INTRODUCTION.
p i i y s , el (le posci' de ki sorlc un l,ernici de comparaison pour rapprécia-
(¡011 des p rogrès fiilurs. Je me suis volontiers renfenné dans ce cadre,
déjà bien assez vnsle pour Félude.
Je n'ai pas renoncé pour cela à m\'n(|uérn\ sinon des causes pi'iniil
i v e s , an moins des causes les plus prochaines de la situation présente
des races; ni à chercher entre les laits le lien scientiliqne ipii leur donne
un sens cl permet de pas ser de leur constatation à leur ji'énéralisalion ; ni
à justilier, toutes les Ibis (|ue Foccasion nfen a été oHérte, les principes
i|ne j e considère comme le londement de tout progrès en zootechnie. Je
n'aurais trouvé auruiu' utilité à tracer des descriptions ipii se fussent
suivies avec inonotonie, en reprodui sanl une noinenc l a inr e plus on moins
iniiioi'Jiie de caraclères, et en laissant cha{|ne pays, cha([uo i-ace, cha(|ne
l'ail isolés.
(Test surtout en me plaçant an point de vue prati<]ue (pu' j a i cru ne
pas devoir ni'ai-rèter à la simple énonciation des détails. La description
(Tune race ne dit rien (h- nonveau à ceux (pii connaissenl. la race, elle
trappreinl rien à ceux pour (pu cette race est niconnue, si elle ne coniluil
pas à une apj ) r é c iat ion de la valeur i-elative des a n ima u x , en raison
lie (onles les condi t ions au milieu <ies(juelles ils naissent, se développent
et s'exploitent, si elle m' force pas IVIeveur à faire un retour sui" lui-même
et à coni])arer. La théorie de Tappliciition, qui est, pour Féconomie du
hélail comme pour les auli-es industries, lo but de toute éliide séi'ieuse,
ne pi'nl se l'ondei- «pie si Fou cherche la loi des cho s e s , autant (pie les
données de Fanalyse le pernu'Ilent el (¡ne la science y autorise.
( i e s t ilans cet espi'jt que |'aj cou(;n Ii> plan <le ce! ouvi'a^'e; c'est ce iuil
(jni lui donne peut-èti-e (pu'l(|ue unité. Voici comment j'en ai entendu
l'exécution.
l i n e première partie est cel l e liUroduciiou même. J'y déf ini s (juelquesniis
des ternies priucipanx <|ui se présentcnl à chaque ¡nstani sous la
plume dans un travail de celle nature, el qui ont presque tous anlant
d'acceptions qu'il y a de p e r sonne s tpii les l i s ent . La lan^fue zootechni([ue
n ' e s l p a s l'aile, parce (|ue la science zooteclinique n'a p a s é lé formul é e . J'ai
d û faire connaître le sens exact des mot s ([ue j 'emploie, atin de ne pas
laisser prendre le chan<}'e sur me s i d é e s , alors siirtoul qu'une revue des
races étran}]-ères me forçail à interpréter les prali([ues des é-leveurs de
pays divers. En traduisant ces mot s , j e suis, d'ailleurs, conduit naturellement
à exposer cpielques-uns des pi-incipes t[ue j e crois être la base de
l'économie du bétai l , el c[ui d é c o u l e n t directement de l 'élude des races.
J'examine aussi, <lans celle première partie, la valeur des caraclères
employés pour la distinction des r a c e s . J'essaye de montrer cpie, pour
chacun des services (|u"ils nous rendent, les animaux doivent posséder
certaines ¡puilités spéciales, dont l'ensemble conslilne aulani de types distincts
que n o u s reconnaissons de natures de services. Je m'al lache à l'aire
v o i r (pie c'est seulement en rapprochant chaque race de chacun de c e s
l y p e s , en appréciant jusqu'à (piel point elle en ri-alise les c ondi t i ons , en
mesurant à (¡uelle dislance elle se trouve de tel ou tel idéal de perleclion,
qu'on rend la description des races rationnelle'el utile, claire el courte.
Je trace ces types pour l'espèce bovine.
J'apprécie ensuite la valeur des d ive r s procédés employés pour modil
i e r les r a c e s ; j e pèse les obj e c l ioi i s ([iii ont é té soulevées contre chacune
lies méthodes en présence.
J'indique enlin d'après ([uel système ont (ité choisis el lljrurés les ani -
maux qni r epr é s ent ent chaque race dans Fatlas; je d onne , sur Fexeculion
matérielle, quelques détails (pii ne sont pas inut i les pour préciser le c n -
raclère de ce travail.
