I N T R O D U C T I O N .
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iiviii; lui Ions les élémenis rrpiirnk'urs en nn'ino temps que les éléments
I
Les a])parcils secondaires enlront alors en aclion; ils uliliscnl, ils éla-
])oi'enl les dilFcronls maLcriavix de ce sang, ([iii, du même coup, leur
oonnnuiiiquc une grande aclivilé et leur apporte des matières premières
a])ondanLes, de bonne (|ualiL(:.
Donc, dès qu'un animal remplil. bien ses ionctions de dijTeslioii, de
respiration, de circulalion, il es! apteàloul rondamenlalemenl.
Que faut-il l'aire pour en obtenir ensuite une bète de travail, une
bètc de boucherie, une bète laitière? Grelîer les caractères secondaires
sur cette base : —d o s reins larg;es, des cuisses garnies de muscles puissants,
des articulations solides, pour le travail; — un train postérieur
am])le, un grand développement musculaire, pour la boucherie; —- des
mamelles volumineuses et recevant fie gros vaisseaux sanguins, pour le
lait. On obtiendra ainsi un animal qui donnera le meilleur produit, non
pas simultanément, mais successivement.
Cotte doctrine, (jue je résume dans les termes et suivant la forme
adoptés par Fauteur liiinnème, indique bien Tordre du fonctionnement
de la machine animale el des ra])ports généraux des apparei ls; on n'y voit
point justiliée cette opinion, que les dillerentes aptitudes sont liées à un
même ensemble organique. Il faut, sans doute, qu'un animal, ([uel (ju'il
.soit et quel que soit sou mode d'utilisation, jouisse de l'intégrité complète
de ses fonctions vitales essentielles; il faut, comme je l'ai dit dès le début,
tiu'avanl d'être bon à un service déterminé, il se porte bien; ]nais, ¿ivec
cet excellent état de santé, si on le suppose dans les conditions où le place
la théorie dont il est question, il s'entretiendra j)arfaitenieni sans rien
produire; il sera un animal de ménagerie, et non de ferme. Exigez de
lui un service quelconque, aussitôt l'équilibre théorique est détruit et la
vie jjrend un cours particulier. Est-ce le travail que vous lui demandez?
Le mouvement et l'emploi de ses forces appellent dans tous les organes
locomoteurs ce sang préparé par les appareils fondamentaux, et le dé-
(.ournent, par conséquent, des autres appareils accessoires. En môme
temps son activité vitale s'accroît; il acquiert plus d'énergie, plus de
force de résistance, plus de rusticité. Maintenez-le, lui et ses descendants,
durant plusieurs générations, dans les mêmes conditions, et vous obtiendrez
une famille, plus tard une race, dont la conformation coniine
le tempérament se sera parlicularisée. Pour prévenir ce résultat, pour
revenir à l'équilibre idéal de la théorie, il faudrait diminuer le travail
j u s q u ' à le rendre nul; A-OUS vous trouverez alors en présence de l'engraissement
et de la production du lait; or, connue ce qui est arrivé pour le
travail se produira inévitablement pour l'iui ou pour l'autre de ces
deux modes de l'activité physiologique, comme le sang se j)ortéra et
sera attiré vers dos organes spéciaux dont il augmentera le volume, et
la puissance, vous ai'riverez encore, de ce côté, à une conformation,
à un tempérament, à des tendances, à des aptitudes |)arliculiers et distincts.
Les appareils rpie l'on désigne ici conune fondamentaux méritent bien
cette épithète, en égard à leur rôle dans l'économie, à leur préexistence
nécessaire, à leur indispensable intervention dans toute espèce de fonction
nemeni de la machine animale. Mais, pour l'exploitation zoo technique,
ils n'ont qu'une valeur relative; ils ne seraient rien pour elle
s'ils ne travaillaient pas au profit de ces ap])areils ({u'on qualilie d'accessoires,
et qui deviennent réellement les principaux. En délinitive, les
a})pareils fondamentaux ne nous intéressent (|ue parce qu'ils sont les serviteurs
obligés des appareils accessoires; nous ne les acceptons ([ue parce
qu'ils uous sont imposés conune condition physiologique du fonctionnement
de ceux-ci; mais ceux-ci sont les seuls dont l'activité nous importe
dans l'industrie du bétail, et leur activité implique des dispositions,
une organisation particulières de l'animal.
