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I N T R O D U C T I O N .
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(^e (jui a (.lécidr du Lriuiiiphe (k^ cos principes eii Aiijiloleri'e, c'esi,
i i i u i n s pouL-t'lrc les enscignemenls de ia pratique spéciale, que Tinspir
a t i o i l de l'osprif iuduslriel répandu en ce pays. La supériorité de l'agric
u l t u r e anglaise, en général, résulte, non du climat, des capitaux, de
r e u q ) l o i des machines, de la nature des. races primitivement meilleures,
nuiis l)ien de l'espril et de Téducation éminemment industriels des prod
u c t e u r s , ponc (|ui ces conditions ne soul t|ue des moyens (Uarriver à la
pei'l'ection. Le ])ropi"e de l'esprit imlnstriel consiste esseuiielleraont à se
p o s e r nettement sou bnt, à l'aire concouric vers ce but toutes ses forces,
t o u t e s ses ressources, selon les convenauces du milieu économique dans
l e q u e l on opère; à simplilier el à perfectionner les moyens de producl
i o i i , à réduire ainsi les dé])enses au mininuim et les ])crtes à zéro. Ce
(¡ui p ro\oqne le plus l'admiratiou, (puulJ ou étudie ces étonnantes mae
l i i n e s (¡u'on nomme uu boeuf Ducbam, un Hereford, un Devon, un .Vng
u s , nne ^acbe d'Ayr, pour ne parler que de l'élevage dans res])èce bob
i n e , c'est moins le résultai (|ue l'idée industrielle d'oii sont sorties ces
m a c h i n e s créées pour uu but spécial ; c'est la netteté de concept ion, la sûn
' l ( ' de coup d'oeil, le parli pi'is ipi'ont exigés de pareilles créations, sans
o u b l i e r la persévérance dans le plan et la ténacité saxonne, (pii ne (piitte
l'oMivre (|ue lorsqu'elle est achevée.
Il y a longtemps que l'étude dn dév(doppem(int des nations pi'ouve,
a v a n t les leçons de l'économie sociale, (pie la dwlston du Iraratl est une
d e s formes sous lesquelles se manifest e avec le plus de puissance le génie
de la product ion industrielle. Or l'exploitation des races, pou)' niui
s e u l e nature de produi ts, n'est autre chose que la mise en prati([ne do la
(Ihisiou du travail dans l'cconomie des animaux. O principe industriel,
les éleveurs anglais n'eu ont pas l'ail l'application seulement à leur bétail;
ils l 'ont faite aussi à eux-mêmes , et chacun choisit, en général, son espèce,
sa race, sa spéculation propre, dans les limites oii ce choix est compat
i b l e avec les exigences du domaine. L'industriel apporte ainsi uiie habil
e t é toute spéciale à la conservation ou au développement de l'aptitude
p a r t i c u l i è r e de chaque g roupe d'animaux; la perfection d u produi t et celle
d u producteur se trouvent ainsi liées dans un même principe et dans un
môme but.
Si l'opinion d'un grand nombre d'écrivains, si des.buts de pratit[ue
c o u r a n t e fournissent des a rgument s en faveur du principe de l'incompat
i b i l i t é entre certaines aptitudes, l'organisation de la product ion animale
e n .Angleterre, fondée sur la base industrielle de la division du travail.
p r o u v e qu'il est possible et avantageux de prendr e pour règle la spécial
i t é des services.
L a physiologie explique les faits, en précise la valeur, et donne aux
o ] ) é r a t i o n s des producteur s une base scienlihque.
P o u r chacun des trois grands types ([ue j'ai tracés précédeinuient , j'ai l™
r a p p e l é ([ne les exigences physiologiques sont tout à fail opposées; ipie
les iullnences de milieu, les soins d'élevage et d'éducat ion, les tendances
i n t i m e s de la machine, en un mot les conditions statiques de l'activité
v i t a l e , se combinent tout diiréremment selon (|u'il s'agit d'engraissement,
d e lait on de travail, .l'ai fait voir, en outre, comment les dispositions
p o u r chacun de ces emplois, comment les tempéraments qui leur sont
p r o p r e s , les habitudes fonctionnelles qu'ils su])posent, résultent de la
u i a r c l i e (jue suit le développement de l 'organisme dès les p remier s temps
d e la vie. La conformation caractéristi(|ue de cha([ue type n'est elle-même -
( j i i e la conséquence de ces différences fondamentales, et les traduit.
Dès (pie cette harmoni e s'est établ i e ainsi vers uu même but, il se p ro- kii„is .il- r.-^,
d n i t un résultat important el dans le même sens. La vie, appelée inces- ''^
s a m m e n t dans uu appareil, s'y concentre; l'exercice en exîdte l'activité,
a u g m e n t e même le volume ou l'énergie des iust rnment s physiologiques.