La partie la p lus volumineuse, le corps même de l 'ouvraj j 'e, comprend
l'étude des races bovines des Iles Britanniques, de la Bel¡]'i(fLie, de la
Hollande, du D a n ema r k , de la Suisse, de l 'Al lemafTi ie, de l 'Kmpire d'An-
INTUODUCTION.
t r i c h e , de l ' empi r e de R u s s i e cl de la F ranc e . Elle présente, pour chaque
r a c e , un r é sumé de son histoire, renfermée dans les l imi tes que j'ai p o -
sées plus haut. Elle en donne la caract(irislique ; elle rallache la race à
tel ou lel ty|)e, en recherche Forig-ine, la mel e n rappor t avec le milieu
oil elle se t rouve ; elle indique les p r i n c i p a l e s localités oii la race se rencontre
dans son p l u s g-rantl étal de pur e l é , celles oii e l l e esl utilisée, celles
a u x q u e l l e s elle fournit un approvisionnement en viande.
Je réunis ces races par g r ande s divisions territoriales, sous les noms
des pays qui les p o s s è d e n t ; c'esl l'ordre qu'avait adopté le p r o g r amme du
concours de Paris. On conçoit bien d'aulres modes de g roupement plus
l o g i ( [ u e s , mais qui s e rai ent , en m ême temps, plus systématiques, et préjug
eraienl des (¡uestions encore à Fétude. D'ailleurs, lo rapprocliemenl
des races par nations permet de saisir la physionomie particulière de
c h a q u e pays producteur, el d e fournir, sur la situation générale, sur les
tendances de l'économie du bétai l , sur l a population ])ovine, sur le commerce
des a n ima u x et de leur s produits dans chaque grande contrée, des
données sialisticpies qui nons éclairent par comparai son et n e sont pas
indiiTérenles à nos relat ions (Finlérêls.
Cependant le b u l réel de loul e élude sur les races et de loul concours
(Fanimaux, leur résultat délînilif, pour laj^ralique comme pour la science,
c'est d'arriver à un classement des races , (pii les é chelonne suiviint leur
v a l e u r dans chaque genre de services el chaque nature de mi l ieu. C'est
ainsi seulement que l e choix de l 'éleveur est é c lai r é , que ses essai s sont
g u i d é s , que l e lerme de ses e l lbr l s est p r é vu. C'esl à cette condition seulement
([ue l ' e n s e i g n eme nt existe.
Aussi j'ai l enl é , dans n u dernier chapitre, (Fapprécier les rappor t s des
races entre elles, de mesurer ce que j ' ai appelé leurs affinités zoolechuiques.
c'est-à-dire les l iens plus ou moins étroits qui les rattachent les
unes aux ant res , suivant les apt i tudes el les caractères (pfelles ont acqui s
sous la doubl e inlluence des lois physiologi(p,ies et des nécessi tés économiques.
Cette classification des races exigerait sans doute, pour être comp
l è t e , la combiniiison d'aulres éléments que c e u x donl j'ai disposé; j e ne
la présente que c omme un essai, lille est l e résumé nécessaire de Fouv
r a g e comme elle en est le complément.
J'entre dans l'exécution de ce plan en expliquant d'al)ord ce (pFil faut
entendr e par le mot race.
T o u s les individus qui se ressemblent entre eux, qui peuvent , par
c o n s é q u e n t , èlre considérés comme issus des mêmes parents, et qui donnent,
par l eur alliance, des p rodni t s indélininienl féconds, senddables à
e u x , constituent une espèce. Il n'est poinl d'idée ni de mol ([ui ail plus
préoccupé el partagé les nal i i ral i s les . Toute discussion sur ce sujet sei-ail
déplacée ici, aussi bien que toute recherche sur Funité de notre espèce
b o v i n e . En réservant tonte opinion contraire, il n'y a u r a , d'ailleurs, aucun
i n c o n v é n i e n t , pour la suite de ces é tude s , à admettre la notion de l'espèce
telle que la présente la définition précédente, et à regarder nos
b ê l e s à cornes domestiques comme dérivant d'une uH-me espèce.
Onand cette commune ressemblance est ollerte par des animaux qui
se trouvent el se sont toujours trouvés dans des condi t ions identiques,
e l le est l e l l eme n t complète, qu'on n'éprouve ni embarras ni hésitation à
se prononcer sur la parent é spéciliijue des individus liés dans une lellc
unilé. Mais, sous l'inlluence de causes, variables dans leur nature et leur
p u i s s a n c e , ayant précédemment agi o u cont inuant d'agir encore, des modifications
s'accusenl dans le g roupe, des d i s s embl anc e s se prononcent.
S i ces d issemblances sont légères, s'arrêleni à l'individu ou restent
t e m p o r a i r e s , elles ne constituent que de simples iwiniiom, sans importance
au point de vue de la classificalion naturelle connue au poinl de
v u e de la zool e chni e . Si elles sont plus ouu'(|uées, si el les sont propres à
une série quelque peu cont inue d'individus formant lij;-née, et prennent