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 arrondies,  aux  formes  suivies,  sont  trcxcclienLos  lailièrcs  quand  elles  possèdent, 
   (raiitre  part,  les  c]ualités  essentielles  du  type.  Des  mensurations  
 ont  dirccteuieiU  prouvé  cette  vérité  pour  des  individus  de  races  diverses.  
 La  légèreté  de  lavant-main  n'a  donc  de  valeur  que  comparativement  
 à  l'ampleur  de  rarrière-main,  et  comme  caractère  de  conCormation  propre  
 à  la  femelle;  elle  doit  être  relalive  et  non  absolue.  Cette  explication  suffit  
 j)our  repousser  une  exa^j'éralion  d\in  iiuLrc  jjenre  dans  laquelle  tombent  
 ceux  ([ui  demandenl,  pour  le  lype  lailier,  un  développement  tlioracique  
 (?g-ai  à  celui  cjui  caractérise  les  animaux  les  plus  aptes  à  rcng-raissement.  
 Tous  les  fails  d'observation,  d'accord  en  cela  avec  la  physiologie,  s  opposent  
 à  cette  assimilation.  Gonmie  j'ai  essaye  de  le  montrer  en  traçant  le  
 type  des  animaux  d(!  boucher ie,  riim])leur  considérable  de  la  poitrine  est  
 la  conséquence  du  mode  particulier  de  développement  suivi  ptir  ces  
 animaux,  dont  la  conformation  s])écialo  relie le  des  conditions  spéciales  de  
 fonctionnement.  Pour  admettre  cpie  leur  organisation,  dominée  dans  son  
 (Misemble  et  dans  ses  détails  par  le  caractère  do.  l'ampleur  tboracique,  
 puisse  être  identique  à  celle  ¿animaux  doués  de  toute  autre  faculté,  il  
 iaïKlrait  admettre  que  la  même  cause  ne  produit  pas  les  mêmes  effets.  
 D'ailleurs,  je  le  répète,  Fliistoire  des  races  bovines  tout  entière  contredit  
 ridenliiication  (|uon  voudrait  établir  entre  les  deux  types  des  aiiimaux  
 de  boucherie  et  des  animaux  laitiei-s.  
 En  même  temps  ijue  la  région  thoraciiiue  et  tout  le  tronc  restent  moins  
 aiiqîles,  les  extrémités  prennent  plus  de  longueur  que  dans  le  type  de  
 boucbei'ie;  cest  une  conséquence  naturelle  des  lois  qui  déterminent  les  
 i-apports  des  parties.  Ainsi  les  membres  sont  plus  hauts,  plus  détachés  du  
 corps;  Tencolure  est  mince,  grêle  même,  surtout  près  de  la  tète,  et  paraît  
 longue.  
 Tous  ces  caractères  sont  complétés,  ou  plutôt  dominés,  par  ceux  ([ui  
 sont  encore  plus  essentiellement  féminins  :  par  ceux  ([ui  sont  propres  à  
 ra])pareil  mammaire.  
 L'activité  d'un  organe,  et  par  conséquent  son  rendemeni  en  produil,  
 étant  en  raison  de  son  développement,  il  est  clair  que  plus  la  'glande  ((ui  
 sécrète  le  lait  est  volumineuse,  plus  la  quantité  de  lait  (¡u'on  en  peut  tirer  
 est  abondante.  Ce  volume  "des  mamelles  est  annoncé  par  les  dimensions  
 de  l'arrière-uiain,  comme  je  Tai  dit  plus  haut;  il  sapprécie  directemenl  
 par  l'espace  {|n'occupe  l'appareil  laclilere,  et  par  les  proportions  de  chacune  
 des  parties  (|ui  le  conslituenl.  
