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iNTllODL'CTlON. INTIIOUUCTION.
WXI
pronnonl plus de long-iieiii- par rapport au tronc. La tpieue esl niinco cl
iléliratomcnt atlachéc à la colonne verléhralo par sa base.
Le syslème cutané et ses appendices sont, comme tonjoiirs, en harmonie
avec ces caractères de Tossatiire. La peau est irnne. texture serrée et
assez ferme; mais elle est en même temps douce, souple, niohile sur un
tissu cellulaire sullîsanutient moelleux sans èlre lâche, sufllsamment résistant
sans être rempli. Là où elle est libre, comme aux oreilles, elle trahit
sa délicatesse par sa transj)arence. Bile est couverte de poils lins, doux et
lisses sans cire mous, conservant ces caractères même sur le front, el
restant ainsi dans les données générales du type féminin. Les orilices naliirels
du corj)s sont entourés d'un duvet court et soyeux. Nulle part ne se
montrent de ces poils crineux, ([ui indi(|uenl tonjoui-s quelque grossièreté
et rompent runiformité du pelage.
Les cornes prennent les dimensions propres à la race; mais elles sont,
comme les éléments du s([uelette, plnl-ùt disposées à s'elïiler ([u'à s'épaiss
i r ; elles participent d'ailleurs, ainsi que les sabots, à tous les caractères
des poils, et elles indiquent cette conformité de nature par la linesse de
leur lissu, la netteté de leur teinte, le brillant de leur surface.
Malgré cette délicatesse générale de l'ossature et des téguments, les
formes sont anguleuses plutôt qu'arrondies, les saillies osseuses sont apparentes,
et ipielquelbis elles s'accusent si complètement à rextérieui-,
qu'on peut suivre tous les détails antitomiques des parties à la tète, aux
rayons des membres, à la (jueue, à la colonne vertébrale, aux cotes, aux
handles, et principalement à la région de Fépaule.
Quand l'émaciation se prononce avec quelque excès, il importe de savoir
si elle a pour cause une atrophie constante des muscles et une inap-
(ilude absolue à Teugi-aissement, on si elle provient seulement du peu de
dévelopjiement actuel des masses musculaires et de l'état de vacuité du
(issu celluhure, produits par l'énergie du travail sécrétoire des mamelles.
Il ne faudrait pas croire (jue Toblitération des tissus, rémaciation ocipiise
et la réduction du corps à l'état do s([uelette soient les signes nécessaires
de la supériorité des animaux pour la production du lait. Il ne faudrait
pas admettre, avec certains auteurs, que plus se prononcent les
saillies osseuses, plus les fonctions de lactation sont actives; il ne faudrait
pas aller chercher des indices favorables jusque dans les moindres dépressions
que découvre la miugreur des parties, comme le font, par
exemple, quelques marchands de la région de Paris, pour les fossettes
qui se creusent entre les apophyses acromienne el coracoïde, vers la
pointe de l'épaule. Les opinions fondées sur ces exagérations viennent de
ce qu'on a confondu des \icQs de conformation, résultant d'une surexcitation
maladive de la sécrétion du lait, provenant même d'un mauvais régiine
ou d'une mauvaise origine, avec les consécpiences physiologicpies
de Tactivite prédominante mais réglée des mamelles.
En eflet, quand ces organes appellent et concentrent en eux le sang ei
la vie, quand ils utilisent les matières alimentaires au profit de leur travail
propre, ils nuisent d'autant à la nutrition des autres organes, en vertu
de cette loi du balancement des forces vitales que j'ai déjà si souvent invoquée.
Les muscles ne ¡meuvent donc rien gagner; ils réparent tout au
plus leurs pertes, et la graisse ne peut former de dépôts importants. Aussi
la musculature peu accusée et l'alisence d'embonpoint sont-ils des caractères
qui coïncident avec la grande activité des glandes mammaires. Mais
cet elTacement des muscles et cette maigreur ne tiennent pas à une réduction
constitutionnelle des fibres et du tissu adipeux; tous les éléments
de la production de la viande et de la graisse existent à l'état passif, en
quelque sorte; ils attendent seulement que le courant de la nutrition leur
revienne pour entrer à leur tour en action.
