MONNAIES DES VANDALES EN A FR IQ U E
428 à 534. *
Les Vandales, peuple de la famille Wende auquel on attribue
une origine slave, habitèrent successivement entre la Vistule
et l’Oder, sur les côtes de la Baltique, — entre l’Oder et l’Elbe,
vers la Lusace des modernes,—puis, au deuxième siècle, plus
au sud, au milieu des Hermundures et des Quades; —ils
s’avancèrent, pendant le troisième siècle, dans, le sud de la Da-
cie Trajane et dans la Pannonie.
En 406, les Vandales, unis aux Alains et aux Suèves, envahirent
les Gaules, et au moment de traverser le Rhin, un de
leurs détachements fut attaqué par les Franks, qui tuèrent,
dit-on, vingt mille de ces barbares, ainsi que leur roi Godé-
gisile ou Godégiskle. Les Vandales n’en continuèrent pas moins
leur route, se répandant dans les Gaules et pénétrant jusqu’en
Espagne, où ils s’établirent principalement dans la Bétique,
qui prit d’eux le nom de Vandalusia, d’où celui d’Andalusia
(Andalousie).
Pressés de plus en plus par leurs voisins, les Visigoths et
les Suèves, les Vandales, au nombre de quatre-vingt mille,
quittèrent l’Espagne en 429, au mois de mai, sous la conduite
de Genséric, leur roi, passèrent en.Afrique où les appelait le
comte Boniface, gouverneur de cette province pour l’empereur
Valentinien III. Ils s’établirent d’abord en Mauritanie, conquirent
ensuite tout le diocèse d’Afrique, y compris Garlhage,
dont ils s’emparèrent en 439 et qui devint leur capitale; ils
étendirent leurs dévastations sur tout le littoral de la Méditerranée,
pillèrent en 455 Rome pendant quatorze jours et se
signalèrent tellement par leur barbarie, que leur nom ne rappelle
plus que l’idée d’un peuple féroce et destructeur. Les
Vandales furent exterminés en 534 par Bélisaire, qui ayant
débarqué en Afrique, défit leur roi Gélimer ou Geilamir, à
Tricaméron, dans la Byzacène.
Il ne nous est resté des Vandales d’Afrique qu’un nombre
fort limité de monnaies d’argent ou de cuivft, d’après lesquelles
il est assez difficile d’établir et d’expliquer complètement
le système monétaire qu’ils ont employé. J’ai tâché de
résumer ici en peu de mots ce qui a été dit sur ce sujet, en
m’aidant surtout des notions contenues dans la brochure de
M. J. Friedlaender, publiée en 1849 sous le titre de: Die Mün~
zen der Vandalen.
Nous avons des monnaies d’argent des cinq successeurs de
Genséric ; l’avers est occupé par le buste diadémé du roi vandale,
en paludamentum et toujours tourné à droite. G est évidemment
un type imité delà manière byzantine. Les monnaies
attribuées à Hunnéric portent en légende le nom latinisé de
cet empereur: honorivs . act (pour Augustus). Les successeurs
de ce roi font précéder leur nom des initiales ou des siglesDN. r ,
OU DN . REX, OU DN . RX, OU DN . RG, OU DN . RC. Ces lettres RG
ou r c , considérées à tort par le baron Marchant comme les
initiales des mots : Reæ carthaginis, sont, d’après M. Friedlaender,
des abréviations des mots Reiks ou r iks, qui signifient
prince en langue gothique, et c’est ainsi qu’on explique facilement
pourquoi, sur les monnaies des rois ostrogoths, on
trouve souvent, comme nous l’avons vu, le mot r ix employé
pour r e x . Le revers des monnaies d Hunnéric et de celles de
son fils Hildéric est occupé par une femme de face, debout et
tenant des épis dans les deux mains, type qu’on trouve aussi sur
les monnaies vandales à l'effigie de Justin Itr ainsi que sur les
autonomes de cuivre de cette époque frappés à Garthage. Ce
type, employé déjà par les empereurs romains Maximien Hercule,
Maxence et le tyran Alexandre, désigne l’Afrique ou la
ville de Carthage elle-même; c’est une allusion évidente à la
fertilité des provinces du nord de ces contrées.
En vertu d’un édit d’Hunnéric de l’an 484, des confiscations
furent exercées contre les évêques catholiques et leurs églises.
Victor de Vita, dans son livre : De persecutione vandalica,
lib. IV, cap. 2, en parlant de ces confiscations, dit qu’elles