 La  forme  des  mamelles  importe  peu  :  elles  peuveut  être  développées  
 dans  le  sens  horizontal,  d'avant  en  arrière  et  d'un  côté  à  l'autre,  et  se  relever  
 sur  la  face  ventrale,  au([uel  cas  on  dit  que  le  pis  est  appliqué;  elles  
 peuvent  aussi  s'allonger  dans  le  sens  vertical,  pendre  entre  les  membres  
 postérieurs  en  affectant  une  forme  parallélipipédique  à  angles  bien  indiqués, 
   ou  la  forme  d'une  bouteille,  ou  toute  autre.  Ce  qui  importe,  c'est  
 ([ue,  dans  tous  les  sens  et  sur  toute  la  surface  oii  elles  peuvent  s'étendre,  
 de  la  région  périnéenne  à  la  région  ond)ilicale,  elles  se  présentent  sous  
 la  forme  la  plus  compatible  avec  le  maximum  d'ampleur  auquel  elles  penvent  
 atteindre.  Les  portraits  de  vaches  laitières  qui  lîgurent  dans  l'atlas  
 de  cet  ouvrage  montrent  sous  ([uelles  formes  variées  les  belles  mamelles  
 se  peuvent  offrir;  j e  citerai  surtout,  connne  des  types  fort  remarquables,  
 les  vaches  deGuernesey  (Pl.  XI),  d'Ayr(PI.  XIV),  d'Angelu  (Pl.  XXVll).  
 Si  le  volume  des  mamelles  a  la  signiiication  ([ue  j e  viens  d'indiquer,  
 c'est  à  la  condition  que  tout  l'espace  compris  sous  la  peau  qui  les  enveloppe  
 est  réellement  occupé  par  les  éléments  glandulaires,  organes  spéciaux  
 de  sécrétion.  Un  tissu  cellulaire  ti'op  abondant  ou  cliargé  de  graisse,  
 formant  ce  qu'on  ajipelle  improprement  un  pis  chanui,  peut  simuler  nu  
 développement  considéraljle  des  mamelles,  mais  réduit,  en  réalité,  les  
 parties  actives  et  la  valeur  de  l'appareil.  Des  indurations,  dues  à  des  
 causes  maladi\'es,  ont  à  plus  forte  raison  le  même  effet.  
 On  peut  apprécier,  par  l'exploration  à  l'aide  de  la  main,  la  nature  des  
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 organes  mammaires,  leur  résistance  à  la  pression,  leur  élasticité;  mais  
 on  est  bien  mieux  renseigné  sur  leur  coiîslitulion  et  leur  puissance,  si  l'on  
 peut  les  observer  avant  et  après  la  mulsion;  c'est  alors  aussi  qu'on  peut  
 le  mieux  déjouer  les  ruses  grossières  et  cruelles  par  les([uelles  les  marchands  
 cherchent  à  tromper  l'acheteur.  Avant  la  mulsion,  tous  les  canaux  
 (ixcréteurs,  les  sinus  sont  gonflés  de  lail,  les  mamelles  sont  arrondies,  la  
 ])eau  est  distendue  sans  former  aucun  pli,  et  cependant ,  si  cette  accumulation  
 du  lait  s'est  produite  dans  le  temps  normal  de  la  sécrétion,  le  pis  
 n'est  point  douloureux.  Après  la  mulsion,  l'appareil,  quand  il  est  tout  enliei' 
   constitué  par  la  glande,  est  complètement  vide;  il  se  rapetisse,  s'allaisse, 
   perd  toute  résistance;  la  peau,  lâche  et  molle,  retombe  et  se  ride;  
 la  mamelle  ne  présente  plus  ni  turgescence  ni  dureté.  
