Í N T U O D Ü C T I O N .
nhicîs s\'njj'a<[(Mil,, d'uu lu iiiàle lu plus vigoureux sort vaiiic|ueui', et ce
v ; i i i i ( | u e u r , ainsi clési;>-n(^ p a r l a iorce, trouve ou reud dociles les femelles
<|ui son! le uiieiix pivparées à raccoupleinenl. On comprend cpie ces re-
|)i-o(hicl,t>ui's ainsi doués imprimenl leur cachet iiu produit, et lui coinl
u i m i i p i c n t eu ^vriiU' toutes les (pialités ijui le rendront plus tard yain-
( ¡ u c u r à sou lour. Or, comme les mêmes phénomènes se nuilliplient et se
r c u o u v e l l e u t à clia([uc {[énéraiion dans le même ordre, couinie les anim
a u x restent toujours soumis aux mêmes conditions de milieu, comme
les i-eproducteurs transmettent à leurs produits tout ce ({u'ils ont et tont
ce (pi'iis sont, on comprend aussi (|ue les animaux d'nu même groupe
p r e n n e n t rapidement les 'mêmes caractères, les mêmes aptitudes, une
re.ss<']id)lance prcstpie absolue. Les animaux domestiques qni sont redev
e n u s indépendants, comme les al/ados de l'Amérique, acquièrent, sous
l ' i i d l n e n c e de ces causes, une cojd'ormité complète, qui s'étend même
j u s q u ' à la couleur de la robe. Toutes les conditions (pii se trouvent ici
r é u n i e s pour pei'pétuer les espèces avec Fideutité de leurs caractères
sont aussi celles qui ont été combinées par les éleveurs habiles, entre
les mains desquels les races se sont perfectionnées : action permanente
des même s causes, sélection des reproducteurs après épreuve, pratique
d e Tm nnd in.
C'est donc <lans Tétai le plus avancé de Ta^j-riculture et de la zootechnie
( | n e les véritables lois de la nature ont été le p lus complètement et le ])lus
u t i l e m e n t appliquées. C'est donc bien à tort qu'on a qualifié de naturel
l'état oil se rencontrent nos races domestiques, la plupart dn temps étal
m i x t e , où ne se trouvent réunis ni les avantajjes du véritable étal de nat
u r e , ni ceux de Texploitation industrielle. Cet étalon rouleui' (^ni va de
p o r t e en porte ollrir sa saillie au rabais, ce taureau banal auipiel on conduit
toutes les vaches d'une localité, tous ces reproducteui-s si aband
o i u i é s , si peu choisis, si mal appareillés, sont-ils les animaux de la
n a t u r e ?
J e j-evicns donc à mon point de départ, oii me ramèneraient toujours
l e s cons idérat ions les p lus diverses auxc[uelles le sujet peut condui r e : Tétât
d e nature n'existe plus, Télat industriel n'existe encore que par except
i o n , et c'est pour tant dans cet état seulement , c'est-à-dire ([uand Te\|)loi-
( a t i o n économique des aninuuix s'inspire de domiées physiolofTi(]ues, {pie
l e s races peuvent s'améliorer.
Au lieu de dislin^j-uer d e u x sortes de causes modiiicatrices et dcuix sor tes oecx |,i.iiod,.f
d e races, naturelles et artilicielles, distinction qui représente une idée
f a u s s e et ne mène à aucune consécpience utile, il me pariVit p lus lojjique
et p lus instructif de reconnaître deux périodes dans Thistoire des races :
Tune ([ue j 'appel lerai primitive, durant laquelle la race est plus ou moins
a b a n d o n n é e à Tinllueuce de conditions mal définies, incohérentes, que
l ' h o m m e songe le moins possible à modilier, parce que sa pauvreté, son
i n c u r i e ou son ignorance s'y trouvent à Taise; l'autre, à la(|uelle convient
le nom dlmliislricllc, dans laquelle Téleveur décith^ pour (piel genr e de
s e r v i c e il doit p rodui r e ses animaux, ei s'inspire, pour p rendr e celte dét
e r m i n a l i o u , de Télat de la race qu'il veut s'approprier, de la situation
a g r i c o l e et connnerciale du domaine qu'il doit exploiter. A cette période
l e producteur se pose son but , mesure son action et ses ressources, s'eng
a g e avec sécurité dans la voie qu'il s'ouvre librement. La diversité des
s i t u a t i o n s amène la diversité des solut ions, et la consommat ion trouve son
c o m p t e là où le producteur trouve son prolit. Sans doute, une pareille
p r a t i q u e suppose, dans l 'homme qui l'adopte, la connaissiuice des moyens
] ) r o p r e s à assurer Taméliorafion (pTil projet te, c'est-à-dire la connaissance
d e s conditions physiologi([ues (pii peuvent faire espérer la réalisation du
b u t . Mais oji ne peut prétendre, en vérité, que l'économie dn bétfiil
p u i s s e , par une exception singulière, se passer d'étudié et de science; j'enl
e n d s par là Texpéri(>nce ({'énéralisée, les faits et les clitiires mis en ordre
et élevés à la puissance d'une preuve à l 'aide du raisonnement (|ui dévoile
l i N T I l O D U C T J O N .
les causes ei annonce les elléts, on, en deux mots, la théorie de l'applic
a t i o n .
