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 INTRODUCTION.  
 jrarallûHsme  se  prunoiicc  dans  un  sens  ou  dans  nn  iiiilre.  Si  la  grande  
 base  csl  en  avanl,  la  poitrine  peul  être  bien  développée,  mais  le  rendenieiU  
 baisse  par  la  qnanlité,  el  comprend  nne  l'orle  proportion  de  viande  
 de  seconde  qiialilé.  C'esl  ce  qui  se  produil  chez  les  taureaux  en  g-énéral,  
 et  chez  les  animaux  légers  dans  leui-  arrière-nniin.  Si  le  contraire  a  lieu,  
 l'arrière-niain  est  ample,  la  poitrine  moins  vaste;  le  rendement  est  encore  
 diminué  en  quantité,  mais  la  viande  de  première  qualité  y  figure  pour  
 nue  proportion  plus  grande.  C'est  ce qu'on  observe  particulièrement  chez  
 les  iemellcs.  
 Pour  les  animaux  de  boucherie,  comme  pour  tous  les  autres,  la  pins  
 exacte  harmonie  doit  régner  entre  toutes  les  parties;  leur  symétrie  doit  
 être  comjjlète;  il  les  faut  parfaitement  suivis.  En  raison  même  de  leur  
 l'orme  géLiérale,  il  ne  doit  exister  ni  dépression  en  aucun  point,  ni  saillie  
 brusque;  toutes  les  parties  (bi  corps  doivent  s'unir  l'une  à  l'autre  par  des  
 ligues  courbes  cpii  en  acrnsenl  légèrement  les  rondeurs,  et  se  perdent  en  
 se  iolulant  enseuddc.  
 Nous  vemms  de  ^•oir  que  la  nécessité  ilu  i-endement  élevé  chez  l'animal  
 supérieur  pour  la  boucherie  enli'aine  le  di'veloppement  considéralile  de  
 la  poitrine,  en  ne  considérant  même  que  les  exigences  de  la  forme,  (^e  
 raractî're  csl  encore  et surtout  réclamé par  la  puissance  des  lacultés  digeslives  
 dont  la  macliiuc  doit  être  douée  pour  réaliser  le  type  le  plus  parfait  
 des  machines  il  produire  la  viande.  On  peut  dire  (pi'une  anq)le,  une  immense  
 poitrine  caractérise  tout  spécialement  ces  machines.  Il  est  imporlant  
 de  ilire  |)onr([uoi,  car  s'il  n'y  a  pas  de  l'ail  plus  certain  en  pratique,  
 il  n'en  esl  pas  à  propos  duquel  on  ail  formé  plus  de  systèmes,  accunnilé  
 plus  d'erreurs  jiour  eu  fournir  l'explication.  
 Les  observations  physiologiques  oui  depuis  longtemps  constaté'  (¡ue  
 les  dilféi'ences  dans  la  taille  des  individus  de  même  espèce  (^onqiarés  
 entre  eu\  résultent  essentiellement  de  dilférences  dans  la  longueur  des  
 mendn-es,  les  pins  petits  avant  souvent  un  troue  plus  long  ipic  ci'liii  des  
 plus  grands.  Elles  ont  établi  aussi  que,  ilaus  l'ordre  d'évolution  des  parties  
 du  corps,  le  tronc  prend  son  développement  avant  les  extrémités,  .l'ai  
 de  plus  reconnu,  par  des  recherches  spéciales  ([ne  c'est  dans  la  région  
 tlioracique  <pie  les  dimensions  du  tronc  s'accroissent  davantage.  
 D'ailleurs,  connne  je  fai  dit  dans  le  Mémoire  que  je  viens  de  rappeler, 
   les  premiers  temps  de  la  vie  sont  favora])les  à  faccnmulation  de  la  
 graisse,  surtout  ii la  péi-iphérie  du  corps  et  dans  les  intervalles  des  masses  
 musculaires,  et  cette  disposition,  «idée  d'uu  régime  appro|)rié,  concouri  
 encore  à  épaissir  la  région  thoracique.  
