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 [ \ T  R O D Ü C T I O X .  
 faii'O  poi'lei'  la  coiii|)iU-iiison  siii'  rensetiihlo  des  prodiiils  (riiiic  année  eiiliÎTi', 
   en  calc'iilaiil.  le  rciiíleiiiciii,  (|iiantilé  el  i|ualilé,  par  jour  moyen.  
 ^'ous  sommes,  en  edel,  dans  la  lu-eessilr  de  nourrir  la  A'aclie  durant  ies  
 ;>().')  jonrs  de  l'année,  <>1  cVsl  senlemenl  en  rapporUml  le  vendemenl  
 comme  la  consonniialion  à  elmcnn  de  ces  3(i5  jours  ipte  noiis  pouvons  
 apprécier  la  valeni'  de  l'animal.  On  donne  nn  rensci|>-nemenl  insi{^>'nifianl  
 en  lui-même,  el  dauij'erenx  parles  conséipuMices  (pi'on  en  peut  lirer,  ([uaad  
 on  se  L-onlenle  d'indi([uer  la  ¡pninlilé  de  laii  ou  de  heni're  obleniie  diiriml  
 nu  jonr,  une  semaine  on  uii  mois.  Il  peul  s établir,  et  il  sélahlil,  pour  
 inie  période  plus  lonji'ue,  des  oscillalions  el  des  compensatio us  ([ui  modiiienl  
 les  résultais  dans  ce  qu'ils  oui  de  vraiment  caracU'risli(pu\  
 C'est  cepetidaul  d'après  les  données  les  plus  incomplèles  ([u'on  a  coulinue  
 de  se  faire  line  idée  du  rendemenl.  des  vaches  laitières  el  d'élablir  
 les  comparaisons.  Ou  dit,  par  exemple,  que  telle  vache  donne,  par  jour,  
 \ h  litres  de  lait,  et  (|ue  telle  antre  en  donne  litres,  sans  indiquer,ce  
 ([u'on  eulend  par  ce  rendement  d'iin  jour,  lividemment  ce  ne  pen!  être  
 celui  d'un  jonr  moyen  snr  une  année  entière  de  prodiu-tion,  cardes  (pianlilés  
 prodifi'ienses  de  plus  de  r),ooo  el  de  8,000  litres  de  lait  par  an  
 n'ont  été  recueillies  cpie  dans  des  circonstances  toni  à  l'ail  exceptionnelles,  
 si  im-nic  elles  Fout  jamais  été.  11  ne  s'a,n-ÍL  donc  ici  (|uc  du  rendement  
 d'un  jour  ([ueh.'on(pie,  pris  capricieusement  dans  la  période  de  l'activité  
 mammaire,  cl  qni  uo  peiifservir  à  donner  la  mesure  exacle  de  cette  activité. 
   Le  rendement  de  i  litres  el  celui  de  28  litres  peuvent  être  précédés  
 on  suivis  <]e  rendements  plus  on  moins  élevés,  croître  ou  décroître  
 suivant  des  lois  ditlerenles,  el  sont,  par  conséquenl,  tönt  à  l'ail  insnfïîsants  
 pour  caractériser  chacnne  des  deux  vaches  dont  il  saji-it.  
 Le  rensei(>'nement  n'est  ni  plus  précis  ni  plus  coniplel  quand  on  l'ail  
 connaître  le  poids  de  beurre  obtenu  d'une  quantité  de  lait  ar])itrairemeul  
 choisie;  (|uand  on  ajoute,  par  exemple,  que  les  1  litres  de  la  première  
 ^ache  onl  donné  7G0  grammes  de  beurre,  tandis  que  les  q B litres  de  la  
 seconde  en  ont  fourni  1,100  ji-rammes.  Ia's  observations  que  j e  viens  de  
 faire  à  propos  des  rensei{>'nemeiits-  relalifs  à  la  quantité  sapplitpient  à  
 ceux  qui  rejjardent  la  ([ualité  :  les  uns  el  les  autres  se  rappoi-lent  au  ivndemenl  
 d'un  jour  iudéteruiiué,  sni'  lequel  on  ue  peni  baser  aucune  opinion, 
   asseoir  aucune  comjiaraison;  ils  restent  culachés  de  la  nièim"'  inlidélité  
 el  inutilité  radicale.  
