Imi
l intlividu, dont nous avons tiacd le portrait^ est ime femelle adulte. Cette espèce
oH're la plus grande analogie avec l'Alcedo guttata de Gould, décrit et iigurë par cet
ornithologiste dans sou grand ouvrage sur les oiseaux de l'Ilimalajah; mais elle est
d'une taille nn peu plus forte, et son bec est plus comprimé. Ces deux oiseaux se
ressemblant sous tous les autres rapports, et offrant absolument la même organisation
et le même système de coloration, il est évident qu'ils ne forment que deux races
locales d'une même espèce, races dont l'une, l'Alcedo guttata, habite le Bengale,
tandis que l'autre, le lugubris, remplace celle-là au Japon.
Les ailes portent en longueur, dans le lugubris, 7 pouces 3 lignes; dans le guttata,
elles ne sont longues que de 6 pouces 9 lignes. La queue ollVe 4 pouces 6 lignes
dans la race du Japon, et h pouces dans celle du Bengale. Bans celle-là le bec est
large, près du front, de 5 lignes et demie, tandis que sa largeur au même point est
de 7 lignes dans l'Alcedo guttata. Les autres parties ne présentent aucune différence
sensible dans ces deux raees. Longueur du bec, depuis le front 2 pouces 2 lignes.
Hauteur du tarse, 6 lignes. Longueur du doigt du milieu sans Tongle, 9 lignes.
Longueur du pouce, 3 lignes. Le doigt interne est de 2 lignes et demie plus court
que l'externe. La première rémige est presque aussi longue que la cinquième; la
deuxième égale la quatrième, et la troisième, qui est la plus lougue de toutes, ne
dépasse ces dernières pennes que d'une ou de deux ligues. La deuxième et la troisième
de ces pennes sont échanerées à leur barbe externe.
Le système de coloration de cette espèce, assez uniforme, n'est ordinairement composé
que de deux teintes, savoir de blanc et denoir; mais cette dernière couleur tire, notamment
sur le manteau, au brun-noir couleur de schiste. Les parties inférieures de l'oiseau, les
côtés de la tête jusqu'à la région des oreilles, et le cou sont d'un beau blane. Cette teinte
•cependant es't interrompue, sur les flancs, par des bandes transversales et peu serrées,
d'un noirâtre couleur de schiste assez clair; on voit une raie, composée de taches
longitudinales et foncées, descendre de la base de la mandibule inférieure, le long
des côtés de la gorge, jusqu'au jabot, qui est orné de taches plus ou moins serrées,
mais qui n'affectent qu'incomplètement la forme transversale. Cette dernière région
est, dans la femelle que nous possédons, teinte de brun-roux, et cette couleur s'étend
également sur la moitié inférieure de la raie qui descend de la mandibule inférieure.
La région des oreilles est d'un noir interrompu par des taches blanchâtres assez
étroites. Les plumes du dessus de la tête sont allongées et forment une espèce de
huppe assez prononcée; elles sont tachetées de blane sur un fond noirâtre; mais ces
taches sont le plus souvent assez irrégulières et ne présentent que rarement vme forme
régulièrement transversale ; quelques unes des plumes du centre de l'occiput
sont d'un blanc presque uniforme, tandis que d'autres, d'un noir parfait, n'offrent
le plus souvent des traces de taches blanches que vers leur base. Toutes les plumes
et pennes des autres parties de l'oiseau offrent des taches blanches assez régulièrement
distribuées sur un fond, très-foncé sur la queue et les ailes, plus clair sur
le dos et les plumes scapulaires; on en voit toujours une à l'extrémité des plumes ou
des pennes ; les autres sont disposées par paires sur les barbes des plumes ; elles offrent
une forme transversale et forment souvent des bandes plus ou moins complètes,
notamment sur le dos, sur les plumes scapidaires et les rémiges secondaires. Sur les
rémiges primaires, ces taches sont plus isolées et moins larges que sur les autres
79
parties; et elles forment, sur la queue, dix à onze bandes transversales plus ou
moins interrompues. Les couvertures inférieures moyennes de l'aile sont blanches, et
on n'observe des bandes foncées que sur quelques unes des grandes et petites couvertures.
Il parait que ce martin-pêcheur est assez rare au Japon. Il ne nous en est parvenu
qu'un très-petit nombre d'individus, tous semblables à ceux que nous venons de
décrire.
LES CORBEAUX. COHVUS.
1.) LE CORBEAU à GROS BEC. coRvus MACRORnTircnos. Pl. 39 B. — Le Japon produit
un corbeau qui offre la plus grande analogie avec l'espèce introduite dans le système
sous le nom de Corvus maerorhynchos, ïemm., par Wagler (1), espèce découverte
dans l'île de Java par le professeur Reinwardt. Elle est remarquable par son bec
presque aussi grand que celui du corbeau ordinaire, quoiqu'elle soit d'une taille beaucoup
moins forte.
Les individus du Japon ne présentent auctme différence sensible d'avec ceux de
Java; il parait cependant qu'ils sont d'une taille tant soit peu plus forte, et que le
plumage de la tête, du cou et des parties inférieures tire un peu plus sur le vert.
Ils offrent les particularités suivantes.
Longueur totale, 20 pouces. Aile, 13 pouces. Queue, 8 pouces. Bec: longueur
depuis le front, 2 pouces 5 lignes; hauteur, 11 lignes à un pouce; largeur, un peu
plus d'un pouce. Tarse, 2 pouces 5 lignes. Doigt du milieu, un pouce 7 lignes;
pouce, 11 lignes. — Les rémiges de nos individus n'étant pas tout à fait complètes,
nous ne sommes pas à même d'en indiquer avec exactitude les proportions. Le bec
ressemble, par sa forme et sa force, à celui du corbeau commun; mais la mandibule
supérieure est un peu plus courbée et beaucoup plus comprimée vers le haut, de sorte
que son tranchant est très-sensible, quoique arrondi. La forme, la structure et les
teintes du plumage sont absolument comme dans le corbeau ordinaire, à cette exception
près que le plumage tire un peu plus sur le vert que dans cette espèce.
2.) LA CORWEILLE. coKvus CORONE. — Pallas rapporte (2) que cet oiseau, commun
par toute l'Europe et qui habite aussi le nord de l'Afrique, ne fréquente que rarement
la Russie temperée et méridionale, mais qu'on le retrouve dans la Sibérie
orientale jusqu'au Kamtchatka, oii la corneille mantelée ne se montre plus. Le Japon
produit ce même oiseau, et les individus tués dans cet empire, ne diffèrent en
rien de ceux de l'Europe.
3.) LE FREOX. CORVIIS FRTiGiLEGUs. — C'cst cucore une de ces espèces qui se trouve
en même temps en Europe, dans le nord de l'Afrique, et dans une grande partie de
l'Asie tempérée jusqu'au Japon. Les individus obtenus de cette dernière contrée
(1) Syst. avium, Coi-vus no. 3.
(2) ZoograpUia , I , p. 831.