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Cet oiseau ayant été souvent figuré et parfaitement bien décrit par Naumann, il
ne nous reste qu'iV faire observer que tous les individus recueillis au Japon par nos
voyageurs, offrent absolument les mêmes formes et la môme distribution des teintes.
•A juger du grand nombre d'individus tués au Japon par les naturalistes hollandais,
il parait que cet oiseau se trouve en abondance dans ce pays. Pallas (1)
rapporte qu'il l'a rencontré dans les forêts des alpes de la Daouric, qu'il a été observé
par Gmelin et Messerschmidt, sur les bords des rivières Selinga, Tougouska et
Jenisséi, et que Sellings et Merk en ont rapporté les dépouilles du Kamtscliatka et
des îles Toisines. Son apparition en Europe n'est qu'accidentelle. Outre findividu
pris dans le duché d'Anhalt Kôthen, Naumann (2) fait mention de plusieurs autres
tués en Silésie et dans les environs de Vienne.
2.) LE MERLE DAULiAS. lURDus DAtJLiAS. Pl. 26; (figurc d'uH iudividu de l'année).
La figure de l'adulte se trouve dans les planches coloriées n". 515, oii l'espèce a été
établie sous l'épithète de daulias. Elle offre, par l'ensemble de ses formes, beaucoup
d'analogie avec les merles pallens et chrysolaus; mais elle se distingue, au premier
coup d'oeil et dans tous les âges, de la première, par le manque des raies surciliaires;
de la dernière, par celui de la teinte rousse des côtés du corps, et de toutes les
deux, par les taches blanches assez étendues qui occupent les extrémités des trois
paires extérieures des pennes de la queue.
Cette espèce présente les dimensions suivantes. Longueur des ailes, 4 pouces 10
lignes; (4 pouces 6 lignes et demie dans un jeune individu). Queue, 3 pouces 5 lignes.
Bec: longueur depuis le front, 8 lignes et demie; largeur près du front, 3 lignes et
un tiers; hauteur, 3 lignes. Tarse, 1 pouce 2 lignes et deux tiers. Doigt du milieu,
10 lignes. La première rémige est environ de 4 lignes plus courte que la plus longue
des grandes couvertures externes. La deuxième rémige est un peu plus courte que
la cinquième, et la quatrième qui est la plus longue de toutes, dépasse un peu la
troisième. Les pieds sont, après la mort, d'un jaune brunâtre, tirant au brun sur
les ongles. Le bec est d'un brun foncé couleur de corne ; mais cette teinte passe au
jaune brunâtre sur la moitié postérieure de la mandibule inférieure. Les barbes internes
des trois paires extérieures des pennes de la queue sont pourvues, vers leur
extrémité, d'une tache blanche; la tache de la penne extérieure est longue de 12
lignes, celle de la deuxième paire est de 8 lignes, et celle de la quatrième paire
présente 3 à 4 lignes.
L'oiseau adulte offre la distribution suivante des teintes. La tête est d'un gns
foncé, et cette teinte se prolonge aussi sur les côtés et le devant du cou; mais
elle passe au brun olivâtre sur le sommet de la tòte; les plumes de la gorge sont
blanchâtres à la base et le menton est d'un blanc uniforme et pur. Toutes les plumes
des parties supérieures de l'oiseau, les couvertures des ailes, à l'exception des
grandes couvertures externes, ainsi que les rémiges secondaires internes, sont d'un
brun olivâtre assez vif. Les autres pennes et les plumes de l'aile sont d'un brun peu
foncé et tirant au grisâtre sur le.s barbes externes des pennes. Les pennes de la
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queue sont, à l'exception des taches blanches dont nous venons de parler, également
d'un brun semblable â celui des pennes de la queue, mais cette teinte offre, à la
face supérieure de celte partie, une légère nuance olivâtre. Les grandes couvertures
inférieures de la queue sont grisiUres, les petites blanchâtres. Le jabot, les côtés
de la poitrine et les lianes sont d'un grisâtre pâle nuancé de brun olivâtre. Les
autres parties inférieures sont blanchâtres; mais on remarque quelques taches d'un
brun olivâtre sur les couvertures inférievu'es de la queue.
Le jeune oiseau ne diffère des adultes que par les détails suivants. Le gris de la
tête est moins foncé, et cette teinte disparaît vers le devant du cou et sur la gorge,
dont la coideur du fond est un blanchâtre, interrompu par les taches d'un brun
grisâtre qui ornent la tige de plumes et qui deviennent plus larges sur les côtes de
la gorge, oii elles forment de chaque côté une bande longitudinale qui naît à la base
de la mandibule inférieure. Enfin, les grandes couvertures inférieures des ailes sont
bordées de blanchâtre à leur extrémité.
3.) LE MERLE BLAFARD. TCRBCS PALLENS. Pl. 27. figUrCS de dcUX iudividuS ; l'uH,
adulte, originaire du Japon; l'autre, au jeune âge et pris en Hollande. — Pallas (1),
qui le premier a donné une description de cette espèce, y rapporte le pale turush
de Latham (2), auquel Gmelin (3) a conféré l'épithète de pallidus. Elle s'égare, lors
de ses migrations, quelquefois mais très rarement, en Europe, oii elle a été observée
à quatre différentes reprises; c'est à dire, par M. M. Navunann (4), Brehm (5) et
Gené (6) ; un quatrième individu fut pris près de llaarlem le 27 Octobre 1843.
Cette espèce est reconnaissable, en tout âge, à la teinte fauve qui orne le jabot
et les côtés du corps, ainsi qu'à une raie blanche surciliaire très-prononcée.
Ailes, 4 pouces 5 à 8 lignes. Queue, 3 pouces 2 ligues. Tarse, 1 pouce 2 lignes.
Doigt du milieu, 9 lignes. Bec: longueur depuis le front, 7 lignes et demie; largeur,
3 lignes; hauteur 3 ligues. La première rémige est de 6 lignes plus courte
que la plus longue des grandes couvertures extérieures de l'aile. La deuxième remige
est ordinairement mi peu plus longue que la cinquième, et la troisième, qui est la
plus longue de toutes, dépasse im peu la quatrième. La troisième, quatrième et
cinquième des rémiges primaires sont échancrées à la barbe externe. La couleur du
bec et des pieds est comme dans l'espèce précédente.
La teinte dominante est, sur les parties supérieures, dans les individus adultes,
d'un brun jaunâtre tirant im peu l'olivâtre, et passant, sur la tête, au gris foncé.
Cette dernière couleur se répand sur tout le cou jusqu'au jabot; mais elle est entrecoupée
par une raie surciliaire blanche assez prononcée, et par le blanc qui occupe
la paupière inférieure, le menton et la base de la mandibule inférieure. Les pennes
de l'aile sont brimes et bordées d'un gris tirant à l'olivâtre. La penne externe de
la queue porte à l'extrémité de sa barbe interne une tache blanchiitre, large tout
(1) !.. c. p. 452.
(2) L. c. p. 293.
(1) Zoograplna, I, p. 457 , n». 98: Tui'dus pallcns.
(2) Synopsis, II, p. 32, n». 27.
(3) Liunfi, Syst. nat. XIII, I , p. 815, ii". 45.
(4) Tui-dus iliacus pallidus, Naumann, II, p. 279.
(5) Turdus Scillcruuii, Brehm, Viigcl Dculsdil., p. 3S7.
(6) Turdus Wcrnori, Gene, Mem. AcaJ. Turin, vol. 37, p. 291, avec flg.
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