le Grand, jusqu’à l’introduction des monnaies à flan mince et
planes, qui plus tard encore furent remplacées par les monnaies
concaves. En outre, sous les Héraclius et jusqu’au règne
de Théophile inclusivement, il fut frappé en Italie, et probablement
dans la Sicile, des sous et quelques demi-sous d’or
fort épais et d’un module très-petit, désignés vulgairement
sous le nom de globules, et qu’on a crus à tort jusqu’ici fabriqués
à Carthage. J’ai moi-même partagé longtemps cette
opinion; mais après avoir attentivement examiné le style et le
travail de ces pièces, je pense qu’elles ne peuvent pas provenir
de l’atelier de Carthage, dont les monnaies ont un caractère
particulier si différent de celui des monnaies de Constantinople
ou d’Italie. Telle est aussi l’opinion de M. le comte de
Salis, dont l’autorité dans cette matière est pour moi d’un
grand poids.
Autant qu’il nous est permis d’en juger par les notions qui
nous ont été transmises, les nominaux d’argent ou de cuivre
du système monétaire de l’empire ont changé trois fois de nom
depuis le règne de Constantin le Grand jusqu’à celui des empereurs
Paléologues. Ainsi, à ces trois époques, la valeur du sou
d’or était calculée de la manière suivante :
Sous Constantin et jusqu’à Anastase Ier, le sou d’or s’échan-
geait contre : 12 milliarenses d’argent
ou 24 siliques id.
ou 288 follis de cuivre
ou 5760 deniers de cuivre
ou mité s de la plus petite
espèce.
Depuis Anastase jusqu’à Basile Ior :
contre 12 miliarésia d’argent
ou 24 kératia id.
ou, selon le change, 180 à 210 follis de cuivre
ou 5760 à 7200 nummia ou m ité s de la plus
petite espèce.
Depuis Basile I" jusqu’à la fin de l’empire :
contre 12 miliarésia d’argent
ou 24 kératia id.
144 follis de cuivre
288 oboles ou demi-follis ou mité s de la
plus petite espèce (1).
Les sous d’or représentent donc en poids, comme je l’ai
déjà dit, un soixante-douzième de la livre romaine et doivent
peser en bel état de conservation de 4,49 à 0,53 grammes.
Chacun sait, du reste, que la livre romaine se composait :
D’après Dureau de la Malle et Letronne,
de 6144 grains ou 326,33 grammes (2);
D’après Romé de Lisle,
de 6048 grains ou 323 grammes ;
et les chiffres précédents s’accordent parfaitement avec une
note publiée sur ce sujet par Duchalais (3), dans laquelle ce
numismate indique la pesée de tous les sous d’or et des trientes
romains ou byzantins, depuis Majorien jusqu’à Maurice Tibère.
On y voit que, conformément aux résultats que j ’ai obtenus de
mon côté, le sou d’or, pendant cet intervalle, pesa généralement
84 grains ou 4,53 grammes, et le triens 28 grains ou
1,51 grammes.
(1) Finlay, Greece under the Romans, etc., p. 545.
(2) Un exagium de la livre de Justinien, conservé au musée du Louvre,
pèse 323 gr. 51 centig. Voici la description de ce poids, telle que la donne
M. Adrien de Longpérier : « A la partie supérieure, on voit incrusté en argent
le monogramme de Justinien : IOYCTINIANOY, et au-dessous, les lettres AA,
indice d’une Ahpa ou livre. Sur la zone sphérique, est figurée une longue
croix qui marque le commencement de l’inscription suivante : DN IqSTINIANO.
P€RP. AqC eXAÇ. FACT. SqB. q.ILLS. PhOCA. PRA6F. PRA6T. 6X CONS.
AC. PATRIC. S. (Domino nostro Justiniano perpetuo Augusto exagium factum
sub viro illustrissimo Phoca præfecto prætorio ex-consule et patricio»
senatore. ») (Bulletin archéologique de l’Athenæum français, n° 9, septembre
1855, p. 84 )
(3) Revue numismatique, année 1840, p. 261 et suiv.