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¡nTi]iivmenl dili.
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il(!S 1-aces. II ii'osl, en réalité, qu'uno parliciilarilé dans un ..ensemble de
pliénoniènes de même ordre.
(7esl poui- ramener le cas par lieu liei- au principe comniiiii (|iu relie
les faits de même nature, que j'ai g-éuéralisé la signification de Xatavisme et
iMiijiloyé ce mol, non comme synonyme de coup en (in-ière, ainsi qu'on
me la Îail dire, mais comme désig'nalion dune des lois qui président à
la perpéLuilé des types dans les races aussi bien que dans les eqjèces.
En réalité, Yatavisme ainsi entendu n'est autre chose que le faisceau,
j{i'ossi à cbai[ue g'énéraiion, des forces individuelles de chacun des reproducteurs
precedents, restés soumis aux mêmes influences; c'esl la résul-
Innte de toutes les forces parallèles, toujours dirigées vers nu même but.
L'énergie avec laquelle l'espèce ou la race défend son lype contre toute
fdiéralion, avec laquelle, par conséquent, chaque reproducteur transmel
ini.acts les caractères de ce (ype, est proporlionnelle au volume du faisceau
ainsi formé, à la somme des forces parallèles ainsi accumulées; elle
peul être ég-ale à la force de plusieurs centaines de siècles.
Outre celle puissance t[u il tient de ses ancêtres pour en perpétuer la
race, chaque i-eproducteur peut avoir lui-même subi des modificalions
(pill est capable aussi de IransmelLi-e à ses descendants. 11 agit alors en
vei'lu de son activité propre, déterminée elle-même par l'étal constitutionnel
actuel de l'individu, par son âge, par ses antécédents.
Tout reproducteur, envisagé sous le rapport de la transmission de ses
(jualilés à ses produits, a donc un double rôle : il agit comme représentant
de SCS ascendants, qui ont, en quelque sorte, déposé en lui tous les germes
vivants ([u'eux-mêmes avaient reçus de leurs ancêtres; el il agit en raison
de sa puissance particulière, pouvant communiquer, dans une mesure
déterminée, ses formes actuelles, ses facultés, ses habitudes, ses penchants,
ses prédispositions à telle ou telle maladie, l'imminence de telle
ou telle diiTormité. On peut considère]' celte double action comme correspondant
à un double principe. J'ai appliqué au ¡)remier le nom d'iiiifvistne;
je conser'\'e au second celui àliérédité proprement dile.
Vhén'iUté ainsi définie indique donc l'action immédiate-el aciuelle du
reproducteur, une influence individuelle; Vaiavismp représente l'action
des aïeux à dislance, une inlluence collective.
(juand ces deux forces agissent absolument ilans le même sens, quand
l'individu na et ne donne rien que ce que possédait el ce (ju'aurait donné
chacun de ses ancêtres, quand il continue uniquement, la puissance de
ses ascendants, quand il en reproiUiil exactement tous les caractères physiques
et moraux, quand, en un mot, Yhi'redïté se confond dans Yntavisinc,
il se forme une race fixe,, constante, constiluant ce ([ue j'ai appelé une
espèce zootechnque, dans laquelle chaque individu n'est plus qu'une
épreuve, tirée une fois de plus, il'une page une l'ois pour toutes stéréotypée.
J'ai dit précédemment comment se forment et se perpétuent les races
<lont les caractères restent identi(|ues à eux-mêmes. Le temps est évidemment
pour elles une condition nécessaire de leur invariabilité. En forliliant
l'atavisme, à chaque génération il le rend capable de ramener vile
au type commun les tendances individuelles à s'en écarter; il permet ([ue
tous les germes, légués de reproducteur à reproducteur, puissent se développer,
s'épuiser môme, el qu'on n'ait pas à redouter quel([ue i-etour
inattendu venant troubler l'harmonie de l'ensemble. •
Les races ne se présentent donc plus à nous aujourd'hui dans les
mêmes conditions oîi elles se trouvaient aux premiers jours de leur existence;
la puissance accumidée el concentrée de leur atavisme restreint
d'autant plus notre action pour les modifier que leur origine est plus
ancienne. C'est un fait dont on oublie trop souvent de tenir compte dans
les discussions sur la formation et l'amélioration des races.
