I N T I I O D I C T I O S .
Tous otMix (iiii ont \ ii le bétail des parcs de rAnjjleterrc et qui onl élé
lénioins de ses (ninsibiniialions de couleuralTirmeni que la race de Devou,
(|ui est l'OUfje, que la race de Pembroke, qui est noire, que la race Westlli{
i-lilau(l, (|ui esl noire, blanche, brune, iauve, blaireau, brun roujj-e,
el de couleurs iiuMées, sont priniiti\emenl identiques i\ la race blanche,
des lorèls, el dérÏA ent de cotte race.
I) autre part, nous savons (|ue les animaux douie.sti([ues, ({uand ils
passeni à l'état indépendani. Unissent par prendre une couleur uniforme,
t;omme le prouvenl les faits relalifs aux cbei anx et au bétail libres de l'AnuTique
du Sud. Ce résultai s'explique facilement par l'identité et la permanence
des influences (pie subisseni les animaux, et par l'action conlinue
des étalons les plus Yijfoureux, ([ui iniposeiil leurs caractères ii la
troupe. Or ces inojeus ne sont autres, en réalité, (|ue ceux dont di.spose
l'éleveur ipii venl améliorer les races par sélection.
(jonunenl naissiuit et se maintiennent les mêmes couleurs dans les
l'aces dojnesiii|ues qui se distiujjnent par la constance de teinte de leur
robe'? Par le choix d'aninumx ipii olfrent la couleur qu'il s'agit de génér'alisec;
par l'exclusion rig'ouceuse de tous les reproducteurs qui présenli'ul
li!s plus léjfères déviations; par l'épuration persévérante de {féné--
ration en ¡¡'énération. Et cependant, malgré tous ces soins, el bien que la
cmdeuc soit li' caractère le plus saisissable, le plus facile à défendre, des
altérations se manifestent souvent, même dans les races les mieux sui'-
veillées. (i'esl ainsi que, dans la race anjflaise du Nord-Devon, dont la
robi- est rouge vif, apparaissent quelquefois des individus qui onl une
tendance à prendi-e des taches blanches sur la face et sur le corps; ou
les éloigne de la reproduct ion, el la robe de la race conserve ainsi sa purelé
cl sa hrillante leinte. Mais dims le Sud-Devon, où l'élevage est moins
scnqiuleux, le blanc se montre fréquemment sur le corps el aux extrémités.
Le même fait se produit chez nous pour la race de .Salers, dont la
robe est analogue à la robe du Devon : le blaue se rencontre parfois
mais il est repoussé par les éleveurs de l'Auvergne, comme par les éleveurs
anglais, et la race de Salers garde et perpétue sa couleur caractéristique.
11 en est tout à fail de même pour la race rouge d'Allemagne.
Au lieu d'écarter de la reproduction les individus (|ui montrent ces
accidents, supposons qu'on les choisisse, au contraire, comme reproducteurs,
n'est-il pas évident qu'on arrivera, sans croisement, à modifier, à
transformer la couleur'? Des faits de cette nature se sont passés sous nos
yeux. A une certaine époque, on a recherché, en Normandie, les animaux
de robe caille : les animaux de robe aùlk ont élé bientôt Irès-nombreux.
Depuis quelque temps on estime plus généralement les animaux hnms
bnngc's : la robe bnme hringce domine. La race de Durham portait d'abord
une robe pie-i'ouge, ou toute blanche, ou tout entière rouge; le rouge
oll'rait des teintes nombreuses, qui arrivaient |)resque jusqu'au jaune. On
trouve encore dans cette race des spécimens de toutes ces robes; mais
aujourd'hui c'est le rmum qu'on préPere, et cette disposition parliculière
des tons rouges et blancs est la plus répandue.
Parmi les races dont on a considéré la robe comme ne |)ouiant être
modifiée par la sélection, on a spécialement désigné la race de Scluvylz,
et l'on a porté une sorte de défi à lous les éleveurs du monde de changer,
sans croisement, la couleui- caracléristiipie de celle race. L'expérience
n'est pas ii l'aire; elle est faite. Le pelage de la race de Sclnvjtz est d'un
brun foncé; tout le long de la face dorsale du corps règne une bande
qui s'élargit plus ou moins el qui est d'une teinte jaune d'ocre paie; la
face interne des membres, l'auréole autour du muille et les longs poils
de Tmlérieur de l'oreille sont de cette même teinte. Il n'est jjas rare ipie
toutes les parties jaunât res prennent plus tic surface, ipce l'aire de la face
supérieure du corps envahisse les côtes et les lianes, (ju'elle su])pi'ime la
couleur brune ordinaire; on obtient alors des variétés uondn'euaes, dont
quelques-unes oll'rcnl des robes lOllt ClîÎJOi'lîS il III) Jj'l'IS plus ou IU0II1S
b r u n â t r e , plus ou moins jaunâtre, cl même pi'csqne loul à l'ail blanches.
