INTRODUCTION.
•lilisi till certain (¡('¡tiv de lixiUs elles tlonnonl des vnnélés. Si enfin elles
porlenl. sur IV.iisomble do la machine animale, si elles résultent de proprirtés
et d'apliludcs parlicidières, et ([irelies se transmettent avec ecrtiliide,
par voie de jn'-rn'ralion, des parents aux descendants, elles forment
des rares.
Les rncii" sont donc des variétés caractérisées et constantes de Tespèce;
li'lle est la définition la pins simple qu'on puisse adoptei', si roii veut
mettre le lanj>-aj]-e de la zootechnie en harmonie avec celui des sciences
naturelles. Mais l'idée exacte et complète de \nracp implique, en économie
du bétail, inic association de caractères et d'aptitudes répondant à cei-tains
besoins d(' la consommation, une \aleur précise, un emploi dans un
milieu approprié et une innnuabililé dans rensemble, une certitude dans
la transmission des trails dislinctifs, (|iii garantissent contre toute modification
sensible lani ipie les animaux restent dans les mêmes conditions.
Les éleveurs sont {(énéralement trop prodi{[ues du nom de race; cbatjue
localité vent avoii' sa race, et la pins lég'ère nuance dans la robe sullit le
plus oi'dinairenieni pour appuyer cette prétenlion. Au point de vue praticpie,
la race, pour mériter ce nom, doit s'élever, pour ainsi dire, à la
hauteur d'une espèce :oolechiiiijt{e. Celte manière de voir se juslilie par
le rôle nu'me des animaux domestiques dans Téconomie rurale.
Pour la /oolechnie les animaux domestiques sont des machines, non
, pas dans l'acception (îj^urée du mol, mais dans son acception la plus l'i-
([Oiirense, telle (pie radmetlenl la mécani(|ue el Tindustrie. Ce son! des
machines au nu'me litre (pie les locomotives de nos chemins de 1er, les
appareils de nos usines où Ton distille, où Fou fabri<pie dti sucre, de la
fécule, oil Ton lisse, où Ton moud, où Ton transforme une matière (|uelcompie.
Ce son! des macinnes donnant des services el des'prodnits.
Les animaux man|>-enl : ce sont des machines ([ui consomment, (jui
Lrùlent une certaine (pianlité de rombnslible d'une certaine nature. Ils
se meuvent : ce sont des machines en mouvement, obéissant aux lois de
la mécanique. Ils donnent du lait, de la viande, de la force : ce sont des
machines fournissant un rendement pour une certaine dispense.
Ces machines animales sont consiruites sur un certain plan; elles sont,
com])osées d'éléments déterminés, (Yorganes, comme le disent ensemble
Tanatoniie et la mécanique. Toutes leurs parties ont un certain ag-encemeiit,
conservent entre elles certains rapports et fonctionnent en vertu
de certaines lois, pour donner un certain travail utile.
L'activilé de ces machines constitue leur vie pi-opre, (|ue la physiolof>-ie
résume en ¡piatre jurandes "fondions : la nutrition, la reproduction, la
sensibilité et la locomotion. Ce l'onclionnement, (|ui caractérise la vie, est
aussi la condition de notre exploitation zootechnitpm, l'occasion de dépenses
el de rendements, que nous devons balancer de manière à atténuer
les prix de revient pour accroître les proiits.
Mais ces admirables machines ont été créées [lar des mains plus puissantes
(pie les nôtres; nous n'avons pas été appelés à réjj'ler les conditions
de leni- existence et de leur marche, et, pour les conduire, les multiplier,
les modilier, nous devons d'abord les connaître, sous peine de les dé-
, et de laisser prendre dans le jeu fatal de leurs eng'renag-es nos
peines, noire temps, nos capitaux. Mieux nous connaissons la conslruction
de ces machines, les lois de [eui- Ibnctionnement, leurs exig-eiices el
lenrs ressources, plus nous pouvons nous enjj-ager avec sécurité el avaiila^
ro dans leur exploitation.,
La ba.se de toute étude, comme aussi celle de toute pratique en économie
du bétail, de toute pratique sérieuse et lucrative, est donc dans
la phijsiologie. Qu'il l'ail cherché, ou ([u'il Fait rencontré par intuition ou
par hasard, l'éleveur qui trouve le succès a été Tobservateur exact des
lois physiolofj'iques; ri}Tnorance de ces lois conduit aux erreui-s économiipies,
leur violation est punie par les pertes induslrielles. Le but de la
IJI phjsiolofîie
est io fonileiwnt
de Viconomic
ISTRODUCTIOS.
