INTRODUCTION.
CO (|ue hi séltíclioji îuu'ait óbaiiché; mais que viondrail l'aire le croisement
dans dos conditions (jiii, par liypollièse, ne pourraient èlre portées à un
étal |)lus avancé iraméJioralion? En admellanl qu'il complète toul (Fabord
la race, les animaux oblonus auraient des aptitudes et des exigences en
disproportion avec le milieu invariable. Comment ces besoins nouveaux,
soraionl-ils satisfaits"? Gomment ce (|ui est insullisanl pour les animaux
produits par sélection deviendrmt-il suiTisanl pour des animaux nés du
croisement? Est-ce (jue le croisement aurait cette puissance singulière de
i-éa^^ir sur les conditions do cet indi{^'énat, qu'on présent.e cependant
comme restant on dehors de toute atteinte? Il faut donc le reconnaître :
tout ce qui serait ici limite et obstaclepom^ la sélection, le serait au même
titre pour le croisement.
D'ailleurs, les faits relatifs à la répartition des races, à leurs miji'ralions,
prouvent que toutes les races à peu près peuvent s'entretenir et
prospérer partout, en exceptani les points extrêmes. Ainsi les races
bovines hollandaise, Schwytz, Durham ont été jiortées dans les pays les
|)ius divers et y ont conservé leurs cjualilés distinctives, ([uand on les a
entourées des soins appropriés à leur nature. 11 en a été de même pour
les moutons mérinos, pour les races chevalines arabe et angolaise. Chaque
pays n'a donc pas reçu, à rori,o;ine, toutes les races qu'd peut nouri-ir
et conserver. Spontanément aucun pays ne produit toutes les races ([u'il
est susceptible de posséder.
Ainsi il sen faut bien que rindig;énat oppose une résistance invincible,
soit à Tinlroduction d'une race étrang-ère, soit à l'amélioration d'une race
locale par elle-même, en un mot, aux modifications que doivent subir
toutes les conditions statiques en vue d'un élevage nouveau. La race
ovine South-Do\vn ne s'est-elle pas formée par sélection dans un milieu
naliirellemenL peu favorable, à mesure que ce milieu s'est amendé? IN'en
a-t-il pas été de même pour la race bovine d'Angus, dans une des l'udes
parties de l 'Ecosse, oîi l'aj^riculture a, cependant, réalisé tous ses perfec-
tionnements? Si les limites dont on menaco la uiarche ascendante de la
sélection sont colles où se sont arrêtées la race Angus ou la race Soutli-
Down, nous passerons facilement condamnation.
INTIIODIXTION.
Après avoir essayé contre la sélection des arguments tirés do la prétendue
impossibilité de lutter contre l'indigénat, on a nié qu'elle soit
capable de transformer les races en leur communiquant la précocité du
développement, l'aptitude à s'engraisser, la faculté laitière, en modifiant
leurs couleurs ou leur conformation. On lui a refusé, en un mot, toute
espèce d'action sur les caractères don! ramélioration progi-ossivo ¡-¡eni
conduire jusqu'à la perfection des types.
Pour la précocité, l'objection est sans force. La précocité résulte,
comme je l'ai déjà indic[uo, d'une combinaison de conditions statiques
auxquelles on soumet l'animal dès sa naissance, et qui engagent son développement
dans une voie particulière, où il prend plus rapidement son
développement, et où il acquiert une grande tendance à u n facile engraissement.
La transformation est plus difiicile avec telle race qu'avec telle
autre; mais c'est là seulement une affaire de temps, si l'amélioration des
méthodes d'élevage, d'éducation physiologique, de traitement général de
la race, marche de pair avec l'amélioration de la culture. C'est par voie
de sélection qu'ont été obtenues toutes les races les plus remarquables par
leur précocité : les longues cornes de Bakewell, les Durham, les Hereford,
les Devon, les Angus, les moutons Disiiley, Soutl i-Down et autres.
séieclioM
¡):is il'iiillMCiire
l'u¡ili(iKk' luiliùro.
súitcíioii
il impuissanli!
Ces exemples prouvent aussi (|ue l'aptitude à l'engraissement peut être
le fruit de la sélection. Ne savons-nous pas, d'ailleurs, qu'il se rencontre,
dans les races même les plus résistantes au travail, des individus moins .
propres que d'autres à supporter la fatigue, plus tendres, plus disposés à
faire de la graisse que de la force. Ces animaux, placés sous l'iulluence
do toutes les causes qui favorisent leurs tendances uaturelles, acquièi-ent
bientôt une faculté d'engraissement plus développée; ils servent de pères
à des générations auxquelles ils transmettent leurs qualités acquises, et
((ui, entourées do soins appropriés, arrivent à la perfection spéciale, terme
dos ellbrts de la sélection.
