INTRODUCTION.
l a i n e làchctù des l i s s i i s , en m ême lemps quel l e annonce un animal dont
l e s viscères sont i'ali(]-ués par une al imentai ion plulôL volumineuse que
s i i h s l a n l i e l l e ; rélracléc, elle est l e sig-ne de f ond i ons digeslives ordinairemenl
peu a c t i v e s , ou d'un épuisement momentané qui doi t rendre l'animal
suspect.
Q u a n d la réj j ion abdominale prend la forme qui l a met e n harmonie
a v e c Pavant-main, la réj^ion loud)airc, les r e i n s , ont une certaine largeur
oîi les m u s c l e s j^euvenl prendre Tépaisseur voulue; le liane ne se creuse
pas et rest e plein; d u v e n t r e à T a r r i è r e -ma i n les l i gne s se c o n t i n u e n t sans
i n é g a l i t é s entre toutes les parties; en un mot , ce qui s e s t passé autour
de la cavi t é dn thorax se p rodui t avec l a même régularité autour de l a r é -
g i o n ajbdoniiiiale. Il s'établit ainsi, de Tavant à Tarrière de l a machine,
une uniformité, une luarmoni e qu'on traduit bien, dans le l ang a g e ordin
a i r e , en disant que l 'animal est smvi.
Il est facile de comprendre, d'après ces not ions , ([ue la ligne supér
i e u r e du corps , du gar rot à rattache de l a q u e u e , doit être aussi droite
(|ue possible chez tous les a n ima u x de Tespèce bovine; c'est la seule dir
e c t i o n qui soi t compatibl e avec la s t ruc tur e normale des d i v e r s e s régions
d u tronc, [elles c|ue j e v iens de l e s d é c r i r e . Mais il y a , p o u r chaque s e r -
Aice, d'autres raisons (|ui font de cette rectitude de la l igne supérieure
ihi corps une condi t ion de b o n n e confonnation.
C h e z les a n ima u x de t ravai l , cette rectitude indique que tous les é léments
vertébraux sont étroitement et solidement liés entre eux, d e manièi
e à Iransmettre intacte, de l'arrière-main à Tavanl -main, l'impulsion
q u e donne à la machine la détente des m emb r e s postérieurs. Sans cette
r i g i d i t é du g rand levier dorsal, la ¡breo irait se d é composant de vertèbre
v.n \ertèbre, se perdant dans toutes les p a r t i e s l igamenteuses, et n'agirait
([u'aiTaiblie sur l a résistance. D'ailleurs cette ligne droite annonce que
les luenihres, les v i s c è r e s et les p a r t i e s latérales du corps sont vigoureusenu'iil
portés par la v e rge inilexible à laquel l e ils sont appendus. La r e c -
titude de l a l igne dorsale est d o n c le s igne général et spécial de la force
p r o p r e de la machine.
C h e z les a n ima u x de b o u c h e r i e , cette rectitude prouve aussi une relation
convena])le entre le poids des p a r t i e s appeniliculaires et l a force de
r é s i s t a n c e de l a tige osseuse formée par l e s v e r t è b r e s ; mais elle devient,
e n outre, j)0ur ces m a c h i n e s spéciiiles, une condi t ion de leur forme gén
é r a l e qui doi t les a p p r o c h e r le p lus possible du c y l indr e , ou m ême du
p a r a l l é l i p i p è d e rectangulaire, et qui e x i g e , par c o n s é q u e n t , l'horizontalité
de l a l i g n e du d e s sus en m ême temps que le p a r a l l é l i sme de cet te ligne
et de cel l e du dessous.
C h e z les v a c h e s laitières, la l i gne supérieure reste droite si l a colonne
v e r t é b r a l e est e n l iarmonie, par sa force de résistance, avec la masse
i n e r t e qu'elle soutient, et si d e s gestations prématurées ou nombreuses
n e l'ont pas fai t fléchir.
A la rectitude de l a l i gne dorsale est l i é u n c a r a c t è r e qui d o i t aussi se
r e n c o n t r e r chez tous les anima u x , quelle que soi t leur destination partic
u l i è r e : c'est l a h aut eur égale de l ' a v ant -ma i n et d e l ' a r r i è r e -ma in, déterminant
l'horizontalité du corps. Chez les animaux mlevés, les viscères
a b d o m i n a u x sont poussés sur l e d i a p h r a gme et n u i s e n t ainsi ù l a fonction
r e s p i r a t o i r e , surtout quand ils sont remplis d'aliments. De p lus , le poids
total se répartit inégalement sur les m emb r e s postérieurs et ant é r i eur s ;
c e u x - c i sont continuellement surchargés dans la station et dans le mouv
e m e n t , et l 'équi l ibr e est inc e s samment rompu entre les for ces de s u p -
p o r t et les forces d'impulsion. Pour les animaux de travail ce défaut
amène une p l u s grande fatigue et une ruine plus prompte. Chez les f e -
m e l l e s en g e s t a t ion, le poids d u foetus s'ajoute a u p o ids des v i s c è r e s pour
complic[uer l a di f f icul té des m o u v eme n t s respiratoires, durant une période
o ù la circulation est d é j à entravée dans sa m a r c h e ; la tendance du foetus
à tomber dans la cavité abdominale rend ensuite la parturition plus lab
o r i e u s e .
