cîcsirer et n'étant pas coloriée, il est impossible de constater à laquelle des doux races,
dont nous venons de parler, appartient l'oiseau delà côte de Coromandel, et nous
nous Toyons obligés de borner nos observations aux individus recueillis dans la Malaisie
et du Japon. Pour distinguer entre elles ces deux races, il suffira de faire
observer, que la race qui habite le Japon, s'éloigne constamment de celle des lies
de Sumatra et de Bornéo: 1) par sa taille plus forte; 2) par son bec moins large à
la base; 3) par des ailes plus longues, moins arrondies et dont les rémiges olFrent
par conséquent entre-elles des proportions assez diverses; 4) par la raie d'un blancbleuâtre
du croupion plus foncée et tirant plus fortement sur le bleu, et 5) par ce que
la teinte d'un violet pourpre dont cet oiseau est en grande partie orné, est en o-énéral
moins vive et se perdant presque totalement sur les côtés de la tête et du cou,
ainsi que sur les parties inférieures de l'oiseau, pour faire place au brun-roux assez
vif, qui forme aussi le fond de cette teinte violette.
Ces caractères nous ont paru suffisants à l'établissement de deux races de martinpêcheur
violet, races que nous proposons de désigner sous les épithètes empruntées à
leur taille, ei auxquelles on peut assigner les caractères suivants.
2.) ALCEDO (DALCTON) COROFFLAIVBA MAJOR. — Lougucur de l'aile, 4 pouces et 6 lignes.
Largeur du bec, près du front, un peu plus de sept lignes. Première rémige égalant
en longueur la sixième; deuxième un peu plus longue que la quatrième et tant soit
peu plus courte que la troisième qui est la plus longue de toutes. Teinte dominante
d'un brun-roux assez vif, offrant sur les parties supérieures de l'oiseau, et sur la face
supérieures des ailes, une belle nuance d'un violet pourpre. Raie claire du croupion
d'un beau bleu de ciel plus ou moins intense. — Habite le Japon.
2) AtCEDO (HALCTON) C0R05IANDA MINOR. — LongucuT des ailcs, un peu plus de quat
r e pouces. Largeur du bec, 7 lignes et trois quarts. Première des rémiges primaires
de 4 lignes plus courte que la dixième ou dernière; deuxième, intermédiaire entre
la cinquième et sixième; troisième tant soit peu plus courte que la quatrième qui est
la plus longue de toutes. Toutes les parties supérieures de l'oiseau ainsi que la face
supérieure des ailes d'un violet-pourpre intense; cette teinte se prolonge aussi sur
les côtés de la tête, et on en voit même une nuance plus ou moins prononcée sur
la poitrine et l'abdomen. Bande longitudinale du croupion d'un beau blanc aro-enté
offrant une légère nuance d'un bleu de ciel pâle. — Observé dans les iles de Bornéo
et de Sumatra.
Nous ajoutons aux observations que nous venons de donner sur cet oiseau, que les
jeunes individus de la grande race, (nous n'avons pas encore vu des jeunes de la petite
race,) se reconnaissent à leurs teintes beaucoup moins vives, et plus particulièrement
aux bords noirâtres des plumes des parties inférieures depuis la gorge jusqu'à
l'abdomen.
2) LE MARTIN-pêcnEUR COMMUN du Bcngalc. ALCECO ISPIDA BENGALENSIS. Pl. 38 (figUres
de l'adulte et d'un individu au jeune âge). — Cet oiseau qui remplace le martinpêcheur
ordinaire dans une grande partie de l'Asie méridionale et orientale, ne par
a i t différer de cette espèce commune que par sa taille moindre et quelquefois aussi
par quelques modifications dans les nuances des teintes du plumage. Quelques auteurs
modernes, regardant ces différences comme de trop peu d'importance pour pouvoir
servir comme moyen d'une distinction spécifique, ont considéré ces oiseaux com-
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me appartenant à la même espèce, et n'ont pas même admis l'existence de plusieurs
races de cet oiseau. Laissant de côté cette question de nomenclature, nous nous
bornerons à rapporter les observations que nous avons été à même de faire sur ces
différents oiseaux, qui offrent entre-eux une ressemblance frappante relativement à
la distribution de leurs teintes.
Le martin-pêcheur ordinaire, Alcedo ispida des auteurs, espèce connue de tout
le monde, offre les proportions suivantes. Longueur des ailes: 2 pouces 10 lignes
Bec: longueur, depuis le front, un pouce 4 lignes; largeur, près du front, 3 lignes
et un quart. Longueur de la queue, un pouce 4 lignes. Tarse, 3 lignes et trois
quarts. — Cette espèce parait habiter toute l'Europe, i l'exception des régions froides.
Elle se trouve, suivant Pallas (1), dans toute la Sibérie occidentale, mais elle
parait manquer dans la Sibérie orientale. Elle est commune k Smyrne (2) et a été
également observée à Trébizonde. Riippell (3) rapporte qu'elle se trouve en grand
nombre dans la basse Egypte, et qu'on la rencontre aussi, mais en petit nombre le
long des bords de la mer rouge. Enfin, elle a été observée par Drummond Hay (4),
a rangers, oii elle appartient encore au nombre des oiseaux communs.
Le martin-pêcheur ordinaire du Bengale, Alcedo bengalensis, Gmelin, fi-uré
par Edwards, Pl. 11, et par Kittlitz, Kupfertafehi, Pl. 29, fig. 1, se distingue constamment
de la race ordinaire par sa taille moins forte et ses formes moins trapues
quoique son bec soit un peu plus , long qu« dans cette race. Cette petite race a été
observée au Bengale; nos voyageurs en ont recueilli un grand nombre d'individus an
Japon et à Timor, et Kittlitz dit qu'elle est commune dans l'ile de Lucon, et que ses
moeurs sont absolument les mêmes que celles de la race européenne. Nous avons devant
les yeux des séries complètes d'individus recueillis au Bengale, au Japon et à Timormms
ces individus présentent encore entre eux des différences plus ou moins sensibles'
Ceux du Bengale offrent absolument les mêmes nuances des teintes que ceux du
martm-pêcheur ordinaire de l'Europe; mais leurs ailes ne portent en longueur que 2
pouces 7 lignes. La queue est d'un pouce et 4 lignes, et le bec offre un pouce 5 à
D lignes en longueur.
Les individus du Japon ressemblent encore parfaitement à ceux du Bengale, sous
le rapport des nuances de leurs teintes; mais ils ont les ailes constamment un peu
plus longues, vu qu'elles portent 2 pouces 8 lignes et un quart.
Les individus de Timor enfin ressemblent à ceux du Japon par la longueur des
ailes; mais ils s'en distinguent, ainsi que de ceux du Bengale par les teintes des
parties supérieures de l'oiseau, qui sont beaucoup plus vives, d'iui bleu presque parf
a i t , et ne tirant que très-peu sur le vert, comme cela a lieu dans les individus du
J a p o n , du Bengale, ainsi que dans l'espèce commune de l'Europe.
3) LE MARTIN-piciraiTR DEUIL. ALCEDO (CERTLE) LUGUBRIS. Pl. 38 B. Le màlc de cette
grande et belle espèce a été figuré sous ce nom dans les planches coloriées, n". 548;
(1) Zoogi'. , I, p. 42G.
(2) Proceedings Zool. Soc., 1S3D, p. 90.
(:i) Syslcm. Oebcrsicht, p. 23.
{4) l'roccediiiss Zool. Soc., i840, p. 133.
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