boles principaux de la puissance suprême; ils sont généralement
représentés de face, vêtus d’une longue tunique à plis
unis, ou d’une robe à carreaux ornée de perles, que je trouve
pour la première fois sur les monnaies de Justinien II Rhi-
notmète.
La barbe plus ou moins longue, adoptée d’abord par quelques
empereurs romains, fut plusieurs fois abandonnée et reprise;
Julien II la remit à la mode; mais ses successeurs nous
apparaissent imberbes, sur leur monnaie, jusqu’au règne de
Focas. Hèraclius est représenté tantôt barbu, tantôt sans barbe ;
après lui et jusqu’à la fin de l’empire, presque tous les empereurs
adoptèrent cet ornement. Néanmoins M. de Saulcy,
s’appuyant de l’autorité de Cédrènus (Héracl., cap. I), rappelle
dans son Essai de classification « qu’avant son avènement à
l’empire, Hèraclius avait une barbe énorme et qu’une fois
maître du trône, il la rasa tout à fait, suivant la coutume des
empereurs, coutume que du reste Focas n’avait pas observée,
et qu’Héraclius lui-même négligea plus tard. » Focas en effet
est représenté avec une barbe rude et forte sur presque toutes
ses monnaies, excepté sur un nombre très-limité de petites
pièces d’argent où l’on voit son buste de profil, et aussi sur
quelques bronzes de module inférieur où le buste de face de
cet empereur paraît évidemment très-jeune. Focas porte également
la barbe sur un sceau de forme ovale, gravé sur lapislázuli,
que M. de Montigny a eu l’obligeance de me communiquer
et que j’ai dessiné et publié depuis longtemps (1). Au
reste, on le sait, l’époque de Focas et d Hèraclius est la plus
barbare de la période byzantine sous le rapport de l’art et de
la fabrication monétaire ; les graveurs d’alors nous ont laissé
de tristes preuves de leur goût et surtout de leur peu d exactitude
à reproduire d’une manière digne et uniforme les effi(
1) Voir mon Iconographie de 5,000 médailles, etc. ! Byzantines, planche
supplémentaire XVII, 11.
gies impériales que, selon les hôtels monétaires, nous voyons
plus ou moins grossièrement représentées, avec des accessoires
différents ou de fantaisie, et fréquemment avec des légendes
fautives.
Sur quelques monnaies d’Arcadius et sur presque toutes
celles d’Eudoxie, de Pulchérie et d’Ælia Zenonide, on voit
une main tenant une couronne au-dessus du buste impérial.
La couronne, dès son origine, fut un ornement spécial affecté
an sacerdoce, et si quelques souverains en firent plus tard un
emblème royal, c’est sans doute parce que, dans l’antiquité, le
sacerdoce et la royauté étaient ordinairement réunis dans la
même personne. Les couronnes d’or furent employées de bonne
heure; mais avant de les composer entièrement de ce précieux
métal, on avait commencé par en dorer le cercle, et ce fut,
d’après Tile-Live, le consul P. Claudius Pulcher qui, l’an 185
avant J. G. (de Rome 569), introduisit cette nouveauté.
Charles VIII fut le premier en France qui, après avoir pris le
titre d’empereur d’Orient, en 1495, adopta la couronne fermée,
mais elle ne devint héréditaire que sous le règne de François
Ier.
L’origine du nimbe remonte à la plus haute antiquité ; c’est
une auréole ou cercle lumineux, dont les poètes et les mytho-
logueé ont orné la tête des divinités, des héros et de quelques
personnages célèbres. Ainsi dans Homère et Virgile, comme
sur les monuments archéologiques de tous genres, on trouve
le nimbe employé comme un symbole de puissance et de
gloire, et entourant les têtes de Saturne, Rhéa, Jupiter, Junon,
Neptune, Apollon, Minerve, Mars, Gérés, Vénus, Diane, la
Lune, Iris, Hermès, Amphitrite, Thétis, les Naïades, les Bac-
chantes, la Victoire, Acestés, Enée, Bitias, Helynius, Phrixus,
Priam, Ariadne, Léda, Circé, Médée, Hercule et Didon.
M. Ludolf Stephani, qui a écrit en allemand un ouvrage spécial
sur l’emploi du nimbe et de la couronne à rayons, a pris
la peine de rechercher tous les passages d’auteurs anciens où