les flancs et le jabot , une teinte d'nn gris-blcnâtrc assez foncii; mais les plumes ofFrent
un bord roux plus ou moins prononcé et il ne reste que des nuances légères de roux
sur les côtés du corps et du cou.
Dans la suite, cette teinte rousse disparait peu à pou totalement, même sur les
couvertures inférieures de l'aile, qui changent au gris foncé; les taches foncées de
la gorge s'étendent de la sorte que la teinte du fond ne s'entrevoit que sur les bords
des"plumes de cette partie; et le gris bleuâtre des parties supérieures devient de plus
en plus foncé.
Cette teinte passe insensiblement au noir sur la tête, le cou et le jabot, et dons
les très-vieux individus qui ont le bec jaunâtre, le gris foncé dos parties supérieures,
des ailes et des côtés du corps prennent également ime forte teinte noirâtre. Les individus
dans cet âge sont en conséquence d'un noir presque uniforme, à l'exception
des couvertures inférieures de la queue, du milieu de la poitrine et de l'abdomen,
parties dont la teinte du fond est un blanc pur, relevé par des taches noirâtres plus
ou moins isolées.
Ce Merle ne parait pas être rare au Japon, le seul pays ovi il ait été observé
jusqu'à présent.
6.) LE MERLE BE SIBERIE. lURDLS siBiRicus. Pl. 31, figure d'un jeuue individu.
Pallas, voyage III, p. 694, app. no. 10, a le premier fait connaître cette espèce
asiatique sous l'épithète de sibiricus, épithète que par la suite, (Zoogr., I, p. 450,
no. 90), il a changé lui même en celle de leueocillus. Elle a été ensuite décrite
dans le Manuel d'Ornithologie, III, p. 98, et M. Gould, Birds of Europe, en a donné
la figure de l'adulte et d'un individu dans la livrée de passage. Le jeune, dont on
trouve la description dans le Manuel d'Ornithologie, III, p. 99, n'ayant pas encore
été figuré, nous l'avons représenté sur la planche 31 de notre ouvrage.
Les notices suivantes peuvent servir à compléter les descriptions que les naturalistes
ont données de cette espèce.
Longueur des ailes, 4 pouces 4 lignes. Queue^ 3 pouces. Tarse, 13 lignes. Doigt
du milieu, 9 lignes. Bec: longueur, 8 lignes; largeur, 3 lignes et demie; hauteur
3 lignes. Première rémige de deux lignes et demie plus courte que la deuxième des
grandes couvertures de l'aile. Deuxième rémige égalant environ la quatrième. La
troisième, qui est la plus longue de toutes^ dépasse ces rémiges d'une ligne et demie.
Troisième et quatrième des rémiges primaires échanerées à la barbe externe.
Deuxième et troisième tm peu rétrécies à la barbe interne. Bec d'un brun, passant au
brun jaunâtre sur la moitié postérieure de-la mandibule inférieure. Pieds d'un jaune
brunâtre. Les deux paires extrérieures des pennes de la queue lisérées de blanc à
l'extrémité.
Les voyageurs russes ont, selon Pallas, 1. c. , observé cette espèce dans la Sibérie
orientale jusque dans les régions polaires. Wous en possédons un bon nombre d'individus
recueillis au Japon; elle se trouve également au Nepaul, et même dans l'ile
de Java.
7.) L E M E R L E DE wi i iTE. turucs whi t i i . Stellor et Gmclin l'ainé ont découvert ccttc
espèce il y a presque un siècle; mais les descri])tions que ces voyageurs en ont faites.
67
ne sont parvenues à la connaissance dos naturalistes que lors de la publication do la
Zoographia rosso-asiatica. Vol. I, p. 499, n°. 88, où l'espèce porte le nom de Turdus
varius. Ce nom ayant été conféré, antérieurement à cette dernière époque, par
ITorsfield, Linn. Trans., XIII, p. 149 et Zool. Iles., pl. sans numéro, il une espèce
très-voisine mais différente et originaire de l'ile de Java, on doit laisser à l'espèce
du présent article l'épithète de Whitii, sous laquelle elle a été décrite par Eyton,
Rarer British liirds, p. 92. Ces deux espèces, cjui sont du reste parfaitement bien
connues des naturalistes, offrent entre elles la plus grande analogie par l'ensemble
de leur organisation, par leurs dimensions et particulièrement par la distribution des
teintes, et ne paraissent s'éloigner l'une de l'autre que par les proportions des ailes
et la longueur relative des rémiges.
Le TURDUS wmin, Eyton ou Turdus varius de Pallas, très-bien figuré par Gould,
Birds of Europe, Pl. 81, sous le nom d'Orcoeincla Whitii peut être caractérisé
comme suit: Longueur des ailes, 5 pouces 10 lignes à 6 pouces 4 lignes. Deuxième
rémige dépassant toujours la cinquième. Quatrième un peu plus courte que la troisième
qui est la plus longue de toutes. Gmelin et Steller ont observé cette espèce
sur les alpes de la Sibérie: le premier à Krasnojari sur les bords du Jeniséei, le
deuxième dans les environs de Bargusin. Les voyageurs hollandais en ont recueilli,
au Japon, un bon nombre d'individus. Son apparition en Europe est très-accidentelle.
Un individu fut tué en Engleterre au mois de Janvier 1828 (1) ; un autre au mois
de Septembre sur l'ile d'IIelgoland (2) et un troisième sur les bords de l'Elbe (3).
Le TUKDUS VARIUS de llorsfield offre les traits distinctifs suivants. Longueur des
ailes, 5 pouces et 5 lignes. Deuxième rémige égalant en longueur la sixième. Troisième
et quatrième im peu plus courtes que la cinquième qui est la plus longue de
toutes. Cette espèce, découverte à Java par llorsfield, y a été depuis observée en
bon nombre par les voyageurs hollandais. Elle habite également la Nouvelle Hollande,
et on en a même tué un individu en Angleterre (4).
8.) LE MERLE DE ROCHE DE MANILLE. TURDUS MANILLENSIS, Latham. — Tout le monde
connaît cette espèce, découverte par Sonnerat dans l'île de Luçon, et figurée par
Buffon, Pl. enl. 636 (mâle) et Pl. 564, fig. 2 (femelle). Dussumier, Cuming et
d'autres voyageurs en ont récemment rapporté les dépouilles, recueillies dans les
Philippines. Mr. Forsten nous en a adressé plusieurs individus tués à la pointe septentrionale
de l'île de Célèbes, et d'autres voyageurs hollandais ont observé et tué cet
oiseau au Japon. Les individus du Japon sont en tout point semblables à ceux des
Philippines et de Célèbes; cependant ils paraissent avoir les tarses et le bec un peu
plus robustes. Voici les principales mesures empruntées à plusieurs individus du
Japon.
Longueur de l'aile, 4 pouces 8 lignes et demie. Queue, 3 pouces I ligne et demie.
Tarse, à partir de la plante des pieds, d'à-peu-près 15 lignes. Bec: longueur depuis
(1) Eyton, !. c.
(2) Boic, Isis, 1835, p. 251. Turdus squamalus.
(3) Gould, Birds of Europe, 1. c.
(4) Yarrcll, lirit. Birds, I, p. 185.