 Si  l'on  seconde  ces  tendances  de  la  nature,  si,  dès  le  jenue  agi'  des  
 animaux,  alors  que  la  puissance  formatrice  a i e  plus  d'énergie,  et  qu'elle  
 manifeste  surtout  son  activité  dans  le  développement,  do  la  portion  centrale  
 de  l'organisme,  on  fournil  à  cette  puissance  des  matériaux  abondants, 
   elle  les  mettra  en  oeuvre  conformément  anx  lois  ([ui  règlent  son  
 action,  et  donnera  tout  particulièrement  à  la  région  du  thorax  un  dévelop|) 
 ement  considih'al)le.  
 Une  alimeutation  riche  dès  la  naissance  a  donc  cette  double  conséqueuce  
 d'engager  le  développement  des  animaux  dans  la  voie  qu'ouvrent  
 elles-mêmes  à  l'indusirie  de  l'homme  les  lois  de  la  nature,  et  de  favoriser  
 l'aptitude  qu'ont  les  aniLUaux jeunes  à produire  de  la  graisse  dans  un  tissu  
 cellulaire  plus  abondant.  La  machine  animale  prend  dès  lors  une  tendance  
 particulière,  un  tempérament  projn-e,  (|ui  se  caraclérisent  par  la  
 prépondérance  des  facultés  nutritives  sur  les  l'acultés  locomotrices,  |)ar  
 l'exagéi-ation  des  forces  assimilatrices  relativenieni  aux  autres.  
 La  nutrition  ainsi  appelée  sur  certaines  |)arties  de  l'organisme  y  aug-- 
 uunite  de  ¡)uissance,  et  elle  reste,  par  compensation,  moins  active  dans  
 les  autres  parties.  Tous  les  ell'ets  des  lois  physiologiques  sur  l'accroisse- 
 '  Cüin|)L03  reiiiius  de  t'Acaiténiie  des  Scieiiccs.  tévrier  et i  
 Coilai^n'almrc  (ks Arta d  Mi-liers.  jliiilct  i  i.  
 iHtil:  /limiilvi  (Iti  
 l.\TROf)UCTIO^^  
 nient  ([ii'diiii'iie  l'exercice  el  sur  le  balaiicenienl  des  fonces  or^janiqvics  se  
 produisent  alors;  Ions  les  caractères  (|ni  on  sont  la  suite  se  prononcent  
 (,('ls  (j lie je  les  ai  Irnch.  Ainsi  le  développement  plus  actif  et  plus  considérable  
 (lu  tronc  appelle  la  i-éduction  des  membres;  Taptitiide  à  j)rendre  la  
 {••raisse  de  ])onne  heure  favorise  ramplilication  du  tissu  cellulaire  souscutané, 
   consliluanl  souvent  un  panicule  épais,  même  une  sorte  de  couche  
 lardacée,  dans  les  races  très-précoces;  la  prédominance  des  systèmes  qui  
 se  complètent  plus  rapidement,  du  système  musculaire  et  de  ses  dépendances, 
   a  pour  contre-coup  la  subordinalion  du  sysième  osseux,  du  sys- 
 [ème  cutané  el  de  ses  appendices.  
 De  là  Fossature  légère,  la  réduction  des  exirémités,  le  peu  d'épaisseur  
 de  la  peau,  la  finesse  des  cornes;  de  là  la  forme  générale  du  corps  et  sa  
 masse;  de  là  raujrmenlation  du  poids,  quand  la  circonférence  tlioracique  
 s'accroît,  et  l'élévation  du  poids  net  par  la  diminution  des  issues.  De  là,  
 en  un  mot,  tous  ces  caractères  que  nous  venons  de  sijjnaler  comme  réalisant  
 riiarmonie  de  conformation  cliez  les  aiiimaux  les  plus  parfaits  pour  
 la  production  de  la  viande,  et  qui  sont  la  conséquence  de  certaines  liarmonies  
 physiologiques.  
