un demi-follis. Liciniuâ et Constantin le Grand émirent aussi
quelques monnaies de cuivre d’un module intermédiaire; et
en y regardant de près, on peut môme dire que de Constantin
le Grand à Arcadius on trouve des cuivres de quatre modules
différents, mais dans des proportions inégales, savoir : peu de
follis, beaucoup de domi-follis et un nombre assez grand des
deux plus petits modules. Un module plus grand que les trois
autres m ’a paru commencer à Magnence et s'arrêter à Valons
inclusivement. Les demi-follis ou cuivres du quatrième module
de l’échelle de Mionnet portent pour la plupart le revers si
commun à cette époque, de p e l . tem p . b e p a b a t i o (1) ou de
s a l v s b e i p v b l i c a e ; ils sont généralement d'un flan exigu et
d’un poids minime, puisqu’avec une livre de cuivre on frappait
soixante-douze de ces pièces. Autant qu’il nous est permis
d’en juger par les monnaies de cuivre que nous connaissons,
comme aussi d'après une loi, le monnayage des pièces de ce
métal, grand module, fut supprimé dans les deux empires,
sous les règnes d ’Arcadius et d’Honorius, quelques mois après
leur avènement, et dès lors il ne fut plus émis que de la menue
monnaie. Cependant, et par exception, Zênon fit frapper en
Italie quelques bronzes un peu plus grands sur lesquels nous
voyons figurer l’indice x l , et dont le type, quant au revers, fut
imité ensuite sur les monnaies des Ostrogoths d’Italie. Mais
ces bronzes de Zénon sont assez rares, et je n ’ai eu occasion
d’en voir jusqu’ici que quatre ou cinq exemplaires, conservés
dans divers cabinets; j ’en ai possédé longtemps moi-même
un en assez bon état que j'a i publié (2).
(1) C’est sur des cuivres de Constant I°r que nous trouvons pour la première
fois la légende f e i . t e m p . r e pa iia t io , qu’on lit aussi sur les monnaios
des empereurs suivants Jusqu’à Gratien, avec différents types de revers.
En effet, dans la seule trouvaille de Damery (Marne), qui eut lieu en 1830, on
ne compta pas moins do trois mille neuf cents bronzes du quatrièmo module,
tous à fleur de coin, avec cette même légende et aux effigies de Constant Ier,
ou de Constance II. (Voir la Revue de la numismatique française, 1837, p. 173.)
(2) Revue numismatique, nouvelle série, t. III, 1858, pl. X, f. 6.
Sous les premiers empereurs et jusqu'à Dioclétien, l’unité
do compte était le sesterce (1), dont quatre valaient un denier
d’argent et cent faisaient un aureus; mais à partir de Dioelé-
lien, la principale pièce de cuivre porte plus communément le
nom do follis, ou pecunîa major, ou majorina, soit parce
qu’elle servait habituellement dans les grands payements, soit
parce qu’elle était souvent renfermée dans des sacs (folles)
contenant un certain nombre de ces pièces (2). J ’ai acquis la
preuve que sous Constance II les demi-follis devaient avoir
exactement le même poids que les sous d’or et les exagiums de
cuivre, par la découverte de trois exemplaires du Cabinet impérial
de France, dont deux aux effigies de Constance II et un
à l’effigie de Constance Gallus. Voici le dessin et la description
d ’u n de ces exemplaires (3) :
p l . i v l . c o n s t a n t i v s . p . p . Avo. Buste diadémé de Constance
II, tourné à droite ; derrière la tête, la lettre a .
IF . p e l . tem p . r e p a r a t i o . L'empereur en costume militaire,
(1) Le poids primitif et nominal du sesterce avait été :
A son origine, de....................... .. 1 once ou 27,188 gram.
Dopuis Alex. Sévère jusqu’à Philippe père. 5/6‘ d’once— 22,657
Sous Trajan Dèce............................................ 1/2 once — 13,504
Depuis Trébonien........................................ 1/3 d’once — 9,627
(2) Ducange— Eckhel — Mommsen.
(3) Le deuxième exemplaire de Constance II offre le même type et la même
légende; à l’exergue, AQT. Poids 4,96 grammes. — Le troisième exemplaire
à l’effigie de Constance Gallus a aussi le même revers e t AQ à l’exergue.
Poids 4,50. — M. Hoffmann possède également un exemplaire à l’effigie de
Constance Gallus.