T A B. XII.
P A P I L IO P A S S I F L O R Æ .
L A G R A N D E F R IT IL L A IR E D ’A M É R IQ U E .
P A S S IF L O R A IN C A R N A T A . L IN N .
LA FL EU R DE LA PASSION CO U L EUR D E CHAIR.
P . N. alis dentatis fulvis nigro maculatis: fubtus maculis triginta argenteis.
Papilio Paffifloras. Fabr. Entant. entend. V. 4. 60.
P. Vanillæ. Lhm. Syft. Nat. 787.
U n e de ces chenilles fe fufpendit par la queue le 8 de Juille t, fe changea en une
chryfalide le 9, e t p aru t dans fon état parfait le 17. Cette efpèce eft quelquefois
commune ; mais certaines années elle eft très rare. Elle ne fe trouve pas en V irginie.
Son aliment eft la fleur de la paflion couleur de chair, Pqjiflora incarnata,
dont la cofie, quand elle eft mûre, eft pleine de graines environnées d’une chair d’u n
jau n e pâle, dont le goût reflèmble à celui de l’orange, feulement il eft plus fade, e t
quantité de perfonnes en fo n t leu r nourriture. L a plante eft une herbe incommode
quand elle s’établit quelque part.
Nous adoptons le changement de nom de cet infeéte, fait par le Profefîèur Fabricius,
parce que les obfervations de M. Abbot confirment celles de M.Von Rohr * ; favoir, que la vraie
nourriture de la chenille eft une efpèce de fleur de la paflion. Et quoiqu’elle fe nourrifie
aulH de vanille, néanmoins, comme on la trouve dans des climats où cette fleur tendre et
locale ne croit jamais, il doit y avoir certainement quelque autre plante qui lui ferve de nourriture.
La fleur de la paflion et la varàïle font toutes deux placées par Linnæus dans fa clafle
hétérogène Gynandria: de ce que cet infeéte fe nourrit indifféremment de ces deux plantes,
nous n’en tirerons pas un argument en faveur de leur affinité, ni nous n’en concilierons
rien en faveur du fyftème de Linnæus. Cela prouverait auffi peu à cet égard qu’une infinité
d’autres raifonnements qui ont été faits contre ce fameux fyftème; d’autant plus que le genre1
de PaJJtflora n’appartient proprement en aucune manière au Gynandria, qu’au contraire il eft*
avec raifon renvoyé par le célébré Schreber, à Pentandria Trigynia, les étamines n’étant pas
placées au deffus du germe, mais au deffous.
* Fabr. loc. cit.