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 il  r!i|)|)iii  di'  celle  lliose.  De  plus,  les  reproducleurs  inlcrmc'diaircs  sont,  
 (MMiiiiie  jo  lai  flil  plusieurs  Ibis,  impossibles  à  renconlrer  en  nombre  sullisaiil  
 i'(  (1(>  sulIismUe  ressemblance  pour  qu'on  les  puisse  considérer  
 coniini"  possédanl  des  caractères  idculicpies;  enJiu,  tronvàL-on  ces  coudi- 
 (toiis  iviniies,  c[uc  le  noudjrc  rroissaiU  des  générations  entre  les  métis,  
 bien  loin  d'ameiier  de  la  iîxité,  produirait  des  diilercnces  de  plus  en  plus  
 fiianpuVs.  A  vrai  dire,  ce  serait  précisément  dès  le  début  quon  pourrait  
 espérer  les  résultats  les  plus  favorables,  car  c'est  alors  ¡pie  la  puissance  
 propi'c  (les  reproducteurs  nouveaux  est  la  plus  nrande;  elle  sWaiblit  avec  
 le  noitibi-e  (les  {l'énéralions,  et  l'atavisme  de  Tune  des  deux  races  composantes  
 lemporlc  bipiilôl,  assez  pour  qu'on  soit  ramené  Ibrcéinent  en  
 ai-rière.  
 MaijTi-é  les  enseignements  de  rexpériencc-,  conduisant  à  la  théorie  que  
 '  je  viens  de  résumer,  on  entend  souveni  encore  des  partisans  du  croisciiunil  
 (Ml  général  l'opposer  ii  la  séleclioii,  comme  moyen  d'améliorer  les  
 i-aces,  el.  le  pi-éiérei-  pour  des  avantages  cpn  lui  seraient  propres.  La  comparaison  
 entre  les  deux  procédés  est  déjà,  par  elle-même,  une  l'aute  
 contre  la  logique  :  on  ne  peut  comparer  ipie  des  choses  qui  ne  diilc'rent  
 pas  absolument  l'une  de  l'autre  pai-  leur  nature,  par  leur  allure  propre,  
 pai-  les  résultats  cpi'elles  donnent.  Ouanl  à  l'opinion  sur  li\  supériorité  du  
 (•i'(usi'inent,  on  a  voulu  l'établir  par  un  certain  nond)re  de  considérations  
 dont  je  passerai  i-apidenieni  les  principales  en  ivvue.  
 On  a  repi-ocité  d'abord  ¡1 la  sélection  d'être  lente  dans  sa  nuu'clie,  tardive  
 dans  ses  résidtats;  on  atlirme  <pie  le  croisement  serait  plus  expéditil'  
 et  que,  dès  la  pi'emière  géuéralion,  il  approcberail  de  la  perfection  bien  
 pins  que  ne  le  pourrait  faire  un  siècle  d'elïbrts  de  la  piu't  des  éleveurs  les  
 plus  habiles.  
 En  reconnaissant  que  la  séleclion  agit  avec  lenteui',  il  ne  faudrail  
 cependant  pas  croire  ([ue  les  résultats  ([u'on  en  attend  ne  peuvent  être  
 atteints  qu'après  un  temps  excessivement  long.  L'éloiguement  du  teruje  
 dépend  de  la  plus  ou  moins  grande  facilité  de.l'amélioration  à  obtenir;  
 cette  facilité  de  l'opération  elle-même  varie  avec  la  distance  à  laquelle  Téleveur  
 se  trouve  du  but  auquel  il  veut  arriver;  cette  distance  est  donnée  
 par  la  nature  du  milieu  dans  lecpiel  on  opère,  et  par  l'état  actuel  de  la  
 race  pcir  rapport  au  type  auquel  on  veut  la  conduire.  Le  croisement  luimême, 
   il  supposer  cpi'il  fût  eflicace,  serait  forcé  de  compter  avec  ces  exigences. 
