fois, et seulement sur ce sou d’or de Valentinien Ier, que nous
les voyons inscrites dans le champ, de la même manière que
les sigles rm . rv . (1) md . , etc., qui dans ce cas désignent les
hôtels monétaires ou les noms des villes de Rome, de Ravenne,
de Milan, etc. Si ces lettres ob devaient, à cause de la place
qu’elles occupent dans le champ, désigner ici un nom de ville,
ce que je ne crois pas, je ne vois pas trop la ville qui pourrait
convenir, à l’exception de celle d’OlBiopol, à laquelle a
pensé du reste M. Cohen, mais qui certainement, à mon avis,
n’a pas pu émettre à cette époque de la monnaie impériale, et
surtout de la monnaie d’or. Il est bien plus probable, il est
même presque certain que comme l’usage de ces lettres ob s’est
introduit sous Valentinien, on a procédé à divers essais, quant
à la place qu’elles devaient occuper, et on les a inscrites dans
le champ, avant d’adopter définitivement la coutume de les
placer à l’exergue à la suite des initiales des hôtels.
Monnaie d’argent.
On sait que Dioclétien avait repris le monnayage d’argent et
fait frapper des pièces au même titre que celles de Néron, du
poids d’wn q u a t r e - v in g t - s e i z i èm e de la livre romaine, environ
3,3 à 3,4 grammes. Parmi ces monnaies, qu’on désigna longtemps
sous le nom de c e n te n io n a le s , et peut-être aussi sous
celui de m illia r e n s e s , beaucoup d’exemplaires portent à leur
exergue xcvi, indice de leur poids, relativement à la livre (2);
on frappa à peu près en même temps, mais en moindre quantité,
des d em i- c e n te n io n a le s .
Sous Constance II et sous Julien II les q u a tr e - v in g t- s e iz ièm e s
(1) C’est sur un triens d’or à l’effigie de Jovien qu’on trouve pour la pre-
mièrefois les lettres R. V. (Ravenna) inscrites dans le champ du revers.
(2) Voir un article de M. de Witte, Annotations à la nouvelle édition des
lettres du baron Marchant. Paris, 1851, p. 416 et suiv.
furent remplacés par une monnaie plus légère, appelée s iliq u e ,
du poids d’un cent-quarante-quatrième de livre. Deuxsiliques
avaient la valeur d’un m il l ia r e n s i s , et par conséquent vingt-
quatre siliques s’échangeaient contre un sou d’or.
Mais outre les milliarenses et les siliques, il devait simultanément
circuler aussi d’autres monnaies un peu plus fortes,
puisqu’une loi d’Arcadius et d’Honorius prohiba, en 395, le
monnayage de pièces d’argent d’un poids supérieur à 1/96° de
livre.
Plus tard, nous trouvons encore :
Des s iliq u e s de Justin Ier, avec les lettres c n (250 unités),
pesant 0,60 à 0,62 grammes.
Des s iliq u e s dé Justinien Ier, avec les lettres c n (250 unités),
pesant 1,36 à 1,38 grammes, c’est-à-dire plus du double des
siliques de Justin.
Des d em i- s iliq u e s de Justin Ier ou de Justinien I", avec les
lettres pkç (125 unités), pesant en moyenne 0,62 grammes.
Des d em i- s iliq u e s de Justin Ier ou de Justinien Ier, avec les
lettres p k (120 unités), pesant 0,63 à 0,64 grammes.
J ’ai pesé toutes ces pièces, dont quelques-unes ont fait partie
de ma collection; les autres appartiennent au Cabinet impérial
de Paris, et les poids que j ’ai trouvés s’accordent à très-peu
près avec ceux de M. Mommsen. Ce savant remarque avec
raison le manque absolu de rapport entre la valeur et le poids
de ces monnaies, et la différence énorme qui existe, soit entre
les siliques de Justin et celles de son successeur, soit entre les
siliques de l’un et les demi-siliques de l’autre. Cette différence,
suivant M. Mommsen, peut être rejetée sur un motif d’économie
ou de fraude monétaire : comme aussi les pièces marquées
pk6 ou p k sont toutes deux des demi-siliques : celle de 125 unités
étant considérée comme un q u a r a n te -h u itièm e de sou d’or
compté à 6,000 unités, et celle de 120 comme formant l’équivalent
de six d em i- fo llis de cuivre ou pièces de 20 unités.
Héraclius et ses successeurs jusqu’à Justinien II Rhinotmète