monnaies d'argent et de cuivre des empereurs grecs de Tré-
bisonde.
Les effigies impériales sont presque toujours entourées d’une
légende mentionnant le nom des empereurs et les titres qu’ils
prenaient; mais cependant, sur une assez grande quantité de
monnaies d’argent frappées depuis Léon IV et son fils Constantin
jusqu’à Alexis Ier Comnène, l’effigie impériale estrempla-
cée par une légende disposée sur trois ou quatre lignes où sont
inscrits le nom et le titre du souverain.—Une monnaie decuivre
de Romain IV Diogène porte seulement les initiales de son nom.
—Quelques bronzes, généralement barbares, frappés a Kherson,
par Justinien Ier, Léon VI, Léon VI et Alexandre, Romain Ier,
Constantin X et Romain II, Nicéphore Focas, Jean Zimiscès,
Basile II, Romain III, Romain IV, ainsi qu’une petite monnaie
de cuivre de Michel VIII Paléologue, frappée probablement à
Constantinople, ont toutes pour avers le monogramme de ces
empereurs.
Des monnaies anonymes d’or et d’argent, que M. le comte
de Salis croit pouvoir attribuer à Romain IV Diogène, et que
j ’ai depuis longtemps publiées comme appartenant à Jean II
Comnène, offrent, d’un côté, l’empereur debout tenant d’une
main une longue croix grecque, et dans la main gauche le
globe surmonté d’une croix grecque. On y lit, à l’avers :
oc . HAniKe. hanta . katopooi, et au revers : nAPeeNe. c o i .
HOAVAIN6-M-0.
Des cuivres également anonymes, de grand et de moyen
module, qu’on s’accorde assez généralement à donner à Jean
Zimiscès, portent d’un côté l’image du Christ ou celle de la
Vierge, et de l’autre, les légendes : ihsqs . x p isiq s. BAsn.eqs .
basilê’, — ou ic . xc . ni . ka, aux quatre cantons d’une croix
ornée,—ou bien : i s . ks . basilê . basili, avec une croix posée
sur des degrés. — Une monnaie d’argent attribuée aussi à
Jean Zimiscès, a pour avers le buste nimbé de la Vierge, et au
revers, l’inscription : mgr . 0Y . dedozasm . o . eis . ze. eunzwn
. o q s . AnoTix. L’attribution de ces monnaies est basée
sur des passages de divers historiens où il est dit que Jean Zimiscès
plaça l’image du Christ sur le nomisma (sou d’or), et
qu’il inscrivit au revers de ses monnaies de cuivre, en lettres
romaines, les mots : ic . xc . BAsiLeqs . basil éon .
On voit assez fréquemment dans les peintures religieuses la
main divine bénissant, représentée même quelquefois isolément
et entourée d’un nimbe. Ce type, que sur la monnaie
byzantine nous trouvons pour la première fois sur des sous
d’or de Constantin V Copronyme et de Léon Chozare, a été
reproduit plus tard par Alexis Ier Comnène, par Jean II Comnène,
par Manuel II Comnène, par Isaac II l’Ange, et aussi par
les empereurs de Trébisonde surlesasprescomnénats d’argent.
Par ce symbole de la main bénissante, les Grecs comme les
Latins ont voulu représenter Dieu, Père ou Fils, bénissant les
hommes. La bénédiction latine se donne en ouvrant les trois
premiers doigts de la main droite et en fermant l’annulaire et
l’index, tandis que pour la bénédiction grecqué on forme avec
les cinq doigts une sorte de monogramme divin composé des
sigles ic . xc. L’index, en s’ouvrant, représente l’I, le doigt du
milieu s’arrondit en C; le pouce se croise avec le doigt annulaire
pour figurer le X, et le petit doigt, en se ployant légèrement,
s’arrondit en C.
Sur les monnaies byzantines, les premiers empereurs jusqu’à
Maurice Tibère et même jusqu’à Constantin IV Pogonat, sont
représentés soit vêtus d’habits impériaux, la tête diadémée
comme sur la monnaie romaine depuis Constantin, soit en
tenue militaire, c’est-à-dire le casque en tête, la lance et le
bouclier à la main ; mais à partir de Tibère Constantin, le diadème
prend sur les monnaies une forme nouvelle, plus compliquée,
plus ornée, simulant un peu celle d'une couronne
fermée et surmontée d’une petite croix. Chez les Romains, ce
fut Constantin le Grand qui, le premier, en 305, para sa tête
du diadème et qui l’enrichit de pierreries et de perles. Cet
ornement resta, pour les empereurs byzantins, un des sym