Lyon, Milan, Ravenne, Rome, Trêves, Sirmium et Thessa-
lonique.
EUDOCIA ou. EUDOXIA, femme d’ARCADIUS
395 à 404.
Eudoeie ou Eudoxie (Aelia), d’origine gauloise, célèbre par
les grâces de son esprit et de sa figure, fut par les intrigues
d’Eutrope, grand chambellan du palais, mariée le 27 avril 395
à Arcadius, malgré l’opposition de Rufin, tuteur du jeune
empereur, qui voulait lui faire épouser sa fille. Eudoxie prit
un ascendant irrésistible sur son mari et régna en maîtresse
presque absolue, fermant les yeux sur les concussions et les
abus exercés par ses favoris et par les eunuques. Après avoir,
en 403, fait bannir saint Jean Chrysostome, elle le rappela
bientôt, mais elle l’exila de nouveau en 404. Elle mourut,
dit-on, d une fausse couche, le 6 octobre de cette même année,
et fut enterrée six jours après dans l’église des Apôtres!
Il y a eu dans ces premiers temps deux impératrices d’Orient
du nom d Eudoeie ou d Eudoxie, l’une mariée à. Arcadius,
l ’autre à son fils, Théodose II, et rien jusqu’ici, sur les monnaies
de ces impératrices, n’a pu aider à déterminer d’une
manière convaincante à laquelle des deux princesses ces médailles
devaient être attribuées. Dans une note que Mionnet a
placée à l’article concernant la femme de Théodose II (t. II,
p. 363), il fait remarquer que Banduri avait décidé que toutes
les monnaies avec la légende a e l . evdoc ia . avg. appartenaient
à la femme d’Arcadius, et qu’il fallait donner à la femme de
Théodose II celles où on lit a e l . ev d o x ia . avg. A ce sujet,
Eckhel fait observer avec raison que les historiens ayant indifféremment
donné à l’une et à l’autre de ces impératrices les
deux noms d’Eudocie ou d’Eudoxie, la distinction établie par
Banduri ne reposait pas sur une base solide. En outre, en
examinant toutes ces médailles, on reconnaît également que
certaines d’entre elles appartiennent indubitablement à la
femme de Théodose II, tandis que parmi les autres, et jusqu’à
ce jour du moins, on n’en a reconnu aucune qui puisse être
attribuée avec certitude à la femme d’Arcadius, et cependant
sur les unes • et sur les autres on lit indistinctement, tantôt
ev d o x ia , tantôt eVdo cia .
Malgré ces incertitudes, je crois avoir découvert un sou d’or
unique, dont je donne plus loin la description et qui appartient
bien, selon moi, à la femme d’Arcadius ; son nom y est
écrit ev d o x ia , sur l’exemplaire parfaitement bien conservé du
Cabinet impérial de France. Je base mon attribution sur le
sens de la légende inscrite au revers de ce sou : salvs. or ien -
t i s . f é l ic it a s , o c ciden t is , qui entoure le monogramme du
Christ et où, comme on le voit, se trouvent mentionnés les
noms des deux empires d’Orient et d’Occident. C’est une allusion
évidente au partage qui vient d’avoir lieu, et cette monnaie
fait pendant à celle du même genre qu’Arcadius a frappée
pour lui, dès le commencement de son règne, avec la légende :
NOVA. SPES. REIPVBLICAE.
Si les graveurs des coins monétaires de cette époque eussent
été plus experts dans leur art et s’ils avaient, comme de nos
jours, attaché plus, d’importance à la ressemblance des effigies
qu’ils étaient appelés à reproduire, nous ne serions pas aussi
embarrassés pour reconnaître les traits de certains personnages.
Il est également à regretter que les monnaies aux noms
d’Eudocie ou d’Eudoxie ne soient pas plus nombreuses, car
après un examen attentif du peu d’exemplaires que j ’ai pu
voir, il m’a semblé pouvoir distinguer deux profils assez différents.
Ainsi sur certains sous d’or, dont en général le travail
est plus soigné que pour la monnaie de cuivre, le nez d’une
de ces impératrices est aquilin et plus prolongé que sur
d’autres exemplaires, où il m’a paru moins long et même un
peu relevé à son extrémité inférieure. C’est par là peut-être