 Pour  que  s'exercent  dans  leur  plénitude  les  facultés  pj'opres  de  ces  
 machines  ainsi  destinées  à  une  conformation  et  à  un  l'onctionnement  particuliers, 
   l'éleveur  les  laisse  dans  l'inaction  au  sein  de  l'abondance.  Et  
 comme,  pour  lixer  les  résultats  acquis,  les  reproducteurs  sont  choisis  
 parmi  les  animaux  ipii  possèdent  au  plus  haut  degré  les  qualités  spéciales  
 qu'on  retpiiert,  ces  qualités  se  confirment  et  se  complètent  à  chaque  génération. 
   On  favorise,  d'ailleurs,  la  lixalion  de  ces  caractères  spéciaux  en  
 prenant  les  reproducteurs  parmi  les jeunes  animaux  et  en  les  unissant  en  
 proche  parenté.  Il  se  forme  ainsi  des  races  molles,  tranquilles,  tout  entières  
 consacrées  à  la  boucherie,  s'engraissant  facilement  et  de  bonne  
 heure,  fournissant  un  rendement  élevé  proportionnellement  à  leur  poids  
 ])rut  et  à  leur  consommalioti.  
 L'ajnpleur  que  prend  la  région  thoraci((ue  est  <lonc,  comme  je  viens  
 de  l'indiquer,  la  consé(pience  du  développement  de  la  machine  animale  
 ainsi  aidée  dans  sa  marche  normale.  Elle  signale  un  ¡mimai  dont  la  piiissanc( 
 i  d'assimilation  el  la  tendance  à  rengraissenien!  sont  les  caractères  
 essentiels.  Elle  détermine,  en  outre,  la  forme  générale  du  corps.  Elle  
 constitue  donc  le  trait  dislinctif  de  l'animal  d'engrais.  Par  suite,  la  poitrine  
 sans  ampleur  a  une  signification  contraire  el  enlraïue  une  conformation  
 différente.  
 On  peut  donc  dire  que  toute  ta  valeur  propre  de  la  unichine  animale  se  
 mesure  au  développement  de  la  région  thoracique,  que  la  poitrine  en  est  
 le  caractère  dominateur. Mais,  tout  en  accordant  à ce  caraclère  cette  haute  
 signification,  et  à  la  conformation  toute  s.on  importance,  il  faut  bien  se  
 garder  de  s'en  tenii-  là.  
 La  conformation  n'est  pas  une  cause,  elle  est  ini  clfet.  (rest  la  résidtante  
 de  toutes  les  forces  physiologiques  diversement  dévelojjpées  par  la  
 manière  dont  l'animal  a  été  traité  et  nourri  dans  son  jeune  âge.  De  soi'te  
 que  les  soins  d'élevage  et  l'alimentation  dans  le jeune  âge  renferment,  en  
 délinitive,  tout  le  problème  de  la  formation  (;t  de  l'améliora lion  des  races.  
 Tout  est  si  hieu  en  harmonie  dans  les  oeuvres  de  la  nature,  (pie  le  développement  
 énorme  de  la  poitrine  chez  les  animaux  les  mieux  organisi's  
 pour  la  boucherie  est,  en  même  temps  qu'une  conséquence  de  leur  aptitude, 
   une  condition  du  jeu  normal  de  leurs  fonctions.  L'engraissement  
 aniène  l'accuniulation  d(!  la  graisse  autour  des  viscères  de  l'abdomen,  le  
 dépôt  de  la  graisse  en  couche  solide  autour  du  coeur  et  sur  toute  la  paroi  
 interne  de  la  cavité  thoracique,  en  même  temps  que  dans  l'épaisseur  des  
 nniscles  et  du  panicule  adipeux.  L'ampliation  de  toutes  ces parties  diminue  
 d'autant  la  cavité  dn  thorax,  gêne  plus  ou  moins  les  mouvements  du  diaphragme  
 et  des  côtes,  laisse  plus  ou  moins  libres  les  organes  essentiels  
 de  la  respiration  et  de  la  circulation,  et  menace  ainsi  plus  ou  moins  les  
 animaux  de congestions  vers les  organes  thoraciques  et  céré])raux,  el  d'ac