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et cl» doigt interne ; celui du doigt externe est, comme d'ordinaire , beaucoup plus
petit que les autres ; tous ces ongles sont fortement excayés à leur face inférieure,
et celui du milieu a son bord interne assez évasé. Le plumage de cet aigle ressemble,
par rapport à sa structure et à ses formes, à celui des autres espèces; les
plumes de la tète, du cou et notamment celles de la nuque sont assez étroites et
allongées ; les grandes couvertures des ailes et les secondaires sont très-Iongues;
la région du frein, enfin, est garnie de poils courts, mais plus clair-semés, a
ce qu'il parait, que dans les autres espèces. Teinte générale du plumage de la lemelle
il l'âge moyen, d'un brun foucé. riumes de la tète, du cou, du manteau et des parties
inférieures de l'oiseau, ornées d'une raie longitudinale à peine plus claire que la
teinte du fond, et sur les plumes du dos, le plus souvent sensible seulement vers la
pointe des plumes. Scapulaires plus claires vers l'extrémité. Grandes et moyennes
couvertures des ailes, scapulaires postérieures ainsi que les couvertures inférieures
et supérieures de la queue, variées de blanc. Queue d'un blanc pur, uu peu variée
de bnm-noir à sa moitié basale et à son extrémité. Rémiges noires.
•2) LAIGLE DE MER PTGARMiE. iiALiAeiTis ALBiciLLA. Cette espècc, commune dans
les parties septentrionales de l'Europe , qui se trouve aussi en Islande et qui est la seule
duo-enre observée jusqu'à présent au Groenland, visite en hiver les contrées tempérées
et chaudes de l'Europe et étend ses migrations jusque dans le nord de l'Âlrique. Piillas,
qui fait à l'exemple de ses devanciers, sous le nom d'Aquila ossifraga, une espèce
particulière des jeunes individus, dit que ces aigles de mer ou pêcheurs sont communs
par toute la Russie et la Sibérie jusqu'au Kamtschatka, et qu'ils habitent également
les iles Kourilles. Cet auteur cependant, Zoographia, I, p. 347, adopte,
dans cette espèce, c'est à dire, dans celle à laquelle il laisse le nom d'Aquila albicilla
et qui est fondée sur les individus à l'âge adulte, trois variétés; savoir 1)
celle de l'Europe; 2) celle de la Sibérie qu^il dit différer de la précédente par un
bec un peu plus court mais plus crochu et d'un jaune plus intense, couleur qu'offre
également la cire, par la couleur jaime de l'iris, par la couleur des grandes plumes
"postérieures du'croupion qui sont blanches, et seulement teintes de noir à
l'extrémité ; enfin par la paire interne des pennes de la queue qui sont noires à la
pointe ; 3) la variété du Kamtschatka, dont il dit qu'elle a la tète et le cou d'un
o-ris décoloré, le bec jaune, la queue arrondie, blanche, mais dont les pennes moyennes
sont un peu pointues et quelques-unes des extérieures de chaque côté tachetées
de noir à leur pointe. Quiconque a examiné un certain nombre d'individus de
Paio-le de mer pygargue , aura observé que des caractères tels qu'ils ont été donnés
par^Pallas, pour établir des variétés constantes dans l'espèce mentioruiée, méritent
d'être regardés comme purement individuels; ces caractères sont, du reste, de si peu
d'importance qu'ils ne peuvent guère servir à l'établissement de variétés ou de races locales.
Il parait que Mr. de Kittlitz ne partage pas non plus l'opiuion de Pallas par rapport
à la variété du Kamtschatka ; car on voit dans son ouvrage, 1. c., [, Pl.2, fig.
2 la figure d un individu adulte de l'aigle de mer ¡lygarguc, tué au Kamtscliatka,
n'appelle cet oiseau, p. 4, simplement Falco albicilla, et il u'a pas même cru devoir
en donner une description ni indiquer les mesures de cet individu.
L'espèce dont nous parlons se trouve aussi an Japon; mais le seul individu que
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nos voyageurs ont pu obtenir dans ce pays, est très-remarquable par sa petite taille.
Cet individu qui est un mâle adulte, ayant été tné à l'époque de la mue, il n'a ni
les grandes rémiges ni les pennes delà queue complètement développées, ce qui nous
empêche d'en donner des mesures exactes de toutes les partie.s isolées. Il suffira cependant
de comparer les indications suivantes sur les mesures de cet individu avec
les mesures qu'offrent ordinairement les mâles de cette espèce, tués en Europe,
pour se convaincre que notre individu du Japon leur est, en eiTet, assez inférieur
par sa taille.
Le bec, mesuré en ligne droite, depuis sa pointe jusqu'à la base antérieure de
la cire, offre en longueur un pouce cinq lignes et demie. La mandibule supérieure
est haute de onze lignes. La distance comprise entre l'angle antérieur de l'aile et
l'extrémité des plus longues rémiges secondaires est de dix-neuf pouces. Le doigt
du milieu, enfin, porte en longueur deux pouces et demi. La distribution des teintes
de cet individu est presque en tout point semblable à celle de l'individu du
Kamtschatka dont Mr. de Kittlitz a donné la figure; cependant, les teintes sont
en général un peu plus foncées, notamment celles de la tête et du cou qui ne
tirent nullement au gris, et qui ne se distinguent de celles des autres parties du
corps que parcequ'elles sont plus pâles. Les pennes de la queue sont comme
d'ordinaire d'un blanc pur; il en est de même des grandes plumes postérieures du
croupion qui sont cependant tachetées de brun à leur pointe et variées de brun
à leur moitié basale. On observe encore quelques restes de taches brunâtres à l'extrémité
de quelques-nues des pennes de la queue.
LES EALBUSAKDS. PANDION.
L) LE BALBUSARD COMMUW ORIENTAL. PANMON HALIACTUS ORIENIALIS. Oil Sait qu'il
se trouve, presque dans toutes les parties du monde, des balbusards, tellement semblables
à celui qui habite l'Europe, que tous ces oiseaux ne paraissent former qu'une
seule espèce. Quelques naturalistes cependant ont cru devoir adopter dans ce balbusard
plusieurs espèces qu'ils ont désignées sous des noms particuliers. Tels sont
1) le balbusard de l'Amérique du Nord, figuré dansAVilson, Pl. 37, fig. 1, et dans
Audubon Pl. 83, oiseau que Ch. Bonaparte, List, p. 3 , a séparé sous le nom de
Pandiou carolinensis (Falco carolinensis , Gmelin) ; et 2) le Balbusard delà Nouvelle
Hollande, indiqué comme espèce particulière, sous le nom de Pandion leueocephalus,
par Gould, Proceedings of the Zoolog. Soc., 1837, p. 97 et 183, et figuré dans
ses ouvrages iconographiques sur les oiseaux de la Nouvelle Hollande. Quant au
balbu.sard de l'Amérique du nord, on a jusqu'à présent négligé d'en fixer les traits
distinctifs; celui de la Nouvelle Hollande, au contraire, doit se distinguer de ceux
d'Europe par sa taille moindre, par sa tête d'un blanc plus pur, et par des pieds
dont la couleur tire sur le jaune. Ayant déjà amplement parlé de cet oiseau dans
le grand ouvrage liollaiidais sur les Indes, (1) nous nous bornons à répéter ici,
que les balbusards tués par nos voyageurs dans l'Archipel indien et au Japon, ressemblent
à ceux de la Nouvelle Hollande , en ce qu'ils ont les taches foncées de la
(1) Oiseaux , p. 42 Cl 43.