( j n e classilication des races bovines tpii tient par quelque point an
' i i Z " « " ' ' ' «ysiènie que je A'iens de critiipier, en ce (pi'elle prend pour base les nionijfiuiis
1110) cil IK'S d i t i c a t i o n s que les animaux reçoivent des agents extérieurs, est-celle (pie
T h a e r et surtout Sturm out appliquée principalement aux bêtes à cornes
d e l'Allemagne. Dans cetle classilication, les races bovines se partagent
e u trois catég-ories, d'après leur habitat : races des montagnes, l'aces des
r é g i o n s basses et races des contrées mo)ennes. Ce groupement, qui
s e m b l e d'abord avoir quehpie raison d'être et réuni r les animaux par de
g r a n d s traits de ressemblance, ne résiste pas longtemps à l 'examen de la
s c i e n c e et à Tapplication pratique. On voit bien vite t[ue l'altitude n'est
p a s le seul élément (pii intervienne comme cause fondamentale des difler
e n c e s essentielles que peuvent olfrir les animaux. Après ([uelques essais
o n constate bientôt cpie cotte méthode ne peut recevoir toutes les races
b o v i n e s dans son cadre; (¡u'elle n'apprend rien, ni sur la coniormation,
ni sur les aptitudes des animaux; (pi'elle passe par-dessus des analogies
e n t r e races vivant à des hauteurs diverses, et par-dessus des diiïerences
e n t r e races se rencontrant aux mêmes altitudes. On reste convaincu
e i i l in quelle est impraticable, comme le dit ^Veckherlin, et qu'elle ne
c o n d u i t ([u'à dist inguer des except ions, connue Pabst en fait la rcmar([ue.
11 sullit de placer Tune à côté de l'autre les races de Schwitz, de Salers
et des ^^ e s t - l l i g h l a n d s , rentrant toutes trois dans la catégorie des races
d e montagnes, el présentant cependant de si notables diliérences dans
l e u r s formes et leurs (pialilés, pour mettre en évidence le vice radical du
s y s t è m e . On a r r i \ e à la même conclusion en rapprochant la race Scliwitz
et la race hollandaise, deux races laitières de valeur analogue dans deux
r é g i o n s opposées. La dill'érence des milieux réunis artiliciellement dans
c e t l e (piali ficai ion commune de pays de montagnes, et la dilférence du
b u t que les éleveurs ont poursuivi dans chacun de ces milieux différents
o u semblables expliipieut la diversité des résultats obtenus. Ici encore
n o u s retrouvons Tinterventiou de Thomme se combinani avec celle de la
n a t u r e pour l'aire irionq)her le point de vue industriel.
Q i i e k p i e s autres divisions des races bovines n'ont d'inlérêt que poiu'
l e s pays auxquel s elles s 'appl iquent , et prêtent aux mêmes observations
q u e la précédente. Telle est celle que Burger a admise pour le bétail des
é t a t s autrichiens, où il troine deux familles : C(dle des ip-avdcs races ii
robe d'uH gris blaiicliiliro, vivant princq)alcment dans les plaines, et celle
(ÎQS petites races À robe ROUFRE, habitani surtoul les régions montagneuses.
T e l l e est encore celle (.[ui a été géuérideiuenl sui\ie en Angleterre, on les
r a c e s bovines se distinguent eu races à longues cornes, races à courtes
c o r n e s , races à cornes moyennes , el races sans cornes. J'aurai occasion
d ' e n citer quehpies autres, en présentant l'histoire générale des races par
g r a n d e s régions de production.
U n e vue plus générale et déjà plus juste du sujet a condui t quelques
z o o t e c h n i c i e n s à chercher, dans les traits mêmes des races bovines, l'ind
i c a t i o n de leur valeur relative. C'est ainsi ([ue Weckherlin et Pabsl on!
i n d i i p i é ce qu'ils ont appelé les si<yiies de race, c'est-à-dire les formes fit
les proportions les plus désirables dans Tespcice bovine, eu égard au
r a p p o r t général ([ui peut exister entre ces caractères el les ([ualités des
a n i m a u x . Mais ces s ignes sont des traits isoh's; ils ne constituent pas un
e n s e m b l e propr e à ollrir à l'esprit l'idée de telle ou telle niiichine animale,
r é p o n d a n t à un besoin précis de la consommation; ils restent sans lien
e n t r e eux; ils ne cherchent pas Tharmonie entre les caractères extérieurs
el les aptitudes de types définis, conformément aux explications (pie la
p h y s i o l o g i e peu! aujourd'hui nous fournir et aux avantages ([ue la prat
i q u e a r e connus ; ils ne fournissent pas le moyen d'apprécier, par la comp
a r a i s o n , la valeur de nos diverses races el de les classer; en un mol,