 (l'est  encore  un  procédé  souvent  sniAi  el  é|>'alemenl  inexact  que  d'apprécier  
 la  valeur  d'une  vache  d'après  la  richesse  sjiéciiique  de  son  lait.  
 Lue  vaclie  ([ui  donne,  comparativement  à  une  autre,  nue  quantité  moindi-e  
 de  lail,  fournil  nu  lait  plus  riche,  mais  il  ne  sensuil  pas  (¡u'elle  soit  supérieure  
 par  son  rendemenl  total,  et,  par  conséquenl,  par  son  produit  
 réel,  même  en  beurre,  (le  serait  une  erreur  de  croire  que,  dans  le  lail,  la  
 richesse  soit  ri;]-ourensement  en  raison  inverse  de  la  (|uanlilé.  Ainsi,  en  
 admettant  que  les  chill'res  doni  je  viens  de  me  servir  ponr  les  deux  vaches  
 (jue  j'ai  citées  connue  exemples  représentent  iKlMemeul  la  ([nanlité  el  la  
 (pialité  de  leur  rendement,  l'une  donnerait  1 kilo}>Tamme  de  beuri-e  pour  
 I 8  litres  de  lail,  Umdis  que  l'autre  ne  donnerait  ce  kilojjramme  de  beurre  
 qu'avec  91  litres;  le  lail  de  la  première  est  donc  spécifiquement  plus  
 riche  que  le  lait  de  la  seconde.  La  première  fournit  par  jour  1 h  lili-es  de  
 lail  el  7(10  grannnes  de  beur re;  la  seconde,  d'après  la  richesse  relalive  
 de  son  lait,  donnerait  ces  yGo  grammes  de  beurre  avec  iG  litres  de  lait;  
 01-son  rendement  par  jour  étant  do  litres  de  lail  el  1,100  grammes  
 de  beurre,  elle  donne  donc,  dans  le  même  temps,  plus  de  lail  el  plus  de  
 beurre  (pie  la  première,  elle  esl  donc  supérieure  à  la  première,  tout  spécialemenl  
 pour  la  production  du  beurre.  (]e  n'est  pas  la  conséipu'm-e  à  
 la([nellé  on  serait  arrivé  si  l'on  n'eût  couqiaré  les  deux  vaches  que  potii-  la  
 richesse  propre  de  leur  lail  en  subslam-e  bulyreuse.- 
 La  seule  juélhode  (pii  puisse  comluij-e  à  la  connaissance  du  remlement  
 véritable  en  lait  et  en  beuri-e  consiste  donc,  comme  je  l'ai  déjà  dil,  à  
 constater  directement  la  (pianlité  de  lail  el  rie  beur r e  obtenue  durant  une  
 I N T U O Ü U C T 1 0 N .  
 longue  période,  de  manière  .à  pouvoir  rapporter  le  rendement  à  une  année  
 ou  à  un  jour  moyen.  Il  va  sans  dire  ([ue,  pour  la  machine  à  produire  
 le  lail  comme  ponr  toute  autre,  la  consommation  doit  être  appréciée  
 par  rapport  au  rendement,  et  qu'on  ne  dit  rien  de  clair  sur  la  valeur  
 d'une  vache  laitière,  quand  on  désigne  la  quantité  et  la  qualité  du  lait  
 qu'elle  fournit,  sans  ajouter  immédiatement  à  ([uel  régime  elle  est  soumise. 
   
 Pour  comparer  plusieurs  vaches  laitières  entre  elles  sous  le  rapport  de  
 . l e n r v a l e u r  cil)soluc,  il-faut  p r endr e  les  rendements  individuels  ainsi  constatés, 
   et  les  ramener  tous  à  une  même  richesse  et  à  une  même  consommation; 
   on  tient  compte  d(!  la  sorte  de  tous  les  éléments  essentiels  de  la  
 comparaison  : quant i té,  qualité  du  produit  el  dépense  faite  pour  l'obtenir.  