ücsorvicps dislliii
p.'uveiil 01 ro
hovinezooteclinie,
si elle veut devenir la lliéorie de l'application, doit efre de
donner la physiolo([ie pour fondement à l'économie, cl de fournir ainsi
des renseig-nements précis à ragriciilture, à laquelle elle emprunte ses
moyens (Faction.
De ce point de vne industriel, le seul où la zoolechnie trouve sa véritable
place, l'étude des races se montre, moins comme la constatation des
variétés d'une espèce zoologique, que comme l'appréciation de machines
diverses, d'après les données de la physiologie; cette appréciation doil
condnire à la comparaison des races, et la comparaison à leur classification
d'après leur vfilenr.
Or, dans les races bovines, les seules qui nous occupent ici, trois
"grandes aptitudes peuvent être développées el conslitner trois sorles de
machines vivantes, répondant à Irois natures de services : l'aptitude à l'engraissement,
l'aptitnde à la production du lait, el l'aptitude au travail.
()uel est l'ensemble de conditions ([ui caractérise la machine animale la
plus complète pour chacun de ces emplois; ([uel esl le lijpp de la perfection
pour chacun de'ces trois buts divers? \oilà la pi-emière question à
résoudre, le premier jalon à poser, avant de s'engager dans la description
de ciia([ue race en particulier. Celte description ne sera ensnile aulre
chose (pie la conironlation de cliaipie race avec chacun des trois types
préalablement dessinés, ponr inesiirer jusqu'à (piel poini, sont réalisées
les qualités de l'un et de l'autre, jus(pi'à quel degré la race est laitière,
travailleuse, ou bonne ponr l'engTaissement. Sans doute les renseignements
précis, les expériences rigoureuses et comparatives manqueront
encore trop souvent pour que cette étude puisse vivo complète dès aujourd'hui;
mais, je l'ai déjà dit, le but esl ici de constater l'étal aclnel, et
d'indicpier du même coup où nons en sommes et ce qui nous manque.
VAX prenant ailleurs un point de départ, ou en s'inspirant d'autres
idées, on a compris el tracé de bien des manières diverses Fhistoire des
races JjOA'ines.
Quelques écrivains ont admis, explicitement ou implicitement, la di-
\-ision des races en naivrelles et aHiJicielles, voulant ¡ndi(¡uer par là diMix
sortes de causes sous l'inlluence des(]uelles les races prendraient naissance
: les unes se produisant exclusivement suivant l'ordre de la nature,
les autres imagin(H's el combimVs par l'homme. Cette distinction a en
le plus souvent pour but d'opposer les races diles naturelles aux races arlilicielles,
el d'élablir la supériorité des premières sur les secondes.
En ivalilé il n'y a qu'une seule espèce de causes modificatrices agissant
sur les animaux : les causes naturelles. SenlemenI ces causes peuvent
avoir leur plein eilel en dehors de toute inter\enlioii de l'homme,
ou l)ieii ellt>s peuvent (Mre surveillées el dirigées par l'éleveur, (pii préside
à leur action en vue d'un ivsnllal pr(Tii et cherché. Plus ou moins
(''clairée el coiilinue, celte inlervention de l'homme a loujonrs eu lien dans
la production des races, depuis l'origine des temps historiques, depuis la
p(TÍode la j)lus pastorale jusf[u'aux perfectionnements de l'assolement alterne
el de la culture industrielle. Les animaux domesli(pies ne se sont
jamais rencontrés à l'état de pure nature, el surtout ne s'y rencontrent
plus depuis longtemps, à Fcxceptioii de ceux (pii sont redevenus ind('-
pendanls, comme les tarpans d'/Vsie el les alzados fl'Amériqiie. Le cheval
arabe, que l'on s'est plu à présenter et à vanter comme l'animal de la
nature, ne justilie pas plus celle ([ualilicalion que ne le ferait son antagoniste,
le cheval anglais de pur sang; Fun el Fautre sont le produit de
l'industrie de Fhomme, plus ou moins simple ou coûteuse dans ses procédés;
la seule diderence entre eux, c'est qu'ils n'appartiennent pas à la
même civilisation. On en peut dire autant de la race électorale des moutons
mérinos comparée à la race africaine des moulons de Téhessa, du
boeuf Durham comparé au boeuf hongrois.
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