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On voit par cette description que le bruant roux est facile à reconnaître, non seulement
aux teintes de son plumage, mais encore à celles de la queue, dont la penne
extérieure seulement est nuancée de blanchâtre.
4.) LE BRUANT PEINT. EMBERiZA FDCATA. Pl. 57, (figurcs de l'adulte et d'un individu
dans la livrée de passage). — Pallas (I) a décrit et figuré, sous ce nom, ce
bruant curieux, découvert par lui dans la Daourie. Les voyageurs néerlandais Tout
observé au Japon, d'oii ils ont fait parvenir au musée des Pays-Bas un bon nombre
d'échantillons. Ces individus ont servi de modèle à la description de l'Emberiza lesbia,
donnée dans le troisième volume du manuel d'Ornithologie (2) et h la figure
qu'en a publié Gould (3). On rapporte aussi à cette espèce im bruant dont quelques
individus ont été observés dans la France méridionale et en Italie (4); mais les descriptions
et figures que Ion a données de ces individus, ne sont pas'assez détaillés
pour prouver jusqu'à l'évidence l'identité de ces oiseaux et du bruant peint de
l'Asie orientale.
Cette espèce est nne des plus curieuses du genre. Elle se distingue de toutes les
autres par la longueur de ses rémiges secondaires internes qui recouvrent les rémiges
primaires dans presque toute leur longuem-, ainsi que par l'ongle de son pouce
un peu plus long et moins courbé qu'à l'ordinaire. Ces caractères rapellent ceux des
alouettes, des pipits, des bergeronnettes et d'autres oiseaux qui se tiennent souvent
à terre, et font supposer que le genre de vie de ce bruant diffère plus ou moins de
celui des autres espèces qui se tiennent de préférence sur des arbres. Pallas dit en
effet que cette espèce habite les îles et les prairies de la Daourie, mais c'est à quoi
se bornent les notices sur les habitudes de cet oiseau.
Longueur totale, S pouces et demi. Ailes, 2 pouces 8 à 9 lignes. Queue, 2 pouces
5 lignes. Tarse, 9 lignes et un tiers. Doigt du milieu, sans l'ongle, 7 lignes et
un quart; ongle de ce doigt, 2 lignes et demie. Doigt externe, 4 lignes et "demie.
Pouce, 3 lignes et demie; ongle du pouce., 3 lignes et deux tiers. Bec: longueur^
depuis le front, 4 lignes et un tiers; largeur, 2 lignes et un tiers; hauteur, 3 lignes!
Première rémige égale à la quatrième; troisième, un peu plus courte que la deuxième
qui est la plus longue de toutes. Deuxième, 3me^ 4me et 5me de« rémiges primaires,
échancrées à la barbe externe. Rémiges primaires, ne dépassant les secondaires que
d'une ligne et demie. Mandibule supérieure, sensiblement courbée, brune; l'inférieure
tirant au jaunâtre. Pieds, dans les individus empaillés, d'un brun jaunâtre, plus foncé
sur les ongles. Ongles, notamment celui du pouce, un peu moins courbés que d'ordinaire,
un peu échancrés au milieu et un peu arrondis vers les côtés.
Le plumage des adultes présente la distribution suivante des teintes. Parties supérieures
d'un gris-brim jaunâtre, passant au brun-roux sur les scapulaires et vers le
bas du dos, et mêlé d'un gris plus ou moins pur sur le cou et la tòte. Toutes les plu-
(1) Voyage, III, append., p- 698, no. 22. Zoograpliia, II, p. 41, n». 205, PI 46
(2) P. 235.
(3) Birds of Europe, Pl. 178.
(4) C'est le gavoué de Provence, Buffon, Pl. enl. 656, fig. 1, et Hist. nat. d. oiseaux, vol. IV, p. 321 • FEm
W a p r o v m a a l i s d e GmeHn, Linn., Syst. nat., XIII édit,, tom. I , p. 881, no. 59; et probalement aussi l'Emheriza
Uurazzi de Charles Bonaparte, Iconographia della Fauna italica, I, Pl. 35, fig. 1 et 2.