C'est dans ces termes {[u'il faut interpréter et juger l'état tics vaches
laitières. On sort des limites du type ([uand on prend pour signes caractéristiques
la gracilité des muscles, leur étroitesse, leur aplatissement,
notamment dans la région des fesses et des cuisses. Les muscles et le tissu
graisseux doivent etre momentanément subordonnés; ils ne doivent pas
être nuls. Il y a, comme j e l'ai dil avant d'entrer dans l'examen des types,
un fonds commun d'organisation ([uil faut retrouver chez tous les aniuuiux
de nos races bovines, comme indice de leur bonne santé, de leur
développement normal, de leur éducation soignée, de leur alimentation
constamment réparatrice, et, de plus, comme garantie de leur aptitude à
devenir eniln, conformément à leur destinée, de sulïisants animaux de
boucherie, après avoir rempli le rôle que leur assigne leur faculté dominante.
Les proportions des diverses parties du corps entre elles doivent répondre
aux ([ualités générales des tissus : elles doivent aussi être féminines.
Le tronc ne présente pas dans toute sa longueur la forme cylindri(|
ue continue, encore moins la forme parallélipipédi(|ue qui distingue
les meilleurs animaux de boucherie; il a plutôt la forme d'un tronc de
cône ou d'un tronc de pyramide, dont la grande hase serait placée à la
partie postérieure, la petite à la partie antérieure du corps : aussi l'avantmain
est léger relativement à l'arrière-main très-ample. Go rapport est
relui qui caractérise essentiellement la conformation de la femelle; il est
inverse de celui qui est propre à l'organisation du male. Il s'explique par
le développement que prennent les organes de la région postérieure du
corps, le bassin et l'appareil mammaire, qui répondent aux grandes fonctions
que la l'emelle accomplit comme mère et comme nourrice.
Le développement de ces organes s'apprécie par la longueur des lignes
(|ui mesurent les dimensions de larrière-main en tout sens : par la (hs-
(ance qui sépare les angles externes des deux ilium et des deux ischium
d'un côté à l'autre, par celle qui sépare la pointe ilia(|ue et la pointe ischiale
(le chaque côté, par l'écartement des membres postérieurs. Plus ces lignes
s'allongent, plus se prononce le caractère spécial de l'organisation de la
femelle, et plus augmentent, par conséquent, les probabilités favorables
à une conslilulion laitière puissante. La croupe et le ventre doivent ofTrir
les formes générales que j'ai précédenuncnl. sifpiidees comme devant se
rencontrer chez tous les animaux, quelle <|ue soit leur destination. Ce serait
une erreur de considérer une croupe courte e( déclive, un ventre
pendant, comme des caractères du type laitier; si ces caractères se rencontrent
dans des races remarqudjles pour la production du lait, ils ne
tiennent en rien à la faculté particulière de ces races, et constituent même
chez elles une imperfection.
A lampleur de l'arrière-main répond la légèreté de l'avant-main ; c'est
encore là un trait d'organisation propre à la femelle; mais il cesse d'être
conforme aux lois qui règlent les rapports naturels des parties (juand la
légèreté devient excessive. Le plus ordinairement, cependant, dans la pratique
comme dans les ouvrages sur la ([uestion, c'est précisément l'excès
qu'on a pris pour la règle, et l'on a de la sorte complètement dénaturé la
signification du caractère. C'est ainsi qu'on a recommandé, comme indice
de l'aptitude à la production du lait, une poitrine étroite, mantpiant de
profondeur, resserrée entre des côtes aplaties, laissant le garrot en saillie,
s'attachant mal aux membres et à l'encolure, sanglée dei'rière des épaules
minces. On a opposé à ce thorax réduit un ventre volumineux, et Ton a
môme cherché une explication physiologique à cette opposition dans une
sorte d'antagonisme ([ui existerait, chez les femelles laitières, entre les
fonctions respiratoires, localisées dans la cavité thoracique, et les fonctions
digestives, localisées dans la ca\'ité aljdominale.
L'explication physiologique n'est pas plus fondée que ne sont exacts
les faits dont elle veut rendre raison. Chez tous les animaux, les caractères
dont il s'agit sont dos défauts; dans les races auxquelles on demande
du lait, ces défauts, outre leur signification générale, doivent faire
craindre tout spécialement l'épuisement qui peut être la suite d'une lactation
énergique, el qui a une tendance fatale à se terminer par les plus
graves affections de poitrine. L'observation quotidienne nous montre,
d'ailleurs, que des vaches au thorax convena])Iement développé, aux côtes