   Le  croisement  suivi  absorberait  plus  ou  moins  rapidement  la  race  
 destinée  à  disparaître,  cl  lexemple  de  la  race  anglaise  de  course  montre  
 ([ue  le  résultat  doit  être  attendu  bien  longtemps;  le  croisement  tliffiis  
 prolongerait  la  lentalive  indélînimenl.  
 Ce  qui  lait  naître  généralement  la  conliafice  dans  le  croisement,  c'est  
 une  surprise  des  yeux.  On  voit,  en  eilel,  que  l'alliance  du  reproducteur  
 mâle  d'une  race  perfectionnée  avec  une  ou  plusieurs  femelles  (rune  race  
 attardée  encore  dans  la  voie  du  progrès  donne  conuniinément  un  produit  
 i[ue  sa  conformation  et  même  ses  aptitudes  rapprochent  de  la  race  paternelle. 
   C'est  ce  qui  arrive,  par  exemple,  pour  l'union  du  taureau  Durham  
 avec  une  vache  clidrolaise,  mancelle,  normande;  c'est  ce  qui  arrive,  d'ailleurs, 
   pour  toutes  les  espèces  domesliques,  pour  peu  ([ue  raccouplemeni  
 soit  bien  entendu.  Ce  moyen  est  même  le  plus  facile  d'obtenir  un  animal  
 (pii  puisse  jouer  promptement  le  rôle  d'une  bête  améliorée.  Mais  quand  
 on  ne  vise  pas  à  obtenir  seulement  un  succès  de  concours,  (¡uaiid  on  ne  
 veut  pas  se  résigner  à  emprunter  pour  chaque  saillie  le  reproducteur  
 d'une  race  étrangère,  quand  on  travaille  au  perfectionnement  du  bélail  
 pour  le  présent  et  pour  l'avenir,  le  croisement  ne  saurait  faire  illusion.  Il  
 s'arrête  à  Yindiridu,  il  ne  peut  rien  pour  la  race;  il  donne  souvent  de  bons  
 produits,  et  ne  saurait  jamai s  former  que  des  reproducleurs  douteux.  Par  
 des  voies  diderentes,  toutes  les  lbrmes  de  croisement  détruisent  les  races  
 INTRODL'CTIOiX.  
 aux(|uelles  on  les  applique  et  les  détruisent  sans  retour;  la  séleclion  seule  
 les  améliore.  
 Cette  certitude  du  succès  compense  bien  les  quelques  inconvénients  
 (|ue  présente  la  lenteur  inhérente  à  la  marche  de  la  sélection;  elle  récompense  
 l'éleveur  de  sa  persévérance.  Mais  la  lenteur  qu'on  reproche  à  la  
 méthode  de  la  sélection  a  aussi  pai- elle-même  des  avantages;  elie  s'accommode  
 à  l'état  fie  Tagricullure  dès  le  point  de  départ;  elle  suit  les  progrès  
 iFune  économie  rurale  de  plus  en  plus  améliorée.  
 A  cette  accusation  de  lenteur  on  a  ajouté,  contre  la  sélection,  celle  
 '" d'être  coûteuse,  plus  coûteuse  et  moins  rémunératrice  (pie  le  croisement.  
 Les  motifs  ([u'on  allègue  sont  ceux-ci  :  l'éleveur  qui  entreprend  l'amélioration  
 de  la  race  en  elle-même  doit  donner  aux  reproducleurs  et  aux  
 élèves  des  soins  plus  attentifs;  il  iloit  les  soumetti^e  à  un  régime  plus  
 dispendieux  (¡ue  par  le  passé.  Mais  l'amélioration  se  pi'ononce  si  lentement, 
   que  ce  surci'oît  de  peine,  de  temps,  de  fourrages  dépensés  reste,  
 pendant  bien  longtemps,  disproportionné  avec  la  valeur  des  nouveaux  
 produits.  Oii'il  s'agisse,  par  exemple,  d'améliorer  une  race  en  vue  de  la  
 ])roduction  précoce de  la  viande  : jus([u'à  ce  ([ue  le  résultat  soit  atteint,  les  
 animaux  n'auront  aucun  caractère  de  spécialité,  ni  pour  le  travail,  ni  pour  
 l'engraissement.  Le  découragement  saisit  bientôt  l'éleveur,  et  l'oeuvre  reste  
 inachevée,  au g rand  préjudice  de  l'agriculteur,  de  l'agriculture  et  du  pays.  