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mes de ces parties ornées de mèches noires, peu distinctes sur le cou, fortemenl
prononcées sur la téte et très-larges sur le manteau. La région des oreilles est d'un
brim-rouge foncé, souvent marqué de noir vers le bas ou le derrière. On observe
sur les côtés de la tête une raie surciliaire blanchâtx-e peu prononcée. Une autre
bande blanche très-distincte et très-large se prolonge de la base de la mandibule inférieure
sur les côtés du cou. Cette bande est séparée du blanc de la gorge et du jabot
par une rangée de taches noires, laquelle naît à l'angle de la mandibule inférieure
pour se prolonger jusqu'au jabot, dont toutes les plumes sont ornées de larges taches
noires. Ou voit sur la poitrine une bande transversale d'un brun-rouge. Les avitres
parties inférieures sont d'un brun-clair, tirant tantôt un peu au jaunâtre, tantôt im peu
au rougeâtre-, mais qui passe au blanchâtre sur le milieu du ventre, tandis qu'il montre
une nuance plus foncée sur les flancs, dont les plumes présentent chacune une mèche
d'un brun-noirâtre plus ou moins foncé. Les petites couvertures de l'aile sont
d'un briui rougeâtre. Les autres couvertures et les rémiges secondaires sont noires
et largement bordées de brun-roux, plus pâle sur les rémiges que sur les couvertures.
Les grandes couvertures externes sont d'un noir imiforme, mais pâle. Cette couleur
teint aussi les rémiges primaires, dont les barbes externes sont cependant bordées de
brun-roux. Les couvertuves inférieures de la queue sont blanchâtres et nuancées de
gris. La teinte générale de la queue est im noir brunâtre. Les pennes offrent des
bords d'un gris-brun jaunâtre, et ces bords sont très-larges sur la paire mitoyenne
des pennes. La paire externe est ornée d'une bande blanchâtre im peu oblique, s'élargissant
considérablement vers l'extrémité des pennes; la deuxième paire et les suivantes
n'offrent/ju'une trace de cette bande, seulement sensible vers leur extrémité.
Les jeunes individus ne diffèrent des adultes que par le manque d'ime bande rousse
sur la poitrine, par les taches noires du jabot beaucoup moins larges, par le brunrouge
de la région des oreilles moins vif, et par le blanc moins pur du jabot et de
la gorge.
5.) LE BRAUNT RUSTIQUE. EjiBERizA RUSTICA. Pl. 58., (figuTes des uiâles en habit d'été
et d'hiver, et d'un individu au jeune âge). — La découverte de citte espèce est encore
due à Pallas (1), qui l'a observée dans la Sibérie orientale. Elle se montre accidentellement
en Europe (2), et les voyageurs néerlandais en ont rapporté du Japon
un bon nombre d'échantillons. Elle est très-différente de celles dont nous venons de
traiter, et reconnaissable à son bec assez long, droit et en alène, ainsi qu'à la belle
teinte d'un brun-rouge qui domine sur les flancs, le jabot et les parties supérieures
de l'oiseau.
Longueur totale, 5 pouces 4 lignes. Aile, 2 pouces 9 lignes à 3 pouces. Queue,
2 pouces 3 lignes. Tarse, 7 lignes et un quart. Doigt du milieu, 6 lignes et un tiers;
ongle de ce doigt, 2 lignes et demie. Pouce, 3 lignes et demie; ongle de ce pouce.
(1) Voyage, 111, app.j p. 608, u" 21 ; Zoograpliia, II, p. 43, n» 107.
(2) C'est probalement le Mytilène de Provence, BulT., Pl. enl., 656, fig. 2, ou l'Embei-iza lesbia deGmelin,
I , p. 882, no 60: du Manuel d'Ornitb., I, p. 317; de Calvi, Catal. d. Omit. d. Genova, p. 46; et de Savi,
Cru. Tose., Ili, p. 223. On y doit encore ranger l'Emberiza borealis do Zettersted, Resa i Lappm. , I, p. 107.
GouUl, liirds of Europe, Pl. 177, a figuré un individu japonais de cette cspÈce.
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