Cette taille de 72 à la livre est en outre irrécusablement attestée
par les sous d’or de divers empereurs, dont le champ
offre les lettres numérales l x x i i , comme, par exemple, sur les
trois exemplaires suivants, frappés à Antioche, et ayant tous
un type de revers à peu près semblable :
Constantin le Grand, max. avgv buste de l’empereur à dr.
^ . VICTORIA . c o n s t a n t i n i . Avo. Dans le champ, le monogramme
du Christ et l x x i i ; à l’exergue, sm a n . Victoire à g.
portant un trophée et une palme. (Voir M. de Witte, Annotations
à la nouvelle édition des lettres du baron Marchant.
Paris, 1851, p. 423.)
Constant I". f l . i v l . co ns ta n s . nob . c. Buste de l’empereur
à dr.
fF. Vic to r ia . caesar . n n , et dans le champ, lx x ii ; à
l’exergue, sman. Victoire avec palme et trophée. (Publié par
M. Anatole Chabouillet, Revue numismatique, 1849, p. 10.)
Constance Gallus. constantivs . nob . caes. Buste diadémé
de Constance Gallus à dr.
ÇT. Vic t o r ia , c a e s a r . n n . Dans le champ, une éloile et
l x x i i ; à 1 exergue, sman. Victoire avec palme et trophée.
(Publié par moi en 1848, dans mon lconogr. rom. impér
pl. XCVI, f. 8.) ■’
La loi de Valentinien I - (1) et celle du Code Théodosien,
concernant la taille de 72 sous d’or à la livre, n’apportèrent
donc aucune innovation ; ces ordonnances ne firent que confirmer
le système établi par Constantin le Grand.
Ainsi que l’ont avancé MM. Pinder et Friedlænder, je crois
que les lettres ob, qu’on trouve généralement à l’exergue des
sous d or et de leurs subdivisions, à la suite des initiales des
y (1 ) Cod. L. X. tit. 70, § 5 : Quotiescumque certa summa solidorum pro
tituli qualitate debetur, aut auri massa transmittitur, in LXXII solidos libra
eratur accepto.
MONNAIE BYZANTINE. S7
noms d’hôtels monétaires, et quelquefois même seules, comme
sur un sou d'or de Justin 11(1), je crois, dis-je, que ces deux
lettres expriment le plus ordinairement la valeur numérale72,
et indiquent par là le pied monétaire des espèces d’or de l’empire.
Il existe cependant de très-nombreuses dérogations à
cette règle, comme je me suis permis de le faire observer (De
l’or, de l’argent, du cuivre, etc., p. 85 à 101), et il reste à
expliquer pourquoi ces mêmes lettres ob se trouvent également,
et aux mêmes époques : sur de grands médaillons d’or, sur
beaucoup de pièces d’argent de divers modules, et surtout sur
des monnaies de cuivre, en grande quantité et de modules
variés(2). Sur un sou d’or unique de Valentinien Ier qui fait
partie de la collection du Cabinet impérial de Paris, et dont je
crois intéressant de reproduire ici le dessin,
je trouve pour revers : Vic t o r ia , avgvstohvm. Victoire assise
à droite, inscrivant les mots vot . v . mvl . x, sur un écusson
ovale soutenu par un poteau; à l’exergue * cons. avec une
étoile, et dans le champ, mais séparées par la figure de la
Victoire, les deux lettres o—b. Poids 4,28 grammes. Ordinairement,
sur la monnaie d’or, et seulement à partir du règne
de Valentinien Ier, ces lettres ob sont placées à l’exergue et à
la suite des initiales des hôtels monétaires : conob- nicob-
anob-tesob ou thsob -aqob- tro b ; mais c’est pour la première
(1) Voir la planche des monnaies de cet empereur.
(2) Voir à ce sujet les observations de M. J. de Pétigny, Revue numismatique,
1857, p. 112 etsuiv. — C. Senckler, Revue numismatique, 1847, p. 401,
et Production de l’or, etc., p a rJ . Sabatier, p. 89 à 100.