 11  en  est  tout  autrement,  ajoute-t-on,  dans  l'emploi  du  croisement.  
 L'éleveur,  s'il  n'est  pas  assez  riche  pour  changer  son  cheptel  vivant,  
 achèle  un  taureau  de  la  race  qu'il  considère  comme  la  mieux  appropriée  
 à  son  dessein.  Grâce  à  ce  taureau,  il  transforme  peu  à  peu  tous  les  animaux  
 de  son  étable,  et,  arrivé  à  ce  point,  il  décide  s'il  continuera  le  croisement  
 suivi,  ou  s'il  essayera  de  faire  souche  de  ses  nouveaux  élèves.  11  
 est  soutenu  dans  son  entreprise  par  la  promptitude  des  succès  et  la  continuité  
 des  bénéfices.  
 Ce  tableau  étiiblit,  entre  les  deux  méthodes,  une  comparaison  tout  à  
 fait  superficielle.  Il  présente  la  sélection  comme  exigeant,  pour  les  animaux  
 envoie  de  transformation,  des  soins  de  toute  sorte  et  une  alimentation  
 plus  coûteuse;  il  ne  dit  rien  des  dépenses  de  même  nature  pour  
 les  produits  de  croisement.  Il  semblerait  que  ces  jiroduils  prospéreront  
 dans  un  milieu  quelconque,  avec  une  nourriture  quelconque,  par  la  
 seule  vertu  d'une  alliance  avec  une  race  supérieure.  Or  c'est  précisément  
 dans  ce  cas  que  les  dépenses  augmentent,  car  à  l'entretien  des  animaux  
 croisés  s'ajoute  Tentretien  des  reproducteurs  de  la  race  avec  laquelle  on  
 croise;  de  plus,  ces  reproducleurs  doivent  être  achetés  par  l'éleveur,  et  
 souvent  à  des  prix  Irès-élevés;  l'intérêt  du  capital  engagé  grève  encore  
 l'opération.  
 On  doit,  d'ailleurs,  ne  pas  oublier  ([ue  les  progrès  zoolechniques  sont  
 liés  aux  progrès  de  l'agriculture,  et  (pie  l'amélioralion  raliounelle  des  
 animaux  doit  marcher  en  raison  des  améliorations  que  reçoivent  toutes  
 les  conditions  et  tous  les  moyens  de  production.  Le  croisement,  tel  que  le  
 parallèle  précédent  l'oppose  à  la  sélection,  ne  saurait  être  pratiqué  que  
 dans  les  pays  ou  sur  les  domaines  arrivés  d(^à  à  une  période  cullurale  fort  
 avancée.  On  peut  alors,  ou  éliminer  la  race  locale  par  un  croisement  
 suivi,  ou  se  contenter  d'obtenir  des  produils  destinés  uniquement  à  la  
 consommalion,  et  avec  lesquels  il  faudrait  bien  se  garder  de  prétendre  
 faire  souche,  par  les  raisons  que  j'ai  précédemment  exposées.  Mais  toutes  
 les  contrées,  toules  les  exploitations  ne  se  trouvent  pas,  il  s'en  faut  de  
 beaucoup,  arrivées  à  la  perfection  ;  toules  y  tendent  ou  y  doivent  tendre,  
 el  le  problème  à  résoudre  par  chacune  d'elles  consiste  à  oblenir  des  animaux  
 les  ([ualilés  actuelles  en  harmonie  avec  la  situation,  et  formant  jalon  
 pour  l'avenir.  Que  viendrait  faire  ici  le  croisement?  Au  point  de  vue  de  
 l'amélioration  rien  et  même  du  mal;  au  point  de  vue  des  dépenses,  il  
 les  augmenterait  sans  prolit.  
 La  sélection,  au  contraire,  outre  sa  valeur  propre  comme  système