrant
. -------- - leur joyeux hymenée, leurs paifibles amours,
peuvent trouver un charme particulier dans les couleurs de la fleur ici repréfentée, comme refi
femblant à celles, qui fans doute plaifent le plus à leur imagination, et qui fervent à parer leurs
mâles. Ainfi ils aiment à voltiger autour d’elle, et à pondre leurs oeufs fur la plante même né-
tefîaire à la nourriture de leurs petits. Une des choies les plus difficiles dans la nature, c’eût
de rendre compte de ce penchant irréfîftible que les infeétes, dans leur état parfait, ont à dépo-
fer leurs oeufs là où les petites chenilles trouveront une nourriture qui leur eft propre, quoiqu’ils
n’ayent eux-mêmes aucun goût pour le même aliment, et qu’ils foient fouvent incapables de
prendre aucune nourriture durant le dernier et court période de leur vie où ils propagent leur
efpèce. Sil eft poffible de faire quelques découvertes fur cette matière, elles nous conduiront
à des fpéculations très curieufes et très inftruétives; et foit que nous en retirions quelque
avantage ou non, nous fommes fûrs que rien de ce qui a occupé l’attention-de l’efprit éternel
et infini ne peut être indigne de celle d’aucune de fes créatures raifonnables. Au contraire après
•leur plus beau privilège,-qui eft de pouvoir imiter fa bonté, leurs jouifîances les plus pures
confiftent à contempler les opérations infiniment-variées de .cette-même bonté, dirigée pat
une fagefle infaillible, dans les fphères des êtres qui ne les intérefient point immédiatement.