En général, nous voyons dans les documents datés d’après
cette méthode, que presque jamais le numéro de l’indiction
n’est indiqué, attendu qu’il est facile de le trouver en divisant
par quinze le nombre d’années écoulées entre les années 312
ou 313, servant de point de départ, et le millésime de l’année
où ce document a été écrit.
LÉGENDES COMMÉMORATIVES DES VOEUX
Presque tous les empereurs romains ont mentionné sur leurs
monnaies le renouvellement des voeux officiels, usage continué
par les premiers empereurs d’Orient jusqu’à Justinien I" inclusivement.
Les formules vot . v . mvlt . x — vot . x . mvlt . xv ou xx—
VOT . XV . MVLT. XX— VOT . XX . MVLT . XXX — VOT . XXX . MVLT .
xxxx, se rapportent à des voeux que les empereurs romains
rappelaient sur leurs monnaies, à des époques régulières ou
périodiques de 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35 et 40 années, et que
par cette raison on nommait vota, quinquennalia, decennalia,
quindecenmlia, etc. En général ces formules, sur la monnaie,
deviennent de plus en plus fréquentes vers le déclin du Haut
Empire.
Les voeux décennaux datent du règne d’Octave Auguste,
d’après l’autorité de Dion qui écrivait, comme on sait, sous
Alexandre Sévère; ils furent institués lorsque Auguste, feignant
de répudier le pouvoir et de vouloir continuer la République,
fut supplié de garder l’autorité souveraine, d’abord
pour dix ans, puis pour dix autres ; et l’on sait que de cette
manière il régna jusqu’à sa mort. En conservant la coutume
de se faire investir du pouvoir suprême par un décret renouvelé
tous les dix ans, les successeurs d’Auguste semblaient
n’avoir qu’une puissance temporaire, mais cette consécration
n’était que de pure forme. Au reste, quoique plusieurs empereurs
et notamment Tibère aient négligé de provoquer les
décrets relatifs à ce pouvoir, ils avaient pourtant soin de commémorer
cette époque par des fêtes, des solennités, des jeux
ou des largesses. Plus tard, cet intervalle de dix années fut
partagé en deux périodes de cinq ans, et nous en trouvons la
première mention sur une monnaie de Posthume, au revers de
laquelle on lit : q v inqvennale s postvmi . avg. Un autre petit
bronze de Maxence porte aussi sur le revers : q . q (QuitiQuen-
nalibus) m vl tis . xx. Après cet empereur, apparaissent sur les
monnaies des formules variées avec des chiffres plus élevés,
depuis xx jusqu’à xxxx, et cet usage se prolonge jusqu’au
règne de Justinien Ier, qui l’a employé pour la dernière fois
sur des sous d’or. Théodose II célébra ses quinquennales pour
la huitième fois en janvier 439 et pour la neuvième fois
en 444.
Il est une autre sorte de voeux religieux que les Romains
avaient l’habitude de faire, en des occasions solennelles, pour
une victoire ou dans des moments de détresse, de danger, de
maladie, de calamité publique, etc. Par ces voeux, qui étaient
ou nationaux ou particuliers, on promettait de bâtir des
temples, de célébrer des jeux (ludi votivi) (1), d’offrir des
sacrifices, des dons, de consacrer des dépouilles, ou des
armes (2), ou bien aussi une certaine partie dans le butin d’une
ville prise, etc.
(1) C’est ainsi qu’on lit sur une médaille consulaire de la famille Nonia :
s e x n o n iu s p u aetor, L udos. Votivos. Públicos. F ecit (Cohen, Méd. Consul9,
pl. XXIX).
(2) L’an 259 de Borne, Appius Claudius, pour la première fois, consacra
dans un temple des boucliers votifs. Sur des médailles d’or ou d’argent d’Auguste
portant au revers un bouclier dans une couronne civique avec la
légende : o s . civis. servatos, le bouclier offre les initiales : Senatus Populus
Que Romanus Clypeus Votivus (Cohen, Méd. Impér., 1.1, p. 49, n°» 65 et 66).
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