de son fils Henri est visiblement imitée de la monnaie byzantine
: on y voit d’un côté les deux empereurs debout tenant
ensemble une longue croix, et au revers le Christ nimbé et
assis, accompagné des sigles îc — xc.
Sans parler ici de la monnaie des Ostrogoths d’Italie et de
celle des Vandales d’Afrique, c’est principalement en Italie et
en Sicile que plus tard, ainsi que je l’ai déjà dit, la monnaie
byzantine a été imitée et, pour ainsi dire, continuée par les rois
lombards et les princes de Bénévent; on reconnaît facilement
la fabrique de Ravenne, surtout sur les sous d’or de Justinien Ier
et de ses successeurs, qui portent près de leur bord extérieur
un cercle renflé produit par l’estampage de la frappe sur des
flans de peu d’épaisseur.
Quelques pièces d’argent des princes slaves de la Servie, de
la Bulgarie, etc., me paraissent également des imitations
byzantines de l’époque des Paléologues.
Des trouvailles fréquentes opérées dans diverses contrées
du Nord ont amené la découverte de plusieurs de ces imitations
byzantines, frappées principalement par les Arabes, les Géorgiens
et les Scandinaves; ces monnaies, en général, nous
offrent une contrefaçon grossière et presque méconnaissable
des types originaux, ainsi que des légendes imaginaires ou
dénuées de sens. De pareilles trouvailles ne sont pas rares
dans la Géorgie, en Russie, dans la Hongrie, la Bosnie, la
Servie, la Suède et le Danemark, où l’on a recueilli à diverses
reprises des monnaies cufiques, anglo-saxonnes, danoises,
allemandes, hongroises, irlandaises, byzantines, etc. Les monnaies
d’Europe arrivaient là par la Baltique, les arabes et les
cufiques par la mer Caspienne, où elles étaient reçues par les
Bulgares, qui les portaient en Russie et principalement à
Novgorod, ville hanséatique, dont le commerce alors était
considérable et florissant De là, par la voie de terre et le littoral
delà Baltique, ces monnaies se disséminaient et arrivaient
jusque chez les Scandinaves.
OBSERVATIONS
1° Concernant les prix des monnaies :
Avant d’aborder la description des types divers que nous
offrent les monnaies byzantines, je crois, au sujet des prix qui
les accompagnent, devoir rappeler ici l’opinion que j ’ai eu
déjà plusieurs fois l’occasion d’exprimer à ce sujet, et notamment
dans la Revue numismatique de Paris, nouvelle série,
t. IV, p. 859 (1).
A mon avis, il est à peu près impossible de déterminer à
l’avance la valeur précise d’une monnaie quelconque, parce
que cette valeur dépend de la rareté ou du degré de conservation
de l’exemplaire, de la concurrence, de la passion et de la
fortune de l’acheteur. On sait d’ailleurs que ces prix varient
suivant les temps et les lieux, car ils sont plus ou moins élevés
en France, en Angleterre, en Italie, en Allemagne, etc. Un
seul fait nous est matériellement démontré par les nombreuses
ventes publiques effectuées depuis une quarantaine d’années,
c’est qu’en général le prix des monnaies antiques a presque
décuplé.
A mes yeux donc, je m’empresse de le déclarer, les prix
que je donne sont loin d’avoir une rigueur absolue, quoique
j ’aie pris pour règle ma propre expérience, l’avis des marchands
et les conseils de quelques bons amateurs. J’ai cru devoir en
outre placer à côté de mes chiffres ceux qui se trouvent marqués
dans le catalogue delà collection des monnaies byzantines
deM. Soleirol, indiquant les prix réels payés par cet amateur.
2° Concernant le module :
Pour les monnaies de cuivre d’Arcadius, ainsi que pour
(1) Du p r ix et de la vente des monnaies antiques, 1859.—Voir aussi mes
Souvenirs de Kertch, 1849, p. 98 et 99.