En présentant les fonctions de respiration, de digestiou, de circulation
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]>.• 11. ¡m'Jitii^
coiuiuc formant nn fonds commun sur lequel se superposeiit les fonctions
|)roprcs du travail, de l'engraissement, de la production du lait, on semble
laisser croire que ce fonds est le même pour toutes les fonctions complémentaires.
11 n'en est rien.
lUix diverses fonctions, dites accessoires, et à leurs degrés divers
d'énergie, correspondent des diUerences dans l'activité do l'organisme, par
conséquent dans l'activitc de la respiration, de la digestion, de la circulation.
Le poids du corps, la taille, l'âge, le sexe, la dépense en force
musculaire ou en monvement, le repos, le sommeil, le régime, la temp
é r a t u r e , la lumière, l'état hygrométrique de l'air, la pression baromélri(
iuc, les impressions morales, les cbspositions acquises, sont autant de
causes qui font varier cette activité. Ces influences se combinent diversement
pour le travail, pour l'engraissement, pour la production dn lait;
elles s'harmonisent de manière à former ce (|uo j'appelle les conditions
statiques de chacune de ces opérations. Dire qu'un animal accomplit régulièrement
ses fonctions de respiration, de digestion, de circulation, ce
n'est donc rien dire, en réalité, si l'on ne précise les conditions statiques
dans lesquelles ou entend placer l'animal. Ce i[ui est normal poui' la
bête d'engrais ne l'est pas pour la bête de travail, ni pour la bête laitière,
cl récipro(|uement. D'où vient, en définitive, l'inféiiorité d'un animal
pour l'engraissement, par exemple? De ce quo cet animal fonctionne
comme un animal de travail, là oil il devrait fonctionner comme un animal
de boucherie. Le médecin ne c-onstate aucun trouble physiologique
dans les fondions fondamentales; mais le zootechnicien se plaint de ce
que la fonction accessoire soit si elliicée; il regrette cette dépense à contretemps
qui ne lui donne ni produit ni profit.
Le travail, l'engraissement précoce, la production du lait sont donc
des lonctions distinctes, qui deviennent dominantes ponr peu qu'elles
soient actives. Chacune d'elles exige, de la machine animale, nu getn-e
propre d'activité, lui impose certaines habitudes pliysiologi(|ues, certaines
conditions organiques, (pn' appellent nécessairement des aptitudes et une
conformation particulières.
Les trois types dont j'ai tracé les caractères si tranchés sont donc aussi
dill'érents (pic je les ai représentes, en m'appuyant sur la physiologie et
sur les faits acipiis à l'histoire des races bovines. De cette opposition
d'aptitudes, de conformation, de rendement , résulte évidemment l'impossibilité
d'obtenir à la Ibis, d'une même machine animale, d'une même
race bovine, la plus grande somme de produits et de bénéfices pour la
laiterie, pour l'engraissement, pour le Iravail. Aussi j'ai été conduit déjà
à définir de la manière suivante la ¡¡crfeclion en zootechnie :
La perfeclion est l'ensemble de tous les caractères qui répondent h'
mieux à une destination de l'animal; c'est la réunion des (pialités ipii, à
l'exclusion de toutes les autres, rendent l'animal propre à une seule espèce
de service; c'est la spécialisalion des races.
La spécialisalion des races, c'est-à-dire l'appropriation de chaque race
à un genre unique d'emploi, tel est, à mes yeux, le terme qu'il faut
montrer aux elForts de la production, comme pouvant seul réaliser, pour
chacpie aptitude, le maximum de perfection, c'est-à-dire constituer la
machine à son maximum de rendement.
Depuis le jour oîi j'ai propose un mot nouveau, à défaut d'autre,
ponr représenter l'idéal de la perfection en économie du bétail, la spécialisalion
a été l'objet d'appréciations nombreuses. Le mot a été vite adopli^
et est passé dans le langage courant; mais le sens en a été sou^•ent dénaturé
ou incomplètement saisi; on a quelquefois oublié sur quelles bases
j'avais établi la théorie ; on a tiré de cette théorie des consé([uences
exagérées qui la faussent. .le rappellerai donc ici sur ([uels faits et sur
quelles considérations la spécialisalion se fonde ; j'en indiquerai la signification
et la portée, telles que j e les comprends.