Si nous nous reportons aux premiers jours d'une race, alors qu'elle
n est encore représentée que par ses deux reproducteurs primitifs, l'ata-
INTRODUCTION.
visme est nul, ou du moins il ne prend sa source que dans l'idée créatrice
([ui a engendré la race. L'hérédité seule agit; elle transmet aux produits
tout ce que les reproducteurs possèdent de tendances organiipies
et physiologiques; et, comme les conditions biologiques restent les
mêmes, ces produit s ne different en rien de leurs parents immédiats. Euxmêmes
donnent bientôt à leurs descendants tout ce qu'ils ont reçu des
auteurs de la race, qui se forme ainsi à la longue, sous celle double
inlluence de causes modificatrices toujours uniformes et de reproducteurs
toujours choisis dans le même sang. Les lois de la-conservation des races
sont ici parfaitement tracées, en même temps que les difîicullés pour les
modilier sont indiquées. Ces diiTicultés se résument, on le voit, en un
combat plus ou moins vif contre l'atavisme.
t^ette lutte, les éleveurs qui veulent améliore!- leur race soul
aidés par l'emploi d'un procédé qui est connu en /Vngletei-re sous le
nom à'm and in, en Allemagne sous celui et au((uel nous donnons
poui- équi\'alenl en France la consanguimlé. 11 consiste dans l'union
des reproducteurs (.'Il trys-prochc piironti?, iiKiis dciiiiintU' à riro j)r;Ui([ii6
au momeiU convenable ol avec certaines priScaiilions.
Des opinions [oui à l'ail opposées onl élé émises sur les ellels physiologiques
de la consanguinité. Suivant les unes, l'alliance des prociies parents
aurait pour résultat une prompte dégénérescence des produits,
l'allaiblissement de leur constitution, une tendance ii loLésité maladive,
el la stérilité. Suivant les autres, nue telle alliance n'amènerait aucini
de ces fâcheux effets, et serait tout aussi innocente c|ue l'accouplemenl
entre reproducteurs de famille, de souche, d'origines différentes. Dos
fails qui paraissent bien observés servent de base au.'i nues et au.\ autres;
uuiis la contradiclion entre ces faits résulte de ce (¡u'on les a mal interprétés,
el ne justifie pas la contradiclion entre les opinions.
Ou conslale, en ell'el, (pi'à l'élat de nature, el iiour ceux de ces animaux
([ni de domesliques sont redevenus indépendants, comme les bêtes à coi'ues
e l l es alzadmen Aiuéricpie, les larpimsen Asie, la consanguinité, loin d'être
nuisible, est, an contraire, le moyen qui a formé le premier noyau du
groiqw, et qui le perpétue dans ses aptitudes conune dans sa caractéristique.
Pour les races perfectionnées, la consajiguinité a joué un rôle lout
à fait semblable; elle a consolidé les résultats ([uc les améliorateurs s'étaient
efforcés d'obtenir. C'esl ainsi (pi'il en a été [)Our la race anglaise
des chevaux de course. Nous verrons (|ue le procédé a parfaitemenl
réussi pour loules les races bovines ([ni oui élé l'objet des soins heureux
des éleveurs, notanuneni pour la race de Durham ; nous Irouverons, dans
cette race, des exemples nombreux d'unions consanguines, fré([uemmeut
incestueuses, répétées plusieurs fois de suite, dans les deux lignes d'ascendance,
par le même taureau avec sa propre mère el avec les femelles
nées ainsi durant une longue série de générations. A'on-setdemeut ni les
produits, ui la race n'ont souffert de ces accoupleLuenls ; ils y ont gagné.
La consangiiinilé n'est donc pas eu elle-même, par le seul fait (le la
parenté rapprochée, une cause de dégénérescence. Si Fou a pu citer (picl-
(pies laits ([ui pousseraient (me conclusion contraire, c'est (pi'on n'a
])as su démasquer les iulluenccs de nature loul !(ulrc (pii agissaieid dans
les unions consanguines. C'esl iùnsi, par exemple, q(('ou a réceinmeiil
parlé, dans un congres des agriculteurs allemands, de l'abàtardisscmenl
des races porcines anglaises d(i à la consanguinité. On n'a pas remarqué
(|ue ces races, ayant une tendance à l'embonpoint excessif, sont, plus
(|ne d'autres, exposées à un affaiblissement de l'énergie vitale, (|ui peut
amener une diminution de la IV'condile chez les mères, plus de chances
i[ la maladie et à la mortalité chez les porcelets. Si l'on n'y prend garde
dès le début, ces dispositions hnissenl pi(r acquérir h( pré])ondérance. Il
s'agit ici d'nne de ces limites qu'il faut savoir ue pas franchir, quand on
applique les principes de la spécialisation.
C'esl pour desTaisons de même ordre, |Kirce qu'on n'a pas été rensei