L'aptitude à donner une (juanlité notable de lait serait aussi, d'aj)rès
certaines opinions, inq)ossible à acquéri r par les procédés de la sélection;
cette aptitude serait l'apanage do ([uolques familles distinctes, et elle se
transmettrait do la mère à ses fils, du père à ses filles. Or, connue une
uière uon laitière ne saurait produire un fils laitier, ce fils uo pourrait à
son tour donuer des lilies laitières; la sélection se trouverait enfermée
dans un cercle vicieux.
Je répéterai ce que je viens do dire à propos do l'engraissement, ce
)|Uo ¡e pourrais dire à propos de toutes les qualités (pi'il est désirable
d'obtenii'. Dans toutes les races il y a des individus qui font, à des degrés
divers, oxceplion à l'ensemble du groupe. Nous avions,"'à l'Institut agronomique
de Versailles, des vaches limousines dont l'ajotitude au lait s'était
sensiblement développée. O n a cité dans la race si robuste de la Gascogne,
dont les vaches sont employées au travail, des fomelles plus laitières
(|ue d'autres. \Yeckherlin, en rendant conqjte des expériences faites sur
les donuiines dn roi de Wurtemberg, rapporte c[ue la faculté laitière s'était
notablement accrue chez certaines vachos de la race hongroise, race
aussi peu laitière {¡uon le puisse imaginer. Tandis (¡ue |)lusieurs des
vaches hongroises ont à peine nourri leurs veaux, d'autres ont fourui un
rendemeni en lait ([uelquo temps encore après le sevrage. Ce résultat
était dù aux soins convenables dout la race avait été l'objet, et à l'inllueuce
de la mulsion à huiuelle ou avait soumis les femelles. Dans leur
pays d'origine jamais elles no sont traites, et elles ne sont eu aucune
nuuiière façonnées à la production du lait.
Pour développer et fixer ces ([ualités rudiuicntaii'os, il sulhtdi! prendre
pour taureaux les fils de ces vaches, chez lesquelles la tendance à deveniilaitière
est la plus accusée. Ils deviendront la souche d'une série de générations
dont l'aptitude laitière se prononcera de plus en plus, pourvu,
nécessairement, (|ue la i-ace soit placée dans les conditions slaliqiies qui
conviennent à la sécrétion du lait.
L a couleur est encore un des caractères .sur lesquels on a prétendu
(pie la sélection n'a pas de prise. A vrai dire il est dilhcile de savoir
pourquoi l'on s'est attaché à refuser à la sélectiou toute action modificatrice
sur la couleur. La nuance de la robe est, eu clle-mènie, sans importance,
et l'amélioralion d'une race u'iu)pli(|ue on aucune manière la
nécessité de changer cette nuance. Mais enfin le croisement est-il seul
capable do modifier la couleur chez les animaux?
Dans les Indes orientales, le bullle et l'arni sont soumis à la donieslicité,
et, sans croisement aucun, il y en ii de l)laucs et do iu)irs, formanl
contraste, non-seulement ])iu' leur couleur, mais aussi par leurs caractères
et leni's tendauces. Le iiiêuio fait se produit pour les zébus et poulies
yacks, (pii sont uoirs, blancs, gris, bigarrés. Je cite ces exemples parce
([u'ds nous sont oU'erts par des espèces voisines de Jiotre l)anif dornesliijue;
j'en trouverais mille autres semblables dans le monde zoo logique.
Quant à notre boeuf doinestiquedui-même, il présente des particularités
absolument identiques. L'ancienne race des forêts d'Angleterre,
conservée dans les parcs de l'aristocratie, était généralement blanche, avec
le uiuflle, le bout des cornes et les extrémités des membres de couleur
noire. Cette race donne <[uelquefois des veaux bigarrés, souvent des veaux
fout à fait uoirs, comme cola a été constaté on particulier pour le troiqieau
d u ])arc de Chartiey. Dans le pays de Galles elle était blanclie avec les
oreilles rouges, et il apparaissait parfois des animaux de couleur rouge
au milieu des groupes blancs.
b s.j(eclioft