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e t , par suite, k.rendement de la machine, qui est jjroportionnel à cette
a c t i v i t é , à ce volume-, à cette énergi e des organes.
A i n s i , plus u u muscle a de masse, |)lns sa puissance de coiitraction
est g rande, plus il p rodui t de force, ])ourvu que sa niasse résulte bien de
la multiplication de ses libres constitutives, de l'alllux plus abondant du
s a n g , et non d'une interposition pins g r ande de tissu cellulaire. Or chac
u n sait combien l'exercice développe les masses musculaires souvent
e n jeu.
Ainsi encore, le tra\ail sécrétoire de la mamelle est en raison du vol
u m e de cette mamel le, si, comme j e l'ai dit déjà, le volume en est dt'i à
l ' a u g m e n t a t i o n des éléments glandulaires, et non à celle des parties inaclives.
C r i e s mulsious répétées provo(pient l'activité de la mamelle et son
d é v e l o p p e m e n t ; tout ce qui se rattache à l'organe principal acquiert alors
p l u s de vie, et le bqiiide nourricier, attiré vers ce cent re, y entrel ient uu
t r a v a i l plus soutenu par l'apport de matér iaux incessamment renouvelés.
Ce qui est vrai pour les phénomènes d'assimilation ou de sécrétion,
l ' e s t aussi pour les phénomènes mécani(|ues ou de sensibilité; les elVels
i | u i se manifestent quand il est ([uestion de viande on de lait se produis
e n t aussi lors(|u'il est question de mouvemeut on de tout e autre fonction.
Cet accroissenient de puissance pour certains rouages de la machine
s o u m i s à u n exercice répété et exclusif amène uu résultat dont j 'ai en son-
• v ent l'occasion de p a r l e r ; il d o n n e lieu à c e j e u d'équi l ibre (|u'ou a uoninié
le hnlaneemcnl orgallipie, et grâce auquel la p r épondé r anc e de certaines
p a r t i e s a pour contrcK-oup nécessaire la subordinalioii des parties dont
l ' a c l i v i t é n'est point ainsi particulièrement sollic,itée. Il semble ([u'une
s o m m e déterminée de puissance vitale soit départ ie à la machine animale;
l ' e m p l o i de ce fonds peut être (hversemeut r('^glé; mais ce ([ui est déjiensé
e n excès sur un point diminue d'autant ce ipii reste dis])onible pour l'ens
e m b l e .
N o u s faisons, dans notre praticpie journal ière, de nombreuses applic
a t i o n s de ces principes. Qu'est-ce que la castration des mâles destinés
a u travail ou à l 'engraissement ; et qu'est -ce que la cas t rat ion des femelles,
c e l l e des vaches, dont on s'est nicemment préoccupé, sinon un moyeu
d ' e m p r u n t e r aux fonctions do reproduction ([u'on supprime le supplém
e n t de force vi tal e (pii peut rendre prédominantes les fonctions de nnlrit
i o n , les sécrétions on le travail '!
A i n s i , chacun des goures de services que nous pouvons demander à
l a machine animale impli(pie des données physiologiques particulières el
r i g o u r e u s e s . La combinaison de ces données, pour chaque nature d'opi'-
r a l i o i i , imprime nne direction déterminée à l'activité vitale, d'oii r(;sulte
n u accroissement de puissance dans un sens, nne réduction correspond
a n t e dans les iuiti'os.
C o n d i t i o n s primitives dn fonct ionnement , effets d e l'exercice, inilueuce
d u balancement organi([ue sont autant de ternies liés nécessairement l'nu
à l'autre par les lois de la physiologie, et (lillerents pour chaipie type.
De leur harmonie dans nue même machine animale découle, pour cetle
m a c h i n e , la supériori t é de travail, de rendement et de forme.
-Mais ces faits ne soul pas les seuls de l'ordre physiologique ([ui étab
l i s s e n t (pie la per fect ion des facultés est m e s u r é e par la spécial i t é d'act ion. ,,
L ' é t u d e du règne animal tout entier mont r e (jue le p rocédé suivi par la
n a t u r e , p o u r ame n e r le p e r f e c t i o n n eme nt des o rgani smes , consiste dans la
d i v i s i o n dn travail vital. C'est là nne loi (|ue l'on constate, soit (|ue l'on
c o m p a r e les appareils et les o rganes (pii ont pour objet l'accomplissement
d ' u n e même foncliou chez des animaux différents, soit qu'on examine
c o m m e n t sont remplies, à diverses hauteurs de l'échelle, les fonctions
d e s t i n é e s à assurer la vie de l'individu ou la perpétui t é de l'espèce, soil
e u l i n (|u'ou mette en parallèle les caractéristi([ues des g roupes nombreux
d u monde animal. Dans les organismes les plus inférieurs, q u a n d chaque