ces personnages étaient cités, ainsi que les monuments où ils
étaient représentés (1).
Quelques empereurs romains adoptèrent ce symbole, et depuis
le christianisme, le nimbe est resté l’attribut exclusif du Christ,
de la Vierge et des Saints. Comme, chez les Romains, on avait
l ’habitude de placer un bouclier derrière la tête du triomphateur,
c’est peut-être de là que sont venues l’idée et l’origine du
nimbe, attribué plus tard aux saints, pour marquer, dit saint
Thomas, le triomphe qu’ils ont remporté sur leurs passions et
sur les ennemis de la foi. On voit encore de nos jours des monuments
où Claude, Trajan et Antonin le Pieux sont représentés
avec le nimbe ; sur deux sous d’or de Constantin le
Grand (2), la tête nue de ce prince est entourée du nimbe,
(1) Nimbus und Strahlenkranz in der Werken der A lte r Krnst, von
Ludolf Stephani. In-4°. Pétersbourg, 1859.
(2) C o n s t à n t in v s . AV6. Buste de face de Constantin, en habit militaire et
la tête nimbée, la main droite élevée et tenant un globe dans la main gauche.
v ic t o r io s o . s e m p e r . L’empereur debout, en toge, entre une femme tour-
relée et la Victoire, qui le couronnent; à l’exergue, s. m. t . Cet exemplaire
unique, qui a longtemps figuré dans la collection du Cabinet de Paris, est
mentionné par Mionnet, t. II, p. 227, et a disparu avec le grand et superbe
médaillon d’or de Justinien 1« et toutes les précieuses médailles antiques
comprises dans le vol de 1832. ^ |
ü n autre sou d’or, cité par Morelli, Spècim. univ. rei. m m . ant., est ainsi
décrit par «e savant : c o n s t a n t in v s . p . f . a v g . Buste nimbé de l’empereur, vu
de trois quarts, avec le manteau impérial, tenant le globe nicéphore et un
livre Ijf g a v d iv m . r o m a n o r v m , et à l’exergue, f r a n c , e t . a l am . t r . Trophée
composé d’une cuirasse, de boucliers, de hastes et d’une roue, au pied duquel
on voit deux captifs assis dans l’attitude de la douleur.
Le Cabinet impérial de Paris possède un très-beau médaillon d’or de Fausta,
seconde femme de Constantin le Grand, ayant pour légende au revers : p i e t a s .
a v g v s ta . L’impératrice tenant un enfant sur ses bras et assise entre deux
femmes qui soutiennent le nimbe au-dessus de sa tê te ; celle de droite tient
un long caducée; à leurs pieds, deux génies soutenant une couronne, et à
l’exergue, p . t . r . Ce beau médaillon n’était probablement pas connu du baron
Marchant, lorsqu’il a publié son article sur les monnaies des impératrices
qui ont porté le nom d’Hélène ou celui de Fausta (Lettre XVIP).
qui devint après lui un attribut fréquent des empereurs
d’Orient et même des premiers rois de France. Ainsi sur le
portail de Saint-Germain des Prés, à Paris, la tête de Glovis
et celle de ses quatre fils sont entourées du nimbe.
Un sou d’or de Léon Ier porte sur son avers le buste à gauche
de cet empereur, qui pour la première fois tient le volumen
dans sa main droite et une longue croix dans l’autre main. Ces
deux symboles, ainsi que le globe crucigère, adopté plus tard
par Justinien Ier sur ses monnaies, sont restés dans l’empire
d’Orient les attributs et les insignes du pouvoir impérial. Le
volumen est un cylindre ou rouleau qu’on voit fréquemment,
sur les monnaies byzantines, aux mains de la plupart des empereurs;
ce symbole est quelquefois pris pour la mappa, que
les empereurs ou les grands personnages qui donnaient au
peuple des jeux publics lançaient dans le cirque, lorsqu’ils
voulaient faire commencer le spectacle. Suivant quelques auteurs,
le volumen est aussi un objet de même forme que les
sénateurs portaient ordinairement à la main comme emblème
des décrets et des lois qu’ils étaient appelés à rédiger. Le volumen
est également nommé acacia par Codinus, d’après qui
c’est un sachet d’étoffe, contenant du sable ou de la poussière,
sachet que les empereurs tenaient sans cesse à la main pour
leur rappeler la fragilité de la créature et les engager à se montrer
humains et modérés. Enfin on désigne sous le nom de
rotulum les grandes pancartes que tiennent certaines figures
du moyen âge placées aux porches des églises gothiques, et sur
lesquelles sont écrits des textes de l’Écriture sainte ou les noms
de ces personnages.
Le globe figure sur beaucoup de monnaies romaines et notamment
sur des deniers d’Auguste. On a retrouvé de ces
globes primitifs dont l’intérieur, divisé en trois compartiments,
était destiné à renfermer de la terre apportée des trois parties
de l’univers ancien : l’Europe, l’Asie et l’Afrique ; c’était un
symbole significatif de la puissance romaine, qui aspirait à do-
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