IiNTUODL'C TION.
S i tous les carac t è r e s dont j e viens de par ler indiquent le b o n état de
la machine animale, il e n est d ' a u t r e s qui s 'y r a t t a c h e n t , comme des e f fet s
à leur cause, et sont aussi la c ons é quenc e d'un accomplissement normal
des grandes fonctions de nut r i t ion. Tel e s t , p o u r tous les t i s sus , une (|ualité
général e qui ne se r encont r e que d a n s les o rgani smes bien constitués,
dans les m a c h i n e s (¡ui u t i l i s e n t convenablement les mat é r iaux qu'on leur
donne à élal)orer; les muscles doivent toujours garder un certain dével
o p p e m e n t relatif, une certaine fermeté, une résistance moyenne à la
p r e s s i o n , qui a c cusent la v i tal i té, l'élasticité, la souplesse de l eur s fibres.
C o m m e nous le v e r r o n s bientôt, les mas ses musculaires prennent un v o -
l u m e variable suivant la spécial i t é des a n ima u x , , et suivant la condition
des individus chez lesquels on les o b s e r v e ; mais elles ne doivent jamais
e i r e ni l lasques , ni là d i e s , ni rédui tes à l 'excès, ni des séchées , et accuser
ainsi une g r a n d e faiblesse ou u n e g r and e pauvreté de nature.
( ) u a n d ces d é f aut s existent chez un a n ima l , ils s e trahissent également
par les carac tères du système osseux, par c e u x du système cutané et de
-ses appendices. Ainsi le veulent la connexion et l 'ha rmoni e nécessaire ([ui
r é g n e n t entre toutes les p a r t i e s de l 'économi e animale sous l'iniUience des
g-randes lois de nutrition.
L e s(juelette n'a p a s l a m ême force, ue p r e n d pas le même développement
et n'exige pas les m ême s proportions entre les r a y ons osseux chez
tous les a n ima u x ; mais, chez tous, l'ossature doit offrir, dans ses parties
p r i n c i p a l e s , les s igne s ((ui e x c l u e n t la débilité des o r g a n e s et la grossièreté
des é l éme n t s histologiques. Ces s i gne s se p rononcent principalement
s u r les p a r t i e s oii les os ne sont pas recouver t s de muscles épais, à la
t è t e , aux e x t r émi t é s inférieures des m e m b r e s , à l a queue . Une tète grosse
et lourde, des p a t u r o n s massifs et épatés , une q u e u e haut attachée, énormément
forte à sa naissance, courte, trapue, oii toutes les saillies des
v e r t è b r e s sont effacées, sont les indices certains de l a texture pour ainsi
d i r e spongieuse dn tissu osseux, et d 'une nature sans distinction. Une oss
a t u r e volumineuse indique plus do masse que d e force, plus de m o l -
l e s s e (|ue d ' éne r g i e , un développement qui s'est produit plutôt dans hs
e n s de l 'expansion que dans celui de l a concentration de l'activité form
a t r i c e , un animal mauvais consommateur. La netteté des formes de
l.outes les par t i e s , leur légèreté, leur linesse relative coïncident ordinair
e m e n t avec la compaci t é des tissus et la distinction de l(uile la machine.
C h e z les b ê t e s de travai l , ces caractères sont favorables à la puissance;
c h e z celles qui doivent fournir de la viande et du lait, ils promettent
p l u s d'aptitude spéciale.
L a peau doit offrir des indices ([ui s o i e n t d'accord avec les précédents,
e t , comme elle est f a c i l ement accessible aux inv e s t i g a t ions (le la mai n el
de l'oeil, elle fournit des caractères inq>ortants, toujours explorés avec
pi'ofit. Dans aucun cas elle ne doit être sèchr et dure, spongieuse, ten
a c e , étroitement adhérente aux p a r t i e s sous-jacentes, sous peine de r é -
v é l e r , dans le l'onctionnement de la machine et dans la textui-e de ses
p a r t i e s , des défaut s du même ordre (¡ue c e u x d'oii nous lirions [oui à
l ' h e u r e l'indice d'une nature sans linesse.
L ' é p a i s s e u r de la peau, si d'ailleurs elle n'est pas excessive et qu'élits
' a l l i e à l'élasticité, à la souplesse, à l a mol lesse, à une c e r t a ine ductilité
(|ui lui p e rme t de s e détacher aisément du corps quand on la tire en sens
d i v e r s , et d e r e v e n i r promptement sur e l l e -même ([uand on l'idjandoune.
est un caractère qui peut se rencontrer avec avantage chez tous les ani -
m a u x de l'espèce bovine, quelle que soi t leur destination. Il est d'accord
a v e c tous les aut res signes qui indi quent c[ue l'animai se noui-rit bien et
q u ' i l est d e b o n n e nature.
C h e z les animaux spécialement aptes à l'engraissement, la peau p r é -
s e n t e généralement plus de f inesse, comme j e le dirai plus loin, et u n
t i s su cellulaire sous-cutané plus développé; mais il ne faut pas croire
q u ' u n e peau médiocrement épaisse, quand elle offre, d'autre part, toutes
l e s qualités que j e v iens d'indiquer, soit nécessairement un s igne fâcheux