 M est  rare  que  toutes  ces  conditions  d'une  étude  vraiment  comparative  
 soient  remplies.  Quand  on  ne  se  contente  pas  d'indiquer  un  seul  rendement  
 quotidien,  pris  au  hasard,  on  établit  trop  souvent  le  rendement  
 annuel  d'après  des  données  vagues  et  évidemment  erronées.  Que  penser,  
 par  exemple,  de  ces  calculs  cpii  veulent  arriver  à  établir  le  rendement  
 annuel  en  admettant  qu'une  vache  a  donné  15  el  1 6  litres  de  lait  par  jour  
 durant  neuf  ou  dix  mois?  Quelle  foi  ajouter  à  ceux  qui  supputent  ce  
 même  rendement  annuel  en  prenant  pour  base  un  rendement  quotidien  
 <Ie  2 2  litres  durant  les  trois  mois  qui  suivent  le  vêlage,  de  1G  à  18  litres  
 durant  le  second,  trimestre,  et  ainsi  de  suite  par  période  successive  jus- 
 ({u'à  un  produit  fmal  fabuleux?  C'est  surtout  pour  les  rendements  en  lait  
 (pie  l'on  est  le  plus  porté  à  l'exagération,  et  que  le  contrôle  de  l'expérimentation  
 directe  est  le  plus  nécessaire.  Heureusement  nous  possédons  
 qnel([ues  séries  d'observations  propres  à  rfimener  les  idées  dans  de  justes  
 limites  et  à  caractériser  la  plupart  des  races  bovines;  telles  sont  celles  qui  
 ont  été  publiées  par  Wekherlin,  par  l'Institut  d'Hohenheim,  et  celles  
 c[ue  MM.  les  Directeurs  de  nos  écoles  agricoles  de  Grignon  et  de  La  
 Saulsayé  ont  bien  voulu  recueillir  à  ma  demande.  Je  ferai  usage  de  ces  
 documents  précieux  en  traçant  l'histoiro  de  chaque  race,  et  surtout  pouil'étude  
 comparée  des  races,  dans  le  dernier  chapitre  de  cet  onvrage.  
 L'aptil.ude  à  produire  du  lait,  ipumd  elle  est  développée  au  point  de  
 devenir  la  faculté  dominant e  de  la  machine  animah;,  exige,  connue  toutes  
 les  autres  aptitudes,  certaines  dispositions  physiologi([ucs  particulières,  el  
 se  manifeste  par  une  association  do  caractères  déterminés.  L'ensemlde  dices  
 caractères  constitue  un  type  aussi  distinct  que  le  sont  les  deux  types  que  
 j'ai  précédemment  étudiés.  Il  faut  remarquer ,  cependanl ,  que  la  faculté  laitière  
 reste,  plus  que  toute  autre,  sounn'se  à  Tinlluence  de  l'hérédité,  
 qu'elle  est,  dans  une  certaine  mesure,  plus  indiWduelle,  et  que,  dans  le  
 choix  des  animaux  en  vue  île  la  production  du  lait,  il  faut  parliculièrement  
 insister  sur  la  généalogie  avant  de  s'en  rap[)orter  à  la  conformation.  
 On  peut  définir  d'un  mot  le  type  des  animaux  lailiers,  en  disant  que  
 tous  les  caractères  en  doivent  îiive féminins,  lin  eilet,  la  sécrétion  du  lait  
 est  un  attribut  si  exclusivemenl  propre  à  la  femelle,  c'est  chez  elle  nne  
 fonction  si  int imement  liée  à  toutes  les  autres  fonctions,  ou  plutôt  si  prép 
 o n d é r a n t e ,  et  en  quelque  sorte  si  absorbante  dans  sa  destinée  de  mère  
 et  de  nourrice,  qu'elle  doit,  quand  elle  devient  plus  active,  exagérer  tout  
 ce  ([ui  constitue  l'essence  même  de  la  femelle,  tempérament  et  organisation. 
   
 Cette  nature  féminine  se  révèle  par  la  qualité  des  tissus,  par  les  j)roportions  
 des  parties,  par  l'iudjitus  général  de  l'animal,  et,  plus  particulièrement, 
   par  le  développement  de  l'appareil  manuuaire  et  de  ses  annexes.  
 Dans  la  femelle,  comparativement  au  màle,  et  dans  les  races  laitières,  
 comparativement  aux  races  qui  ne  le  sont  pas,  le  système  osseux  prend  plus  
 de  finesse  générale  et  plus  de  délicatesse.  Ces  caractères  se  prononcent  
 surtout  et  s'apprécient  aux  extrémités.  La  tête  est  légère  et  déliée  ;  elle  a  
 plutôt  une  certaine  tendance  à  s'allonger  en  s'amincissant  ([u'à  s'élargir,  
 principalement  dans  la  région  des  cornes,  comme  cela  arrive  chez  le  taureau. 
   Les  membres  sont  lins  et  paraissent  même  être  grêles,  parce  ([u'ils