— miJ^M.
bi ^loctioii
soroil incapahk
I N T R O D U C T I O N .
Il est évident que la sélection peut aider, à sou gré, lelle tendance de préférence
à telle autre, ou s'opposer à toute espèce d'altération de la couleur.
C'est par sélection <pie s'est formée la race à ceinture d'Appenzell,
comme aussi se sont produites les races à ceinture de Sommersel et de
Hollande.
Tout en revendiquant, pour la sélection, la possibilité de changer la
couleur, je ne pi'étends pas (pi'elle pourrait faire passer la robe "d'une
race par toutes les nuances, suivant son caprice. Les modifications de
leinles sont soumises ii des lois qui ne sont pas encore toutes connues,
dont d ne saurait d'ailleurs être question ici, mais ipii limitent l'action de
l'éleveur, bien qu'elles lui laissent encore une grande latitude. An reste,
j e ne me suis arrête sur la question de couleur que pour ne laisser sans
quelques mots d'éclaircissement aucun dos doutes soulevés contre la
sélection; car, en définitive, il n'est pas le moins du monde besoin de
changer la robe d'une race pour l'améliorer. Nous possédons, ponrchacnn
des services que nous rendent les espèces domestiques, des races excellentes
de pelages variés.
Enfin, une dernière faculté a été conteslée à la sélection : c'est celle
de pouvoir modifier la conformation d'une race jusqu'à la rendre sem-
' hlable à celle du type le plus perfectionné. Une pareille objection tombe
devant ce seul l'ait, que les races supérieures doivent leur naissance aux
procédés de l'amélioration sélective. Mais les lois physiologiques ajoutent
aussi leur autorité à celle de l'expérience, pour établir la même conclu-
.sion.
La conformation spéciale à tel ou tel type n'est pas une réunion de
caractères combinés par un simple hasard et répondant par bonheur aux
exigences des services que nous demandons aux animaux. Comme je
l'ai sommairemenl indiqué, en traçant la caractéristique des grands types
de l'espèce bo\ine, la conformation n'est antre chose que la résultante
d'un ensemble de forces agissant sur l'ensemble de la machine animale
et concourant toutes il un même but. Pour oblenir cette unité d'action, il
suffit de placer l'animal sous l'influence de conditions statiques appropriées,
et bientôt l'organisation reflète par ses formes les modifications
(pi'clle reçoit dans son fonctionnement. La sélection est éminemment
propre à amener cette solution, et elle y est seule propre; cai- le croisement,
s'il est diffus, est incapable de licn fixer; s'il est suivi, il substilne
simplement une race à une autre, la race ipii sur^il ayant elle-même forcément
reçu de la sélection sa conformation avec ses aptitudes.
On a souvent, à propos des ([uestions qui nous occupent, fait des
excursions dans l'Iiistoirc des races humaines. Les partisans exclusifs rlu
croisement ont cherché des arguments à l'appui de leur ihèse dans la
constance de certains types en Europe; ils onl fail remai-ipier ipie les
causes multiples qui en auraient dû effacer ou modifier les traits, le
temps, leclimal, la nourriture, la civilisation, les onl respectés. Ils en
ont conclu (pie toutes les influences (|uc nous pouvons faire ou laisseiagir
ne sauraient changer les formes de ces races, et que le croisemeul
seul aurait assez de puissance pour opérer une modification.
il y a ici confusion et fausse interprétation des faits. S'il existe un ph('-
iiomène ellinologiipie important, c'est de voir (pie, malgré les courants
mongols, finnois, caucasiques, aryens, mêlés au grand. . . . des peuples
européens, les races fixes el constantes ont eu une telle puissance d'atavisme,
une lelle force de conservation et d'élimination de ce (pii n'étail
pas elles, que les éléments étrangers ont disparu absorbés. Le lemps, les
invasions, la grande bâtardise du moyen âge n'ont pu enlever aux nations
germanique, Scandinave, slave, celii(|ue, grecque et autres, leurs caractères
pbysi(iues dislinctifs, ni même leurs traits moraux. Ces résultats ne
sont pas de nature à justifier l'opinion que les croisements peuvent seuls
changer les formes; ils témoignent, au contraire, de l'impuissance des
croisenients contre la persistance des types.