 Dans  l'espèce  bovine  l'appareil  laclilere,  bien  que  se  montrant  extérieurement  
 comme  formé  seulement  de  deux  masses  mammaires,  consiste  
 i-éellement  en  (¡uatre  mamelles  on  quartiers  distincts  et  indépendants,  
 ayant  chacun  un  trayon  donnant  issue  au  produit  de  la  sécrétion.  L'égalité  
 de  forme,  de  grosseur  et  d'écartement  de  ces  quatre  trayons,  qui  doivent  
 tous  donner  du  lait,  indique  l'égalité  de  développement  et  d'activité  
 des  quatre  glandes  auxquelles  ils  correspondent;  leur  volume  est  aussi  en  
 raison  de  la  valeur  de  la  vache  comme  laitière,  car  plus  ils  sont  développ 
 é s ,  plus  cela  prouve  que,  pour  profiter  do  tout  le  lail  que  cette  vache  
 produit,  on  est  forcé  de  la  Iraire  souvent  et  longtemps.  Ordinairement  
 les  deux  trayons  postérieurs  donnent  plus  de  lait  et  sont  plus  gros  que  
 les  deux  trayons  antérieurs,  parce  que  le  plus  souvent  les  deux  quartiers  
 de  derrière  sont  les  plus  développés.  
 Plus  les  trayons  sont  distants  et  divergents,  plus  aussi  on  peut  croire  
 j\  un  grand  développement  des  glandes  mammaires,  car  c'est  le  volume  
 de  ces  organes  à  lenr  hase  qui  force  leurs  exlrémités  à  s'écarter  les  unes  
 des  autres.  
 On  considère  souveni  comme  un  signe  favorable  Texistence  de  deux  
 trayons  rudimentaires  placés  on  ari'ière  des  (]uatre  trayons  normaux,  lîien  
 que  ces  appendices  additionnels  ne  soient  ([ue  des  coecums,  on  les  regarde  
 connne  révélant  une  nalure  essentiellement  laitière,  dont  toutes  les  tendances  
 sont  au  développement  des  mamelles.  Telle  peul  être,  en  eHet,  la  
 signification  de  ces  faux  (rayons,  quand  les  véritables  agents  de  la  sécrélion  
 lactée  ont  acquis,  d'adleurs,  toute  l'importance  organi(|ue  et  fonclionnelle  
 qui  détermine  seule  la  valeur  de  la  femelle  laitière.  Mais  il  ne  
 faut  point  leur  atlribuer  une  imporlance  de  premier  ordre;  ils  ne  peuveni  
 ]3as  plus  suppléer  à  l'imperfeclion  des  organes  dont  ils  prenneni  l'apparence  
 qu'ils  ne  peuvent  les  suppléer  dans  lenr  rôle.  
 A  tous  ces  caractères,  tirés  du  volume,  de  la  forme  et  de  la  nature  des  
 organes  spéciaux  de  la  production  du  lait,  s'en  ajoutent  d'autres,  qui  concourent  
 aussi  à  indiquer  le  degré  d'activité  de  l'appareil  sécrétoire.  Ce  
 sont  les  caractères  que  fournissent  les  veines  superficielles  de  la  région  
 mammaire.  
 De  ces  veines,  les  unes  rampent  à  la  surface  du  pis,  y  décrivant  des  
 sinuosités,  qu'elles  dessinent  en  reliefs  d'autant  plus  saillants  et  variés  
 ([u'elles  sont  plus  remplies  de  sang  et  ([ue  la  peau  est  plus  fine.  Les  autres  
 montent  de  la  partie  postérieure  des  mamelles  vers  la  vulve,  et  courent  
 en  cordons  flexueux  du  haut  en  bas  de  la  région  périnéenne.  D'autres  
 enfin  naissent  à  droite  et  à  gauche  à  l'angle  externe  des  mamelles,  et  
 marchent  d'arrière  en  avant  le  long  du  ventre  juscfu'à  l'appendice  postél 
 i e u r  du  sternum.  
 C'est  à  ces  dernières  veines  ([u'on  a,  de  tout  temps  et  en  tout  pays,  
 attaché  le  plus  d'importance  pour  l'appréciation  de  la  valeur  des  vaches;  
 c'est  elles  qu'on  a  désignées  particulièrement  comme  veines  du  lait,  comme  
 vaisseaux  lactés  on  lactifères,  dénominations  inexactes,  mais  qui  montrent  
 à  quel  point  on  les  considéraiI  comme  indice  infaillible  de  la  qualité  laitière. 
   
 En  réalité,  ces  veines,  auxquelles  leur  position  a  valu  en  anatomie  le