miner sur le monde entier. Plus tard on imagina de surmonter
ce globe d’une Victoire et les successeurs de Constantin le Grand
adoptèrent comme principal emblème du pouvoir impérial le
globe crucigère, que je trouve figuré pour la première fois sur
un triens d’or frappé à Ravenne par Jovien. Des bronzes de
Justinien I*r nous montrent le buste de face de cet empereur
tenant d’une main le globe nicéphore et de l’autre le globe crucigère.
C’est sur des sous d’or de Théodose III Adramytène
qu’apparaît pour la première fois le globe surmonté de la croix
grecque ou. à deux traverses, qu’on trouve ensuite fréquemment
sur les monnaies byzantines, surtout à partir du règne de Théophile
et Constantin. La croix grecque avait été déjà employée
par Théophile sur ses monnaies ; quant à la croix potencée,
elle a commencé à être en usage sous Héraclius Ier; nous la
trouvons sur ses monnaies d’or et d’argent.
L’étendard impérial, appelé labarum, représenté pour la
première fois sur des monnaies de Constantin le Grand, était
porté devant les empereurs lorsqu’ils allaient en guerre et ressemblait
pour la forme au vexillum de la cavalerie. Le labarum
consistait en une longue lance traversée par le haut d’un
bâton duquel pendait une pièce carrée de soie, de couleur
pourpre, richement ornée d’or et de broderies, et offrant le
dessin d’une croix ou bien le monogramme du Christ. Cinquante
hommes choisis et nommés protecteurs étaient destinés
à porter alternativement le labarum et à le défendre au besoin.
Le revers des monnaies byzantines est ordinairement occupé
par des types, des symboles, des inscriptions et des signes qui
varient suivant les époques, — par des indices de la valeur
monétaire, des marques de l’hôtel et des différents, — par les
lettres 0 B, désignant sur la,monnaie d’or le poids légal du sou
et de ses subdivisions, — par des dates, qui quelquefois sont
marquées au moyen de l’indiction, — et enfin par les sigles
N. M., servant à, désigner l’unité monétaire la plus petite, le
nummium, comme, par exemple, sur certains bronzes de Jus-
, MONNAIE BYZANTINE. 3 3
tinien Iw, de Justin II et Sophie, de Maurice, de Focas, d’Hé-
raclius.
On appelle différent les lettres grecques a . b . r . a . e, qui
accompagnent ordinairement les indices monétaires sur la
monnaie de cuivre. Ces lettres indiquent très-probablement le
numéro de l’atelier où ces monnaies étaient frappées.
Quelques monnaies des empereurs delà dynastie isaurienne,
jusqu’à Constantin VI et Irène, ont cela de particulier qu’elles
offrent sur leur revers les effigies des ancêtres des empereurs
régnants.
Certaines légendes, comme aussi les types du Christ ou de
la Vierge, ont été de préférence employées par les empereurs
d’Orient sur le revers de leurs monnaies. Ainsi la légende
devs . adivta . romanis, adoptée par Héraclius et ses successeurs
jusqu’à Justinien II Rhinotmète inclusivement, figure
pendant plus de cent ans sur tous les miliarésia d’argent de
cette époque.
Au revers d’un sou d’or de Nicéphore Ier Logothète apparaît
pour la seconde fois la légende ih sq s. xmsTqs . n ic a , inscrite
autour d’une croix posée sur des degrés ; cette légende, employée
déjà par Constantin VI et Irène, s’est maintenue sur les
monnaies d’argent jusqu’au règne de Léon VI le Sage.
La légende ih sq s. X R iST q s. r e x . r e g n a n t h jm , se trouve communément
sur la monnaie d’or; elle est toujours accompagnée
du type du Christ représenté de trois manières différentes :
a) Buste de face du Christ sur la croix, depuis Justinien II
Rhinolmète jusqu’à Constantin XII Monomaque inclusivement.
Par exception, Michel Ier Rhangabé a placé sur le revers de ces
sous d’or ce même type du Christ avec l’inscription : ihsqs .
xristos.
b) Le Christ assis et de face, tenant la main droite élevée,
depuis Basile Ier et Constantin VIII jusqu’à Manuel Ier Com-
nène.